Impressions.

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L’homme est tonique, son accent méridional lui confère une chaleur humaine qui tranche avec le vif de ses questions. Il prend l’antenne après Alain Duhamel qui accable sans ménagement la loi de finances 2006 de presque tous les maux. Ne voulant pas être en reste, il attaque d’emblée sur la question de la sincérité du budget, et m’ordonne de lui répondre, comme dans un prétoire. J’essaie d’esquiver sa question, non pour l’éviter (car elle est essentielle), mais tout simplement parce que je crois vraiment et sincèrement impossible de répondre seulement par oui ou par non. Comme auteur du rapport « Pour en finir avec le mensonge budgétaire » (qui a engendré la LOLF), j’ai trop écrit sur ce thème pour bavarder légèrement sur un sujet aussi grave.

Jean-Michel a parfaitement cerné la question qui me gêne le plus dans ce budget au regard de la sincérité : celle des allègements de charges, car elle touche aux dépenses de l’Etat. Comme pour moi les dépenses sont le vrai cancer budgétaire dont la France peut périr, je suis préoccupé.

En revanche, j’avoue rester assez indifférent aux prévisions de croissance, au motif qu’elles n’influencent que légèrement les prévisions de dépenses. Quant aux recettes, franchement je pense que personne ne sait vraiment les prévoir. Laissons, dès lors, aux experts le soin de s’étriper sur le sujet ; rendez-vous après l’exécution de ce budget pour le verdict, c’est plus sûr.

Je persiste et je signe : la seule question importante est celle des dépenses ! Si le gouvernement dépasse en gestion 2006 le montant qu’il inscrit aujourd’hui, il devra tout simplement s’en aller ! Est-ce clair comme cela, Jean-Michel ? Nous serons à quelques semaines des présidentielles. Le gouvernement n’a donc pas le choix ! tenir les dépenses est pour lui une question de vie ou de mort !

En revanche, je réponds maintenant à la question qu’il n’a pas eu le temps de me poser pendant l’émission et que je découvre sur son Blog. Suis-je étonné par le sondage du Parisien sur l’image des responsables politiques ? Non ! Si le Parisien commande la même enquête sur l’image que les Français ont de leur Maire, la réponse sera exactement inverse. CQFD : les Français font confiance aux élus qu’ils connaissent et qui traitent de sujets concrets, concernant leur vie quotidienne ; simplement, pour eux, les responsables politiques (en général) sont assimilés à ceux qui font le quotidien des « Guignols ». Pas étonnant par conséquent que l’image soit mauvaise.

Alors, cher Jean-Michel, oui la politique peut non seulement rimer avec courage et vérité – c’était le thème du papier que j’ai publié dans le Figaro le 29 août dernier – mais surtout, comme démocratie, elle ne peut survivre qu’en se fondant sur un socle exigeant de sincérité.

On en reparle lors de votre prochaine invitation ?