Les décisions du Gouvernement pour faire face à l’épidémie sont contestées. Pourtant, gouvernants et gouvernés poursuivent le même objectif. Ce qui semble diviser, c’est la compréhension de la réalité de la situation sanitaire et l’efficacité des mesures. Mais n’est-ce pas surtout la confiance qui manque cruellement ? Le Gouvernement n’a pas confiance dans la sagesse collective des citoyens et les citoyens n’ont pas confiance dans la parole du Gouvernement pour les protéger. Et les deux n’ont pas tort. Si la sagesse individuelle citoyenne peut être acquise, la sagesse collective est encore loin d’être atteinte. Quant à la parole du Gouvernement, elle prête inévitablement à caution puisqu’on lui demande de prédire ce qu’il ne peut pas connaître, c’est-à-dire l’évolution de nos comportements.
Continuer dans cette voie serait nous enfoncer davantage dans la crise. Nous devons donc collectivement travailler à rétablir la confiance entre tous. N’attendons pas du gouvernement qu’il nous révèle ce qui va se produire, puisque cela dépend de nous. Mais faisons-lui observer que gouverner par l’interdiction est moins efficace que par la liberté conditionnelle.
L’équation de la responsabilité comme corollaire de la liberté doit donc être clairement posée. Le curseur du confinement doit être pédagogiquement placé en fonction de nos capacités hospitalières. Et disons clairement que tout relâchement collectif entraînera un confinement d’autant plus sévère. Et c’est ainsi que l’esprit de responsabilité se diffusera le mieux au sein de la société, car chaque citoyen comprendra que la somme des relâchements individuels le menace et aggravera la sévérité des mesures de restriction.
Nous n’échapperons pas à la nécessité de l’effort collectif et solidaire. Nous sommes dans le même vaisseau. De tous temps, pour conjurer une épidémie, il a fallu se soumettre à une discipline d’airain. Et toute tentative individuelle d’échapper à l’effort à condamné son auteur et menacé tous les autres.
C’est dans l’épreuve que la maturité et la résilience d’une nation se mesurent. Et comme la France se cherche un destin singulier depuis longtemps, elle tient peut-être là sa chance de se distinguer comme l’une des plus capables d’assurer sa survie par la solidarité exemplaire qui saura l’unir. C’est un défi à sa mesure. La volonté c’est alors maintenant !
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