Le Président de la Cour des comptes évoque, dans cet article, une idée souvent évoquée par notre hôte. Laquelle ?
Philippe Séguin estime qu’il est absurde de distinguer les finances de l’Etat, celles de la Sécurité sociale et celles des collectivités locales: « Considérer qu’il y a trois acteurs autonomes, de même niveau (…) n’est pas réaliste. (…) »
En effet, dans un billet daté du 3 avril 2007, Alain Lambert écrivait : « Ce qui est, en revanche, évident, c’est la nécessité de consolider entre une seule main tous les comptes publics, ceux de l’Etat, ceux de la protection sociale et ceux des collectivités locales. Ils forment ensemble nos comptes publics.(…) »
Cliquez ici pour consulter le rapport intitulé « La conduite par l’Etat de la décentralisation » de la Cour des Comptes !
L’Express ne s’y est d’ailleurs pas trompé puisque dans l’article visé, il est signalé que les points de vues convergent entre le 1er Président de la Cour des comptes et notre hôte : cliquez ici pour consulter l’article !
Vos réactions sont les bienvenues !
Tiens ! Je suis d’accord !
Je partage totalement l’analyse de Philippe Seguin et d’Alain lambert. Je me souviens, il y a quelques années, qu’un journaliste du Monde (Laurent Mauduit)rappelant que les prélèvements de l’Etat étaient de l’ordre de 15 % du PIB soutenait que les impôts étaient faibles en France, les prélevements pour Sécu et Collectivités Locales étant d’un autre registre. Cette thèse n’est pas très solide : c’est au final l’Etat qui définit qui doit faire quoi et qui doit prendre, mais il reste à la fois le chef d’orchestre de la fiscalité et celui qui en décide du niveau. A l’instar de la Sainte Trinité, l’Etat est unique en 3 personnes.
Cela fait des années que je consulte quotidiennement (ou presque) le site d’Alain Lambert et cela fait des années que Monsieur le Ministre répète à qui veut l’entendre, des vérités budgétaires, des constatations et considérations d’ordre territoriales, des alertes aux feux, des écrits et paroles à l’attention du peuple et des gouvernants sur la situation budgétaire actuelle de la France avec souvent des propositions viables et pragmatiques. La plupart du temps, avec la mise en évidence d’efforts des citoyens pour résorber cette dette publique qui va inexorablement plombée nos choix de décision et par dessus tout, les marges de manœuvre de notre gouvernement français.
Mais voilà, le gouvernant en chef élu un certain dimanche de mai 2007 n’en fait qu’à sa tête, aspirant plus à rassurer hypocritement un peuple français, souvent naïf, plutôt qu’à œuvrer dans le sens de l’intérêt général de notre pays. C’est-à-dire, la résorption de la dette publique.
En Allemagne, cela fait 5 ans que le gouvernement a pris le taureau par les cornes pour demander et imposer un effort de chaque citoyen afin d’œuvrer pour le désendettement de l’État.
Cela fait effectivement du mal mais le laxisme budgétaire doit un jour ou l’autre se payer.
Et puis, soyons l’espace d’un instant honnête avec nous-mêmes. Le laxisme budgétaire est souvent le fruit de nos choix des urnes.
Quand nous faisons le choix de voter pour des prestidigitateurs de la dette publique, on s’aperçoit bien assez tôt que la prestidigitation a ses limites. Limites que l’on a le devoir de payer à un moment ou à un autre. Et faisant en sorte, adultes et vaccinés que nous sommes, de ne pas léguer à nos enfants ou petits-enfants, les fruits pourris de nos erreurs.
Je ne suis pas étonné par les conclusions du rapport de la cour des comptes dans le sens ou aucun haut fonctionnaire de la cour n’arrive à la cheville de Monsieur le Ministre Lambert. Et bien que je lise les écrits de Monsieur le Ministre Lambert depuis quelques temps déjà. Je m’aperçois que c’est juste un peu réconfortant que la Cour des Comptes va dans le même sens que l’ancien ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire entre 2002 et 2004. J’attire enfin l’attention sur une particularité de Lambert car il est le premier budgétaire de France à enseigner ses connaissances de manière parfaitement pédagogique, compréhensibles auprès de chaque citoyen alors que les Ministres Budgétaires étaient réputés, jusqu’à aujourd’hui, comme les Ministres les plus incompréhensibles de France.
En cela et par ailleurs, je tiens à annoncer à la face des gouvernants actuels à quel point j’ai honte d’eux et de leurs prises de positions partisanes et suicidaires, mensongères et court-termistes.
Pas tant à l’attention de sarko que je considère comme un dirigeant définitivement irrécupérable, n’aspirant finalement qu’à placer l’espace de son mandat présidentiel sa familles, ses fils, ses frères de sang (Bouygues, Bolloré ou la caste Dassault par exemple), ses amis et tous ceux qui un jour ou l’autre, auraient prouvé leurs engagements aveugles à ses côtés pour bénéficier d’un retour sur investissement individuel… Mais principalement à l’attention du brave et honnête 1er Ministre François Fillon, qui connait depuis longtemps la sagesse budgétaire de M. Alain Lambert et qui savait que la route du déficit public ne pouvait mener que nulle part…
Enfin, j’ai une dent envers le peuple français tout entier parce qu’il n’a jamais eu la sagesse de mesurer correctement les dangers de la dette publique. Dette publique qui, entre nous soit dis, est entrain de plomber définitivement toutes les décisions politiques de la France parce que les marges de manœuvres sont pour ainsi dire, quasiment inexistantes.
Néanmoins, je continuerai à lire votre site Corine. Je continuerai à lire Monsieur Alain Lambert, je continuerai d’autant plus que vous diffusez une vérité que les gouvernants n’aiment pas entendre.
Je continuerai à vous lire parce que ce vous nous enseignez des vérités dures à entendre ! Mais ne dit-on pas aussi que la vérité a un prix ?
Votre blog est excellent Corine et je mesure mes mots en avançant qu’il est devenu, par la force du temps et de vos aspirations, un blog d’intérêt public.
Bravo pour votre site ! Et bravo pour le courage de Lambert… Véritable résistant aux convictions sincères. Œuvrant exclusivement pour l’intérêt général. Lambert fait partie de ces rares politiques de France qui, si un jour, on prenait le temps de trier par la qualité et les compétences, les meilleurs ministres de France, ferait indubitablement partie des 10 meilleurs ministrables de France.
Pas comme Besson, qui derrière sa recherche d’un débat sur l’identité nationale, ne cherche finalement qu’à marquer les différences entre les peuples, histoire de diviser pour que sarko puisse mieux régner.
Quand un dirigeant cherche à diviser son peuple, c’est qu’il n’est décemment plus à la hauteur…
Au delà de ces considérations, récurrentes convenons-en, il me semble que le mal est plus profond: la France et ses dirigeants, politiques de Gauche ou de Droite, fonctionnaires de tous échelons, n’ont jamais gérés la dépense publique dans le respect du citoyen.
Y a t’il à l’ENA ou dans le cursus de formation des nouveaux élus un enseignement sérieux sur cette question? Y a t’il un contrôle qui débouche sur autre chose qu’un blâme?
Sous couvert de la défense de l’Etat et de ses prérogatives, la devise de Chateaubriand reste d’actualité, au propre comme au figuré: » Servir, c’est d’abord se servir ».
On le constate à tous les niveaux,à l’exception peut-être de la majorité des petites et moyennes communes. La gabegie au sein des Conseils Généraux et des Régions est la règle. Il suffit d’y chiffrer les dépenses somptuaires ou les frais de représentation. C’est vrai également dans les Caisses de Sécurité Sociale ou autres administrations pourtant garantes de l’équité sociale.
Aussi, parler de la maîtrise de la dépense publique reste aussi irréel que de parler de la paix entre les peuples.
Pour une fois je suis d’accord. J’espère juste que ce rapport sera suivi parce que sans vouloir être pessimiste, en général les rapports des multiples institutions françaises ne sont font pas vraiment l’objet d’actions politiques concrètes.
Sur la maîtrise des finances publiques, la gestion irrationnelle est présente à tous les niveaux. Au niveau des communes elle est loin d’être exclusivement réservée aux grandes communes (sur les 36 700 communes, il y a moins de 1 000 communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants). Comment faire des économies ?
1) Au niveau local :
– Il faut absolument clarifier les compétences, rendre les budgets locaux transparents et en informer les citoyens-administrés afin qu’ils puissent juger de la gestion locale lors des différentes élections.
– Les collectivités locales doivent cesser d’embaucher à tout va, la France est loin d’être sous-administrée. La principale contrainte qui pèse sur les budgets locaux aujourd’hui et celle qui pèsera demain sur ces mêmes budgets de manière de plus en plus importante réside dans les dépenses de personnel qui ne cessent d’augmenter. Il faut donc stabiliser le nombre de fonctionnaires locaux et ne pas remplacer certains d’entre eux.
– La réduction des « frais de représentation » me semble aussi tout à fait possible à mettre en place.
2) Au niveau social :
– Concernant les retraites, le système va finir par péricliter, il faudrait peut-être réformer tous les régimes spéciaux (je conçoit qu’il existe certains métiers pénibles, mais au lieu de prévoir des retraites précoces, pourquoi ne pas proposer aux plus âgés de former les jeunes ou encore pourquoi ne pas proposer des reconversions ?). Il me semble aussi nécessaire d’introduire un peu de capitalisation dans notre système de retraite.
– Concernant l’assurance maladie : traquer les abus et les fraudes en la matière et sanctionner de manière exemplaire les auteurs de ces fraudes (par exemple en les condamnant à de fortes amendes qui correspondent au double ou au triple du montant de la fraude).
– Concernant la branche famille et la branche ATMP : rien à dire de spécial. Les allocations familiales peuvent en partie expliquer le renouvellement générationnel de la France. Quant aux accidentés du travail, c’est normal qu’ils soient indemnisés.
– Sur la branche chômage : il faut traquer et sanctionner les fraudeurs. Ensuite, il faut sortir de ce système dans lequel il est plus avantageux d’être chômeur que de travailler, c’est anormal (le RSA doit commencer à le faire, on verra l’application…). Enfin, il faut cesser de leur octroyer des avantages sociaux nouveaux à chaque revendication, prendre en charge les plus démunis, c’est très bien, les aider à sortir de cette condition, c’est mieux mais pour cela il faudra certainement utiliser des moyens de contraintes avec certain.
3) Au niveau central :
– Il est nécessaire de rendre les dépenses de l’État parfaitement transparentes pour tous les citoyens.
– Diminuer le « train de vie de la République ». Cela concerne aussi bien le législatif, l’exécutif et les autorités déconcentrées (pourquoi l’Assemblée Nationale a-t-elle refuser ce se faire auditer ?)
– Cesser de prendre des mesures « qui font plaisir à tout le monde » (aussi bien les citoyens que les élus locaux) et avoir le courage d’assumer la baisse des dépenses publiques devant les électeurs.
4) Sur la fiscalité :
– La rendre transparente (franchement, hormis les spécialistes du droit fiscal qui est capable d’en comprendre le fonctionnement et la répartition entre les différents niveaux ?), cela réduira la fraude et le coût de gestion.
– Instituer un impôt direct pour tous les foyers fiscaux. Cette mesure n’est pas vraiment destinée à donner des ressources en plus à l’État mais elle me semble symbolique pour faire comprendre à tous que les avantages sociaux et autres revenus transférés sont payés par les impôts. Il faut que tous les citoyens se sentent concernés par la gestion de l’État et par l’effort de redressement des finances publiques.