Les vacances sont souvent des moments utiles pour faire le tri entre le principal et l’accessoire, entre le réel et le supposé. Puisqu’il a été récemment beaucoup question de l’avenir du Haras du Pin, de la filière équine, des JEM 2014, j’ai constaté qu’il y a déjà 9 ans, presque jour pour jour, 3 ministres du gouvernement dont j’étais, étaient venus au Haras du Pin annoncer « une nouvelle politique pour le cheval en France ». Cette réforme a permis des avancées considérables en matière professionnelle, sociale, fiscale. Et je n’ai jamais entendu personne pour s’en plaindre et des personnalités considérables de la filière ont bien voulu depuis me témoigner une estime qui continue de me toucher. A l’heure où la Commission européenne cherche à mettre en cause les alignements fiscaux que nous avions décidés, il serait sans doute opportun que les bonnes volontés se rassemblent pour mener les combats appropriés plutôt que se diviser sur des sujets incertains.
Pour ma part, je me suis toujours appliqué avec méthode et constance à valoriser les atouts de notre département, à m’appuyer sur des fonctions nationales pour pouvoir jouer ces atouts dans les parties les plus décisives. J’accepte toutes les leçons de ceux qui savent faire mieux mais il serait juste alors de comparer les acquis conquis respectivement par les uns et les autres. On verrait mieux ainsi qui parle et qui agit.
Vous pourrez consulter deux documents qui retracent cet épisode qui s’était déroulé au Haras du Pin, l’article publié alors par L’Eperon et le discours que j’avais prononcé au nom du Ministère du Budget.
Autre temps, autre méthode.
Discours du Ministre du Budget sur la nouvelle politique du cheval juillet 2003
Trois ministres au Haras du Pin annoncent une nouvelle politique en faveur du cheval
Bonsoir M. le Ministre,
Lao Tseu disait : « Accordez une grande attention à ce qui paraît accessoire et peu d’attention à ce qui semble important ».
C’était une façon comme une autre pour cet ancien sage et philosophe chinois qui aurait eu près de 2450 ans aujourd’hui, d’apprécier la vie de façon plus équilibrée en fonction des situations que l’être humain n’aurait pas eu d’autres choix que de traverser.
Lao Tseu est le premier philosophe qui a mis en évidence la fameuse expression « toute chose étant égale par ailleurs », et cette expression représente un indice d’intérêt, d’attention et d’importance susceptible d’être accordé à toutes les choses de la vie.
Aujourd’hui M. le Ministre, vous êtes en congé clairement mérité et vous consacrez une partie de votre temps aux chevaux : Votre passion. Et effectivement, vous avez apportez aux haras français et à la filière équestre française d’une façon générale, plus qu’aucun autre politique n’avait jamais fait.
Et saviez-vous M. le Ministre que votre apport est fondamental d’une part et représente un véritable consensus parmi toutes les civilisations et religions du monde d’autre part. Pour exemple, la religion musulmane accorde de façon dérogatoire, la légitimité des courses et paris de chevaux (entre nous, je subodore que le prophète Mohamed était un amoureux des chevaux et a essayé de favoriser par sa puissance de conviction, l’avenir et la pérennité de la discipline équestre). Pour info : La religion musulmane interdit toute forme de paris et courses exceptés les courses de chevaux, de chameaux et de chars d’assaut…
Si le prophète Mohamed, père de la religion musulmane, était avec nous aujourd’hui, la discipline qu’il aurait le plus à cœur de suivre aux Jeux Olympiques, ne serait autre que les concours équestres… A défaut des courses de chameaux, particulièrement intéressants.
Excusez-moi de ce hors-sujet M. le Ministre mais je tenais à vous écrire d’une part que le domaine professionnel et politique que vous aviez le plus à cœur de mener est finalement en passe de se concrétiser (Priorité donnée à la réduction des déficits publics sous l’ère Hollande et je vous l’avais dit…) et d’autre part, la filière équestre française est garantie grâce à votre activité et le seul bémol réside dans la légitimité de la vente de viande de cheval en France que j’estime révoltant car ce n’est ni plus ni moins qu’une forme d’anthropophagie car le cheval comme l’être humain sont deux espèces qui méritent le plus grand respect et n’ont pas vocation à être consommées en ragout…
Enfin M. le Ministre, pour en revenir à mon premier écueil et au philosophe Lao Tseu, il vous a fallu plusieurs décennies et un gouvernement d’opposition pour atteindre votre objectif de priorisation des réductions des déficits publics. Vous avez donné du sang, de l’eau et une partie de votre vie pour faire prendre conscience que la France n’avait plus d’autres choix que de réduire son déficit et en parallèle, vous avez apporté votre contribution pour pérenniser la filière équestre et en l’espace de moins d’une décennie, la filière équestre possède, grâce à vos efforts, un des avenirs les plus pérennes : Pour atteindre cet objectif, il vous a fallu moins de 10 ans.
Lao Tseu disait : « Accordez une grande attention à ce qui paraît accessoire et peu d’attention à ce qui semble important ».
Aujourd’hui M. le Ministre, j’ose vous avouer que je ne sais plus ce qui vous semble principal par rapport à l’accessoire. Quoi qu’il en soit, vous avez su apporter votre contribution dans les deux cas de figure. Seul le temps de réalisation de vos actions pourraient faire montre d’indication…
Merci.
Machu