Ce soir le Sénat a voté une taxe sur les billets d’avions. Au même instant, je lisais dans la Revue Française des Finances Publiques, à propos de la fiscalité en général, un petit encadré choisi par mon ami le Professeur Michel Bouvier dans les oeuvres de Voltaire dans « L’homme aux quarante écus ».
Il s’agit d’une audience de Monsieur le Contrôleur fiscal.
Des hommes d’un génie profond lui présentèrent des projets. L’un avait imaginé de mettre des impôts sur l’esprit. « Tout le monde, disait-il, s’empressera de payer, personne ne voulant passer pour un sot ». Le ministre lui dit : « je vous déclare exempt de la taxe ». Un autre proposa d’établir l’impôt unique sur les chansons et sur le rire, attendu que la nation était la plue gaie du monde, et qu’une chanson le consolait de tout ; mais le ministre observa que depuis quelque temps on ne faisait plus guère de chansons plaisantes, et il craignait que, pour échapper à la taxe, on ne devint trop sérieux …
Mr le ministre
clairement (a votre habitude…)
quel est votre avis sur cette taxe sur les billets d’avion ?
pour moi cette taxe est néfaste et permet de noyer le poisson ….
et de creer quelques sinécures/copains "couteuses en deniers publics"
elle coute proportionnellement plus cher a ceux qui volent "eco low cost"
alors a quand une taxe sur les blogs pour soutenir la presse déficitaire ?
merci de votre réponse et "joyeux noël"
jpp
Taxe sur les blogs, malin ça!
Et Taxe sur les mots, sur les Liens, sur le "Bombing" (oh! pas bien! I’m Shocking!), sur la langue de bois, sur les silences…
Taxe sur les billets d’avions !
Voilà que l’on prend nos références chez Attac maintenant.
Au point ou nous en sommes, on n’est plus à une ineptie près.
Nos compagnies aériennes seront assurément les seules ou presque à être pénalisées.
Mais comme elles sont extraordinairement plus rentables que leurs concurrentes, ça ne se remarquera même pas !
C’est typiquement Français depuis quelques temps.
Non content de dilapider l’argent des contribuables en Afrique, où nous sommes les plus gros donateurs, on en remet une couche.
C’est étrange, mais alors que nous sommes les plus gros donateurs, c’est les autres qui y font plus d’affaires que nous. Il y a quelque chose qui m’échappe.
Il faut dire que nous avons un certain goût pour l’auto flagellation.
A Auteuil, je crois (je ne suis pas turfiste), ils ont inventé la course à handicap.
Quant un cheval a déjà gagné une course, on fait en sorte que cela ne se reproduise pas tout de suite, en le faisant partir derrière les autres de vingt cinq mètres, pour donner toutes les chances d’arriver devant, à ceux qui normalement ne le devraient pas.
Dans notre grande sagesse, nous procédons de même sur le plan économique.
Nous avons un sens très développé de la compétition et du respect des compétiteurs.
Certainement, sous prétexte que dans le passé (Il faudrait interroger les anciens, il y en a peut-être encore quelques-uns qui s’en souviennent ?) nous aurions été économiquement meilleurs que les autres ( ?), il faudrait faire en sorte que cela ne se reproduise pas en s’auto mutilant.
C’est tout à notre honneur !
Comme nous avons le goût de l’innovation, nous venons de réinventer la course à handicap économique !
Dans le jeu à qui perd gagne, nous serions les meilleurs.
Excellent la taxe sur les blogs pour financer la presse déficitaire! Ce serait la quintessence de l’exception française…
A moins que l’on décide d’interdire la lecture des blogs à certaines heures de la journée, sur le modèle de la loi qui interdit aux chaînes hertziennes de diffuser des films les vendredi, samedi et mercredi soirs pour encourager les français (qui sont de grands enfants un peu bêta) à aller au cinéma.
Moi j’ai une autre idée de taxe, dans le même genre que la taxe sur les billets d’avion ou la taxe sur les transactions financières : c’est la taxe sur les communications téléphoniques: 0,001 centime d’euro par minute de communication. Qu’est ce que c’est que 0.001 centime d’euro? Rien! Et quand on le multiplie par des milliards et des milliards de communications téléphoniques, ça fait énorme!!!
Le principe est toujours le même : On prend un très gros gâteau, qui se découpe en plein de petites parts minuscules (un billet d’avion, une minute de téléphone, un virement bancaire). On prélève une miette de chacune des petites parts minuscules, et quand on les mets toutes ensemble, ça fait un gros paquet de miettes.
L’avantage présumé de ce genre de taxes, c’est que c’est INDOLORE, et supposé ne pas affecter le comportement des agents économiques. Naturellement le raisonnement est totalement erroné, mais il semble tellement frappé au coin du bon sens que tout le monde est généralement d’accord.
Tiens, pour la route, un dernier exemple complètement absurde : la taxe Emmaüs. Comment? Qui sont ces salauds qui ont refusé une taxe de quelques centimes d’euros sur chaque vêtement vendu?
Oui, mais celle qui rapporterait à coup sûr le plus d’argent serait celle sur la bêtise dont il faudrait immédiatement exonérer le chef de l’Etat… actuel.
Je ne sais plus quel auteur génial disait que "seule la bêtise peut donner une idée de l’infini."