Le futur des sociétés humaines se dessine et se construit à partir d’une vision élevée du moyen et du long terme traduite dans l’action avec constance et détermination. Or, toutes les puissances, tous les pouvoirs contemporains semblent cloués au court terme comme des papillons sur une lampe. Les pouvoirs politiques ont les yeux rivés sur les sondages et semblent leur obéir même quand ils les détournent de l’intérêt général. Les puissances financières et économiques deviennent obsédées par le rendement immédiat puisque chaque jour la cote a, sur elles, pouvoir de vie et de mort. Les mass média ont, de plus en plus, l’obsession de l’audimat ou de l’audience qui décident de leurs ressources de publicité. Les organisations syndicales de salariés et d’employeurs défendent les intérêts immédiats de leurs adhérents, dans l’indifférence pour ceux qui demandent à entrer dans la vie active.

Cet aveuglement, cette absence de vision et d’ouverture de grandes voies d’avenir contribuent, pour une grande part, à la perte de crédibilité des détenteurs de pouvoirs ou de puissances, et à l’embrasement des idées alter mondialistes lesquelles cherchent moins à construire un monde humain qu’à le déstabiliser.

Oui, la politique, – celle qui consiste à assumer sa responsabilité face au présent et à préparer l’avenir, – nous manque cruellement. Que nos leaders ne cherchent pas, grâce à une communication sophistiquée, la manière la plus sûre de s’imposer. La seule et vraie porte des noms simples : humilité, humanité, volonté, fermeté, constance, courage, détermination et désintéressement. Vision d’avenir et du long terme. Ce point de vue me semble valoir pour la droite comme pour la gauche.