Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Le Point, Alain Lambert évoque la fraude et notamment la fraude fiscale et sociale.
Notre hôte, spécialiste des questions de finances publiques, avance que toute fraude est bel et bien une trahison envers son pays puisqu’elle le désarme et le prive des richesses dont il a besoin. Or, nous sommes face à une crise profonde et majeure de la dette et nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de l’argent, d’autant qu’il est le fruit du travail des Français. Ainsi, le fraudeur vole ses concitoyens.
Comment éviter cela ? En simplifiant un peu déjà notre système fiscal, en renforçant la coopération entre les administrations et en n’entravant pas l’interconnexion des fichiers malgré la CNIL.
Pour Alain Lambert, le seul moyen d’éviter la fraude ou de moins de la limiter, ce serait de rendre compétitives nos administrations publiques, c’est à dire assurer le meilleur rapport entre la qualité des services collectifs et le montant de l’impôt.
Un défi de taille qu’il est, selon lui, urgent de relever. Il en va de l’avenir de notre pays.
C’est vrai, les comptes sont pas clairs !!!
LES MILLIARDS DE L’OMBRE
10 000 milliards de dollars d’actifs financiers en dépôt ou en gestion dans des paradis fiscaux.
50 % des flux financiers mondiaux transitent par les paradis fiscaux.
Selon le FMI, ces paradis hébergent 4 000 banques, les deux tiers des fonds spéculatifs et 2 millions de sociétés écrans.
Fraude fiscale au niveau mondial : entre 350 et 500 milliards, selon une étude Banque mondiale/Cnuced.
100 milliards de perte de recettes fiscales pour le Trésor américain du fait de l’existence des paradis fiscaux.
Entre 20 et 25 milliards d’euros de perte de recettes fiscales pour l’Allemagne.
Entre 15 et 20 milliards de perte de recettes fiscales pour la France (soit le déficit budgétaire de la Sécurité sociale en 2009). (Source Le Point du 26/02/2009 – N°1902)
Une somme estimée à 7 300 milliards de dollars (5 412 milliards d’euros) est dissimulée dans les paradis fiscaux du monde entier par des sociétés et de riches particuliers qui placent ainsi leurs opérations à l’abri, en diminuant la pression fiscale. (Source CHALLENGES du 04/04/2009)
La moitié du commerce mondial transiterait par les paradis fiscaux et quelque 11 000 milliards de dollars (7 300 milliards d’euros) y seraient encore abrités, selon la Plate-Forme paradis fiscaux et judiciaires, qui regroupe des organisations non gouvernementales (ONG) et des associations comme Transparence international France. (source LE MONDE ECONOMIE du 30/11/2009)
(A noter la différence entre ces 3 chiffres : 10 000, 7 300 et 11 000 milliards de dollars ! Et à côté un plan de relance de 20 milliards d’euros paraît RIDICULE…)
Pendant plusieurs décennies, les grandes puissances économiques ont fait preuve d’une extrême tolérance à l’égard des paradis fiscaux. Certaines, comme le Royaume-Uni, les ont même laissé prospérer sous leur pavillon, en Europe et dans les Caraïbes. Ce temps est révolu.
Pour la première fois, sous le choc de la plus grave crise financière qu’ait connue le monde depuis soixante ans, les chefs d’Etat et de gouvernement partagent la volonté de mettre fin aux dérives des paradis fiscaux.
Ces « zones grises » de la finance privent, en effet, les nations d’une part substantielle de leurs recettes fiscales, à un moment où l’effort de relance de l’économie mondiale assèche les finances publiques.
Le manque à gagner fiscal est estimé à 100 milliards de dollars par an pour les Etats-Unis, à 30 milliards d’euros pour l’Allemagne et autour de 20 milliards d’euros pour le Royaume-Uni et la France.
(Les « zones grises » en 9 questions – Source LE MONDE du 24 03 2009)
La transparence passerait aussi par le contrôle des sociétés privées organisant les flux financiers, telles la Société de télécommunication financière Swift, basée en Belgique, ou la chambre de compensation internationale Clearstream, basée au Luxembourg, dont les activités occultes ont été décrites notamment
Et, Kimalu, rien sur la façon dont les générations du babyboom et de mai 68, ont utilisé la redistribution au détriment des générations à venir, saignées à blanc par des dettes.
Avant de pleurer sur les actifs financiers planqués, commençons à nous interroger sur des retraites bientôt plus longues que la vie active, sur des durées de travail parmi les plus faibles du monde et sur l’absence de performance du secteur publique.