Des élections nationales, présidentielles et législatives pointent à l’horizon et les questions relatives à l’obligation de réserve ne vont pas manquer d’être évoquées, brandies, réfutées. Bref, avant que le tintamarre ne commence, je préfère m’essayer à une définition personnelle.
D’abord, l’obligation de réserve figure dans de nombreux textes mais sa définition reste imprécise. Dès lors, ceux qui y sont soumis se doivent d’avoir une éthique propre de son respect qui soit la meilleure et surtout la plus élégante possible.
Cette obligation ne vise pas à transformer une personne en charge de responsabilités attachées à l’autorité publique en sous-citoyen. Ce qui serait une négation du respect de la personne humaine, de son honneur et de sa dignité.
En revanche, cela suppose infiniment de discernement afin que cette personne, moi en l’occurrence, veille à tout instant à ce que son et donc mon comportement soit en phase avec un corps de principes et de valeurs qui sont ceux de l’Institution à laquelle j’appartiens.
Afin de garantir l’indépendance et la réputation de cette Institution, je dois éviter toute situation de nature à porter atteinte à son impartialité et à sa neutralité. J’entends par impartialité que mon opinion dans l’exercice de mes activités professionnelles reste formée sans préjugé ni parti pris. J’entends par neutralité de ne pas mettre en avant mon appartenance à ladite Institution ni ma collaboration à ses travaux dans le cadre de mes engagements politiques. Si je venais à être candidat à une élection nationale, je demanderais à être placé en position de disponibilité pendant la durée de la campagne officielle.
Voilà, j’espère n’avoir rien oublié d’important. Je demande aux journalistes de me faire l’amitié de ne jamais citer l’Institution à laquelle j’appartiens car cela déclenche des alertes google qui freinent ma liberté de parole, ce qui nuit à la gaité du débat 🙂
Enfin, pour ceux qui souhaiteraient me donner des leçons de morale, je suis preneur. Et je tiens à leur disposition, s’ils le souhaitent, une liste précise des hauts fonctionnaires qui ne me semblent pas m’avoir montré l’exemple lors de la campagne de 2007 et j’étais assez bien placé pour le savoir. Donc je recommande vivement à chacun de rester dans la ligne du respect mutuel qui me semble celle la plus à même à défendre la démocratie, l’intérêt de la France et de l’Europe.
Ce billet étant une communication d’Alain lambert, il est fermé aux commentaires.
Cher Alain LAMBERT,
Oui, bien sûr, l’obligation de réserve. Mais pendant ce temps, la réalité, et son lot de dureté, et la figure, terrible, sinon plus, du cynisme (le trait moral du capitalisme avait -je cite à peu près- le philosophe Gilles DELEUZE ; outre que ce mot a été « balancé » par N. SARKOZY à l’endroit de HOLLANDE il y a peu ; sans « l’habiter » à mon avis pour autant) roulent. Or comme je l’ai souligné à un ami du Modem, les gens de droite vont aller voter par peur, conformisme, et résignation à notre « binarisme » présidentiel, pour N. SARKOZY, alors qu’un vote F. BAYROU nous conduirait vers le chemin de la complexité modérée (mais non paralysante pour autant) dont nous avons, immensément, besoin. Il est bien tard ? Oui, je le le crains. Tentons tout de même, de marcher en ce sens. Celui de la présidentielle puis, dans la foulée de ce système épouvantable (mais c’est ainsi), des législatives dans la foulée.
Bien à vous,
Bertrand LACOURTE