Il m’arrive de rêver de l’être quand le spectacle budgétaire commence. Je poserai demain les questions suivantes au Ministre des Finances lors de sa présentation des orientations budgétaires pour 2007 :

1) Etes-vous en mesure de garantir aux Français que vous leur assurerez, en 2007, une même qualité de services de l’Etat, voir une meilleure, au même prix qu’en 2006, sans dépassement d’un seul euro, et sans artifices budgétaires ? Le tout hors dérive du coût de la dette, pour rester réaliste.
2) Confirmez-vous que le montant total des dépenses de l’Etat ne dépassera 0,8 % en valeur du montant autorisé pour 2006, là encore sans artifices de type débudgétisation ou transformation de dépenses budgétaires en dépenses fiscales ?
3) Vous engagez-vous à ce que les crédits autorisés en Loi de Finances initiale valent plafond de dépenses totalement indépassable sauf retour préalable devant le Parlement ?
4) Vous interdisez-vous d’accroître les crédits de fonctionnement au dépend des crédits d’investissements ?
5) Vous obligez-vous à recueillir, avec une solennité équivalente au serment, l’adhésion de chaque ministre aux arbitrages du Premier Ministre, avec engagement formel pour chacun d’eux de s’interdire toute critique contre les arbitrages et au contraire les assumer et les défendre, en premier devant leurs propres administrations ?
6) Prenez-vous l’engagement de doter la France, auprès du Premier Ministre, d’un organe équivalent au Conseil du Trésor Canadien, afin de nouer solidement la solidarité indéfectible entre les principaux ministres sur les grandes orientations budgétaires ?
7) Vous obligez-vous à trouver, avant la fin de la présente année, un processus fiable et viable de pluriannualité budgétaire sur trois ans qui donnerait aux gestionnaires la visibilité qui leur est indispensable pour gagner en efficacité ?
8) Prenez-vous l’engagement de supprimer, dès la gestion 2007, toutes les procédures introduites pour la mise en oeuvre de la LOLF et qui se révèlent à l’usage non indispensables. Dans le prolongement, vous engagez-vous à limiter le nombre d’indicateurs de performance à celui couramment utilisé dans les pays les plus expérimentés en la matière comme l’Angleterre ?
9) Vous obligez-vous à rendre public le montant des engagements financiers pris par l’Etat immédiatement exigibles, non honorés et non honorables, selon les informations en possession des contrôleurs financiers ?
10) Vous engagez-vous, d’ici la prochaine législature, sur un moratoire absolu de tout texte législatif ou réglementaire susceptible d’accroître les dépenses obligatoires des collectivités locales ?

Question subsidiaire : Accepteriez-vous sportivement de dresser la liste connue à ce jour des pratiques susceptibles de nuire à la sincérité budgétaire mise au coeur des exigences de la nouvelle Constitution Budgétaire ? (le ministre suédois nous en a compté 11 ou 13 !

Je me propose comme stagiaire à tout journaliste bloggeur prêt à poser ces questions. Au ministre actuel. Et en les adaptant aux ministres passés et futurs. Y compris en les traduisant en français citoyen !