Le temps est venu d’appeler les criminels par leur nom : des assassins ! La globalisation et l’instantanéité de l’information nous font perdre l’échelle de valeur des mots. Tant de crimes sont commis à chaque instant. En l’espèce, il serait pourtant salutaire que la profession de journaliste veille à qualifier ces actes par leur vocable exact. Les journalistes consacrent leur vie à la belle et noble mission d’informer les citoyens pour qu’ils puissent précisément s’élever au rang de citoyens sortant ainsi de leur condition de sujets, et qu’ils puissent accéder aux fruits de la démocratie, de la liberté, de la justice et de la sécurité. Dans leur deuil, il leur appartient aujourd’hui d’expliquer la différence entre des soldats, des terroristes, des assassins, sans couvrir, pour autant, le champ lexical de toutes les abominations de la guerre. Les soldats accomplissement des missions qui leur sont confiées par des Etats et obéissent à des hiérarchies claires et sévères et s’exposent à des sanctions graves en cas de transgressions. La guerre qu’ils mènent est elle-même encadrée dans des règles internationales précises. Puis il y a les terroristes. Ceux qui ont le sentiment que le rapport de forces leur est trop défavorable pour se faire entendre et qui commettent des violences généralement contre des pouvoirs publics pour forcer ces derniers à tenir compte de leurs revendications. Enfin, comme à Kidal, il y a des assassins ! C’est-à-dire des criminels de droit commun qui procèdent à des mises à mort volontaires et préméditées souvent pour continuer à perpétuer paisiblement leurs sombres crimes et trafics en tous genres.
Les titres, les manchettes doivent écrire : assassins ! Dans l’ambiance de compassion généralisée, les personnes candides finissent par confondre fin et moyen, victimes et assassins.
Il ne s’agit pas de forcer les mots pour apaiser l’indignation des plus révulsés mais tout simplement de dire à ces auteurs qu’ils sont justiciables de crimes très sévèrement punis, car trop dissimulés sous le voile de la vertu émancipatrice, qu’ils trouveront face à eux des tribunaux impossible à intimider, et que le monde les poursuivra jusqu’au bout de leur fuite pour en finir avec ces barbaries.
Oui c’est très juste. Ils n’ont d’ailleurs pas été exécutés mais assasssinés. Une erreur courante chez les journalistes.