Sébastien Leroux élu ! Nathalie Goulet Réélue ! Le renouvellement s’unit à l’expérience ! C’est une bonne leçon de transmission.
Aux adeptes du « passé faisons table rase », j’ai envie de dire :
Au diable le passé, vivons le présent ! Et maintenant ! Transmettre ou apprendre, mais vous n’y pensez pas ! Cette idée est récusée ! Les savoir-faire, les savoir-être n’existent pas ! Place à la spontanéité, à l’immédiateté ! Comme à la télé !
L’expérience de la vie serait réputée attentatoire à la liberté de penser des nouvelles générations. Qui devraient pouvoir expérimenter tout par elles-mêmes. Et commettre les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs. Toute appartenance ou filiation serait une atteinte à la liberté de choix, un obstacle à la liberté et à la créativité. Il est vrai qu’il serait tellement plus simple que chaque génération naisse pure et sans tâche, sans dette à l’égard de l’histoire. C’est la vision de la démocratie dite moderne. C’est-à-dire de la démagogie déguisée en « futurie ».
Le calme et la sagesse consistent à considérer qu’il n’y a aucune supériorité d’une génération sur une autre. Simplement chaque génération entre dans une trajectoire qu’il lui appartient d’orienter. Il n’existe pas de page blanche dans la vie, surtout collective.
L’essentiel tient à donner les armes aux générations montantes pour qu’elles puissent se saisir des questions nouvelles et apporter des solutions également nouvelles aux vieux problèmes que la tradition esquive. Il leur revient de faire le tri entre les croyances et normes léguées par la tradition, les institutions et ce qu’elles sentent comme approprié à l’orientation qu’elles souhaitent donner à leur vie, au regard de l’héritage reçu.
Aux adeptes du futur, j’ai envie de dire :
Surtout soyez prudents et ne vous laissez pas hypnotiser par l’explosion des médias de masse, radio, télévision qui vous rendent individualistes, consuméristes. Capables de vous laisser berner par un clown harnaché d’une écharpe tricolore sur une estrade pour plaider la révolution !
Les remaniements idéologiques ne sont pas inutiles, à condition qu’ils soient réfléchis, débattus, construits, partagés. Sans laisser les identités se dissoudre. « Quand s’efface le passé, l’avenir s’obscurcit » dit Marcel Gauchet. Si le présent devient l’horizon indépassable, alors la transmission deviendrait caduque.
Ne faites pas comme cet après-midi, dans l’Orne, quand le parti socialiste s’est dissout, volatilisé, évaporé, remettant sa dépouille au mouvement « en marche » dont personne n’a encore compris ni la composition ni l’idée directrice. Une sorte de décomposition plus ou moins consciente. Entravant la transmission de la pensée, des pratiques, d’un idéal qui a le droit à sa traduction locale.
C’est le moment pour la droite et le centre de se revitaliser. De mobiliser ce puissant ressort symbolique qu’est le don. La génération sortante est celle qui donne, au sens le plus juridique du terme, « Nullo dato vel retinendo.». Transmettre, c’est confier, sans que rien n’y oblige, uniquement pour rendre à d’autres ce que l’on a reçu soi-même, et ce que l’on a appris.
C’est cette chaine des générations qui doit se forger pour qu’elle ne se rompe pas. Elle vient des générations précédentes et elle est destinée à se poursuivre. C’est l’âme du progrès du savoir dans le temps.
Personne n’apprend pour lui-même et par lui-même, en vue de sa seule utilité, afin d’entrer en contradiction absolue avec l’individualisme contemporain.
Au final, apprendre en dernier ressort, c’est toujours apprendre de quelqu’un, pour transmettre à quelqu’un !
C’est la leçon des sénatoriales dans l’Orne. Bravo à Sébastien Leroux et Nathalie Goulet !
Et merci à tous ceux qui les ont aidés !
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