Les circonstances ne nous permettent plus de faire vivre la démocratie à l’ancienne, celle qui dresse les camps politiques les uns contre les autres et qui déchire la France en deux. Telle est l’essence du message qu’a voulu transmettre Alain Lambert dans cette vidéo.
Il a choisi, en toute conscience, de ne prendre part au vote du second tour des élections présidentielles qu’avec un bulletin blanc. Il s’agit, à ses yeux de faire entendre sa voix, de proposer une autre vision et surtout une autre pratique de la démocratie qui n’emprisonnerait pas les électeurs dans un duel entre (deux) candidats au second tour.
Les difficultés qui s’annoncent, le redressement nécessaire de nos finances publiques commandent de bousculer nos schémas actuels consacrés par la Constitution de 1958 modifiée en 1962. Il est temps de faire bouger les lignes, dans l’intérêt de la France, pour assurer son avenir !
Alain LAMBERT, je salue votre attitude, et ce que cela signifie de courage et de lucidité. Je sais fort bien ce que ça peut avoir de difficile, et d’autant que le vote blanc (ou nul) n’est pas reconnu dans le système français. Je salue cet engagement, et souhaite que cela puisse se traduire au plus dès les Législatives ; nous en avons besoin. D’une mobilisation des modérés en effet. En espérant bien en effet , que ceux-là, les centristes, acceptent de reconnaître leurs différences aussi, au lieu d’aller parler de centre droit et de centre gauche, avec ce que cela veut dire de récupération et donc d’échec, alors que, quel que soit le président élu le 6, il faudra que les modérés, ensemble, pèsent, à travers, notamment, un Parlement où ils seraient présents et compteraient dans les décisions à prendre, et ce, bien entendu, dans la dimension tant nationale qu’Européenne (ce que dit Hubert VEDRINE qui nous interpelle avec force et soulignant l’urgence et la gravité, est juste). Je suis prêt à m’engager dans toute action en ce sens, sachant l’urgence et la nécessité. Bertrand LACOURTE (même si sur le vote du 6, je ne suis pas, quant à moi, décidé tout à fait)
Moi, je trouve cette attitude courageuse et responsable.
Grand merci à Alain Lambert.
Moi aussi, bien sûr ; sincèrement. Mais je pense aussi que le temps court vite, que nous allons vers une nouvelle figure, et qu’il faut que cette figure des « modérés » pour prendre l’expression d’Alain LAMBERT compte, pèse … dans ce qui va se jouer ; que tous ces « modérés » soient ensemble, et non une sympathique dispersion. Qu’il ne soit pas laissé impunément place à je ne sais quel « autre » pire, nouvelle hideuse répétition ; après la droite morgue et bling bling et le cynisme d’utiliser l’obscénité d’extrême droite (dans un incroyable abandon, sur fond de société en crise, épouvantée autant que désespérée), la gauche qui revient et reprend (dans une triste répétition, sans différence ; occupant les postes, guère plus …). Et là un « centre » pas comme un lieu où on se bornerait à ne pas choisir, mais l’audace d’innover à l’aune du respect pour autant (et ces, vieilles, expressions, de centre gauche et de centre droit, ont en effet du sens ; il faut les vivre, et non en avoir honte …). Donc pour les Législatives, dès cela, il faut être prêts (d’autant qu’il y a la pression de la présidentielle, bien sûr, et que nous avons à faire à ce -très mauvais- système majoritaire).
Monsieur le Ministre,
Bien plus qu’un choix de courage où contrairement à beaucoup de ténors du Modem qui clairement, appellent pour le 2nd tour à voter sarko, vous prenez personnellement position pour la défense de vos convictions et de votre cohérence politique à voter blanc au suffrage universel direct du 6 mai 2012 et je ne peux qu’honorer votre choix de mettre en évidence une position parfaitement centriste, qui consiste à refuser la bipolarisation partisane, que la Vème République nous inflige et qui commence très sincèrement à nous peser et nous gaver alors même que l’expression du peuple de France ne peut plus se satisfaire d’un choix par défaut !
Clairement Monsieur le Ministre, vous proposez et assumez la modération de partis politiques républicains et vous mettez en garde contre la dichotomie partisane, pour ne pas écrire la bipolarisation politique qui n’a plus lieu d’être en France, en ce début du XXIème siécle.
Vous appelez à l’image de François Bayrou, à la mise en place d’une VIème république (volonté de changement de la constitution française) où les partis politiques de second plan (loin de moi l’idée réductrice d’une hiérarchisation des partis politiques) pourraient légitimement se voir représenter tant au niveau du pouvoir législatif qu’exécutif de notre pays.
Si je ne m’abuse, Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de Gauche, avait récemment émis le même souhait, qui me réconforte dans l’idée qu’autant au Centre qu’à l’Extrême Gauche, une meilleure représentativité du peuple de France aux affaires législatives et exécutives de notre pays, serait à même de faire évoluer notre République dans un sens plus démocratique et citoyen.
Néanmoins, une représentativité citoyenne plus fine dans nos institutions, aurait pour conséquence de voir émerger une force infiniment xénophobe et raciste, au coeur même de notre appareil législatif et décisionnel et pourrait à terme, voir se profiler en France, une nouvelle force citoyenne, dans le même esprit que celle qui a porté à certains égards, un certain petit caporal allemand, vers les plus hautes fonctions décisionnelles et ruiner en si peu de temps, les fondations mêmes de notre civilisation, acquises aux prix de tellement de sacrifices de la part de nos aïeuls.
Par conséquent M. le Ministre, même si je suis sensible à votre réflexion, je reste fondamentalement attaché aux principes de la Vème république et là où vos facultés de prescience politique tendent à mettre en évidence le principe de proportionnalité en matière politique, moi personnellement, j’y vois un danger de tous les instants. Parce qu’en toute honnêteté, je ne crois pas qu’en matière de légitimité politique dans le sens d’un représentativité à la proportionnelle, on puisse aisément distinguer le bon grain de l’ivraie et je crois sincèrement que beaucoup de nos concitoyens font souvent un choix des urnes dangereux et injuste, un choix souvent guidés par la colère et le ressentiment et qu’en définitive, la bipolarisation politique est la seule façon, voulue d’ailleurs par le Général De Gaulle, de limiter les excès en favorisant une majorité modérée du choix du peuple de France, afin d’atteindre une certaine forme de modération dans l’expression démocratique pour le plus grand bénéfice de notre République française, unie et indivisible (je le rappelle).
En conclusion, la dichotomie partisane ou exprimée autrement, la bipolarisation politique n’est pas la panacée en démocratie, je le conçois volontiers, mais en tout état de cause, elle a le mérite d’éviter les excès du choix des urnes, afin d’éviter de se retrouver avec un pouvoir néo-frontiste qui indique inexorablement que l’histoire est un éternel recommencement et que le IIIème Reich (désolé pour ce point Goldwin !) représente une perspective que l’on ne doit jamais écarté en France… d’autant plus quand Le pen arrive à faire 18% au suffrage universel direct du 1er tour à la présidentielle de 2012.
Désolé M. le Ministre pour ma franchise. Je vous adore sincèrement mais je possède néanmoins une plus grande conscience du danger qui nous guette… Sans doute parce que ma couleur de peau m’impose de faire plus attention aux dangers qui guettent mon cul. Avec sarko, après certains de ses discours et meetings lors de son quinquennat, je me souviens d’avoir été obligé, à de nombreuses reprises, de frôler les couloirs du métro parisien tout en baissant la tête (en espérant ne pas prendre de coup lié à la vindicte populaire). Sarko m’a fait prendre conscience, pour la première fois de mon existence, de la honte qu’il y’avait à être français issu de l’immigration parce que je considère encore aujourd’hui, que la vindicte populiste de M. Nicolas Sarkozy de Nagy Bosca, me visait directement.
Aujourd’hui, j’ai effectué les démarches nécessaires pour obtenir ma carte d’électeur afin d’aller voter en 2012. Désormais, je vote systématiquement contre sarko à cause du malheur qu’il m’a causé durant ses 5 dernières années. Je n’avais rien demandé et il m’a systématiquement stigmatisé et franchement, jamais je n’ai autant détesté un président de la république comme je déteste aujourd’hui sarko.
Le 6 mai, je ne m’abstiendrai pas et je ne voterai pas blanc parce que ma peau en dépend. Je voterai François Hollande en parfaite adhésion avec ses principes humanistes parce que je crois sincèrement que je n’ai rien fait pour avoir mérité pendant ses 5 dernières années, un tel dénigrement alors même que je fais le maximum pour m’intégrer et participer pleinement avec toute la force que je possède, à la grandeur industrielle, économique et sociétale de mon pays bien aimé, qui n’est autre que celui dans lequel je suis né, où j’ai grandi et qui porte ce si beau nom… la France.
Je voterai blanc ! parce que Nicolas Sarkozy a démontré son incompétence – ce qui ne m’a pas surpris quand j’ai vu qu’en 2006 il avait choisi Henri Guénaud comme conseiller (du temps où j’enseignais l’économie, j’illustrais la cecité économique par mes propos de ce monsieur)/
Et François Hollande incarne bien les groupuscules qui se sont appropriés l’Etat pour le plier à leurs interets. On ira dans le mur tout aussi vite qu’avec NS, la bonne conscience en plus « puisque de gauche ».
PS (!) : évidemment, la politique de FH étant de gauche, son échec sera le résultat du complots des marchés financiers, du grand capital et des lobbyes pétroliers.
Oui, nous sommes dans la gravité. Les questions sont difficiles, et le manichéisme du système (bleu ou rose) ne va, plus que jamais, pas du tout. Mais il ne faut pas se démobiliser. Un article de Gérald ANDRIEU, dans le dernier n° de l’hebdomadaire « Marianne » s’inquiète sur la capacité de François HOLLANDE, s’il devient président, à ces deux batailles décisives, dans la grave crise actuelle, celle de l’Europe et de la finance (selon A. MONTEBOURG), faute de quoi (et dans l’impréparation où son équipe serait) on pourrait craindre de voir une vague frontiste lors des élections locales de 2014. Le centriste, professeur à Sciences Po, Jean-Louis BOULANGE, lui craint qu’en dépit du réalisme, bienvenu, de François HOLLANDE (par rapport au programme « idiot » du PS, dit-il), il ne s’attaque pas aux réformes de structures nécessaires (une politique de « l’offre » a contrario du classique « keynésianisme » des socialistes français -politique de la « demande », conforme au vieux modèle « français » né sous le Front Populaire, puis après-guerre-.
les deux candidats étaient bons, il faut le reconnaître dans leur débat ; dans ce débat belliqueux comme des commentateurs ont pu le dire. Mais à quoi bon ? Une fois l’élection passée que se passera-t-il ? Au fond, tout ceci serait plutôt de nature à nous alerter, nous sensibiliser sur l’extrême gravité où on est. Mais ne rassure pas sur ce qui va se passer. Cela va recommencer, on va décider pour nous, c’est quasi certain. C’est effrayant. La seule progression serait, à mon sens, si F. HOLLANDE, à supposer qu’il soit élu, « faisait » un président « normal » comme il dit, à sa place (pas dans l’excès débordant, tendance Vème République). Il nous faut nous mobiliser, c’est plus que jamais nécessaire. La politique est affaire trop sérieuse pour être … etc. … on sait la suite …
La suite (et l’assistance technique d’une spécialiste sur la question « coût du travail ») sur France Culture ce matin Pierre LELLOUCHE/Michel SAPIN était bonne aussi, et manifeste comme hier soir d’une élévation du niveau technique de la discussion, comme hier JL BOURLANGE/M. NOIR. On est, je crois, sur la bonne voie. A la fois, d’abandonner les morgues de droite comme de gauche, et de parler des sujets, et de ce qu’il y a à faire. On devrait voir comment ça va s’enchaîner (résultats du 2nd tour, Législatives …). L’espoir est permis, je crois.