La fusion entre les deux groupes aura connu toutes les chausse-trappes : un cas d’école pour se convaincre que, décidément, il est impossible de laisser les activités économiques concurrentielles entre les mains du politique. Commencée dans l’incongruité à Matignon, elle a d’abord nourri la noria impressionnante de arpenteurs de couloirs au Trésor à Bercy s’échangeant ordres et avis entre technos du lieu, banques conseils et consultants en tous genres. Tous issus du même nid. Pour se poursuivre dans la confusion générale aux yeux du monde entier, en attendant de s’achever en apothéose dans le ridicule du genre farces et attrapes. Puisque personne ne semble plus savoir comment sortir de l’impasse, le bal de la démagogie, mesdames et messieurs, va commencer sur l’air bien connu du « plus social que moi, tu meurs ! » Aux dernières nouvelles, le texte prévoirait le maintien des tarifs réglementés, en dépit de l’ouverture des marchés, ainsi que l’institution d’un « tarif social » pour les plus démunis.
Qu’en voilà une belle idée ! Il est vrai que l’énergie est indispensable aux personnes démunies. Mais s’est-on avisé qu’il en était de même de l’épicerie ? Toute personne a besoin d’être chauffée, surtout l’hiver. Mais pour survivre, elle doit aussi, et toute l’année, se nourrir ! Puis s’habiller ! Puis dormir ! Le texte devrait donc rendre au gouvernement le droit de fixer le prix de la baguette de pain, de la livre de beurre, du pot de confiture et du saucisson. Du pantalon, de la veste et des chaussures. Et du lit de 140 si classique qu’on le croirait déjà réglementaire. Je me moque ? Pas si sûr ! Au point de confusion où nous sommes parvenus, tout est possible. Comme me disait hier un « proche du dossier » accablé. Quelle farce !