Souvenons-nous des doux rêves de notre enfance, le prince épousa la princesse. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Le conte de fée finissait toujours bien. On supposait que fils et filles de roi jouissaient d’un éternel bonheur dans l’opulence et la richesse que nous leur enviions dans notre enfantine innocence ! Hélas, nous avons grandi. Nous savons maintenant que les trésors des royaumes ne sont pas inépuisables et que les comptes des faits sont parfois cruels.

Un jour, s’épuisa le magot de la couronne, de l’ogre, de la sorcière, d’Aladin et d’Ali Baba. Habitués à ne pas compter, on emprunta alors, sans compter non plus, à Iznogoud ou à son grand Calife. Alors, les petits princes et princesses, devenus grands, réalisèrent que ses majestés leurs parents les avaient couverts de dettes, et qu’il leur fallait travailler double : non seulement pour gagner leur vie, mais en plus pour payer les dettes et les retraites de leurs « chers »parents ! Qui au surplus s’accrochaient à la vie jusqu’à plus d’âge !
Cela ne pouvant plus durer. Que croyez-vous alors qu’ils firent ? Hé bien, ils se rappelèrent les leçons des contes de fées de leur enfance. En particulier l’histoire du Petit Poucet et de la terrible et déchirante décision du bûcheron et de la bûcheronne : ces parents qui, le coeur brisé, épuisés par une période effroyable de disette, refusèrent de voir leurs enfants mourir de faim sous leurs yeux. Pour eux non plus il n’était pas question de garder ceux qui seraient à leur charge sans rien faire. Non, le mieux serait encore de les emmener couper du bois en forêt. En leur faisant soigneusement les poches avant de partir, non pas pour y chercher des sous, évidemment, mais pour vérifier que pas le moindre petit caillou ne s’y trouvait. Quant aux miettes de leurs quignons de pain … les oiseaux les mangèrent.

 

Billet inspiré par le dessin du Point de cette semaine à la page 23 de Bouchard sur le Petit Poucet ! Génial.

Avec l’aimble autorisation de Le Point. Achetez le !