Excellente émission en effet sur la chaîne Public Sénat vendredi 10 mars dernier présentée par Cynthia Fleury qui a réalisé un travail pédagogique » de décryptage » remarquable ! Plus que d’autres, je sais combien le sujet est difficile à expliquer simplement. Elle y est parvenue. Je lui exprime mes plus chaleureux compliments. Elle a magistralement utilisé les images de la soirée d’installation du Club des Amis de la LOLF.
La LOLF : Excellente émission sur la chaîne Public Sénat !
le dénommé Mordacq semble confondre l’hypothétique avenir et la dure réalité en ce qui concerne les libertés de gestion relatives aux emplois ou à la fongibilité asymétrique qui reste à cette heure un voeu pieux. Quand au reste, je plains les drosophiles…
Je reste toujours surpris de ne jamais entendre parler des expérimentations 2004 et 2005 dans ces exposés. Ces expérimentations ont-elles été clandestines ?
La LOLF : Excellente émission sur la chaîne Public Sénat !
Moi ce qui me choque, voyez-vous dans la LOLF (je lis actuellement le rapport Lacambre) c’est que cette loi a pour objectif de modifier des fonctionnements, mais ne s’attaque nullement aux pratiques.
Tout particulièrement, l’irresponsabilité des dirigeants dans les hiérarchies est à peu près totale ou alors là où on ne l’attend pas. Et s’ils sont évalués c’est sur des critères idéologiques ou financiers.
Pour ma part, je vais parler pour l’Education Nationale puisque j’y suis. Donner le pouvoir aux "chefs" à différents échelons de promouvoir ou au contraire de contrarier l’avancement des enseignants, c’est souvent assurer la reproduction en miniature de petites cours de Roi, méprisables par leurs tailles, mais néfastes et dangereuses par leur propension à favoriser non le mérite mais l’effort du courtisan.
On ne peut être juge et partie : au-delà de l’Education Nationale, il me semble qu’il faut des commissaires indépendants, non issus du sérail pour pouvoir juger de l’efficience des pratiques et des fonctionnaires.
La LOLF propose de régler par des mécanismes financiers la très mauvaise gestion des Ressources Humaines.
Que l’on fasse faire des stages de managering et de gestion des RH à chaque petit chef, en dégageant (pardonnez la brutalité de l’expression) les incapables, et je suis à peu près convaincu que de nombreux conflits générateurs de coût exhorbitants se résorberaient. Je pense que beaucoup seraient même tout prêts à travailler plus si l’on cessait de leur mettre des bâtons dans les roues et s’ils étaient humainement reconnus un minimum…
Je suis un peu agacé par la présentation dythirambique qui est faite de manière systématique de la LOLF alors que son impact n’est à l’évidence que financier et que ses effets pervers à venir, telle que prend la tournure des choses, est à peu près assuré.
Ce que je veux dire, c’est que tenter de diminuer les coûts, je ne suis pas contre, et même pour, mais que je pense qu’il y a des moyens intelligentes de le faire, et d’autres qui sont bêtement mécaniques.
La LOLF permet une souplesse dans l’usage des budgets, et cela, c’est un point positif, mais elle ne suffit pas à elle seule, et elle devrait être un instrument au service d’une bien meilleure gestion des RH au lieu d’être considérée comme un instrument de gestion des RH. Il y a là confusion de la fin et du moyen, et finalement nihil novi sub sole…
La LOLF : Excellente émission sur la chaîne Public Sénat !
Moi ce qui me choque, voyez-vous dans la LOLF (je lis actuellement le rapport Lacambre) c’est que cette loi a pour objectif de modifier des fonctionnements, mais ne s’attaque nullement aux pratiques.
Tout particulièrement, l’irresponsabilité des dirigeants dans les hiérarchies est à peu près totale ou alors là où on ne l’attend pas. Et s’ils sont évalués c’est sur des critères idéologiques ou financiers.
Pour ma part, je vais parler pour l’Education Nationale puisque j’y suis. Donner le pouvoir aux "chefs" à différents échelons de promouvoir ou au contraire de contrarier l’avancement des enseignants, c’est souvent assurer la reproduction en miniature de petites cours de Roi, méprisables par leurs tailles, mais néfastes et dangereuses par leur propension à favoriser non le mérite mais l’effort du courtisan.
On ne peut être juge et partie : au-delà de l’Education Nationale, il me semble qu’il faut des commissaires indépendants, non issus du sérail pour pouvoir juger de l’efficience des pratiques et des fonctionnaires.
La LOLF propose de régler par des mécanismes financiers la très mauvaise gestion des Ressources Humaines.
Que l’on fasse faire des stages de managering et de gestion des RH à chaque petit chef, en dégageant (pardonnez la brutalité de l’expression) les incapables, et je suis à peu près convaincu que de nombreux conflits générateurs de coût exhorbitants se résorberaient. Je pense que beaucoup seraient même tout prêts à travailler plus si l’on cessait de leur mettre des bâtons dans les roues et s’ils étaient humainement reconnus un minimum…
Je suis un peu agacé par la présentation dythirambique qui est faite de manière systématique de la LOLF alors que son impact n’est à l’évidence que financier et que ses effets pervers à venir, telle que prend la tournure des choses, est à peu près assuré.
Ce que je veux dire, c’est que tenter de diminuer les coûts, je ne suis pas contre, et même pour, mais que je pense qu’il y a des moyens intelligentes de le faire, et d’autres qui sont bêtement mécaniques.
La LOLF permet une souplesse dans l’usage des budgets, et cela, c’est un point positif, mais elle ne suffit pas à elle seule, et elle devrait être un instrument au service d’une bien meilleure gestion des RH au lieu d’être considérée comme un instrument de gestion des RH. Il y a là confusion de la fin et du moyen, et finalement nihil novi sub sole…
La LOLF : Excellente émission sur la chaîne Public Sénat !
Une émission très intéressante !!!
J’ai en particulier trouvé très intéressante l’intervention sur le SNAO… un sujet par ailleurs traité récemment sur ce blog…
Ne serait-ce qu’en termes de recrutement ou de moyens (sous-traitance) ou plus généralement la modernisation du rôle de l’institution supérieure de contrôle, il me semble que la France pourrait utilement s’inspirer de l’exemple suédois…
D.C.
La LOLF : Excellente émission sur la chaîne Public Sénat !
D.C.: En ce qui concerne la sous-traitance, je crois utile de préciser que les conditions de recrutement sont fixées par décret dès lors que l’argent de l’état est supposé couvrir ces dépenses. L’administration ne fait donc qu’exploiter utilement (20% de précaires, c’est un bon taux il me semble) dans la mesure de ce que le gouvernement du moment veut bien permettre.
Changer des décrets, ça peut aller vite, très vite, plus vite encore qu’on ne saurait ajouter un article à un projet de loi à l’assemblée mais force est de constater que ça ne se fait guère, LOLF ou pas LOLF. Alors, pourquoi moderniser une structure de contrôle puisque celle-ci n’a rien de bien modernisé à contrôler ?
La LOLF : Excellente émission sur la chaîne Public Sénat !
@anaxagore
Je suis d’accord avec vous, le gros problème c’est la GRH complétement défaillante.
Mais, plus profondément, comment voulez vous qu’il en soit autrement ?
Dans la sphère privée, les chefs restent en place très longtemps, et leur entreprise (ou association, coopérative, etc.) encaisse directement et immédiatement les coups ou les bénéfices de son bon fonctionnement. Tantôt ils perdent un marché, tantôt ils étendent leur activité, et toujours le "signal" est "fort et clair". Dans ces conditions, même s’il y a toujours une part de hasard et d’injustice, globalement il y a une prime aux meilleurs chefs et une sanction des plus mauvais.
Rien de tel dans la sphère publique. Que le centre des impôts X soit super-performant ou inefficace, il aura toujours la même clientèle. Que le Lycée Z soit Top ou lamentable, on lui enverra un nombre d’élève déterminé seulement par la population sur la "carte scolaire". Et, dans l’un et l’autre cas, la qualité du lien entre le chef et les subordonnés (bon ou mauvais) n’a pratiquement aucun impact sur les affectations et les promotions !
A partir de là, il faudrait un miracle pour que l’état fonctionne. La LOLF n’y changera pas grand chose (ceci dit sans vous vouloir faire de la peine à notre hôte)
La LOLF : Excellente émission sur la chaîne Public Sénat !
Le problème, c’est justement le critère de performance.
Il me semble qu’avant de songer à la LOLF, il eût fallu commencer par réfléchir sur le sujet et mettre en place de vraies mesures.
Voyez-vous, en effet, on récompense également le performant et le traîne-savatte, mais surtout, les hiérarchies ne sont jugées que sur leurs capacité à ne pas faire de bruit et à ne pas coûter cher.
On est dans un système de cour à tous les niveaux qui nuit gravement à l’efficacité du service public, parce que les chefs et sous-chefs, plus encore que les sous-fifres, sont totalement inamovibles quelle que soit leur médiocrité : moi, je veux bien accepter d’être sur un siège éjectable à condition que mon chef le soit aussi.
Mais ce n’est nullement le cas aujourd’hui, et je vous assure que le pire, dans ma profession, ce ne sont pas les enseignants mais les personnels d’administration.
La LOLF : Excellente émission sur la chaîne Public Sénat !
Je pense que la question de réforme de la Fonction publique et plus généralement la Réforme de l’Etat est le prolongement de la modernisation de la gestion publique dont la LOLF est le support…
C’est indiscutable et, de ce point de vue, on peut en effet estimer que du chemin reste à parcourir…
Ceci dit, je pense qu’il faut éviter de faire des raccourcis. La LOLF est avant tout une réforme budgétaire (et comptable). Elle visait à moderniser le système budgétaire quelque peu archaïque de l’ordonnance de 59, d’introduire la budgétisation par programmes orientée par la performance et de renforcer le rôle du Parlement en matière budgétaire… Or, ici aussi du chemin reste à parcourir pour atteindre ces objectifs, mais l’implémentation de la LOLF et la transition vers une démarche de performance a été à mon sens, et malgré quelques ratés, un succès…
Sans minimiser l’importance de la réforme de la Fonction publique, il faut tout de même se garder d’imaginer que la LOLF pourra avoir des effets qu’elle ne recherche pas directement… La LOLF vise avant tout à moderniser les modalités d’élaboration, d’exécution et de contrôle du budget… c’est déjà pas si mal… Pour faire entrer l’administration dans la culture de la performance, il faudra plus que la LOLF quand bien même celle-ci constitue une étape fondamentale – et pas des moindres – vers cet objectif…
D.C.
Je viens de visionner l’émission tirée de la réunion du Club des Amis de la LOLF.
Frank Mordacq y indique avec pertinence que le responsable de programme s’engageait lors du PAP, et rendait compte lors du RAP.
Il a naturellement raison.
Il aurait été préférable qu’il puisse dire, de façon plus concise et imagée, mais aussi plus pessimiste : avec le PAP, il s’engage, avec le RAP, il dégage (c’est le début de la future complainte du responsable de programme).
Mais la LOLF ne prévoit aucune sanction d’aucune sorte pour mauvaise gestion, notion qui reste d’ailleurs à définir.
Devant le Parlement, le seul responsable possible d’un programme mal géré est le ministre (le gouvernement, en fait). Le responsable de programme lui-même, qui est un fonctionnaire, ne peut être responsable que devant le ministre auquel son programme est rattaché. Les fonctionnaires peuvent, bien sûr, être auditionnés, et la LOLF renforce le pouvoir des commissions en ce sens, mais ils ne peuvent pas être actifs lors des débats, sauf à changer quelques règlements….
De plus, tout ce qui concerne la performance figure dans les annexes de la loi de finances, ce qui réduit largement la portée des engagements qui pourraient être pris dans ce cadre. Il semblerait même que le Conseil Constitutionnel ait d’ores et déjà indiqué que l’absence de tels éléments ne serait pas de nature à déclarer "non conforme" une loi de finances.
Ce qui amène la question suivante : pourquoi les rédacteurs de la LOLF ont-ils fait l’impasse sur la sanction de la mauvaise gestion que le Parlement serait amené à constater à l’occasion du débat sur la loi de règlement. Une loi organique aurait sans doute pu contenir des dispositions en ce sens.
Bien sûr, il y a toujours la fameuse sanction qui résulterait de la publicité qui pourrait être faite : mais elle existait déjà en 1959 (voire avant me rappelle opportunément le rédacteur de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen).
Sérieusement, vous avez déjà lu un rapport d’activité d’un service administratif, quel qu’il soit ? On ne peut rien en tirer…
Nul doute que les futurs RAP seront de magnifiques dissertations dans la plus belle langue de bois, dosant subtilement auto-satisfaction et éloges justifiant les dépenses passées, et légers problèmes à résoudre par l’injection de nouveaux crédits…
Bon courage, M. Lambert…
Excellente émission, certes, mais les détails de la mise en oeuvre de la LOLF font ombrage à cette loi qui ne rencontre pas toujours la sympathie attendue, il faut craindre que cela lui sera fatal. Le palier 2006 et ses bricolages de tous poils complètent une confusion générale qui cache des gestionnaires infantilisés par les contrôles drastiques qui encadraient leurs pratiques anciennes.
TOUT DEPENSER! c’était le crédo, quitte à faire n’importe quoi des derniers euros de décembre. Aujourd’hui, la LOLF propose de libérer ces gestionnaires, de leur confier les budgets avec des objectifs assignés. Le contrôle à posteriori ne s’intéressant qu’à l’efficience de leur gestion.
Et en l’absence de savoir ce qu’il faut faire, ils ne font que ce qu’ils savent faire! La reconstruction des carcans anciens est patente, toutes hiérachies confondues, même au contrôle financier déconcentré.
J’ai les mains dans le cambouis depuis déjà 3 ans, j’ai pris part à la formation des troupes, j’ai intégré tous les mécanismes de gestion et adapté mes connaissances à une comptabilité modernisée , il me semblait avoir compris. Cependant, à la lumière des premières semaines de gestion, les questions des gestionnaires d’UO sont les mêmes: Comment faire pour ne pas perdre le moindre euro cette année? Comment bien tout dépenser, car naturellement c’est le seul indice de bonne gestion qui vient à l’esprit. Optimiser, réussir avec moins de moyens et surtout restituer les excédents au gestionnaire de BOP est simplement qualifié d’idiot, voire de suicidaire pour celui qui imaginerait présenter un tel tableau de bord. La fongibilité est impossible au niveau du terrain, la distribution des crédits étant naturellement pilotée par le gestionnaire de BOP qui verrouille au maximum les capacités d’affectation.
Je présente souvent les mécanismes budgétaires comme un réseau de tuyauterie : La plomberie a été changée, les tuyaux modifiés, de nouveaux robinets installés, mais les mains sur les robinets sont les mêmes, et chacun souhaite recevoir le maximum du précieux liquide budgétaire. Peu importe le flacon, pourvu qu’il soit plein!
Coté personnel, les contraintes nouvelles provoquent des effets secondaires étonnants: chacun optimise sa gestion en ETP au plus près, mais la crainte de ne pas pouvoir payer tous les salaires de décembre pousse à réserver des marges de manoeuvre. Le recrutement est optimisé: deux ingénieurs sont payés comme trois attachés, un B plus est aussi efficace qu’un A de premier niveau. Le SER (schéma d’emploi et de recrutement) est un foire aux bestiaux , les recrutements des services privilègerons les agents les moins coûteux en ETP et en masse salariale. La fin des privilèges n’est pas au programme, les postes intéressants dans des programmes "riches" feront l’objet des rondes courtisanes les plus obséqieuses. La LOLF instaure des barons de la république dans toutes les UO qui disposent de primes à distribuer ou de NBI pour garnir quelques fauteuils. Pour le moment, il est préférable de ne pas demander une mutation.
Je ne suis pourtant pas découragé, j’y crois encore, mais il faut des signaux forts pour empêcher les retours aux fondamentaux de la gestion du passé, rendre 20% de son budget doit être salué si la mission est accomplie. Gaspiller son budget dans des dépenses irresponsables de fin d’année doit être sanctionné! Quel gestionnaire osera dire qu’il peut faire mieux avec moins, c’est pourtant l’objectif assigné.
La Lolf n’en reste pas moins que la partie visible,mécanique de la réforme budgétaire.
La vraie difficulté dans la réforme concerne la modernisation culturelle des administrations (c’est la plus grosse partie du travail, qui n’aboutira pas dans l’immédiat).
Des pays comme le Canada ou la nouvelle-Zélande ont mis plus de 10 ans pour aboutir à un système moins hiérarchique et plus fonctionnel.
Les réformes réussies sont celles qui engagent, au préalables, les responsabilités des dirigeants et leurs implications dans une stratégie communiquée, comprise et appliquée par tous.
La vraie question dans la modernité du service public concerne le changement de culture dont les impacts, à long terme, auront des effets sur l’optimisation des coûts.
De ce points de vue, beaucoup d’experts de la gestion du changement estiment que l’administration française n’a pas atteint un degré de maturité suffisant pour intégrer le concept.