L’OCDE vient de publier son « Factbook 2006 » recensant 150 indicateurs économiques dans ses 30 pays membres. Elle y analyse, en chiffres, par exemple, quelques raisons du malaise de la jeunesse en France. Nos mauvaises performances en matière d’emplois des jeunes et de qualifications y sont décrits. En cette matière, nous figurons en queue de peloton des pays passés au crible. Le taux d’activité des jeunes y est le plus mauvais de l’OCDE après … la Turquie et la Slovaquie. En revanche, il demeure des raisons d’espérer. Coté positif, la France figure parmi les meilleurs élèves pour son espérance de vie, et sa démographie et sa qualité de vie y sont en bonne place. La réduction des inégalités, tout en restant globalement faible, y a été cependant l’une des plus notables, avec l’Australie et le Danemark. Enfin, même si ses habitants la redoute, la France apparaît, selon l’OCDE, comme l’un des pays les plus engagés dans la mondialisation : elle s’inscrit au quatrième rang des pays d’accueil mais aussi d’origine des investissements étrangers. Comme quoi, oui, il nous reste quand même des bonnes et vraies raisons d’espérer. Pourvu que nous « collions » tous ensemble, et vite, au SURSAUT !
Pourquoi donc vouloir absolument trouver des problèmes là où l’OCDE n’en trouve pas ?
Après tout, le taux d’activité des jeunes est d’autant plus bas…. que le taux de jeunes faisant des études est élevé ! Faut-il donc se focaliser sur ce mauvais chiffre pour s’inventer un problème ?
Et surtout, pourquoi se reprocher notre nombre si élevé d’étudiants ? Est-ce donc un drame pour une nation d’avoir tant de jeunes à l’école ????
Après le calvaire du CPE, il est bon de lire qu’il reste des raisons d’espérer. Du reste, lorque nous parlons avec des étrangers, ils pensent que nous avons beaucoup d’atouts. Ils s’étonnent simplement du génie que nous mettons à nous dresser des handicaps à nous même.
Non, Global, vous commettez une erreur d’interprétation. Le taux d’activité des jeunes se calcule en rapportant le nombre de jeunes disposant d’un emploi sur le nombre de jeunes en mesure de travailler (c’est à dire travaillant ou recherchant un emploi). Ce taux est donc déconnecté du nombre de jeunes en étude, qui n’apparaît pas dans ce ratio.
Vous confondez avec la part d’activité, qui est le rapport des jeunes ayant une activité professionnelle au total de la "population de jeunes". Ce taux là est bien évidemment fortement influencé par le nombre de jeunes poursuivant des études.
Que Global veuille me pardonner … C’est moi qui me suis planté dans ma définition. L’economie reste une école d’humilité !
@ "global"
vous vous interrogez:
"Est-ce donc un drame pour une nation d’avoir tant de jeunes à l’école ????"
-OUI en ce qui concerne la France c’est un DRAME car l’école
est un "parking d’attente" au mieux une "garderie avancée"…
qui non seulement RETARDE inutilement l’entrée dans la vie active
mais rend cette entrée plus difficile en diffusant des savoirs
parfois "prestigieux" mais franchement INUTILES…reliquats de l’école
pour milieux favorisés qui n’ont jamais eu besoin de l’école pour trouver un emploi par contre elle crée une ILLUSION d’employabilité pour les milieux moins favorisés>>>>> DECONVENUE
AB Galiani : Pour être tout à fait honnête, vous n’étiez pas tout à fait dans l’erreur. Les chiffre de l’OCDE ne soulignent hélas pas très bien que la situation pour les 16-24 ans sans grande qualification n’est pas glorieuse. Cependant, ce n’est pas nécessairement en proposant des mesures qui les viseraient en particulier qu’on rendrait leur situation meilleure, car après tout, pour les 16-24 qui, pour diverses raisons, cherchent un travail plutôt que de prolonger leurs études, c’est à la société de faire en sorte qu’il existe des emplois qui leur soient accessibles.
Cela impliquerait peut-être de se poser des questions sur la pertinence des barrières règlementaires à l’accès de certaines professions, ou sur d’éventuels dispositifs de formation professionnalisante rapide pour obtenir les certificats requis pour certaines professions/activités, etc. . Peut-être aussi permettre au secteur concurrentiel d’exercer librement dans le secteur de la formation professionnalisante, ce qui est très loin d’être le cas aujourd’hui.
Un rapport economique , demeure un tableau fait de chiffres , … mais deconnecté des opinions .. Et il n’est valable que pour cette année ..A la veille d’une crise cardiaque le patient va encore tres bien ..
Avec les 35 heures ,des marges ont ete rognées , des provisions d’investissement sont passées a la trappe . .. et bien des bilans positifs masquent des situations precaires ..
La France investit elle pour l’avenir .. Ou sont les fonds pour la recherche ,la reforme des universités , de l’enseignement .. de la secu , de la retraite .. Ou sont les provisions ? Et l’endettement colossal si limite que les impots sur le revenus ne payent que les interets ..
Je ne suis pas economiste .. mais a mon sens nous sommes un peu trop sur la corde .. Mais je peux me tromper .. j’ai pas fait l’ENA , ni Science PO ..
J’avoue etre un peu perplexe devant les chiffres de l’OCDE que vous donnez.
Premierement, il faut le preciser, le 4eme rang mondial de la France concerne les FDI (Foreign Direct Investment) ou IDE (Investissements Directs a l’Etranger; traduction francaise de l’acronyme anglais que je trouve mauvaise car elle ne correspond pas a la realite), c’est a dire des investissements a long terme selon la definition de l’OCDE.
Hors, il apparait que le Luxembourg pour les fluxs entrant et sortant est respectivement le premier et le deuxieme pays du classement. J’ai du mal a voir ou vont ces investissements qualifies de long terme par l’OCDE dans l’economie Luxembourgeoise. Ou plutot je comprends que ces investissements vont dans des vehicules financiers qui sont ensuite reinvestis par l’economie Luxembourgeoise dans des pays etrangers (d’ou la premiere et deuxieme place pour les fluxs entrant et sortant). Mais ce type d’investissements ne correspond pas a l’esprit de la definition de l’OCDE des FDI.
Deuxiemement, les chiffres indiques concernent la periode 2002-2004 et correspondent a des fluxs en valeur absolue.
Dans la meme rubrique, l’OCDE donne en % de PIB les niveaux de possessions par les etrangers sous forme de FDI dans l’economie nationale et les niveaux d’investissements a l’etranger, toujours sous forme de FDI.
oberon.sourceoecd.org/vl=…
Dans ce classement, la France apparait en 16eme position pour les "Inward FDI" et en 8eme pour les "Outward FDI".
Intuitivement, cela semble mieux correspondre a la realite de la situation Francaise: un pays qui est plus integre dans l’economie mondiale que la moyenne de l’OCDE sans pour autant etre dans les premiers de classe, qui investit plus a l’etranger qu’il n’attire de capitaux, ce qui, dans un contexte de deplacement tectonique des lieux de production vers l’est est logique.
Je ne vois pas pourquoi se réjouir de la progression de l’espérance de de vie. Sans vouloir verser dans le malthusianisme, je crois que l’accroissement de la période de retraite (cf. http://www.observateurocde.org/i... augure d’une pure catastrophe. En route pour le papy flop !
Extrait du Point du 6 Avril :
"… En voulant promulguer le CPE pour faire baisser le chômage des jeunes-… le gouvernement n’a pas seulement fait une erreur politique majeure. Il a surtout fait – et c’est finalement plus pathétique- une erreur de diagnostic grave. A force d’avoir répété à tout va que 23% des jeunes étaient aujourd’hui au chômage contre un peu plus de 9% des adultes, il a voulu et pu faire croire qu’un tel écart justifiait à l’évidence un traitement spécifique du chômage des jeunes.
C’est au nom de cette statistique brandie comme épouvantail que Dominique de Villepin a proposé le contrat premier embauche, en mettant en avant le fait, apparemment démontré par ces mêmes statistiques, qu’il y aurait un problème spécifique « jeune », ….
En fait, ce ne sont pas 23% des jeunes qui sont au chômage mais 23% des jeunes de 15 à 24 ans qui cherchent un emploi et sont de ce fait inscrits à l’ANPE. Et la différence est de taille. En effet – et ce n’est pas forcément pour s’en réjouir- les jeunes Français vont à l’école ou à l’université beaucoup plus longtemps que dans le reste de l’Europe . C’est cette réalité qui déforme de manière totalement caricaturale le fameux pourcentage de 23%. Si l’on rapporte le nombre de jeunes chômeurs – 609 000- à la totalité de leur classe d’âge- 7 833 709-, on découvre alors – et c’est plutôt rassurant- que seuls 7,8% des jeunes Français de 15 à 24 ans sont au chômage, soit… moins que la moyenne européenne ( qui est de 8,2%).
Et voilà, la baudruche n’est pas dégonflée, elle est creuvée !
Bonjour,
Je viens d’apprendre dans la presse que les socialistes espagnols envisagent très sérieusement de réformer le statut de la fonction publique espagnole, en mettant fin à l’emploi à vie et en introduisant des critères d’évaluation au mérite….Vous avez bien entendu, des sociaux-démocrates vont appliquer cette réforme, laquelle n’est que mollement combattue par les syndicats….
Pourquoi la droite française gouverne t’elle à gauche?
Pourquoi les socialistes français se situent à des années lumières de la social démocratie européenne?
C’est déprimant!
Samir
wawri.blog.lemonde.fr/
@Max Weber
"Je ne vois pas pourquoi se réjouir de la progression de l’espérance de de vie. Sans vouloir verser dans le malthusianisme, je crois que l’accroissement de la période de retraite (cf. http://www.observateurocde.org/i... augure d’une pure catastrophe. En route pour le papy flop !"
Très bonne idée mais vas jusqu’au bout de tes idées. Confie ton message d’adieu destiné à ce blog et fait toi hara-kiri. Cela fera un retraité de moins à payer :-))
Quelques suggestions qui me viennent à l’esprit pour une ébauche de l’esquisse de solution.
Réformer l’Education Nationale en nettoyant sa bureaucratie, en abandonnant le collège unique , vieille utopie marxiste, et en la libérant de l’emprise des syndicats.
Établir la concurrence entre les écoles (plus de frein au développement des écoles privées) en remettant le primaire sous la coupe des mairies et en assurant l’autonomie des universités.
Mettre en place le chèque-éducation pour permettre aux parents de chosir l’établissement qui leur apportera les garanties éducatives qu’ils recherchent.
Mettre en place le chèque-éducation pour les écoles françaises à l’étranger.
Pour stimuler la productivité soumettre une partie du financement des écoles à un chèque d’étude individuel, le budget de chaque établissement dépendant ainsi un peu du nombre d’élèves inscrits
Sans engager aucun frais supplémentaire apprendre à lire en imposant la méthode syllabique, seule méthode susceptible de convenir avec les différents dialectes familiaux rencontrés dans une classe.
Rétablir l’émulation par la sélection dès le primaire en ne passant dans la classe suivante qu’après avoir vérifié que les connaissances du programme précédent sont bien acquises.
Rétablir l’enseignement technique avec des professionnels, de vrais ateliers et des heures de formation.
Faire passer des examens qui soient des examens et non pas de simples formalités, donnés au mérite et non pas pour répondre à des quotas fixés par les politiques
Faire une sélection à l’entrée des universités.
Que l’argent dépensé en bourses saupoudrant tous les élèves soit redistribué aux plus méritants au vu des résultats d’un concours.
Qu’y a t il de coûteux là dedans ? mais ce n’est pas politiquement correct … ni conforme à l’idéologie marxisante qui nous gouverne
Bien cordialement
Claude
Samir: Avec environ deux tiers des élus nationaux eux-mêmes fonctionnaires, que pouvez-vous espérer ?
Bien entendu, il reste à tout citoyen possible de refuser de donner sa voix à quelque candidat fonctionnaire que ce soit.
A max Weber … Mais le papy flop sera une nouvelle mine d’emploi .. c’ets formidable .. Grace a cela , et la grande prevoyance de nos elus .. nous allons avoir une floppée de superdiplomé pour nettoyer les papys .. ils seront meme en CDI dans des sociétés specialisés proposant du personnel quelques heures deci dela … Oui genial l’avenir que nous dessinent nos Enarques .. C’est sur c’est pas la conquete de la lune , ou de mars .. mais c’est l’aspiration sociale .. le soin au desherités dans la securité ..
Bienvenue dans le modele social Français ..
Je sais pas pour vous mais moi j’ai envie d’aller au canada , histoire de voir .. et si je trouve un truc .. je reflechirais serieusement ..
A Samir,
C’est parce que la social démocratie, c’est du libéralisme (dont les formes sont multiples, lire l’article d’AB Galiani).
Et c’est l’effondrement de tout un mythe, celui du seul fonctionnaire au service de l’interet général. L’interet général ne se décrète pas, il se mérite !
jpp : "vous vous interrogez:
"Est-ce donc un drame pour une nation d’avoir tant de jeunes à l’école ????"
-OUI en ce qui concerne la France c’est un DRAME car l’école
est un "parking d’attente" au mieux une "garderie avancée"…
qui non seulement RETARDE inutilement l’entrée dans la vie active
mais rend cette entrée plus difficile en diffusant des savoirs
parfois "prestigieux" mais franchement INUTILES…reliquats de l’école
pour milieux favorisés qui n’ont jamais eu besoin de l’école pour trouver un emploi par contre".
Sans nier nullement la solidité de vos arguments, je constate que, dès 1995, un consensus existait pour souligner qu’il suffirait d’employer un adulte sur 5 pour "faire tourner" la société planétaire. L’idée n’était pas neuve : Hadelman, en 1975, l’évoquait déjà.
Cela veut notamment dire que si nous ne nous donnons aucun projet, aucune ambition, à une échelle un tant soit peu vaste, le travail ne fournira plus le moyen de répartir la richesse : imagine-t-on une société avec 80% d’exclus qui ne se révolte immédiatement ?
Par contre, une fois admise l’idée selon laquelle un adulte sur trois suffirait à produire les ressources pour les deux sur trois restant, la question qui se pose est de savoir quel projet social se donne-t-on pour faire des deux sur trois en question autre chose que de simples assistés sociaux. Sans doute avons-nous à inventer un drôle de monde dans lequel chacun contribuerait 10 à 20 ans de sa vie aux tâches productives , et peut être 10 à 20 autres années au progrès ou du moins au projet humain.
Vous vous dites certainement que je rêve éveillé : considérez alors la situation de ces ingénieurs nord-américains, à l’école et criblés de dettes à 38 ans, travaillant dur dans l’industrie jusqu’à 45 et consacrant le reste de leur existence à … leur famille sans doute mais aussi toutes les idées qu’ils avaient jusqu’alors laissé de côté à l’aide des économies accumlées durant une carrière… de 17 ans.
J’espère que cette vision, que j’estime lucide pour l’avenir, ne vous semble pas si effrayante. Pour qu’elle se réalise, il est nécessaire que les générations montantes aillent à l’école. Ho, bien sûr, je ne parle pas de "l’école de la république", monstrueuse et parfois grotesque approximation de ces lieux dans lesquels les jeunes se préciteraient si on y apprenait quelque chose, mais passons. Après, c’est à nous, adultes et, pour le moment, seigneurs de notre temps, de mettre en branle le projet.
J’espère que ce rêve, pour fumeux qu’il semble être, n’aura trop choqué personne : après tout, il reste possible de le démarrer sans nécessairement impliquer les sceptiques.
@global
Votre rève n’ira pas très loin tant que vous n’aurez pas expliqué pourquoi toutes les sociétés sont et ont toujours été organisées pour faire faire à plusieurs travailleurs le travail d’un seul (théorique). Et ça ne date pas de 1975, mais de la préhistoire (même si, à l’époque, ce n’était peut-être que deux pour un : mais ça en change pas fondamentalement les choses…).
L’idée que le travail soit un moyen de répartir la richesse est étrange : le travail est un moyen de produire la richesse, pas de la répartir ! La répartition, c’est surtout l’affaire d’Eros et Thanatos, et un peu celle d’Hermès, un sous-produit du commerce ou une affaire de voleurs (de tous poils…).
Pour couronner le tout, ajoutons que 1 à 5, c’est grosso modo notre excès de richesse par rapport aux capacités réelles de la planète. Nous sommes trop nombreux ou trop riches (y compris le dernier des RMIstes français). Autant dire qu’il va falloir bosser 5 fois plus si on veut seulement conserver l’existant, ce qui laisser largement de quoi occuper réellement tout le monde… Si on y arrive !
@gem: Je comprends vos objections, mais, tant qu’à faire preuve de cet espoir que ce billet appelle de ses voeux, je dirais qu’une des conséquences rarement exposées de la mondialisation est qu’il n’est plus nécessaire de se doter en interne de tous les savoir-faires des grandes nations pour pouvoir exister en tant que communauté : les américains sont prêts à vous défendre au besoin pour quelque modeste tribut (de préférence payé en pétrole ou en cuivre), les indiens sont prêts à vous soigner, il suffit de payer.
Il devient donc raisonnable d’adopter le modèle qui a fait le succès de Singapour, Dubaï ou, plus récemment, de l’Irlande ou de la Catalogne, c’est à dire d’une communauté éventuellement restreinte, mais, avant tout, cimentée et solidaire toute orientée vers la création de valeur, et la recherche de ‘lavantage comparatif.
Bien entendu, une telle approche est très loin de ressembler à un grand idéal social : mais si, comme vous le demandez, il s’agit de chercher un chemin pour sortir des paradigmes par lesquels les hommes de pouvoirs souhaitent organiser les vies des uns et des autres, voici l’un des chemins envisageables (et non seulement envisagés, mais réalisés) parmi tant d’autres.