La discussion budgétaire commencera à l’Assemblée Nationale mardi prochain, et je frémis déjà face la méprise générale qui entourera le débat.

Personne n’arrive à « s’enfoncer dans la tête », une fois pour toutes, que les discussions ne portent, en la circonstance, que sur les comptes de l’Etat ! Or, si vous relisez le billet du dimanche 11 septembre sur la métaphore hippique, il apparaît clairement qu’une discussion budgétaire limitée au seul « Etat » n’est pas à la hauteur du problème. Celui-ci ne couvre que 40 % des crédits consommés par toutes les administrations publiques de notre Pays. Les fameux critères de Maastricht, le 3% etc. sont d’ailleurs relatifs aux comptes publics (toutes administrations confondues – ou A.P.U.) et non à l’Etat seulement.
Le ministre des finances, en France, n’a pas d’autorité sur les finances publiques, toutes APU confondues, comme on dit en langage technocratique. Certes il en rapporte la consolidation à Bruxelles, mais il n’est pas en situation d’autorité dans son propre pays pour répondre des choix qui ont été faits tant en recettes qu’en dépenses, par exemple pour les comptes des administrations sociales qui gèrent beaucoup plus de crédits que celles de l’Etat.
Le seul moyen de progresser serait donc de nommer enfin un Ministre de Comptes Publics ! Il aurait dans ses attributions TOUS les comptes, qu’il s’agisse de ceux de l’Etat, mais aussi ceux des administrations sociales, comme ceux des collectivités locales et des ODAC.
Croyez-moi, ce n’est pas qu’une affaire de vocable ou de dénomination de fonction. C’est affaire de RESPONSABILITE devant les Français. Et en ce domaine, on peut encore progresser !

 

Rappel : La métaphore hippique.

Par Alain Lambert, dimanche 11 septembre 2005 à 18:44 : Général

Le char de l’action publique en France est tiré par 4 chevaux : l’Etat, les Administrations de Sécurité Sociale, les Collectivités Locales et les organismes divers (ODAC). La quantité d’avoine consommée par chacun de ces chevaux en 2005 est, à grands « traits », est prévue pour : – l’Etat à 380 milliards d’euros ; – les Administrations de sécurité sociale à 420 milliards d’euros ; – les Collectivités locales à 187 milliards d’euros ; – les Organismes divers (ODAC) à 60 milliards d’euros ; De cette simple lecture, il résulte déjà clairement que vouloir maîtriser la consommation d’avoine du seul cheval « Etat » n’est pas à la hauteur du problème que rencontre cet attelage dont les chevaux consomment plus de 54 % des richesses produites par ceux qui les nourrissent (les Français) ! Le succès dépend de notre capacité à maîtriser la consommation des 4 chevaux tout en les faisant courir de plus en plus vite pour faire gagner l’attelage FRANCE !