J’ai été très heureux de lire dans le Ouest France de ce jour, un éditorial qui rappelle les fondamentaux de la démocratie !
Merci à Jean-François Bouthors de réveiller avec vivacité et talent, des principes et nuances que nous avions peut-être oubliés.
Quel est le rôle d’un chef d’État français, aujourd’hui ? L’élection a-t-elle remplacé le sacre ? Il est urgent de répondre sincèrement et en conscience à ces interrogations qui concernent des citoyens épris de liberté, soucieux d’appartenir à une grande nation et de contribuer à sa prospérité ! Que pensez-vous de cet éditorial ?
L’Election du président de la République au suffrage universel sacralise la fonction. Actuellement il est difficile de dicerner la présidence d’un règne, le président est entouré d’une cour trés éloignée du quotidien que vit le peuple ,comme l’écrit trés bien JF BOUTHORS le gouvernant n’est que le représentant du peuple. Le peuple n’a pas demandé que le fils du président devienne le prince héritier,le peuple a voté pour des réformes concernant les retraites ,la fonction publique,la fiscalité, et de moderniser le pays.
Mais oui! Le style du Président Sarkozy prête à critique! C’est indéniable qu’il déroute et surtout qu’il tranche par rapport à la componction très « ancien régime » de tous ses prédécesseurs.
« Le style c’est l’homme » écrivait Buffon.
Mais alors il faut attaquer l’homme et pas s’abriter derrière le paravent hypocrite du respect de la Constitution.
Certes Nicolas Sarkozy a eu tort de se mettre en scène comme s’il pouvait tout. Ca c’est une faute de style, une erreur de comportement.
Mais il ne faut pas lui reprocher de ne pas respecter nos institutions démocratiques! Car s’il ne peut pas tout c’est précisèment parce qu’il respecte – et c’est heureux – ces institutions démocratiques. C’est parce qu’il tient compte des votes du Parlement qu’il édulcore certaines réformes, c’est parce qu’il tient compte de l’opposition des syndicats qu’il en abandonne d’autres.
Le Président Sarkozy respecte donc la Constitution.
Le problème vient de l’écart entre la parole et le geste. Il a le tort de parler comme un monarque alors qu’il n’a que les pouvoirs d’un Président et qu’il n’a d’ailleurs jamais cherché à s’en octroyer d’autres.
Alors ne tombons pas dans des querelles de juristes sur l’interprétation de tel ou tel article de la Constitution. Foin d’hypocrisie. Les Français sont désormais appelés -de part la volonté de Jacques Chirac et non de Nicolas Sarkozy – à élire pour la même durée, à quelques semaines d’intervalle, leur Président et leurs représentants à l’Assemblée Nationale. Ils élisent le Président sur un programme. Ils élisent les députés pour qu’ils votent – ou refusent de voter- les textes nécessaires à la mise en oeuvre de ce programme. Sachant que le choix du Premier Ministre revient au Président, à quoi rime cette fiction d’un Premier Ministre qui conduit la politique du gouvernement alors que le gouvernement est supposé mettre en oeuvre la politique du Président. S’il y a inadéquation il doit y avoir changement de Premier Ministre. Et le dernier mot restera toujours au Président, car c’est lui qui été élu au suffrage universel par tous les Français; pas le Premier Ministre.
Malheureusement lorsqu’il y a entente -plus ou moins parfaite mais au moins apparente – entre les deux têtes de l’Exécutif on en déduit immédiatement que le Premier Ministre est aux ordres et qu’il n’est qu’un chef de bureau.
Et ce pauvre et oublié article 24 de notre Constitution maltraitée, piétinée par un homme, ô paradoxe, qui a été élu pour veiller à son respect. Pourtant, en 2008, lors de la révision constitutionnelle par le Congrès, cet article avait été rédigé d’une manière plus explicite. Les trois premières phrases disent exactement « Le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du gouvernement. Il évalue les politiques publiques »
Mais rien n’y fait, à croire que les députés de la majorités ne comprennent rien à la Constitution. Après que la très grande majorité des députés se soit laissée convoquer à l’Elysée mercredi dernier pour se faire tancer (j’en ai le rouge au front) par le monarque Sarkozy, il conviendrait de modifier cet article afin de le mettre en harmonie avec la pratique actuelle depuis 2007. La nouvelle rédaction proposée devrait être adoptée par le Congrès dans la forme suivante : « Le Parlement vote les lois préalablement décidées par le Président. Le Président contrôle l’action du Gouvernement et de l’Assemblée nationale. L’évaluation des politiques publiques relève des prérogatives du Président ».
Ainsi, les textes seraient conforment à la pratique.
Il eût été bon que le PDF s’ouvre à l’horizontal car là, tout ce que je pense de cet édito c’est : torticolis!
Si l’on dépasse le goût du débat purement intellectuel ou rhétorique, les Français ont toujours aimé être sujets d’un roi paternaliste, non?
Il est évident que la lecture de la Constitution faite par Valois est à l’exact opposé de la mienne et de ce que j’écris depuis quelques jours sur ce blog (et depuis des années par ailleurs, notamment par une série d’article dans le Journal de l’Orne 2007). Il faut cependant admettre que la plupart des citoyens français, qui n’ont jamais lu la Constitution, sont plus proches des thèses de Valois que des miennes. Là se situe l’origine des dérapages relevés courageusement par Alain Lambert.
Je ne connais pas personnellement Nicolas Sarkozy. Le temps et l’expérience m’ont appris à ne pas juger un homme sur ce qu’on dit de lui dans la presse et les médias, sur ce que la communication politique dit de lui, pour le meilleur et pour le pire, car c’est au minimum faux.
J’ai voté pour lui comme on signe un contrat. J’attends maintenant que ce contrat soit rempli. Tant les promesses que la manière de se comporter. J’ai voté pour une rupture, des réformes, une politique de droite qui remettent le pays d’aplomb. La rupture n’est pas là: les 35 h perdurent, la destruction d’emplois aussi, l’augmentation des impôts et des prélèvements aussi, mais la dépense publique et les gaspillages encore davantage, la présidence représente davantage un show de quelqu’un d’omniscient mais qui attend quoi pour faire ce qu’il dit, et la politique de droite ne l’est guère davantage qu’à l’époque Chirac.
Alors?
J’ai voté UMP pour les régionales.
Pour le reste, je crois vraiment que le problème est d’abord celui de la qualité du personnel politique.
L’article de Jean-François Bouthors auquel Alain Lambert fait référence est loin d’être satisfaisant dans la mesure où, lui aussi, demande à Nicolas Sarkozy de « présider » et non pas de « régner ». 1)cela continue à entretenir l’idée que tout dépendrait du bon ou mauvais comportement d’un seul homme « au sommet de l’Etat ». Impensable et dangereux. C’est une lecture monarchisante de la Constitution (ou plutôt une absence de lecture). 2)C’est encore ici, aujourd’hui comme hier, oublier l’essentiel : les article 20 et 21 de la Constitution que beaucoup se refusent à admettre car ils donnent clairement la prépondérance au Gouvernement et non pas au Président. Car c’est le Premier Ministre et le gouvernement qui devraient définir et conduire la politique de la France sous le contrôle du Parlement, pas le président « irresponsable » devant les assemblées.
3) F.Fillon n’est pas le Premier Ministre de Sarkozy, idem pour le Gouvernement. Ils sont seulement nommés par le Pdt pour être responsables devant la Parlement. Je percois que cela n’est pas clair pour beaucoup de commentateurs qui se focalisent sur le fait que le P.M est nommé par le Pdt. Ils en tirent donc cette fausse conclusion que c’est son P.M… Faux et archi faux ! Pour le comprendre, il faut revenir aux crises de la IV République et aux conclusions qu’en ont tiré en 1958 les rédacteurs de la Constitution. La génèse se trouvait déjà dans le Discours de Bayeux en juin 1946. Cela est d’une extrême limpidité pour qui veut se donner la peine de ce que signifie « retourner aux fondamentaux ». Sinon, comme le disait Alain Lambert, il faut admettre qu’il faut changer la Constitution en abrogeant les articles 20 et 21…