Secouée ces dernières années par une succession de « chocs » défavorables (éclatement de la « bulle Internet », hausse du prix du pétrole, appréciation de l’euro), notre industrie subit aussi de plein fouet l’intensification de la concurrence internationale, avec l’émergence et la « montée en gamme » de pays à faibles coûts de main d’oeuvre, comme la Chine.

 

Cette réalité est durement ressentie par ceux de nos concitoyens qui perdent leur emploi en raison des délocalisations. C’est une tendance d’autant plus préoccupante que l’industrie « porte » une grande part de l’innovation et la recherche réalisée dans notre pays, qu’elle entraîne avec elle une multitude d’activités de services et d’emploi et qu’elle garde une place essentielle dans les échanges commerciaux. Cette tendance n’est cependant pas inéluctable.

Pour la recherche et l’innovation, les « pôles de compétitivité sont un axe essentiel de modernisation de l’industrie pour les années à venir.

La création de l’Agence de l’Innovation Industrielle installée aujourd’hui par le Président de la République favorisera la relance des grands projets industriels et constitue une piste prometteuse à condition d’être suffisamment sélective dans le choix des projets, de bien doser le partage du risque entre l’Etat et les grandes entreprises impliquées dans ces projets, de savoir fédérer les compétences européennes—lorsque cela s’avère nécessaire—et d’y donner une place importante aux PME.

Un renforcement drastique de notre dispositif de soutien à l’exportation s’avère par ailleurs nécessaire pour renforcer la présence de nos PME industrielles sur les nouveaux marchés en expansion : en s’inspirant du succès de l’Allemagne dans ce domaine, ce renforcement passe par une amélioration des mécanismes d’incitations financières et de couverture du risque à l’exportation et par une poursuite de la rationalisation de notre réseau public de représentation économique et commerciale à l’étranger dont l’action doit être davantage axée sur le soutien à l’exportation de nos PME.