C’était le 24 juin 1997, il y a plus de 16 ans déjà, Claude Allègre, alors Ministre de l’éducation nationale osa suggérer de « dégraisser le Mammouth ». Cette sortie sera l’emblème d’un conflit avec le monde enseignant qui ne cessa jamais jusqu’à obtenir d’ailleurs la peau du Ministre.
Afin de ne pas stigmatiser quelque catégorie que ce soit, autant dédier ce billet à toutes les administrations publiques françaises. Elles viennent de battre le record du monde : ce sont elles qui coûtent le plus cher par rapport à la richesse nationale ! Plus cher qu’en 1997, Cher Claude ! Pourtant toutes les majorités qui se sont succédé depuis nous chantent la même rengaine envoûtante « réduisons la dépense », elles chantent le même refrain, qu’elles soient dans la majorité ou dans l’opposition. Tellement impatientes de se succéder, les diablesses.
Afin de ne pas les effaroucher, je suggère, au lieu de « dégraisser », ce qui peut sembler péjoratif, de « faire danser » le gros Mammouth, celui qui incarne toutes les administrations sans en oublier une seule !
La danse, c’est bien connu n’apporte que des bienfaits ! Elle permet de faire travailler tout le corps. Pardon tous les corps, ils sont si nombreux dans la fonction publique. Avec la danse, ils deviendront plus toniques, au fur et à mesure des séances. En se musclant ces corps vont s’assouplir ! Du jamais vu ! De surcroît, ils vont apprendre à mieux se coordonner ! Si, si ! Il semble même qu’à mesure que le corps s’assouplit, l’esprit se détend à son tour !
Développer l’endurance, la puissance musculaire et la souplesse, peu d’activités permettent de combiner les trois.
On pourrait commencer par la valse, histoire de comprendre pourquoi on tourne en rond. Poursuivre par le tango, deux pas en avant, un seul en arrière ! Avant de se déchirer sur un rock endiablé.
De plus, la danse augmente le sens de l’équilibre et chasse le stress, ce qui n’est pas inutile, attendu l’actualité.
Faisons ensemble « danser le Mammouth » !
Voici votre carnet de bal :
la politique du tango (danse lassive s’il en est) provoque une sarabande de jurons que n’aurais pas renier l’ami G.Brassens… alain
Je crains que certaines affirmations un peu expédiées, comme « les administrations publiques françaises sont qui coûtent le plus cher par rapport à la richesse nationale » ne soient de nature à induire en erreur.
D’une part, il y a les facteurs conjoncturels :
– en période de tassement de l’activité (de PIB stable ou en récession), une même dépense publique, même si elle ne croît que faiblement, tend à représenter un pourcentage croissant du PIB
– de plus vous comptez peut-être ici l’ensemble des dépenses publiques, or l’argent injecté par milliards depuis 2008 pour sauver les banques etc. a induit une forte croissance de la dette, qui n’a rien à voir avec les administrations, au point que le service de la dette est devenu le premier poste de dépense de l’Etat…
D’autre part et ensuite il y a les questions de périmètre. Le secteur public en France se décompose en trois parts :
– le secteur public d’Etat (avec ses agences ou établissements publics), qui n’a pas vraiment augmenté, au contraire
– les collectivités locales, qui sont des administrations publiques françaises, mais pas au sens de l’Etat comme ce dernier terme peut laisser à penser. Leurs dépenses et effectifs ont effectivement augmenté, ce d’autant que le système des dépouilles y est nettement plus pratiqué que dans le secteur public d’Etat
– le système de santé, dont les dépenses augmentent considérablement d’année en année et continueront de le faire tant que l’on n’aura pas un gouvernement capable de se mettre à dos des acteurs tels que l’industrie pharmaceutique et les médecins.