Acteurs Publics, média sérieux s’il en est, a publié en début de semaine (30 novembre) un article intitulé « François Fillon menace les collectivités ».
Avant d’accuser le Premier Ministre, assurons-nous de la véracité de cette annonce. Il aurait déclaré : “Si nous ne parvenions pas à convaincre, nous serions immanquablement amenés à agir sur les transferts financiers de l’État vers les collectivités territoriales…” Je ne pense pas qu’il ait pu prononcer cette phrase et s’il l’avait fait, cela ne pourrait s’expliquer que par une mauvaise information qui lui aurait été transmise. La menace est claire : si les collectivités continuent d’accroître leurs dépenses, il réduirait les transferts.
Mais si ce sont les administrations centrales qui sont la cause de ces augmentations, envisage-t-il de rembourser les collectivités ? On ne peut tout de même pas le soupçonner de vouloir sanctionner la victime et laisser courir le coupable. Or, comme Président de la CCEN, j’affirme que les administrations centrales, par leurs prescriptions incessantes et inutilement coûteuses, sont pour partie, la cause de ce dérapage des dépenses.
Le Premier Ministre a perdu le contrôle de la prescription et la dépense y afférente à cause d’administrations centrales pléthoriques n’ayant plus d’autres buts qu’elles-mêmes et dont la production normative est devenue la plus folle du monde.
S’agissant des recrutements, il serait intéressant de savoir dans quels domaines les nouveaux emplois ont été crées. or seul le gouvernement dispose des statistiques précises. Il s’en crée tous les jours exclusivement pour alimenter une bureaucratie infernale, sans aucun profit pour les citoyens, et justifier l’existence de services centraux entiers qui devraient être supprimés.
S’agissant de l’État qui serait prêt à apporter son aide méthodologique, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. D’abord l’État est le plus mauvais gestionnaire de ressources humaines, matérielles et financières que l’on puisse trouver. Proposer son aide relève du comique ou de la provocation. Pire, il refuse de moderniser la comptabilité locale qui permettrait de clarifier le prescripteur de la dépense afin d’identifier le prescripteur et l’imputer à son auteur. Malgré les nombreuses démarches engagées en faveur de cette modernisation, aucune réponse n’a été donnée. Ce qui constitue une double faute. Celle d’une information financière des collectivités très insuffisante et l’impossibilité de suivre, autrement que par sondages, la contribution des collectivités au respect de nos engagements européens.
S’agissant de la réforme du service public qui s’arrêterait aux portes des collectivités, prenons surtout conscience qu’elle n’est toujours pas sortie de l’écheveau kafkaïen de l’échelon central.
Quant à la présentation de la RGPP comme une date dans « l’histoire administrative de la France ». Oui, comme une date funeste ! Totalement erronée sur le plan méthodologique, contraire aux principes de la LOLF, elle est une caricature d’un dispositif piloté d’en haut, dans la méconnaissance totale de la vie réelle de la France des territoires.
Bref, le Premier Ministre ne mérite pas qu’on lui sabote ainsi son image auprès des collectivités locales, ou alors, cela nous promet de sérieux débats demain pour les élections dans la 2ème Circo !
Bonsoir M. le Ministre,
Je sens dans votre message une pointe d’ironie.
Bien évidemment que le 1er ministre menace le transfert des crédits à destinations des collectivités territoriales. Surtout que des crédits, aujourd’hui, faut les trouver !
Le Sénat a basculé à gauche. Pour mémoire, le sénat représente les collectivités territoriales. Par conséquent, le gouvernement se sent désolidarisé des élus territoriaux.
La rumeur court que les statistiques transmises par l’INSEE montre une baisse du nombre de fonctionnaires d’Etat, un maintien du nombre de fonctionnaires hospitaliers et une forte augmentation en 2009-2010 du nombre de fonctionnaires territoriaux.
Tous les départements, M. le Ministre, ne sont pas aussi bien géré que l’Orne. Vous êtes un budgétaire accompli, un notaire de profession, sous vos doigts, les crédits se transforment en or.
A l’inverse, beaucoup de département gèrent leur département comme ils gèrent leurs femmes, cad des dépenses inutiles, des cadeaux exhibitoires et le divorce à la clé… Divorce du peuple-contribuable j’entends !
Quand à la RGPP, le maître mot reste le non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux avec une méthodologie qui laisse parfois à désirer. Je vous le concède.
La RGPP a été conçu par des énarques et vous savez comme moi que quand des énarques touchent à quelque chose, cela part rapidement en vrille… On leur apprend tellement à faire abstraction de bon sens et à perdre leur humanité.
Enfin, Fillon menace les collectivités parce qu’il est dépité que le Sénat ait basculé à gauche sous sa mandature d’une part et qu’il considère qu’il n’a plus rien à perdre d’autre part. Même si sarko passe en 2012, Fillon restera hors-jeu. Fillon souhaite se forger un costume de père fouettard, qui a annoncé avant tout le monde que les caisses de l’Etat étaient vides.
La plus grande erreur de ce gouvernement, c’est de ne pas vous avoir fait confiance dès 2007 en tant que Ministre du Budget. Vous auriez, dès cette époque, contribué à assainir les comptes publics afin de nous éviter la crise financière que nous traversons aujourd’hui.
Je rêve un jour que les présidents idiots prennent enfin le temps de placer les bonnes personnes aux bonnes places. Dans l’intérêt général des citoyens.
Mais voilà, nous votons pour des chefs d’Etat, cad des abrutis unanimement reconnus qui placent à des postes clés, les pires espèces de l’humanité qui puisse exister.
Et c’est presque 65 millions d’humain qui pâtis de cet abrutissement…
Aujourd’hui, en 2011, à la veille de 2012, j’ose écrire que la France est devenu un état d’abruti qui passe plus de temps devant Julie Lescaut plutôt que de s’interroger sur son avenir.
Fillon n’a qu’à persévéré. J’ai lu récemment l’Oiseau-Moqueur de Walter Tevis. Livre d’anticipation où le Monde était tellement dégénéré que c’était les machines qui contrôlait ses décisions et j’ai réussi à faire un parallèle avec les téléspectateurs de TF1 et France Télévision (contrôlé par l’Etat depuis sarkozy). Et j’en ai conclu qu’il n’y’avait pas besoin de livre pour décrire la France d’aujourd’hui.
Néanmoins, en aparté, contrairement à mes anciennes convictions et à l’aune des résultats dans les pays musulmans récemment convaincus par la révolution du printemps, je ne suis plus du tout favorable aux votes des étrangers aux élections locales françaises. En effet, musulman traditionnel d’origine, j’ai des raisons de penser que la France doit rester éloignée des fondamentalistes religieux. Près de 85% des tunisiens vivant en France ont voté pour Ennahda en Tunisie. Un parti refusant le divorce, autorisant la polygamie et interdisant l’avortement. Comme dirait Cali, c’est pas facile tous les jours !
M. Lambert, quoi qu’il en soit, c’est bon de vous lire.
Quelle jeunesse, M. le Ministre, quelle jeunesse !