La controverse sur les caricatures battait son plein alors que nous étions en Algérie. Nos hôtes avec une délicatesse absolue ont soigneusement évité le sujet. La population que nous avons croisée également. Et pourtant au hasard d’une visite, un récent déplacement de l’Ambassadeur du Danemark est cité fortuitement. Les visages se figent, s’observent, s’inquiètent, l’orateur mesure le danger et poursuit avec un sourire apaisant pour monter que l’on peut parler de tout sans tabous.

En revanche, lors d’un dîner j’ai longuement parlé de ce sujet avec une personnalité algérienne d’une immense culture. Elle a trouvé les mots justes pour expliquer les dangers et les pièges d’une globalisation de l’information qui tarde à construire un socle commun de valeurs de respect mutuel et de compréhension réciproque.
J’ai soigneusement lu la presse algérienne pendant tout ce temps. Elle en a parlé abondamment, et ses éditoriaux étaient tous d’une sagesse exemplaire.
Je ne résiste pas à l’envie de vous rapporter, par extraits, celui publié dans le journal « La Tribune » sous le titre « Haines et dialogue de cultures » Il traitait de l’incitation réciproque à la haine et de ses dangers. Il concluait de la manière suivante : « La violence et les manifestations de rue ne feront qu’accentuer l’image que les musulmans renvoient, malgré eux, chez les occidentaux ».
« La raison et le dialogue doivent l’emporter. Il est temps que chaque citoyen du monde comprenne que l’autre n’est pas l’ennemi. Il est temps que chacun se dise que la violence même par l’écrit n’est pas le propre d’une religion mais consubstantielle à l’homme et que seule l’éducation et le dialogue peuvent la réduire ». J’ai envoie d’ajouter « la chasser de nos vies ».
Puissions-nous, sur ce Blog, partager cette sage pensée.