Un Savetier européen chantait du matin jusqu’au soir :
C’était merveilles de le voir,
Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,
Plus content qu’aucun des sept sages.
Son voisin au contraire, besogneux accumulait l’or,
Chantait peu, dormait moins encor.
C’était un homme de patience.
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le Savetier européen alors en chantant l’éveillait,
Et le Financier émergent se plaignait,
Que les soins de la Providence
N’eussent pas au marché fait vendre le dormir,
Comme le manger et le boire.
En son hôtel il fait venir
Le chanteur, et lui dit : Que faites-vous pour tant de gloire ?
Je chante, Monsieur,
Nuit et jour à tout venant !
Vous chantiez ? J’en suis fort aise ,
Eh bien ! je ne vous donnerai plus de mon argent,
Dansez maintenant,
Et je vous prie qu’il vous en plaise !
Il faut d’ailleurs ajouter que le financier émergent se fit qualifier d’une multitude de noms d’oiseaux par le sabotier européen, lequel affirmait notamment qu’il n’avait pas à s’incliner devant la loi des marchés…
Il s’inclinera donc devant la loi du financier émergeant qui vient de neutraliser toute velléité d’une juste évaluation des monnaies et du respect de conditions équitables de la concurrence. Il ne lui reste donc plus qu’à les chanter et à vivre d’amour et d’eau fraîche. Le boeuf asiatique vient de gober la grenouille gallo-romaine…
Après l’intervention du Président, j’ai assisté à deux débats :
Le premier sur France 2 avec 4 politiques : bataille de chiffonniers.
Le second sur LCI avec des journalistes qui n’ont pas cessé de s’interroger sur la candidature de NS et ses chances de gagner ou de perdre.
Tous ces braves gens continuaient à chanter (faux) sans trop se pencher sur les risques qu’encouraient l’Europe et la France et sans proposer la moindre solution à moyen et long terme.
J’ai le sentiment que la France et l’Allemagne se sont entendues pour tenir le coup jusqu’à leurs prochaines élections respectives. La solution décidée est basée sur le court terme car la Grèce n’est pas prête à se redresser et l’Italie sera le prochain caillou dans la chaussure de l’Europe sans parler de la France qui ne se redressera pas en taxant les boissons gazeuses ou, pourquoi pas, les hamburgers.
La France ira en Chine faire la paye de nos fonctionnaires comme on allait à Washington avant 1958.
Les perspectives pour 2012 sont attristantes quant aux projets proposés : l’expérience du pouvoir contre le rêve français version Cofidis. Heureusement nous avons échappé à la gauche berlusconienne.
Voilà bientôt plus de cinq ans que je vous suivais sur votre blog et que je faisais partie de ceux qui adhéraient à vos réflexions.
Il faudrait qu’un candidat de droite rassembleur, courageux et altruiste se présente car NS a perdu, pour moi, toute crédibilité même s’il veut donner l’impression d’être le bon capitaine d’un pays dans la tempête.
Que les représentants de droite et du centre responsables se réunissent pour proposer un projet crédible autour d’un Homme d’Etat.
Et pour renchérir sur Blanc Cassis, les Etats ont perdu en crédibilité, eux qui assenaient l’idée qu’un Etat ne peut faire faillite … Il faut espérer que la Grece va équilibrer ses dépenses, car aprés sa défaillance majeure, il va falloir du temps pour qu’elle retrouve de la crédibilité.
Peut être pourrait on concevoir des sanctions pénales à l’encontre de ses dirigeants au motif de « faillite frauduleuse » ?
Tout aussi inquiétants, les programmes des candidats aux Présidentielles semblent totalement ignorer le manque de performance de la dépense publique et le niveau record de la fiscalité française. Démagogie ? cécité ? incompétence ?
Etait ce un plan à seulement 24 h quand on lit cette dépêche ?
Les taux d’intérêt auxquels l’Italie finance sa colossale dette publique ont encore grimpé vendredi lors de l’émission de 7,935 milliards d’euros d’obligations à moyen et long terme, malgré l’accord européen pour tenter de juguler la crise de la dette. Les taux des bons du Trésor à échéance 2022 ont notamment dépassé la barre symbolique des 6% à 6,06% contre 5,86% le 29 septembre, lors de cette émission considérée comme un test de la confiance des marchés à l’égard de l’Italie.
Un emplâtre sur une jambe bois ou un sparadrap ?
@blanc cassis, 24h ?
vous avez raison, le spread France/Allemagne des taux à 10 ans repart à la hausse:
http://www.bloomberg.com/quote/!FRAGER10:IND .. ooops
Bonsoir M. le Ministre,
A la dixième ligne de votre fable moderne, j’ai sincèrement tiqué sur le terme « émergent ».
J’ai immédiatement pensé à l’émergence des pays d’extrême orient !
Quant au financier émergent de votre fable, qui sommeille au point du jour, cela tend à me rappeler cette si intéressante nation de Chine, qui pendant longtemps, a été considéré comme le malade de l’extrême orient et qui aujourd’hui, révèle sa puissance jusqu’à devenir un des principaux banquiers potentiels de la zone euro.
Depuis toujours M. le Ministre, vous nous avez alerté sur les dangers de la dette souveraine des Etats et aucun politique, encore moins de droite, avec je le rappelle, la décision de sarko d’engager son fameux plan de relance économique à plus de 15 milliards d’euros au terme de sa deuxième année de mandat, n’a jamais pris en considération vos mises en garde.
La droite a creusé le trou de la dette souveraine française par des prises de décision à contre-courant de la situation économique et budgétaire de la France, caractérisée par la faiblesse de notre croissance et symptomatique de la conjoncture économique et financière mondiale.
Et pourtant M. le Ministre, je vous suis depuis de nombreuses années et Dieu sait que vous avez systématiquement alerté sur les dangers de la dette souveraine des Etats.
Aujourd’hui, nous sommes en plein cœur de vos prémonitions… Que dis-je : de vos analyses budgétaires prévisionnels, scientifiquement prouvés.
Si la droite UMPiste sarkozyste, dès mai 2007, vous avait confié la chaire ministérielle budgétaire gouvernementale, nous n’en serions peut-être pas là. Vous auriez fait le nécessaire pour résorber la dette de la France. Je vous connais. Je sais que vous êtes intransigeant en matière budgétaire. Par ailleurs, vous êtes un magnifique diplomate et vous savez expliquer la négation d’une augmentation de la dette auprès de vos paires.
Le talent budgétaire n’a d’égal que le talent diplomatique. Une compétence de poète, voire de faiseur de fable, frise à mon sens, le génie 😉
Enfin aujourd’hui, je suis triste de constater la faillite de notre budget national, qui part littéralement en vrille alors que la droite a toujours été considérée comme un modèle de rigueur budgétaire.
C’est presque insolent de considérer qu’aujourd’hui, j’aurais plus confiance en la gauche de François Hollande pour résorber la dette de la France que la droite Sarkozyste qui a démontré à deux reprises, quand sarko était ministre du budget en 1993 et bien après, quand il a été élu, monarque de France en 2007, que la dette de la France n’a cessé de se creuser et que sincèrement, ce n’est pas sa priorité politique. Bien au contraire, il est le politique français qui a le plus creusé la dette française. Quoi qu’il s’en défende…
Un changement de gouvernants en 2012 devrait permettre une politique budgétaire plus rigoriste, avec de nouveaux hommes qui considèrent dès aujourd’hui qu’un Etat endetté représente un pouvoir politique sclérosé dans ses prises de décisions. C’est incroyable que ce soit le centre et l’Hollandisme qui attache le plus d’importance à la réduction du déficit budgétaire.
Je pense qu’en 2012, la France aura besoin de souffler. Une sorte d’alternance politique, finalement, n’irait pas pour me déplaire.
Et ca continue.. accrochez-vous aux branches ca va secouer dur:
http://www.bloomberg.com/quote/!FRAGER10:IND
1er Juillet : 0.38
1er Novembre: 1.19
@ Machu Pichu ?
C’est ahurissant d’écrire que Hollande attache de l’importance à la résorption des déficits budgétaires ! Ou est son projet de réforme des retraites et notamment des régimes spéciaux ? Ou est son projet sur l’amèlioration de la performance du secteur public ? Ou est son projet sur le renforcement de la compétitivité des entreprises ?
Bien au contraire !
N’oublions pas que Hollande s’inscrit dans l’héritage de ceuc qui ont mis nos finances publiques dans cet état, les Mitterand et Jospin qui ont fait des cadeaux à crédit…
Ce qui est dommage aussi, c’est l’absence totale à droite et à gauche de compréhension de cette situation. Les banques ont servi de défouloir. Il faudra bien qu’à un moment les hommes politiques, qui revent trop souvent à court terme, reconnaissent leurs colossales responsabilités.