En suivant sur le web les tergiversations de la droite, suite à la perte de sa majorité au Sénat, je m’étonne de l’immaturité démocratique qui semble désormais régner au Palais du Luxembourg. J’y ai laissé tant de souvenirs heureux que cela me rend triste.
Perdre des élections est un risque qu’encourt tout candidat, ou toute majorité. C’est infiniment désagréable et parfois douloureux. Mais c’est la loi du genre. Les sportifs connaissent bien ces moments. Si l’on ne veut pas les connaître, il suffit de ne pas se présenter. L’échec n’est-il pas d’ailleurs une manière de remettre l’église au milieu du village des ego ? Avec les années, j’ai constaté la dégradation des mœurs politiques. Il fut un temps, notamment au Sénat, où les divergences s’exprimaient dans le respect mutuel. Où les controverses jaillissaient sur le fond, conservant à la forme une élégante éloquence. Où les désaccords n’étaient pas perçus comme des trahisons, mais comme des avis respectables et parfois utiles à entendre, voire à méditer. Depuis 2007, le système s’est emballé. Les cerbères se sont empressés de livrer les cadavres avant même qu’ils ne soient commandés. Pour montrer leur zèle à toute épreuve et recevoir la faveur du maître. L’esprit démocratique a été progressivement chassé par l’esprit de clan où le soupçon a dévasté la confiance mutuelle.
Le Sénat, assemblée des collectivités territoriales, au lieu de les défendre, les a laissées être militarisées par une loi aussi absconse qu’indifférente à leur diversité.
Il est pathétique de s’étonner aujourd’hui des résultats des sénatoriales, ou de leur prêter des effets mécaniques pour masquer les responsabilités. La vérité est que l’Exécutif a été sourd, distant et un brin suffisant à l’endroit des provinciaux qui, il est vrai, n’entendent pas se laisser dicter leur conduite, comme on le faisait, pour ses domestiques, au siècle dernier.
Aujourd’hui, le résultat est là. Au lieu d’essayer de le nier ou de le contourner, mieux vaudrait en tirer les enseignements. Et préparer une alternance digne et respectueuse du suffrage des Français.
Pour avoir connu localement des alternances dans les deux sens, je reconnais volontiers qu’il est plus facile d’entrer que de sortir. Mais il peut aussi y avoir du panache à sortir dignement. A offrir un visage de paix, d’harmonie, et de respect à la démocratie.
Notre démocratie est un corps vivant. Veillons bien à sa santé, elle est précieuse. Elle est la meilleure garante d’une société harmonieuse et prospère.
j’adhère de tout coeur à vos propos M. le Ministre !
Je note toutefois à l’aune des différentes retransmissions télévisées, que peu de sénateurs ont été interviewés, laissant un champ trop vaste à quelques sénateurs soudainement ultra médiatisés (Larcher, Bel, Tasca, Rebsamen ou Dassault, qui d’ailleurs, répétaient à n’en plus finir, les mêmes argumentaires tout au long de la soirée sénatoriale) ou même souvent, les ténors des différents partis politiques à gauche comme à droite alors même que le peuple souhaitait ardemment connaître les points de vue des véritables sages de la haute assemblée, toute tendance confondue, qui étaient à bien y réfléchir, les principaux concernés par ces élections.
J’y vois personnellement deux raisons à cette décadence démocratique :
D’une part, les médias tendent de plus en plus à déformer la réalité des faits en exacerbant des micro-phénomènes où la chasse aux personnalités politiques exprimant les mots les durs, les positions les plus tranchées et répétant les éléments de langage les plus hypocrites, monopolisent désormais le paysage médiatique français et tendent à déformer la cause et les origines du choix des grands électeurs en travestissant les enseignements des résultats de cette élection sénatoriale.
Et d’autre part, je suis fondamentalement convaincu que les dénis systématiques de l’exécutif et du parti de la majorité, à chaque échéance électorale (municipale, législative, cantonale ou régionale) ont causé, progressivement, sa perte en donnant l’impression de se voiler la face, de faire l’autruche sans tenir compte des aspirations et difficultés des citoyens et à chaque fois, la claque était plus intense, plus violente.
Je pense que la droite ne se rend toujours pas compte que ce n’est pas la gauche qui conquiert, c’est simplement que la droite s’autodétruit à chaque échéance électorale, une droite qui s’enferme dans sa bulle et qui renie la réalité des urnes.
Il n’y a rien de bon à s’enfermer dans l’autisme surtout quand on se revendique d’un parti démocratique et républicain.
Humour! Depuis le 1er ootobre 2011, c’est Gérard laché (la majorité + sept voix)!