Rapport Pébereau sur la dette. – Vous êtes nombreux à m’interroger sur mon sentiment personnel, à la fois comme membre de la Commission et comme politique. Le travail parlementaire en flux tendu jour et nuit sur le budget 2006 et le collectif 2005 rend impossible de vous poster régulièrement des billets d’impressions sur ces moments pourtant forts de nos finances publiques.
L’adoption du rapport de la commission sur la dette, magistralement présidée par Michel Pébereau, a permis de réunir un consensus unanime supra partisan sur un constat et des préconisations.
Désormais, les dirigeants de droite comme de gauche sont placés face à leurs responsabilités.
Le temps de la controverse sur la responsabilité respective des uns et des autres dans l’accumulation de cette dette étant désormais passé, chaque parti de gouvernement doit s’interroger sur la question essentielle de savoir s’il accepte de regarder la réalité en face, ou s’il préfère continuer la fuite en avant au risque de précipiter le Pays dans une crise financière grave et dangereuse.
Les préconisations sont de simple bon sens. Elles peuvent susciter l’adhésion de tous. Pour ma part, je souhaite que le Gouvernement les mette en oeuvre le plus vite possible.
Le Premier Ministre a marqué clairement son intention de le faire. Je m’en réjouis.
Pour passer aux actes, deux précautions me semblent devoir cependant être prises :
– La 1ère, consistant à choisir une méthode qui permette de prolonger le consensus supra partisan noué au sein de la commission Pébereau afin de donner les meilleures chances de succès au redressement.
– La 2nde, consistant à nous doter absolument d’un outil de consolidation de tous les comptes publics afin d’associer l’État, la sécurité sociale, les collectivités locales à l’oeuvre collective qui, pour réussir, doit être conjointe et solidaire entre tous les acteurs de l’action publique.
Au total, la classe politique toute entière est invitée à réaliser son aggiornamento. C’est sa dernière mise en demeure avant licenciement.
Monsieur Lambert,
Mettre un lien vers un accès payant sur votre blog d’homme public au service des citoyens, y compris ceux dans mon cas qui sont privés de tout revenu, je vous prie de m’excuser mais je trouve ça un peu déplacé. Dans ces cas là il vaudrait peut-être mieux prévenir.
NDLR : Je suis désolé mais la loi m’interdit de le copier !
Monsieur Lambert,
Maintenant qu’il apparait, à la lecture du rapport Pébereau, que les dépenses de l’état, et notamment ses dépenses de personnel ne sont, malgré leur récente dérive propre et indéniable, qu’une fraction très minoritaire de la cause profonde de l’état dit calamiteux des finances publiques, et maintenant qu’apparait très clairement dans la composition de cette dette l’importance cruciale de choix politiques majeurs faits par l’ensemble des gouvernements qui se cont succédés, notamment depuis 1988, expliquez-moi comment la fonction publique, sur laquelle vos amis et vos ennemis politiques ont chié à la gueule depuis 17 ans vont prendre cette brutale prise de conscience ?
Croyez-vous que la fonction publique d’état, qui contemple depuis une position il est vrai privilégiée les agissements de l’ensemble de la classe politique ayant exercé le pouvoir depuis 17 ans puisse avoir quelque respect que ce soit pour ces hommes qu’ils ont vu mépriser l’intérêt de nos concitoyens, méprisé l’intérêt des géénrations montantes, et accusé leurs domestiques de leurs fautes puisse avoir quelque confiance que ce soit en ces hommes lorsqu’ils prétendent souhaiter gérer eux-mêmes le problème ?
Vous ne pouvez ignorer que ce rapport Pébereau, au demeurant fort bien fait, n’a existé que du fait de l’initiative d’un homme, Monsieur Breton, dont l’avenir se situe à l’avidence davantage dans la société civile qu’aux côtés de ceux qui estiment que la France avance en se payant à crédit des kilomètres de bitume. Cet homme, lui, n’ignore pas qu’à trop se comporter en homme politique, c’est à dire, en bonimenteur, son avenir dans la société civileserait gravement compromis alos même qu’il ne dispose guère de strapontins dans le monde politique.
Vous ne pouvez ignorer que pour voir enfin un homme compétent de la société civile accéder à un tel niveau de responsabilité, il aura fallu que les citoyens manifestent à plusieurs reprises leur colère pour épuiser le vivier des membres de la classe politique aspirant à de telles fonctions ?
Faudra-t-il que les citoyens se décident à éliminer un à un les aspirants aux plus hautes fonctions de l’état lorsque ceux-ci ne manifestent pas assez nettement leur attachement au service de l’intérêt collectif, attachement qui ne saura à cette heure s’exprimer autrement que par des actes ? Contrairement à ce qu’aiment à affirmer les uns et les autres, je crois que les citoyens ont encore un peu de temps, quelques années mais pas plus pour se décider entre rompre avec leur classe politique (au prix d’atroces souffrances) ou laisser une chance à la paix (ce qui implique, au minimum, l’expression de quelques remords ou du moins quelques regrets sur les politiques passés des deux bords de l’échiquier). Par contre, la classe plitique devrait comprendre que la France n’a pas besoin d’elle. C’est elle qui a besoin de la France.
Nous savons maintenant disposer d’un budget 2006 qui n’est qu’une oeuvre de fiction, probablement la plus belle de ces cinq dernières années. C’est donc au parlement, et à lui seul d’agir, le gouvernement ayant à l’évidence renoncé à ses responsabilités, et de nous montrer dans les faits si nos représentants élus défendent l’intérêt public ou quelques-uns des innombrables intérêts particuliers parmi ceux imaginables. C’est aussi à l’occasion du travail du Parlement sur le budget prévisionnel 2007 que nous verrons si cette mission d’encadrement des dérives gouvernementales que confie la LOLF au Parlement aura ou non un sens.
Monsieur LAMBERT, pourriez-vous nous expliquer pourquoi Monsieur de VILLEPIN n’a pas le courage d’aller plus loin dans la réduction du nombre des fonctionnaires. Il a, à juste raison, fustigé Monsieur JOSPIN de n’avoir pas profité des possibilités que la situation économique lui donnait alors de réduire la dette du Pays, mais aujourd’hui, notre Gouvernement n’est -il pas aussi timoré ? Que de temps et d’argent perdus ! Notre " véhicule " ne freine pas très vite, et a bien du mal à changer de cap ! Vivement la rupture !
Je partage l’avis de B.R. : Monsieur de Villepin fait mine de découvrir lka situation de la France alors qu’il est aux affaires depuis plus de dix ans dans les tentures de l’Elysée! Il nous dit qu’il va agir vite : à partir de 2007! Et il dit qu’il ne veut pas réduire le remplacement des départs en retraite des fonctionnaires parce qu’il veut faire avant un état des lieux! Il ne peut ignorer que depuis quarante ans, il y a en France des fonctionnaires payés pour réfléchir à la réforme de l’Etat!
Assez de discours pour laisser penser qu’il agit!
Monsieur Lambert,
Rien n’interdit d’après la loi de l’offrir, si ?
Alors modifiez la loi ou prévenez… Parce que moi je fais comment pour m’informer librement ? Je paie encore ?
NDLR : ne vous énervez pas et surtout que cela ne vous empêche pas de dormir ! Vous veillez tard. Il s’agit de la Loi sur la propriété intellectuelle dont la modification n’est annoncée ni promise par personne. La presse est libre d’autoriser ou non l’accès gratuit aux articles qu’elle publie et nous ne voyons pas en quoi nous serions coupables de vous informer d’un lien qu’il est vous tout a fait loisible de ne pas utiliser. Nous avons ajouté sur votre suggestion qu’il aboutissait sur un site payant. Merci.
La fantastique hypocrisie de la dette publique
L’effet d’annonce est en cours, la dette que quiconque se serait intéressé à l’Etat de notre pays connaît très bien depuis déjà un bon moment a été confirmée, disséquée…
Mr le Ministre
après "l"accord" de Bruxelles sur le budget européen
y a t-il risque ACCRU d’augmentation:
-du déficit
et
-de la dette française
avec le poid accru des charges européennes ?
La France qui ploie sous le fardeau de sa dette
a t-elle les moyens de contribuer au développement de l’ex europe de l’est ?
Cela semble une injure au bon sens ?
Avec mes remerciements pour vottre effort de communication et de transparence
cordiales saluutations
jpp
D’après LeMonde du 17 décembe….
Les dirigeants européens ont arraché dans la nuit de vendredi à samedi un accord crucial sur le budget 2007-2013 de l’UE, grâce à des concessions du premier ministre britannique Tony Blair notamment sur le rabais de son pays. "C’est un accord qui permet à l’Europe d’avancer", s’est félicité M. Blair, qui jouait sur ce sommet le bilan de ses six mois de présidence des 25.
La France et l’Allemagne, qui ont fait ouvertement équipe dans cette négociation marathon de plus de 30 heures, ont elles aussi salué "un bon accord". "L’Europe se voit donner les moyens nécessaires pour financer ses ambitions, ses politiques communes, et cet accord permet de financer convenablement l’élargissement", a estimé Jacques Chirac, au départ l’un des chefs de file des opposants aux premières propositions britanniques. "L’Europe reprend ainsi sa marche en avant", a ajouté le président français. "Une fois de plus, la crise a été surmontée".
"UN BON ACCORD"
"L’Europe est aujourd’hui dans une situation dans laquelle un gros obstacle a été déblayé" de sa route, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, qui a joué avec succès un rôle de médiateur à des moments clés de la négociation.
Le dénouement a été retardé jusque tard dans la nuit notamment par les réticences de la Pologne. Varsovie jugeait insuffisant le montant des aides régionales lui étant destinées, et a finalement obtenu 4 milliards d’euros de plus que ce que Londres lui offrait début décembre. "Quand on gagne tous, le goût de la victoire est bon comme le goût du bon champagne français", s’est exclamé le premier ministre polonais Kazimierz Marcinkiewicz.
L’issue des âpres tractations, engagées avant même l’ouverture du sommet jeudi, est restée longtemps incertaine. Ce n’est que vendredi soir que l’horizon s’est dégagé, lorsque Tony Blair a levé deux des principaux obstacles. Il a d’abord accepté d’abandonner, de 2007 à 2013, 10,5 milliards du rabais dont le Royaume-Uni bénéficie depuis 1984 sur sa contribution aux finances communautaires. Ce chiffre représente environ 20 % des 50 à 55 milliards que le rabais aurait atteint sur cette période s’il était resté inchangé.
Il s’est aussi rangé à la proposition allemande d’augmenter le montant total du budget de l’UE à 1,045 % du PIB des 27 (les 25 plus la Bulgarie et la Roumanie). L’enveloppe se retrouve ainsi à mi-chemin entre les 1,03 % que proposait M. Blair mercredi et les 1,06 % que voulait la présidence luxembourgeoise en juin dernier. Le budget global, qui doit permettre d’aider les 10 nouveaux pays entrés dans l’Union en 2004 à rattraper leur retard sur les anciens, atteint ainsi 862,4 milliards d’euros pour l’ensemble de la période 2007-2013.
Pauvre José ! Ayez pitié de lui mes frères, offrez lui le pain quotidien et son journal !
Vite une quête, sauvons José, abonnons le aux Echos !
Chers tous,
Je ne m’énervais pas et je suis vraiment navré d’avoir donné cette impression mais je constate le phénomène de plus en plus sur les blogs d’hommes politiques. Il est vrai que lorsque l’on est abonné, on se connecte sans barrière, ce qui fait oublier que les autres doivent payer pour consulter. Effectivement, lorsque comme moi on cherche à participer modestement aux échanges et aux débats, c’est très frustrant…
NDLR. Pour info, nous ne sommes pas abonnés. Il faut simplement savoir que des procès ont été engagés contre certains titulaires de sites Internet pour avoir publié sans autorisation des articles dont ils étaient pourtant parfois les auteurs. C’est la loi !
Le consensus apparu dans la commission me parait notable en effet mais je crains que la quasi totalité de la classe politique fasse tout pour enterrer ce rapport après beaucoup d’autres
Le sujet ne mérite t’il pas pourtant que chacun se positionne?
En particulier, vous positionnerez vous demain avec des gens qui préféreront continuer les errements passés ou considérerez vous qu’il s’agit d’un axe déterminant de choix d’alliance?
D’autre part, le rapport parle en page 34 de l’apparition du terme cagnotte dans les médias
Si vous ne savez pas comment ce terme est apparu, je peux vous aider à rafraichir votre mémoire!
Au delà de ces remarques un peu acerbes, croyez que j’applaudis à ce travail remarquable et nécessaire!
Cher NDLR : dois-je en déduire que ce n’est pas le Sénateur Lambert qui écrit ici ?
NDLR. Ce peut être un de ses proches. Quand c’est lui, il ajoute généralement ses initiales à la fin (AL). Vous devez savoir que la réponse personnalisée à chaque réaction est impossible. Aussi essayons-nous de nous relayer pour répondre à des questions purement pratiques et factuelles qui n’appellent pas d’interprétation de sa part.
Et bien au risque de vous décevoir (clin d’oeil) je commence à apprécier ce blog…
Le rapport Pébereau, nous annonce ce que beaucoup d’entre nous savions déjà ou pressentions.
Selon lui, « la France vit au-dessus de ses moyens ». C’est faux.
C’est une expression inadaptée, qui prouve le décalage d’analyse qui peut y avoir entre le langage de la sphère publique et la société civile.
L’expression correcte est : « la France vit au-dessus des moyens de ceux qui la nourrissent ».
Ce qui n’est pas du tout la même chose.
A cause du niveau des prélèvements, la France n’est plus compétitive dans un monde à l’économie globalisée.
Le rapport en fait le constat, et la seule proposition qu’il ose avancer, est de ne pas baisser les prélèvements et de plafonner les dépenses en Euros courants pendant cinq ans, pour diminuer la dette de quelques points !
C’est certainement pour ménager les susceptibilités, on croit rêver !
Est-il nécessaire de rappeler, qu’actuellement la France endette les contribuables d’une cinquantaine de milliards d’Euros de plus chaque année pour payer les salaires et les retraites des fonctionnaires.
Alors qu’il faudrait réduire massivement la masse salariale de la sphère publique, pour espérer s’en sortir, on nous propose des solutions timorées qui ne sont pas réalistes.
De villepin revoyant la patate chaude à après 2007 (justement parce qu’elle est trop chaude), voilà un quinquennat qui n’aura servi à rien, sinon à augmenter les dettes.
C’est un cauchemar, on va se réveiller !
Dans les 2000 milliards de dettes annoncés (dont certains assurent que le montant est encore très en dessous de la réalité, ne tenant pas compte de tous les engagements), 900 représentent les provisions pour les retraites des fonctionnaires.
Avant que la réforme des retraites, initiée avec courage par François Fillon, ne tente d’introduire de l’équité dans le système, les contribuables payaient aux fonctionnaires, des retraites auxquelles ils n’avaient pas droit eux-mêmes. Apres la réforme, c’est toujours le cas.
Il est regrettable qu’il n’ait fait qu’une partie du chemin.
Et compte tenu des chiffres annoncés, on peut mesurer de l’étendue du problème.
Quand il y a un tel décalage de perception de la réalité, entre la sphère publique et les forces vives d’un pays, qui savent qu’on les conduit sciemment à l’abattoir, comment peut-on espérer faire appel à leur intelligence, pour les mobiliser pour relever une situation dans laquelle l’inconséquence de leurs représentants les a conduit !