La note récemment publiée par France Stratégie, « organisme de réflexion, d’expertise et de concertation placé auprès du Premier ministre », donne lieu dans l’Orne à des rebonds parfois surprenants. Je connais parfaitement les travaux de France Stratégie pour en être régulièrement l’invité, comme récemment, lors de son dernier colloque. La note intitulée « Réforme territoriale et cohérence économique régionale » n’entend nullement réduire la réforme territoriale à une carte des interactions entre les différents territoires.
Les trois économistes auteurs de la note évoquent la pertinence d’un territoire à l’aune de critères très limités ne pouvant en aucune façon fonder une structuration approfondie de notre carte décentralisée (l’intensité des liens économiques entre départements est mesurée exclusivement au regard des déplacements domicile-travail et de l’origine des actionnaires des entreprises). L’une des conclusions hâtives tirée sur ces seuls critères serait que le département de l’Orne pourrait être rattaché à la région Pays de la Loire. Or, in fine, cette hypothèse est écartée. D’évidence donc, l’approche sur quelques critères ne saurait fonder une réforme territoriale, sauf à commettre des erreurs fondamentales.
Les contours d’une collectivité décentralisée ne peuvent être définis comme ceux de zones de chalandise.
Une collectivité locale, c’est l’union, pluriséculaire en ce qui concerne le département, d’une population et d’un territoire, administrés conformément à l’intérêt général par des instances de gouvernance démocratiques.
Les commentaires visant à transformer l’acte III de la décentralisation en puzzle pour amuser les enfants nuisent à la clarté des débats et à l’information éclairée dont les citoyens ont besoin pour croire et adhérer à leurs Institutions.
Les auteurs ne tombent d’ailleurs pas dans cet écueil puisque, après avoir écarté l’hypothèse du détachement de certains départements à d’autres régions, ils concluent à la nécessité, pour ces départements, de « mettre en place des politiques permettant de favoriser les liens économiques avec le reste de la région ».
Espérons qu’ils soient entendus sur ce point !
Car, c’est là que tout commence, c’est-à-dire par la capacité de l’Orne à nouer des partenariats économiques tant avec ses intercommunalités qu’avec les régions et départements voisins, sans oublier les acteurs économiques.
Le nouveau Conseil départemental, issu des élections de mars dernier, s’y appliquera avec ferveur.
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