La Loi Organique relative aux Lois de Finances, plus connue sous son acronyme de LOLF a été promulguée, il y a 10 ans, le 1er août 2001.

Elle visait à introduire dans notre État  une nouvelle gestion publique. Laquelle est fondée sur la confiance à priori aux gestionnaires, le contrôle à postériori, et une plus grande responsabilisation de toute la chaine des acteurs de l’action publique du Parlement, du Gouvernement, de toutes les administrations jusqu’à l’agent au plus proche du public.

Elle venait en remplacement de l’Ordonnance de 1959 qui, au terme de 45 années d’existence, avait montré ses limites.

La LOLF a fait l’objet du consensus politique en matière financière le plus improbable réalisé au cours de la 5ème République.

A-t-elle tenu toutes ses promesses ?

A l’évidence non, puisqu’elle n’est qu’un outil et chacun sait que l’outil n’agit qu’en fonction de la main qui le commande.

La vérité oblige à dire que cet anniversaire doit être une occasion de dresser un bilan objectif des progrès réalisés, et d’ouvrir des nouvelles voies de progrès et de réenchantement.

A titre personnel, j’émets solennellement le vœu que son principe soit étendu demain à la Sécurité Sociale et aux Collectivités Locales afin que les comptes de la France soient unifiés et que chaque citoyen puisse connaitre la situation financière réelle de son pays.

Je veux rendre hommage à Didier Migaud avec lequel j’ai eu l’honneur, la chance et le bonheur de porter cette réforme il y a 10 ans. Elle a changé un peu le cours de notre vie publique et elle me vaut la joie d’avoir pu le rejoindre dans une grande institution de notre Pays.

Je me souviens avec émotion d’avoir prononcé, au soir du 28 juin 2001, en conclusion de mon explication de vote, ces derniers mots :

(…) Ce soir, je suis fier de rendre au Peuple, qui doute parfois de la politique et des politiques, ses droits, pour qu’il accepte, demain, dans la clarté, d’assumer mieux toutes ses obligations.

Ce soir, il est un endroit dans le monde où des femmes et des hommes d’idées bien différentes, voire souvent opposées, ont le génie de s’accorder pour redonner sens à leur démocratie et redonner vie et force à leur État. Cet endroit, grâce à vous, c’est la France. (…)

Les 10 années de travaux pour réaliser ce rêve ont un peu érodé, avouons-le, cet enthousiasme. Je souhaite cependant, du plus profond de moi-même, que chaque agent de l’Etat se sente encore partie prenante de cet esprit de réforme qui, seul, peut sortir notre pays des difficultés qui le menacent.

Joyeux anniversaire à tous.