En visitant hier le mémorial à la mémoire des victimes du 11 septembre 2001 à Ground Zero à New-York, j’ai pensé à Julien Barbé, militaire Alençonnais tué au Mali le 5 avril 2017, j’ai pensé aussi à ses parents, commerçants dans notre ville, pensé à sa femme Jennifer, à son témoignage si émouvant.

Comment ne pas s’interroger sur le sens de l’engagement militaire ?

Face à une telle souffrance pour une famille ? Oui, comment ne pas s’interroger sur le sens de l’engagement militaire. Pourtant, les 3.000 personnes victimes de l’attentat du 11 septembre, toutes les autres qui se sont ajoutées depuis, en France, comme à l’étranger, nous convoquent face à une inéluctable question : devons-nous laisser la barbarie dominer le monde ? L’histoire de la dernière guerre mondiale nous a enseigné que pour nous délivrer d’une barbarie, quelle qu’en soit sa forme, seuls des actes héroïques, de courage et de sacrifices pouvaient arracher la bête immonde de la terreur qu’elle fait régner.

Un fanatisme criminel massacre des populations au nom d’une religion

Or, un fanatisme criminel combat et massacre des populations au nom d’une religion, il pille des villages, viole des femmes, fait régner la charia, le fusil à la main. Des violences innommables pétrifient la communauté internationale. Ces criminels dissimulent leurs crimes derrière une religion qu’ils trahissent pas leurs trafics de drogue et d’armes.

Julien, tombé au Mali, incarne un double symbole

Que Julien soit tombé au Mali incarne un double symbole, celui d’avoir offert sa vie, pour en sauver des milliers d’autres, et celui de l’avoir fait au Mali, Pays si lié à Alençon, avec son jumelage avec Koutiala. Combien de Maliens sont morts pour la France pour la délivrer de la tyrannie nazie ? Un militaire Français Julien Barbé, Alençonnais aura été assassiné pour avoir porté secours aux Maliens, menacés par la peste djihadiste.

Que son sacrifice nous serve d’enseignement

Que son sacrifice nous serve d’enseignement et nous aide à vaincre nos peurs, à affronter cette nouvelle tyrannie qui menace le monde. Faire vivre sa mémoire exprimera notre fidélité tant à lui-même qu’à sa famille si douloureusement éprouvée, afin de marquer notre reconnaissance et notre gratitude à tous nos soldats qui restent le dernier rempart de nos libertés.

Nous devons à Julien une promesse

Nous devons à Julien une promesse. Celle de maintenir nos consciences éveillées, et celle de transmettre à notre jeunesse les enseignements à tirer de son engagement bouleversant. Le monde ne cesse de nous livrer le terrifiant écho d’atrocités, révélant comme un état sauvage de l’humanité. Esclavages, viols, tortures, assassinats, alimentent l’infernale artillerie médiatique, jusqu’à nous faire douter d’une issue digne pour notre civilisation.

Le masque imposteur de la radicalité religieuse

De nouvelles tyrannies sont à l’œuvre, sous le masque imposteur de la radicalité religieuse. Des régimes mafieux et criminels s’édifient en enflammant les instincts les plus vulnérables des peuples naïfs. Le deuil qui frappe la famille Barbé doit pour nous s’exprimer en refus. En volonté d’un nouveau combat, pacifique mais puissant, contre cette tentation barbare qui essaime sur tant d’endroits de la planète. Mais le seul esprit d’humanité, pacifique, ne vaincra pas la barbarie. C’est pourquoi la mission d’une armée d’élite est indispensable.

Notre conscience collective doit prononcer notre mobilisation.

Nous devons clairement affirmer que la barbarie, par sa brutalité, et la violence extrême de ses méthodes ne doit surtout pas gagner la bataille. Seule l’armée y parviendra. Mais elle oeuvrera plus facilement encore, lorsque notre conscience collective prononcera enfin notre mobilisation générale et exhortera tous les peuples à l’engagement, autour de valeurs universelles de respect, de justice et de liberté.

Non Julien n’est pas mort pour rien !

Son sacrifice nous ordonne de maintenir la flamme de l’espoir allumée. Il nous enjoint d’affirmer notre volonté et notre détermination à faire triompher notre conception de la vie en société : celle du respect, de la loyauté, de la paix et de la démocratie.

 Merci Julien.

Julien Barbé, militaire, mort au Mali, habitait Condé-sur-Sarthe, près d’Alençon (Orne). (©Armée de terre)