Que ça ne continue pas, j’ai un taux révisable sur ma maison
AGORA FOX
1 décembre 2005 à 17 h 43 min
Je pense que Monsieur TRICHET et ses collègues étaient désireux de montrer que c’est bien eux qui ont la main sur la BCE et sur sa politique. Et plus les uns et les autres l’ont enjoint de ne pas relever les taux, plus il a eu l’envie de leur monter qu’il était libre et son propre chef. La revanche du fonctionnaire trop souvent contraint à l’obéissance?…
Qu’en pensez-vous? La grande histoire se fait souvent à l’ombre des petites histoires!
Sur le fond, vu que les banques avaient déjà anticipé le relèvement de leur taux de crédit, ça ne change rien. Hormis que le servcie de la dette devait être plus cher. sans doute à la marge néanmoins.
Et vous, Monsieur LAMBERT : votre sentiment?
Aec
1 décembre 2005 à 18 h 04 min
La BCE donne l’opportunité à certains états européens d’adopter une gestion moins laxiste de leurs finances publiques. C’est un bon signal.
Il faut rappeler ici les objectifs assignés par le Traité instituant la Communauté Européenne à la Banque Centrale européenne (donc tous les Etats de L’Euroland dont la FRANCE ont rendu la BCE autonome de fait) : L’article 105 du Traité dispose que « l’objectif principal du Système Européen des Banques Centrales (composé de la BCE et des banques centrales des Etats membres de la zone Euro) est de maintenir la stabilité des prix ». Mais il poursuit : « sans préjudice de l’objectif de stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques économiques générales dans la Communauté en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté, tels que définis à l’article 2 [c’est-à-dire entre autres un niveau d’emploi et de protection sociale élevés] ». On voit donc que le SEBC, donc la BCE, a un objectif principal, mais aussi qu’il doit tenir compte d’autres considérations dans les politiques menées, donc des politiques menées par les Etats de l’Euroland. Ceci étant dit…
En remontant les taux, la BCE s’attache plus à la règle (le ciblage de la masse monétaire) qu’à l’objectif (stabilité des prix à long terme), et souhaite lutter contre l’endettement du secteur privé et du secteur public (Les Etats) mais est-ce que cela favorisera un redémarrage de la croissance dans l’Euroland? Je suis d’accord avec Mr Lambert, la BCE met la pression sur les États pour qu’ils serrent davantage encore la vis de leurs dépenses salariales et sociales, le relèvement des taux augmentant par ricochet le coût des emprunts que les États souscrivent pour faire face à leurs déficits. D’ailleurs le discours de son gouverneur, Jean-Claude Trichet, est clairement moralisateur en appelant les partenaires sociaux à faire preuve d’un comportement responsable, en particulier face au renchérissement continu du pétrole.
Il a raison sur ce point : JE CROIS QUE C’EST A CHACUN, A CHAQUE CITOYEN, A CHAQUE ETAT, A CHAQUE INSTITUTION DE PRENDRE SES RESPONSABILITES.
Quand Mr Lambert affirme : "Or, ceux qui menacent le plus la croissance et donc l’emploi, ce n’est pas la BCE ! Ce sont les Etats européens qui ne tiennent pas leurs dépenses de fonctionnement. Leur dette n’a pas été mise au service de la croissance ! Mais à des dépenses courantes, de tous les jours. Cet endettement massif n’a pas financé les dépenses favorables à la croissance, comme l’investissement, les grandes infrastructures, la recherche et le développement." Je suis une nouvelle fois d’accord sur le constat.
La BCE a sans aucun doute souhaiter se "rapprocher" des autres pays, hors zone Euro, les taux d’intérêt actuellement en vigueur sont de 4,5% en Grande-Bretagne, de 4% aux Etats-Unis et de 3% au Canada. Une option pour rassurer les marchés.
Mais le problème de L’Europe, c’est de ne posséder qu’une zone euro économique (un effort de 50 ans), mais en rien homogène et cohérente au niveau polique ou structurant (dûe entre-autre à une auto-mutilation, celle du 29 mai).
Donc forcément sur la décision à proprement dite, les critiques fusent…. je suis d’ailleurs moi-même assez critique : le ministre de l’Economie et des Finances Thierry Breton a déploré la décision de la BCE, qui coûtera à la France "250 millions d’euros l’an prochain" (qui subira les hausses d’impots et de nouvelles taxes? : les contribuables français).
Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg et président de l’Eurogroupe, a aussi multiplié les mises en garde contre l’impact qu’aurait une hausse des taux sur la fragile croissance européenne. "Nous ne pensons pas qu’au moment où la Commission européenne révise ses prévisions économiques d’automne à la baisse, à 1,3% pour la zone euro en 2005, cette révision étant largement imputable à la hausse du prix du pétrole, le moment soit venu d’augmenter les taux d’intérêts. D’autant plus que la légère reprise de la croissance prévue pour 2006 (1,9%) repose sur des taux d’intérêts bas", comme l’estime le Commissaire Joaquin Almunia. Mais les critiques sont également venues des milieux économiques, où l’OCDE, par exemple, a ouvertement appelé la BCE à ne pas relever ses taux avant la fin de 2006, quand la reprise se sera consolidée.
L’OCDE plaide en faveur de la mise en oeuvre de réformes structurelles et se fait l’avocat de politiques budgétaires destinées à redresser les finances publiques. Sur ce terrain, il convient selon l’organisation internationale "de donner la priorité aux baisses de dépenses par rapport aux hausses de recettes". "Au-delà du court terme", note l’Organisation, "le bénéfice d’une croissance mondiale soutenue ne saurait être tenu pour acquis. Il faut s’efforcer de faire fructifier ce "bien public global" par de nouvelles avancées en matière d’ouverture commerciale et de réformes structurelles.
Le seul moteur de la croissance reste la possibilité de crédit, donc les achats de logements et de biens d’équipement des ménages (liés au crédit). En augmentant ses taux directeurs, la BCE prend le risque d’arrêter la faible reprise.
L’économie, c’est important, mais je regarde aussi l’état de l’opinion.
Les citoyens européens seraient demandeurs de stabilité des prix? J’ai plus l’impression que les Français et Européen sont sensibles à leur pouvoir d’achat, à la croissance, à la crainte de perdre leur emploi, et donc à la forte "stabilité" du chomage.
En France, le pouvoir d’achat demeure une revendication prioritaire. Les maux de la zone euro, et singulièrement de la France, renvoient sans conteste à un déficit prolongé de demande. Originalité notable, ce diagnostic est partagé par les économistes de l’OCDE, traditionnellement plutôt de sensibilités libérales.
L’inquiétude manifestée par les ménages sur l’évolution des prix contraste avec les propos rassurants tenus par les grands argentiers européens sur l’évolution de l’inflation afin de conjurer la hausse des taux directeurs de la BCE.
"Nous estimons qu’une hausse de taux n’est pas légitime pour lutter contre une inflation qui n’existe pas", a ainsi déclaré le ministre français de l’Economie, Thierry Breton.
Quand on sait qu’il n’y a pas assez d’investissement en Europe aujourd’hui, malgré le niveau relativement bas des taux, les augmenter peut-il être favorble à l’investissement, à une reprise de l’économie tant française, qu’allemande ou italienne? Le relèvement du taux d’intérêt ne profite pour l’instant qu’au CAC 40 et au DJ Stoxx 50. La devise européenne a quant à elle lâché 0,76 % à 1,170 USD (cours arrêtés vers 18h hier).
Je rappellerai ici l’une des causes du Vote NON au 29 mai : 72% des électeurs du non sont inquiets pour leur avenir personnel ou professionnel. A l’opposé, 75% de ceux qui ont voté oui se déclarent confiants dans leur avenir! (Enquête Ipsos-Dell).
Se défausser des problèmes de la France sur l’Europe ou la BCE n’est pas responsable, mais croît-on que la France va prendre (enfin) ses responsabilités? La position de la BCE ne va-t-elle pas au contraire cristalliser l’opinion et les politiques en mal de courage et de décisions salutaires, donc impopulaires?
De plus, le moral des ménages français s’est à nouveau détérioré en novembre, affecté par les 3 semaines de violences dans les banlieues et des inquiétudes sur le pouvoir d’achat, en dépit de la poursuite de la baisse du chômage (que l’on dit plus symbolique et "recalculée" que structurelle). "L’enquête de novembre a été largement perturbée par les trois semaines de violences urbaines", explique Maryse Pogodzinski, économiste chez J.P. Morgan à Paris. "Si on constate bien une diminution du taux de chômage, le moins qu’on puisse dire, c’est que les
ménages ne pensent pas qu’elle puisse être durable", relève Nicolas Bouzou, économiste de l’institut Xerfi.
La décision de la BCE ne va sans doute pas rassurer tout le monde, la bourse peut-être, mais pas les politiques en général, et surtout pas l’opinion, le risque est de voir s’accroître encore un peu plus le désenchantement, et de renforcer les tendances sociale-nationale ou nationale-sociale, qui se rejoignent au-delà de leur apparentes divergences.
Je pense que la BCE envoi un signal fort pour que les Etats respectent leurs engagements les uns vis à vis des autres, mais lance, en même temps, un mauvais signal pour « augmenter la confiance ».
XP
2 décembre 2005 à 15 h 07 min
Mon avis ?
c’est que 1/4 de point, pour la plupart des particuliers, c’est rien. La BCE montre juste à quel point elle est indépendante du pouvoir politique.
Ceux lancent des cris d’orfraie sont ceux qui ont des emprunts gigantesquissimes (Chirac aurait pu la faire celle-là), à commencer par l’état. Remarquez, la dette de la France, c’est quand même les français qui la rembourse …
Le sujet important, par contre, et pardonnez-moi cette digression, c’est l’opportunité d’une banque centrale indépendante. N’est-ce pas un déni de démocratie ?
Petite question qui me tourne dans la tête depuis quelques mois.
Sur quoi repose l’EURO ?
Les banques nationales (de la zone Euro) avaient de l’or, des devises étrangères pour assoire leur monnaie nationales. Quand on fait l’Euro, les stocks d’or sont resté dans les banques nationales, les devises européennes ont été détruites.
L’EURO repose sur une consolidation des dettes ?
Et question subsidiaire : le dollars, l’EURO, le yen, le Yuan sont des monnaies affaibiles. En final les grandes économies de la planète se tiennent par la barbichette, le premier qui tombera …entrainera les autres.
Peut’on connaitre une crise financière au niveaux mondial dans les prochaines années qui soit équivalent à la crise de 29 (en plus profond encore) ?
Savoie
2 décembre 2005 à 15 h 13 min
En théorie bien sûr, mais dans la réalité quotidienne quel va être l’effet ? Car une fois passé l’annonce qui paient l’addition ? le contribuable pour la dette publique, l’entreprise et donc vraissemblablement en partie "l’emploi" pour la dette commerciale et le pariculier pour ses crédits personnels.
Avez vous entendu parler de recherche d’économies (réforme de l’Etat, …) pour compenser cette augmentation par nos dirigeants ou l’opposition ?
cultilandes
3 décembre 2005 à 0 h 13 min
Lorsque les taux d’intérêts sont élevés, on est censé être plus rigoureux dans le recours à l’emprunt, le réserver aux investissements réellement rentables, et, pour les états, diminuer les dépenses improductives. C’est de la bonne économie.
Hélas, il y a bien des particuliers qui empruntent à 16% pour s’offrir n’importe quoi! Tant pis pour eux…
Hélas, il y a des états qui empruntent toujours plus par lâche démagogie des gouvernants… et des gouvernés! Tant pis pour nous…
L'agent 2
3 décembre 2005 à 12 h 22 min
Je ne vois pas comment la BCE pourrait prétendre promouvoir la stabilité des prix et ne pas s’aligner sur l’inflation induite par l’évolution des cours des matières premières. Ainsi, paradoxalement, c’est en réduisant la dépendance de l’europe aux importations de matières premières qu’on peut espérer voir baisser les taux de la BCE, et non pas en agitant les bras pour invoquer le dieu croissance, tout en se tenant prêt à sacrifier tout ce qu’on a pour le voir venir.
Tchessa
3 décembre 2005 à 19 h 18 min
Comment faire comprendre qu’on ne peut dépenser plus qu’on ne gagne et qu’il ne faut pas confondre tiroir-caisse et bénéfice .
C’est ainsi que vit notre pays et nombre de ses voisins .
Mr Trichet rappelle aux Etats qu’ils ne peuvent vivre au dessus de leurs moyens , quémander des emprunts sans cesse de leur faire comprendre qu’ils ne peuvent quémander sans cesse ( la gauche vous répondrait : il n’y a qu’à prendre l’argent là où il y en a -patronnat-entreprises etc).
Je partage l’avis de l’ensemble des intervenants en évoquant la possibilité d’une bulle immobilière à l’échelle européenne et la hausse du prix du pétrole.
Mais la principale cause : c’est quand même le montant des dépenses des Etats ….
Que ça ne continue pas, j’ai un taux révisable sur ma maison
Je pense que Monsieur TRICHET et ses collègues étaient désireux de montrer que c’est bien eux qui ont la main sur la BCE et sur sa politique. Et plus les uns et les autres l’ont enjoint de ne pas relever les taux, plus il a eu l’envie de leur monter qu’il était libre et son propre chef. La revanche du fonctionnaire trop souvent contraint à l’obéissance?…
Qu’en pensez-vous? La grande histoire se fait souvent à l’ombre des petites histoires!
Sur le fond, vu que les banques avaient déjà anticipé le relèvement de leur taux de crédit, ça ne change rien. Hormis que le servcie de la dette devait être plus cher. sans doute à la marge néanmoins.
Et vous, Monsieur LAMBERT : votre sentiment?
La BCE donne l’opportunité à certains états européens d’adopter une gestion moins laxiste de leurs finances publiques. C’est un bon signal.
Je partage totalement l’avis d’Aec.
Il faut rappeler ici les objectifs assignés par le Traité instituant la Communauté Européenne à la Banque Centrale européenne (donc tous les Etats de L’Euroland dont la FRANCE ont rendu la BCE autonome de fait) : L’article 105 du Traité dispose que « l’objectif principal du Système Européen des Banques Centrales (composé de la BCE et des banques centrales des Etats membres de la zone Euro) est de maintenir la stabilité des prix ». Mais il poursuit : « sans préjudice de l’objectif de stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques économiques générales dans la Communauté en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté, tels que définis à l’article 2 [c’est-à-dire entre autres un niveau d’emploi et de protection sociale élevés] ». On voit donc que le SEBC, donc la BCE, a un objectif principal, mais aussi qu’il doit tenir compte d’autres considérations dans les politiques menées, donc des politiques menées par les Etats de l’Euroland. Ceci étant dit…
En remontant les taux, la BCE s’attache plus à la règle (le ciblage de la masse monétaire) qu’à l’objectif (stabilité des prix à long terme), et souhaite lutter contre l’endettement du secteur privé et du secteur public (Les Etats) mais est-ce que cela favorisera un redémarrage de la croissance dans l’Euroland? Je suis d’accord avec Mr Lambert, la BCE met la pression sur les États pour qu’ils serrent davantage encore la vis de leurs dépenses salariales et sociales, le relèvement des taux augmentant par ricochet le coût des emprunts que les États souscrivent pour faire face à leurs déficits. D’ailleurs le discours de son gouverneur, Jean-Claude Trichet, est clairement moralisateur en appelant les partenaires sociaux à faire preuve d’un comportement responsable, en particulier face au renchérissement continu du pétrole.
Il a raison sur ce point : JE CROIS QUE C’EST A CHACUN, A CHAQUE CITOYEN, A CHAQUE ETAT, A CHAQUE INSTITUTION DE PRENDRE SES RESPONSABILITES.
Quand Mr Lambert affirme : "Or, ceux qui menacent le plus la croissance et donc l’emploi, ce n’est pas la BCE ! Ce sont les Etats européens qui ne tiennent pas leurs dépenses de fonctionnement. Leur dette n’a pas été mise au service de la croissance ! Mais à des dépenses courantes, de tous les jours. Cet endettement massif n’a pas financé les dépenses favorables à la croissance, comme l’investissement, les grandes infrastructures, la recherche et le développement." Je suis une nouvelle fois d’accord sur le constat.
La BCE a sans aucun doute souhaiter se "rapprocher" des autres pays, hors zone Euro, les taux d’intérêt actuellement en vigueur sont de 4,5% en Grande-Bretagne, de 4% aux Etats-Unis et de 3% au Canada. Une option pour rassurer les marchés.
Mais le problème de L’Europe, c’est de ne posséder qu’une zone euro économique (un effort de 50 ans), mais en rien homogène et cohérente au niveau polique ou structurant (dûe entre-autre à une auto-mutilation, celle du 29 mai).
Donc forcément sur la décision à proprement dite, les critiques fusent…. je suis d’ailleurs moi-même assez critique : le ministre de l’Economie et des Finances Thierry Breton a déploré la décision de la BCE, qui coûtera à la France "250 millions d’euros l’an prochain" (qui subira les hausses d’impots et de nouvelles taxes? : les contribuables français).
Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg et président de l’Eurogroupe, a aussi multiplié les mises en garde contre l’impact qu’aurait une hausse des taux sur la fragile croissance européenne. "Nous ne pensons pas qu’au moment où la Commission européenne révise ses prévisions économiques d’automne à la baisse, à 1,3% pour la zone euro en 2005, cette révision étant largement imputable à la hausse du prix du pétrole, le moment soit venu d’augmenter les taux d’intérêts. D’autant plus que la légère reprise de la croissance prévue pour 2006 (1,9%) repose sur des taux d’intérêts bas", comme l’estime le Commissaire Joaquin Almunia. Mais les critiques sont également venues des milieux économiques, où l’OCDE, par exemple, a ouvertement appelé la BCE à ne pas relever ses taux avant la fin de 2006, quand la reprise se sera consolidée.
L’OCDE plaide en faveur de la mise en oeuvre de réformes structurelles et se fait l’avocat de politiques budgétaires destinées à redresser les finances publiques. Sur ce terrain, il convient selon l’organisation internationale "de donner la priorité aux baisses de dépenses par rapport aux hausses de recettes". "Au-delà du court terme", note l’Organisation, "le bénéfice d’une croissance mondiale soutenue ne saurait être tenu pour acquis. Il faut s’efforcer de faire fructifier ce "bien public global" par de nouvelles avancées en matière d’ouverture commerciale et de réformes structurelles.
Le seul moteur de la croissance reste la possibilité de crédit, donc les achats de logements et de biens d’équipement des ménages (liés au crédit). En augmentant ses taux directeurs, la BCE prend le risque d’arrêter la faible reprise.
L’économie, c’est important, mais je regarde aussi l’état de l’opinion.
Les citoyens européens seraient demandeurs de stabilité des prix? J’ai plus l’impression que les Français et Européen sont sensibles à leur pouvoir d’achat, à la croissance, à la crainte de perdre leur emploi, et donc à la forte "stabilité" du chomage.
En France, le pouvoir d’achat demeure une revendication prioritaire. Les maux de la zone euro, et singulièrement de la France, renvoient sans conteste à un déficit prolongé de demande. Originalité notable, ce diagnostic est partagé par les économistes de l’OCDE, traditionnellement plutôt de sensibilités libérales.
L’inquiétude manifestée par les ménages sur l’évolution des prix contraste avec les propos rassurants tenus par les grands argentiers européens sur l’évolution de l’inflation afin de conjurer la hausse des taux directeurs de la BCE.
"Nous estimons qu’une hausse de taux n’est pas légitime pour lutter contre une inflation qui n’existe pas", a ainsi déclaré le ministre français de l’Economie, Thierry Breton.
Quand on sait qu’il n’y a pas assez d’investissement en Europe aujourd’hui, malgré le niveau relativement bas des taux, les augmenter peut-il être favorble à l’investissement, à une reprise de l’économie tant française, qu’allemande ou italienne? Le relèvement du taux d’intérêt ne profite pour l’instant qu’au CAC 40 et au DJ Stoxx 50. La devise européenne a quant à elle lâché 0,76 % à 1,170 USD (cours arrêtés vers 18h hier).
Je rappellerai ici l’une des causes du Vote NON au 29 mai : 72% des électeurs du non sont inquiets pour leur avenir personnel ou professionnel. A l’opposé, 75% de ceux qui ont voté oui se déclarent confiants dans leur avenir! (Enquête Ipsos-Dell).
Se défausser des problèmes de la France sur l’Europe ou la BCE n’est pas responsable, mais croît-on que la France va prendre (enfin) ses responsabilités? La position de la BCE ne va-t-elle pas au contraire cristalliser l’opinion et les politiques en mal de courage et de décisions salutaires, donc impopulaires?
De plus, le moral des ménages français s’est à nouveau détérioré en novembre, affecté par les 3 semaines de violences dans les banlieues et des inquiétudes sur le pouvoir d’achat, en dépit de la poursuite de la baisse du chômage (que l’on dit plus symbolique et "recalculée" que structurelle). "L’enquête de novembre a été largement perturbée par les trois semaines de violences urbaines", explique Maryse Pogodzinski, économiste chez J.P. Morgan à Paris. "Si on constate bien une diminution du taux de chômage, le moins qu’on puisse dire, c’est que les
ménages ne pensent pas qu’elle puisse être durable", relève Nicolas Bouzou, économiste de l’institut Xerfi.
La décision de la BCE ne va sans doute pas rassurer tout le monde, la bourse peut-être, mais pas les politiques en général, et surtout pas l’opinion, le risque est de voir s’accroître encore un peu plus le désenchantement, et de renforcer les tendances sociale-nationale ou nationale-sociale, qui se rejoignent au-delà de leur apparentes divergences.
Je pense que la BCE envoi un signal fort pour que les Etats respectent leurs engagements les uns vis à vis des autres, mais lance, en même temps, un mauvais signal pour « augmenter la confiance ».
Mon avis ?
c’est que 1/4 de point, pour la plupart des particuliers, c’est rien. La BCE montre juste à quel point elle est indépendante du pouvoir politique.
Ceux lancent des cris d’orfraie sont ceux qui ont des emprunts gigantesquissimes (Chirac aurait pu la faire celle-là), à commencer par l’état. Remarquez, la dette de la France, c’est quand même les français qui la rembourse …
Le sujet important, par contre, et pardonnez-moi cette digression, c’est l’opportunité d’une banque centrale indépendante. N’est-ce pas un déni de démocratie ?
Petite question qui me tourne dans la tête depuis quelques mois.
Sur quoi repose l’EURO ?
Les banques nationales (de la zone Euro) avaient de l’or, des devises étrangères pour assoire leur monnaie nationales. Quand on fait l’Euro, les stocks d’or sont resté dans les banques nationales, les devises européennes ont été détruites.
L’EURO repose sur une consolidation des dettes ?
Et question subsidiaire : le dollars, l’EURO, le yen, le Yuan sont des monnaies affaibiles. En final les grandes économies de la planète se tiennent par la barbichette, le premier qui tombera …entrainera les autres.
Peut’on connaitre une crise financière au niveaux mondial dans les prochaines années qui soit équivalent à la crise de 29 (en plus profond encore) ?
En théorie bien sûr, mais dans la réalité quotidienne quel va être l’effet ? Car une fois passé l’annonce qui paient l’addition ? le contribuable pour la dette publique, l’entreprise et donc vraissemblablement en partie "l’emploi" pour la dette commerciale et le pariculier pour ses crédits personnels.
Avez vous entendu parler de recherche d’économies (réforme de l’Etat, …) pour compenser cette augmentation par nos dirigeants ou l’opposition ?
Lorsque les taux d’intérêts sont élevés, on est censé être plus rigoureux dans le recours à l’emprunt, le réserver aux investissements réellement rentables, et, pour les états, diminuer les dépenses improductives. C’est de la bonne économie.
Hélas, il y a bien des particuliers qui empruntent à 16% pour s’offrir n’importe quoi! Tant pis pour eux…
Hélas, il y a des états qui empruntent toujours plus par lâche démagogie des gouvernants… et des gouvernés! Tant pis pour nous…
Je ne vois pas comment la BCE pourrait prétendre promouvoir la stabilité des prix et ne pas s’aligner sur l’inflation induite par l’évolution des cours des matières premières. Ainsi, paradoxalement, c’est en réduisant la dépendance de l’europe aux importations de matières premières qu’on peut espérer voir baisser les taux de la BCE, et non pas en agitant les bras pour invoquer le dieu croissance, tout en se tenant prêt à sacrifier tout ce qu’on a pour le voir venir.
Comment faire comprendre qu’on ne peut dépenser plus qu’on ne gagne et qu’il ne faut pas confondre tiroir-caisse et bénéfice .
C’est ainsi que vit notre pays et nombre de ses voisins .
Mr Trichet rappelle aux Etats qu’ils ne peuvent vivre au dessus de leurs moyens , quémander des emprunts sans cesse de leur faire comprendre qu’ils ne peuvent quémander sans cesse ( la gauche vous répondrait : il n’y a qu’à prendre l’argent là où il y en a -patronnat-entreprises etc).
Je partage l’avis de l’ensemble des intervenants en évoquant la possibilité d’une bulle immobilière à l’échelle européenne et la hausse du prix du pétrole.
Mais la principale cause : c’est quand même le montant des dépenses des Etats ….
Les chiens aboient, la caravane passe…