L’esprit de réforme porté par la LOLF touche au coeur du processus démocratique français. Il modifie la relation entre le Parlement et le Gouvernement, il instaure de nouvelles méthodes de travail pour les politiques comme pour les administratifs. A sa mesure ? la LOLF invite à faire de la politique autrement et surtout à la traduire en actions concrètes.

La conjonction du « parlementarisme rationalisé » de la Constitution de 1958, de l’Ordonnance organique de 1959 et du fait majoritaire avait réduit la capacité d’action du Parlement, au point que la France demeurait un cas particulier parmi les pays démocratiques.
La LOLF n’est pas une réforme constitutionnelle destinée à changer les attributions du Gouvernement et du Parlement. Son but est de mettre fin à une interprétation de la Constitution transformant le Parlement en « chambre d’enregistrement » du budget. Pour cela elle modifie la procédure budgétaire, elle confère un rôle plus actif au Parlement dans l’autorisation budgétaire, elle oblige à une clarification de la stratégie des finances publiques. Elle apparaît comme une opération « vérité » destinée à donner plus de sincérité et à dépasser la théâtralité de la discussion budgétaire annuelle.
Ce rééquilibrage entre pouvoir législatif et pouvoir exécutif vient à point nommé au moment où la situation de nos finances publiques appelle à une mobilisation générale et consensuelle.
Il demeure que la LOLF ne sera que ce que tous ses acteurs en feront concrètement. Comme le disait Didier Migaud « la réussite reposera largement sur la pratique : pratique administrative, pratique politique, le Parlement devant montrer sa capacité à développer une véritable logique de contrôle et d’évaluation, longtemps inhibée par le fait majoritaire ».

Lire « Manager avec la LOLF de Xavier INGLEBERT – Groupe Revue Fiduciaire.