Ça y est ! Le Parti Socialiste tient enfin sa potion souveraine contre le chômage : il faut relancer ! Il suffit donc d’augmenter le SMIC à 1500 €, ce qui au demeurant poussera l’ensemble des salaires vers le haut. La démonstration est imparable. Si les ménages ont un pouvoir d’achat accru, ils consomment plus, donc ils achètent plus, donc il est nécessaire d’embaucher davantage. CQFD ! Et pourtant … cette démonstration imparable est pourtant fausse, au risque de provoquer, si la mesure était appliquée telle quelle, de gros dégâts …
Tout d’abord, il faut savoir que depuis 25 ans la France pratique de façon ininterrompue la relance par le déficit budgétaire. Cette façon de soutenir la demande est théoriquement beaucoup plus efficace que la relance par la hausse des salaires. En effet, quand l’Etat dépense 100 € non compensés par des prélèvements, ce sont 100 € de production en plus que les entreprises doivent assurer. Si ces 100 € viennent d’une augmentation de salaire, les ménages épargnant, ce ne sont que 80 ou 85 € qui vont venir gonfler la demande. Pourtant, cette « relance efficace » ne parvient guère à faire tomber le chômage en dessous de 9 %, nous situant parmi les plus mauvais élèves européens. Alors, pourquoi si peu de résultat ?
Dans la théorie économique, la relance s’appuie sur un phénomène de multiplicateur. Ainsi, une demande supplémentaire de 100 €, parce qu’elle se traduit par une production supplémentaire entraînant des versements de salaires supplémentaires, va générer une seconde vague de demande de 85 € qui, par le même mécanisme, va générer une nouvelle vague de 72 € et ainsi de suite. Au final, l’impulsion de 100 doit permettre une augmentation totale de la demande de 666. Fabuleux, non ?
Mais, voilà ! Le mécanisme s’est grippé. Reprenons la démonstration : une demande supplémentaire de 100 redistribuée intégralement en coût du travail ne va que pour moitié dans la poche des salariés, l’autre partie étant prélevée sous forme de charges. Les 50 restant subissent, au moment d’être dépensés, une nouvelle ponction invisible mais bien présente, la TVA. Et n’oublions pas les impôts : sur le revenu, locaux … Bref, l’impulsion initiale de 100 se traduit par une demande supplémentaire aux entreprises de 40 qu’il reste pour effectivement dépenser. La relance ne marche pas car, au final, les prélèvements obligatoires absorbent très vite les hausses de revenus, dissipant ainsi les effets favorables.
Et il ne reste au bout du compte que les effets défavorables : le coût du travail s’est accru et s’il n’est pas compensé par des augmentations de productivité, il contribue à éliminer les travailleurs les plus fragiles. A cet égard, on pourra se référer aux billets d’Alain Lambert en date du 19 juin sur « Le SMIC ou le baiser de Juda » et de moi-même sur « La feuille de paye » en date du 20 juin. Bref, augmenter le SMIC, oui, mais gare au chômage, dans un pays où le coût du travail est le premier obstacle à l’emploi.
Il est enfin étonnant que ce soit les responsables de la dégradation des conditions de vie des plus défavorisés qui donnent aujourd’hui des leçons de générosité. De 2002 à 2006, le SMIC horaire a augmenté de 21 % (contre 13,5 % de 1997 à 2002), alors que le SMIC mensuel a cru de moins de 9 %. Pourquoi un tel écart entre salaire horaire et salaire mensuel ? Ce sont ni plus ni moins que les conséquences de l’application des « 35 heures ». Peut être oublie-t-on trop vite qu’on ne peut à la fois vouloir être riche et refuser de créer la richesse.
à A.B. Galiani
je suis naturellement d’accord avec votre analyse economique
mais pas du tout d’accord à montrer seulement du doigt la gauche
car hélas la majorité de notre droite parlementaire
est a droite en parole
mais
est a "gauche" en actes…
ce qui est fait est plus coupable
qu’une gauche à gauche en actes et en parole
cher A.B. Galiani il est temps que notre droite agisse en conformité avec ses paroles…
Il me semble que la relance peut se faire d’une autre maniere … L’etat empreinte .. ce faisant , les banques gagnent une rente , celle des interet de cette dette .. une colossale manne qui correspond a l’impot sur le revenu .. Alors deja assuree de revenus regulier et sur , les banques sont devenues frileuses et ne prennent plus aucun risques … Laquelle mise t’elle sur des idee innovantes , sur des entreprises a haut potentiel … Quel banque encorage a long terme nouvelles entreprises … ou participe a des projets a risques ..
Remboursons la dette de la France .. et les banques , retrouveront peut etre une fonction sociale .. celle d’aider les gens , de participer au risques … et de relancer l’economie en acceptant des risques ..Leur seul but actuellement est de gagner des clients en volant ceux des autres banques .. Et si au lieu de les deplacer , on les multipliait en permetant aux gens de s’enrichir grace a leur courage , leur idees ..
Peut-être devrait-on commencer par s’interroger systématiquement sur toutes les règlementations dont l’objectif est *d’interdire d’entreprendre*.
On peut en effet s’interroger sur l’utilité réelle de toutes ces législations visant à réserver l’exercice de tel ou tel type d’activité pour des motifs divers et avariés aux citoyens en général, de l’ouverture d’un camion à pizza à celui d’un office de notaire.
Cher JPP, bien reçu votre message … Je mets en avant la Gauche car c’est elle aujourd’hui défend cette politique que François de Closets a baptisé "l’hyperkeynésianisme". Mes observations valent cependant pour tous ceux qui pensent que les politiques de court terme peuvent être durable.
A Global : je vous dédie la dernière phrase de mon billet …
je reste "émerveillé" par la capacité de notre pays à s’enfoncer dans la ringardise et, pour le plus intelligent de la terre, dans une si sinistre sottise. Quo non descendat?
Au fond le pays de sLumières n’a jamais su être moderne. Pourquoi? la Révolution, tiens!
Votre analyse est fausse car les charges prélevées, la TVA et autres impôts reviennent soit à l’État soit aux caisse d’assurance chômage ou maladie. Et l’État ainsi que les partenaires sociaux sont libres de redistribuer cette nouvelle manne sous la forme qu’ils souhaitent, que ce soit sous forme de baisse d’impôts, de nouveaux services ou encore en augmentant à nouveaux le SMIC 🙂
Cette relance que propose le PS a pour but de favoriser une meilleure redistribution des richesses et ainsi la consommation, en diminuant l’épargne des plus riches, qui ont tendance à trop épargner ce qui est néfaste aussi bien pour des raisons sociales qu’économiques.
La seule opposition que je peux voir à une hausse du SMIC brutale est qu’il existe un risque d’inflation. Le marché risque de s’adapter à ce pouvoir d’achat supplémentaire dont dispose les travailleurs et les prix augmenteront en conséquence. Les salariés qui gagnaient un salaire juste au-dessus du SMIC verront leur pouvoir d’achat réel diminuer, puisqu’ils ne profiteront pas de l’augmentation du SMIC et cela peut conduire à un tassement des bas salaires. Bien sûr on peut penser que l’offre augmentera pour répondre à cette demande croissante des smicards, et ainsi que les faibles salaires (non smicard) en profiteront, mais on sait que les bas salaires restent rigides à la hausse, c’est l’armée de réserve. Si j’ai bien compris le PS veut augmenter le SMIC de 20% sur 5 ans, je ne sais pas si c’est significatif ou non, mais fait intelligemment cela peut être très efficace.
Quant à votre dernière phrase, provocatrice, je vous la laisse.
J’ai lu quelque part que 85% des produits vendus en France sont fabriqués à l’étranger…
Donc, si on augmente les salaires, OK, on augmente la consommation.
Mais en réalité, on augmente les importations et la balance commerciale se dégrade.
D’autre part, les entreprises françaises, augmentant les salaires deviennent encore moins compétitives. Donc on augmente encore plus les importations et de plus on augmente le chômage…
Est-ce que mon raisonnement est si simpliste que ça ??
A Ornais
Je crains que votre analyse du rôle des banques ne soit quelque peu inexacte.
D’une part, la dette de l’Etat est détenue par l’étranger pour presque 60 %. Autant dire que réglementairement on ne peut pas grand chose ici. Ensuite, l’essentiel de cette dette (95 %) est émise sous forme de créances négociables, c’est à dire pouvant être cédées aisément. Autrement dit, elle peut circuler de portefeuilles en portefeuilles et si les banques en détiennent, ce n’est pas de façon définitive. Au demeurant, la part de la dette de l’Etat détenue par les banques est très faible (5 %), les compagnies d’assurance en détiennent bien davantage (un tiers).
Les banques interviennent beaucoup plus dans le financement des Collectivités Locales principalement pour les investissements. Ce type d’activité, considérée (et parfois de façon exagérée) sans risque génère cependant des marges très faibles – notamment pour les banques à réseau -.
Enfin, quant à dire que les banques ne prennent pas de risques … Je n’ai pas le sentiment que ce soit les avis de la tutelle (Commission bancaire) et du Comité de Bâle. Ceux qui aujourd’hui sont en charge de la déclinaison des directives "Bâle II" aux sein des établissements de crédit me comprendront. La difficulté vient du fait que l’on voudrait trop souvent faire porter aux banques le risque inhérent à l’entrepreneur !
Bonjour Monsieur Lambert, et à vous tous,
Les banques investissent énormément désormais dans les entreprises de pointe par le biais de filiale captive de capital-risque.
Si on peut regretter qu’elles se focalisent en aval du cycle de développement de ces entreprises, il n’en reste pas moins que le capital-investissement ne s’est jamais aussi bien porté en France, tant les volumes que les rendements etant élevés.
Je vous invite à consulter ce graphique:venturecapital.blogmilita…
ainsi que d’autres qui émaillent mon site sur ce thème si amusant mais
complexe que sont les investissements trés risqués des OCR (Organisme de Capital Risque) dont le fonctionnement fut imaginé et
concrétisé par le Général Georges Doriot français naturalisé américain
au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Alors évitons la sinistrose malgré l’ambiance déclinologue actuelle car
même des Français peuvent innover même(surtout?) à l’étranger.
J.
A Roger,
Rassurez vous, Roger, votre raisonnement est trés juste. Ma démonstration portait sur l’impossibilité de pratiquer une relance lorsque les prelèvements sont importants. Il est de surcroît trés juste de prendre en compte les effets sur la balance commerciale, pour les motifs que vous exposez.
Concernant la compétitivité, cette dernière en est affectée lorsque la hausse du coût du travail (salaires et/ou charges) croît plus vite que la productivité du travail. C’est aujourd’hui le cas dans un pays où le travail est cher, comme le France.
A Jeremy
Il est étonnant de voir comment se débat sur la relance aboutit sur le secteur financier … Le capital risque est un métier different de celui de banquier. Nul doute que les bloggeurs s’interesseront à votre idée.
A Platzcot,
Je vous rappelle que le dernier grand plan de relance, celui de 1981, n’a pas donné les effets escompté, puisque de 81 à 83, l’augmentation du chomage a été parmi les plus fortes de la période 75 – 90 pour les raisons que j’évoque ici.
Que les recettes fiscales soient accrues, oui, c’est vrai à court terme. A moyen terme, en raison du chomage généré par le découplage "productivité/coû du travail", il y itution d’une dépense publique à une dépense privée. Au final, on y a rien gagné. Si l’on veut dégager du revenu, peut être devrait on améliorer la performance des services publics. Je vous laisse lire le dernier de Closets, j’ai égamement trouvé un article de Jacques Atali abordant dans un n° recent de l’Express.
Merci également de me laisser ma dernière phrase. Elle est malheureusement plus amère que provocatrice. Mais je l’assume.
Merci de ces précisions, et pour les références 😉 Je ne vous cite pas l’exemple de la politique de Jacques Chirac de 1995 (par manque de mémoire surtout), basée sur la baisse du coût du travail, ce qui a également aboutit à les financer, puisqu’on n’y a rien gagné.
à A.B. Galiani
encore une fois vos idees sont justes
mais allez sur le terrain et persuadez les élus UMP de les appliquer:
c’est la que le bat blesse et non a gauche ou la situation est "sans espoir"
quand a nos systemes bancaires et d’assurance toujours reglementés
et a l’abris de toute vraie concurrence leur prix de revient pour nos PME
est "confiscatoire": la reside l’un de nos problemes les plus difficiles…
la spoliation de nos PME par des structures financieres surdimentionnées
et dont les personnels jouissent d’avantages hors de proportion avec les services rendus !
A Platzkot,
Selon l’INSEE, la politique de baisse des charges qui est une politique de réduction du coût du travail a eu un effet fortement favorable sur l’emploi. De même, lorsqu’on regarde l’impact des "35 heures", on constate que l’embauche est d’abord venue du coté des entreprises qui ont bénéficié des réductions de charge, ce qui fait dire à l’OCDE que les mesures d’accompagnement des 35 heures auraient été tout aussi efficace sans les "35 heures" .
Une politique favorable à l’emploi consisterait à améliorer la performance du secteur public qui aujourd’hui, de par sa sous productivité, est une charge nette pour la Collectivité, ce qui se traduit par des ponctions importantes (charges et impôts) sans contrepartie. Pour les spécialistes de l’analyse économique, nous touchons ici les limites de l’économiste Haavelmo qui voyait dans la croissance du budget équilbré un élément favorable à la stimulation de l’activité économique, alors que les dépenses publiques finançant principalement des surreffectifs et des retraites sont proches des dépenses de transfert, dont l’efficacité en terme de stimulation est plus faible.
Le PS, comme l’avait fait Chirac auparavant, propose de relancer la croissance par la demande intérieure. Or c’est déjà ce mécanisme qui soutien entièrement la croissance française et son intensité explique qu’on a un taux de croissance un peu meilleur que nos voisins de la zone euro. Les spécialistes en économie pourront le dire mieux que moi, en tout cas, je n’ai pas le sentiment que pour plus de croissance il faille jouer sur la consommation car on ne doit plus avoir beaucoup de marge de ce côté là. Il faudrait plutôt se concentrer sur les investissements et les exportations.
Ensuite, j’avais lu (il y a quelques temps déjà) qu’un déficit de 1% du PIB ne se traduisait en fait que par 0.25% de croissance en plus. Ce n’est donc pas très efficace, et inférieur aux 40% de rendement que vous indiquez. Pensez vous qu’on puisse attribuer cette différence à un fonctionnement non optimal de l’Etat. En gros, y a t il des pertes de charge dans les tuyaux de l’administration publique?
1.500€ le SMIC finalement, je dis que c’est petit voire mesquin. Allez, 3.000€ et on n’en parle plus. De toute façon à 1.500 ou 3.000, il va y avoir un trou dans la caisse, alors…Et puis quitte à faire un déficit, faisons en un beau, un digne de ce nom. Messieurs et Mesdames du PS, un peu de courage que diable ! Montrons au monde entier qu’en France on est capable, non seulement de patriotisme économique à l’heure de la mondialisation et de re-nationalisation de l’outil de production à l’heure de la libéralisation des marchés, mais aussi de creuser de très beaux trous quand tous pays tendent à réduire leur déficit!!!! Montrons, crions haut et fort notre différence ! A bas les fourmis et vive les cigales, c’est plus sympathique !
Et n’oublions pas que, si on relève le SMIC, il faut relever les autres minima sociaux. Je le rappelle, parce que c’est important pour la beauté du trou que nous creusons.
De la grande distribution dans l’allégresse générale. Youpi !!!!
Et puis si il y a une relance de la consommation à 1.500€, à 3.000, je ne vous dis pas…..Ca double, c’est d’une logique mathématique sans faille 😉 Je ne comprends pas qu’ils n’y aient pas pensé au PS. Mais j’ai bon espoir.
1.500 € à ma gauche, 1.500€…Qui dit mieux?…. 2.000€ à mon extrême gauche, 2000€….Qui dit mieux ? ….
Un exemple très concret des effets négatifs de la hausse du SMIC dans le secteur des fruits et légumes est à lire dans la revue La France agricole (du 23 juin 2006, N°3140), p.10-11. " A chaque augmentation, je supprime des emplois" nous dit un producteur…sans commentaire
A Grosblaireau,
J’ai simplement dit que lorsque d’une façon ou d’une autre, il y a une demande supplémentaire de 100 €, le mécanisme du "multiplicateur" ne fonctionne pas parce qu’une grosse partie part en impot. L’idée de la relance est qu’une demande supplémentaire génère des salaires supplémentaires dont une demande supplémentaire … Or, ce mecanisme est devenu : demande supplémentaire = impôts supplémentaires … Donc un fort déficit peut ne générer qu’une faible croissance …
Bonjour monsieur Lambert ainsi qu’à vous tous
Il est intéressant qu’entre Français nous soyons toujours en train de discuter de l’effet ricardien de la redistribution sociale en contexte hyperfiscaliste ou bien de l’effet déplorable des coûts très élevés des bas salaires (bas c’est à voir) ou bien de l’utilisation forcenée (par les socialistes ou non) d’un emploi publique fort peu productif.
Car au-delà du diagnostic d’une pression fiscale inadaptée car utilisée selon les préceptes keynésiens encore enseignés à l’ENA pour ne pas la citer, la question est bien de la hausse de la productivité.
Et là, n’en déplaise à monsieur Galiani les jeunes entreprises innovantes donc le capital-risque (rappelons le largement financé par des banques donc par notre épargne à tous vu l’état moribond des fonds de pension en France) sont essentiels car cette innovation capitaliste met les anciens sous pression, fait bouger les méthodes organisationnelles au point qu’on peut parler de révolution du management antifayolienne (cf amazon ou google).
Ces nouveaux modèles managériaux sont plus rapides, plus efficaces et donc plus rentables, augmentant de fait la productivité et macroéconomiquement l’attractivité de notre beau territoire.
On peut difficilement parler de renouveau de l’influence française, de renaissance en se focalisant uniquement sur la fiscalité, les PME et autres gazelles ne sauraient être sacrifiées sur l’autel des grands groupes et doivent donc être VITE favorisées ou alors dans le cadre du corporate venture capital (essaimage des PME innovantes à partir d’un grand groupe) réfléchies comme un cluster associant banque d’investissement, capital-risqueurs réputés et chevronnés (donc forcément avec une part d’acteurs étrangers) , et laboratoires de recherche publics et privés;
En fin de compte il faut identifier nos compétences, les mutualiser et les réunir sur de grands sites (on pourrait aussi parler de la fusion à moyen terme de TOUTES les formations supérieures d’un bassin d’emploi européen tel l’île De France sur un même site).
Bref, pour parvenir à une lisibilité future et une attractivité retrouvée il faudrait abandonner nos chapelles pour un temps et avoir une vision large, décomplexée et résolument moderne.
Finalement ne serait-ce pas delà la France d’après?
A Jeremy
Je puis vous assurer que ce que vous dites est loin de me déplaire … Vous faites de la productivité et de l’innovation un moteur de la croissance (c’est trés schumpeterien). Ces thèses autour de "l’innosphère" (= la sphère de l’innovation) me semblent fort interessantes…
Si, on peut être riche sans créer de la richesse. C’est quand même très largement le cas chez les hommes politiques. En plus, on est sûr qu’en intégrant telle ou telle école, on pourra, en plus d’être bien payé dès la sortie dans une administration quelconque, accéder directement à la politique. Les compétences de commis de l’état n’ont pas grand chose à voir avec celles de dirigeant de l’état. Quand on a cet exemple d’une caste qui part du haut pour rester en haut à tout prix en empêchant les petits de grimper , comment voulez vous d’en bas , avoir envie de créer de la richesse pour les autres en plus d’avoir envie d’être riche?
Vous feriez bien de cesser de taper sur la gauche pour le simple principe de taper sur la gauche et vous faire la main d’un argumentaire nul qui n’apporte rien à part chercher des idées chez les autres pour votre propre compte.
M. Sarkozy vient de parler d’augmentation du pouvoir d’achat. Vous croyez qu’il a l’intention de faire comment à part reprendre l’argument socialiste à l’envers, ou dans le désordre?
"responsables de la dégradation de vie des plus défavorisés", la droite, et pourtant je suis de droite, a fait bien pire et elle doit admettre qu’ elle a une responsabilité plus grande que la gauche puisque l’exploitation humaine est largement l’oeuvre des gens de droite à l’origine. Vous n’avez pas idée de ce qu’est la misère ou vous l’avez bien oublié.Ne soyez pas insultant envers les miséreux de ce pays même si le socialisme les a plantés.
Mais c’est vrai que maintenant, en plus d’être pauvres et moyens, le peuple est bête et paresseux, gueulard et ignorant. Surtout à droite d’ailleurs.
Discours de gauche. Certainement pas. Seulement le point de vue des gens comme moi, contrairement aux gens comme vous qui attisent la haine du socialisme, est que le pouvoir est aussi en bas chez ces gens là et que si le pouvoir d’en haut les représentait un peu plus, le discours social existerait au coeur de l’état et ça changerait tout. Même et surtout à droite.
Peut-être que cette relance ci pourrait encourager cette relance là. Alors peut-être enrichir les autres en plus de soi, si les puissants aussi sont capables de faire pour les autres sur leur platte-bandes en plus de faire d’abord pour eux.
Seulement, c’est pas demain la veille.
En entreprise, ça ne fonctionne pas avec vos grands principes, c’est du cru, c’est du concret et si les grands principes servaient à quelquechose, ça se saurait. Il y a bien plus simple pour que ça pour que ça marche.Mais faire dans le simple, c’est pas votre truc. Mieux vaut faire dans le compliqué, ça rapporte toujours à quelqu’un et plus dans un ministère.
Laurence Mahé ump 44
Le mythe de la relance
Par Alain Lambert Ãa y est ! Le Parti Socialiste tient enfin sa potion souveraine contre le chômage : il faut relancer ! Il suffit donc d’augmenter le SMIC à 1500 â¬, ce qui au demeurant poussera l’ensemble des salaires
Bonour à tous
Trés chère Laurence, personne n’a été méprisant ni envers la fonction tribunicienne (représentante du peuple) ou égalitaire du PS.
Beaucoup de militants libéraux ont des connaissances/amis/collègues membres ou proches des socialistes pour les raisons que vous énoncez (histoire, sentimentalisme, conviction pure, "c’est la méchante droite qui exploite les pauvres" bah pourquoi pas?) mais ce que je/nous/beaucoup de libéraux leur reprochent c’est bien l’absence de renouveau tant idéologique, politique que stratégique.
C’est bien le sens de la tribune de monsieur Lambert qui tente là un oecuménisme politique à double tranchant.
En effet le libéralisme n’est ni de gauche, ni de droite, il est humain et moral, et monsieur Bockel est socialiste.
Finalement cette acceptation d’un contrepouvoir économique (marginalisant donc tous les ***arques et les centralismes) ne saurait-elle pas insuffler la morale et la représentativité que vous réclamez?
A laurence Mahé
J’ai du mal à comprendre les tenants et les aboutissants de votre sainte colère. J’affirme clairement qu’il y a des remèdes pires que le mal, mais je ne suis pas sûr que ce soit ce qui motive votre discours. J’accepte bien volontiers la contradiction, encore faut il qu’elle soit argumentée et ne relève pas du procès d’intention.
Sachez simplement que je suis loin d’assimiler le Peuple et la Gauche, et que je n’exonère personne de ses responsabilités face à la misère, ni à l’exploitation (même si le sens que je donne à ce terme sort de l’acception de la "Vulgate marxiste" au sens de Raymond Aron) ; je n’en exonère surtout pas la Gauche qui a malheureusement – et malgré des voix différentes (Migaud, Bockel, Fauroux …) – toujours préféré l’intérêt de sa clientèle (définissant ainsi une forme d’exploitation) à la lutte contre la pauvreté, cette dernière passant par la réduction des féodalités de tout bord et de tout poil. La pauvreté en France a largement son origine dans notre modèle social : école unique qui exclut ceux qui ne peuvent s’y adapter, droit du travail rigide qui exclut les moins productifs, monopoles publics qui prélèvent des rentes sur la collectivités, sous performance du secteur public financée par le privé, citoyens mis sous tutelle à qui on réfute le droit de choisir – ce qui est quand même le fondement de la démocratie – Et malheureusement, force est de constater que la Gauche s’est toujours opposée aux réformes qui auraient permis de sortir de cette spirale du désastre.
Quant à ma connaissance de la pauvreté, je préfère arrêter là le débat, ce qui m’évitera des propos sévères.
à A.B. Galiani
encore une fois "accuser la gauche" n’est pas suffisant
la droite doit faire son auto-critique et AGIR …
l’héritage du Général, bénéfique dans bien des domaines,
mais COLBERTISTE, plane toujours sur notre droite conservatrice,
la plupart des francais: a droite et a gauche, sont nostalgiques
de Louis XIV (colbert) et de Napoleon qui comme le Général
ont augmenté la RIGIDITE de la Nation Francaise et sa préférence
du Grandiose (le défilé du 14 juillet en est un example…)
par rapport a une flexibilite et a une simplicite moins ostentatoires…
A JPP
J’ai bien entendu votre message… Il me semble que c’est Hayek qui parlait de "socialiste de droite".
Et comme le rappelait Jeremy, il existe aussi des libéraux à Gauche.
Pour sa part, Roger Fauroux évoque "le Parti de la Réforme" qui transcendant les notions de Droite et Gauche, rassemble ceux qui veulent rompre avec le colbertisme bien conservateur.
Je sais bien que tout le monde a ses lunes. Mais c’est vrai que le PS est atteint crypto kénésianisme chronique.
Souvent les théories se figent, pas l’évolution de l’environnement.
si le modèle a eu son heure de gloire notamment dans les années 30 et dans l’immédiate après guerre (plan Marshall). aujourd’hui une application brut de théorie des idées de ce brillant économiste(il faut le dire) serait une erreur lourde de csqs financières.le modèle était valide à l’époque car l’économie peut ouverte. aujourd’hui c’est autre choses.
En effet compte tenu de la faiblesse historique de la france sur les biens de consommations courantes, la propension à importer sur un revenu fictif marginale est très importante. allons nous financer la reprise des pays asiatiques par des augmentations salariales violentes.
Nous voyons déja la balance commerciale plonger.
Une victoire du PS ce serait malheureusement une "redite" de 1981 .
Rédécouvrons la politique de l’Offre essayons re reprendre du terrain sur les biens industriels(l’Allemagne tout doucement reprend sa revanche sur le tout tertiaire et notamment le tertiaire ex nihilo.
Ne faisons du social de papier ou d’annonce ce serait justement tromper les classes défavorisées.
Maintenant les français sauront ils l’entendre ? résisteront ils aux sirènes de la Facilité?
Cl.PICAUT calvados