Le sujet qui tourne en boucle dans la presse ce soir concerne le déficit 2004 sans précédent – 13,2 milliards d’euros pour le régime général, 14,2 milliards pour l’ensemble – de la Sécurité Sociale.

L’inquiétant tient au fait que, pour beaucoup, ce maudit trou fait partie de la tradition de la France généreuse, et qu’après tout, cela durera bien aussi longtemps que les impôts.

Sauf que les impôts sont loin de couvrir les dépenses. Et que nous renvoyons joyeusement, par la dette, la facture à nos enfants. C’est un peu comme si, pour payer le médecin et les médicaments, nous passions d’abord par la banque emprunter l’argent nécessaire pour payer.

Il n’y a donc rien de généreux ni de social dans cette attitude collective. Elle porte au contraire des noms plus crus : égoïsme, lâcheté, irresponsabilité. S’il est des dépenses qui doivent être payées par les générations qui en bénéficient, c’est bien la santé. Puisque personne n’imagine qu’elles vont baisser attendu les progrès scientifiques et la progression de la durée de la vie.

Est-ce si impossible de parvenir à l’équilibre des comptes ? Non ! Même l’Allemagne qui n’est pas plus glorieuse que non en matière de finances publiques y parvient pour l’assurance maladie en 2005. Disons le franchement, la France n’a pas réussi en 2004 sa réforme de l’assurance maladie, en dépit du précédent flatteur en 2003 concernant la réforme des retraites. Le déficit de la branche maladie devrait rester autour de 9 milliards en 2005, en dépit d’un tour de vis fiscal de plus de 4,2 milliards.

La problématique est pourtant simple : les dépenses progressent à un rythme très supérieur aux recettes. Il en résulte un effet de ciseau qui alimente, années après années, un déficit chronique.

Les remèdes sont connus : il faut responsabiliser tous les acteurs de la chaîne, par de véritables incitations financières.

La suite de l’histoire est écrite si nous de faisons rien : sans action sur la dépense, les déficits continus alimentent à part égales des hausses de charges (CSG) ou de dette transmises à nos enfants (CADES).

Au fait, comme le dit mon voisin, « c’est quand qu’on change de modèle social ? »