Dans un édito qui m’a beaucoup impressionné, Jacques Paquier de la Gazette des communes, titre « les barbares » ! En écho sans doute à la littérature qui nous a instruit du déclin de l’empire romain. De ce qui a été souvent qualifié de « barbarisation » c’est-à-dire la coexistence dangereuse de deux mondes, d’un côté, une élite romaine intellectuelle vivant libre, dans un Etat policé, et dans un confort matériel et intellectuel, et de l’autre, des sujets vivants en tribus, soumis aux caprices d’une bureaucratie écrasante, sans idéal commun. Ces deux modes d’existence n’apparaissaient pas alors comme irréductiblement séparées, simplement la masse de la population sans appartenance n’était pas instruite de la romanité, de la civilisation qu’elle devait défendre. Et l’empire sombra dans la décadence.
Les temps sont aujourd’hui différents. Chacun sent pourtant confusément combien l’équilibre précaire dans lequel notre Pays fonctionne devient chaque jour plus fragile. Lors de notre entretien, à propos de mon livre « Déficits publics, la démocratie en danger » ,je confiais à Jacques Paquier que la barbarie survenue dans les années 40, ne se reproduirait pas aujourd’hui de la même manière. Que nous ne nous rendions cependant pas compte que nous serions menacés d’autres immenses périls, si les Français ne parvenaient plus à refaire nation, à s’accepter comme une famille. Les risques sont sous nos yeux, qu’il s’agisse de violences urbaines, sociales, xénophobes, révoltes contre un Etat-providence épuisé, incapable de s’inventer un nouveau modèle. Ne sommes-nous pas aussi aveugles que dans les années 30 ?
Ce qui m’indigne, c’est le refus de regarder la réalité en face et de la dire avec calme, sérénité, sincérité, réalisme, en proposant des solutions qui ne s’apparentent en rien à une réduction tragique du standard social auquel les Français tiennent tant.
Comment refuser de comprendre que le seul fait de ne pas dépenser un euro de plus en 2014, 2015 et 2016 obligerait les administrations du Pays à se parler enfin, à s’associer, à se rendre mutuellement service, à faire front ensemble pour réussir le sursaut du Pays ? Combien de familles accepteraient immédiatement une garantie de ressources stabilisée en euros courants sur les trois années qui viennent comme prix d’un redémarrage de la France ? Sauf les plus démunis pour lesquels des solutions sont possible notamment en cessant de donner à ceux qui n’en n’ont nul besoin. Chacun l’accepterait. Sauf les administrations. Pourtant aucun dirigeant politique ne songe à leur demander. Que dis-je à leur exiger.
Dans le livre que je publie, je m’applique à éclairer le chemin de l’espoir qui peut facilement nous éviter le déclin dont nos sommes menacés. Il y a cependant urgence, et l’irrésolution serait mortelle.
Si par malheur, ce déclin finissait par s’imposer, il serait alors notre choix, car nous pouvons l’éviter. Pour ma part, je me battrai jusqu’à mes dernières forces pour démontrer que cette voie est possible et qu’elle est à notre portée ! Serrons-nous les coudes ! Et que l’espoir domine enfin tous nos comportements !
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