Philippe Séguin nous a quitté hier. Sa disparition brutale suscite une émotion rare. Je n’ajouterai rien aux hommages les plus prestigieux qui lui sont légitimement rendus. Je préfère témoigner de la relation personnelle que nous avions nouée tous les deux.
Chaleureuse, amicale, complice. Nous partagions souvent les mêmes estrades pour débattre des comptes publics en France et en Europe. Avec pudeur, il m’avait, lors de notre dernière rencontre le 28 juillet dernier, confié son amitié. Je lui confirme la mienne, fidèle, reconnaissante. Elle ne s’éteindra pas, en la faisant vivre pas seulement par la pensée mais aussi par les actes, au quotidien, pour garantir aux Français des comptes publics assurant leur avenir.
Retour sur une interview vidéo qu’il m’avait cordialement accordée pour ce blog lors d’un colloque à Rabat.
Vous êtes invités à écouter le témoignage d’Alain Lambert sur Normandie FM après la disparition de Philippe Séguin.
Bonjour Monsieur le Ministre,
Je tiens à vous accompagner pour rendre un dernier hommage à ce fidèle défenseur de notre République.
M. Séguin était considéré comme le dernier Gaulliste en activité. Il était droit, franc et juste.
Il était aussi un des rares à braver l’omnipotence sarkozyste car il possédait courage, force et conviction et qu’il plaçait au-dessus de toute considération politique, le principe d’impartialité républicaine.
Il était un Premier Président de la Cour des Comptes d’une immense valeur (un des meilleurs sans doute). Et je ne pense pas qu’en ce début d’année de grâce 2010, on puisse aisément penser à remplacer un homme d’une si grande valeur, possédant par ailleurs, professionnalisme et un véritable sens des valeurs républicaines, comme j’ai pu le lire sur certains médias.
Au-delà des qualités humaines de M. Séguin, c’est surtout le symbole de cette force tranquille qui me manquera. L’aura de la Cour des Comptes, une des plus nobles institutions de notre république, perdra infiniment avec le départ de M. Philippe Séguin.
Les militants de droite comme de gauche, ceux du centre comme certains issus des extrêmes accusent le coup en témoignant de leur tristesse. M. Séguin avait dépassé, depuis plusieurs années déjà, les clivages politiques traditionnels. Il était au-dessus de tout cela. Fort de ses convictions, en véritable politique et Premier Président de la Cour des Comptes, il avait banni de son esprit, par conviction professionnelle peut-être, l’idée d’une France politiquement divisée et c’est fondamentalement ce que j’ai le plus aimé chez ce grand bonhomme.
Monsieur le Ministre, sincèrement et du fond du cœur, ce mec là me manquera…
j’espère que vous allez accepter le poste du regrettée Philippe Seguin puisqu’il en est question,
j’avais aussi énormément de respect pour lui surtout depuis qu’il a entrepris sa modernisation de la Cour des Comptes, sa certification des comptes de l’Etat est une chose (il aurait pu être plus féroce), mais surtout sa recherche de méthode proche de celles des grands régulateurs internationaux, sa demande de traçabilité, et sa recherche d’aller à ou sent mauvais avant qu’il ne soit trop tard
Monsieur Lambert , bonjour.
Je vous souhaite une bonne année 2010.
Il faut une personnalité politique forte et indépendante pour reprendre le flambeau de Philippe Séguin : j’espère pour nous tous que vous lui succéderez, pour lutter, sans reculer, contre les difficultés qui nous menacent.
Bien à vous
Ne pensez-vous pas que dans ces circonstances un minimum de décence s’impose et que les spéculations sur la succession de Philippe Séguin ne sont franchement pas encore de mise ?
Et d’ailleurs notre hôte lui rend ici simplement avec pudeur un hommage amical.
Respect.
je vois que le commentaire un peu moins louangeur que j’avais mis sur P. Seguin rappellant son opposition à Maastricht et sa défaite à Paris n’a pas passé la barre du modérateur.
Ici, il faut être consensuel.