J’ai relevé dans un billet intitulé « LOLF & GRH » posté le 14 octobre sur le Blog BibioAcid des questions pertinentes. Sans y répondre, j’invite l’auteur et les blogueurs intéressés par cette réforme copernicienne de l’Etat à se reporter au rapport que j’ai, avec Didier Migaud, remis au Premier Ministre, et qui traite de ce très important sujet.
A notre avis, avec Didier Migaud, la LOLF ne fait pas que transformer en profondeur le cadre budgétaire, elle renouvelle les besoins de la GRH.
La modernisation suppose, selon nous, de progresser dans 3 directions :
– la construction d’outils performants visant à assurer aux responsables de programme et de BOP, une connaissance précise des déterminants de la dépense salariale et à leur offrir la capacité d’en effectuer le suivi et, au-delà, de formuler des hypothèses d’évolution ;
– une forte déconcentration de la compétence managériale (et non pas seulement des actes individuels) en matière de personnel ;
– l’allégement des fonctions de gestion exercées directement par le niveau central des DRH, dont le rôle devra se transformer peu à peu.
Vous pourrez lire tous les détails nécessaires à la page 69 du rapport à votre disposition à l’adresse suivante :
je conseille de lire les livres de Harry Dent où comment l’on transforme une baleine en banc de sardines.
"- la construction d’outils performants visant à assurer aux responsables de programme et de BOP, une connaissance précise des déterminants de la dépense salariale et à leur offrir la capacité d’en effectuer le suivi et, au-delà, de formuler des hypothèses d’évolution ;"
Il y a quand même quelque chose que je ne comprends pas. En France, toutes les dépenses publiques transitent par les administrations d’un seul ministère : le ministère des finances, et notamment, les services des TPGs. Quelles difficultés éprouve donc le parlement ou qui on veut à obtenir les comptes tenus par les trésoreries , surtout en ce qui concerne la PSOP (paye sans ordonnancement préalable), alors même que ces données transitent du mineFI vers les ministères concernés tous les mois ?
Par ailleurs, comment espérez-vous faire une prévision de la dépense en l’absence d’annonce des politiques publiques ? Les exécutants sont-ils supposés recourir à la boule de cristal pour déterminer les lubies du parlement et du gouvernement ?
Je suppose que pour éviter de comparer des raves et des navets, l’échelon national devra fournir les outils, ou, à défaut, les règles de calcul. Est-il normal de ne disposer ni d’outils ni de règles de calcul à 6 semaines de l’échéance ? Quelle crédibilité pourrait avoir la démarche prévision/exécution/évaluation alors même que l’hypothèse de régulatgions budgétaires rend stérile toute tentative de prévision, et qu’on ne sait pas sur quoi l’exécution du budget sera évaluée ?
Au fait, puisque les négociations salariales dans la fonction publique commencent demain, les gestionnaires fonctionnaires verront vite quelle est l’effective crédibilité de la démarche de rénovation GRH pour 2006, non ?
"- une forte déconcentration de la compétence managériale (et non pas seulement des actes individuels) en matière de personnel ;"
Savez-vous que tel est déjà le cas depuis bien longtemps au ministère de l’éducation nationale, qui représente à lui seul plus de (0% de la masse salariale ? (du moins, si on considère la porosité de fait des plafonds d’emploi qui existait jusqu’alors, mais qui disparait avec la mise en oeuvre de la LOLF).
" l’allégement des fonctions de gestion exercées directement par le niveau central des DRH, dont le rôle devra se transformer peu à peu."
Le seul rôle de gestion du personnel que je connaisse à l’administration centrale en matière de gestion des enseignants (les fonctionnaires les plus nombreux, vous en conviendrez) est l’organisation des éléections de représentants du personnel. Ceci explique qu’en pratique, l’effet de la LOLF est plutpot de recentraliser que de décentraliser.