J’avoue ma perplexité devant ces vertueuses indignations qui s’expriment de toutes parts. Devant l’escalade dans le sensationnel, l’information dans la surenchère, l’étalage de la vertu face au vice ainsi découvert. La bien pensance est aujourd’hui de sortie et gare à ceux qui ne s’aligneraient pas sans délai. La classe politique a fait ses Pâques et elle est ce soir auto amnistiée, purifiée. La lapidation du pécheur Cahuzac a permis la rédemption de tous les autres.

urlPour ma part, je recommande que nous ne nous interdisions pas le droit au pardon. La clémence, le pardon sont des sources indispensables aux humains pour leur permettre de s’accepter dans leurs faiblesses et de continuer à vivre en paix les uns avec les autres.

Jérôme Cahuzac s’est présenté lui-même hier devant la Justice. C’était la meilleure chose à faire. Et il a probablement trop tardé. Il a droit maintenant comme tous les justiciables à un procès équitable rendu par une Justice indépendante. Laissons-la accomplir son œuvre dans la sérénité en dehors des projecteurs, de l’invective politique et parfois politicienne. Appliquons à nous-mêmes toutes les exigences de la séparation des pouvoirs qui fondent les grandes démocraties.

Restons dignes devant les Français. Le monde nous regarde.