J’oscille entre Twitter, FriendFeed et le blog pour parler des sujets d’actualités. Mais force est de constater que certaines questions se prêtent mal aux limites des 140 caractères. Merci à Rubin de m’avoir poussé dans mes derniers retranchements à propos des bonus versés par les banques. Les Etats nous enfument (comme on dit en Mayenne) – je veux dire tendent un voile de pudeur – en prétendant régir par la loi (sous entendu la morale publique) ces rémunérations exceptionnelles qui blesseraient les consciences. Je trouve cette posture ridicule, risible et démagogue. D’abord pour rappeler que cette question a été traitée par le G 20 et que les règles alors adoptées n’ont pas été appliquées, en premier par les USA, comme d’habitude. Faut-il donc poser de nouvelles règles avec le risque probable qu’elles ne soient pas davantage respectées que les précédentes ? Ensuite, n’est-il pas temps que les Etats aient la loyauté de dire aux Peuples que certains sujets les dépassent ? Qu’il est certes grave d’en arriver à ce constat. Mais que le cacher affecte plus encore la démocratie que laisser croire que l’on peut poser des règles mondiales alors qu’il n’existe aucune instance ayant les pouvoirs pour les faire respecter. Est-il honnête de ne pas éveiller les citoyens du monde sur le fait que l’effacement des frontières n’a été le choix de personne mais le résultat combiné des progrès technologiques et de l’effondrement de systèmes politiques insensés ? Que notre monde transformé soudain en village planétaire n’a toujours pas d’organe de gouvernance mondial qui serait la seule réponse à ces sujets. Mais que les opinions publiques ne sont pas prêtes à accepter ces organes de gouvernance si éloignées d’elles, sauf à redouter une irruption incontrôlable des nationalismes.
Pour en revenir à ces bonus. La finance est mondiale. Le terrain de jeu est mondial. Les traders jouent, gagnent et perdent des sommes colossales. Leur employeur, les banques en sont tellement dépendantes qu’aucun de leur Président ou Directeur Général ne gagne autant que ces traders géniaux quand ils gagnent et véreux quand ils perdent. C’est la loi du genre. Ces acrobates de la finance veulent des rémunérations proportionnelles à leurs gains. Ils les obtiennent car la banque qui s’y refuserait serait vite hors jeu. Inévitablement, la surenchère aboutit à des bonus de plus en plus élevés.
Qu’est ce qui nous blesse aujourd’hui ? Que ces sommes soient versées par des banques qui ont reçu des capitaux d’Etat lors du pic de crise ? Pas sûr. C’est l’idée même de gains inimaginables qui nous choque. Autant je le comprends et suis moi-même parfois éberlué par ces sommes astronomiques, autant je me suis fais à l’idée que depuis que le monde est monde les humains, les territoires, les générations connaissent des écarts de richesse considérables. Il appartient à la politique d’abord nationale, puis continentale et ensuite mondiale, de rationnaliser ces écarts afin que la paix puisse se maintenir entre les plus défavorisés et les plus riches. N’oublions cependant pas que l’accélération de la communication, les progrès de la transparence révèlent des différences qui existaient déjà mais qui n’étaient pas connues. Et qu’il n’est pas avéré, contrairement à tout ce que l’on entend, que la moyenne des revenus, en Europe de l’Ouest, n’a pas progressé au cours de ces 50 dernières années, plus que la richesse mondiale ?
S’agissant des aides d’Etat perçues par les banques, avons-nous bien compris que ce sont les Etats qui se sont précipités pour éviter la faillite en série des établissements financiers ? Nous sommes passés à deux doigts de l’effondrement de tout le système financier du monde et donc du financement de toute l’économie mondiale. Ce qui reste un vrai sujet, ce n’est pas de savoir si les Etats ont eu raison ou tort, ils n’ont pas eu le choix, mais d’en finir avec le principe de l’immortalité des banques. Elles doivent pouvoir naitre, vivre et mourir sans que le système ne tombe avec elles. Alors, celles qui ont reçu des aides doivent-elles s’interdire les bonus ? A l’évidence non, car elles vont perdre leurs traders les plus inspirés et descendront en division inférieure. Comment, dès lors, trancher ce nœud de contradiction entre, d’un côté, des crédits publics perçus et, de l’autre, des rémunérations excessives versées ? Tout simplement en invitant les établissements à rembourser les sommes empruntées ou en transformant ces sommes en actions dont l’Etat deviendra propriétaire. Mais attention, l’Etat actionnaire, surtout dans les banques, en France, cela n’a jamais produit des bénéfices pour les Français.
Au final, il n’y a pas de solutions magiques. Il faut éduquer l’opinion publique aux vrais enjeux. Expliquer pourquoi les Etats s’engagent alors qu’ils sont déjà surendettés. Clarifier le mécanisme des bonus. Les rendre publics afin qu’ils soient connus de tous. La transparence est souvent le seul rempart contre les excès. Puis surtout éviter de nous donner bonne conscience à bon compte en répétant de bonne foi, sans connaitre, des incongruités qui défient la logique économique et parfois le simple bon sens.
A vous lire, on a l’impression que vous la souhaitez cette gouvernance mondiale, que si celle-ci était possible (l’opinion publique française est mûre à mon avis), alors utiliser son pouvoir pour réglementer ces bonus serait légitime. Est-ce vraiment ce que vous pensez ? Qu’une gouvernance mondiale aurait son mot à dire sur les relations entre Banques et traders?
> Ce qui reste un vrai sujet, ce n’est pas de savoir si les Etats ont eu raison ou tort, ils n’ont pas eu le choix, mais d’en finir avec le principe de l’immortalité des banques.
Justement c’est la question. Ces banques ont pris des risques inconsidérés parce qu’elle avait la garantie implicite de l’état fédéral, avec la fameuse devise « Too big to let fail », jusqu’au jour où le gouvernement américain n’a pas sauvé Lehman… Si les états sont clairs sur le fait qu’ils ne sauveront aucune banques, celles-ci prendraient sans doute davantage de précautions.
L’immoralité vient que bon nombre de dirigeants d’institutions financières préfèrent chercher des profits rapides par la spéculation plutôt que de créer de la valeur par leur métier et pour le bénéfice à la fois de leur entreprise et de leurs clients. Ce sont ces mêmes dirigeants qui ont applaudi aux conclusions du dernier G20. On aurait cru que c’était pour remercier les gouvernements de les avoir sauvés. Non, c’était simplement parce qu’ils savaient que les quelques mesures prises paraissant contraignantes à leur égard ne seraient pas appliquées et qu’ils y trouvaient là le feu vert des gouvernements à continuer à s’enrichir démesurément au risque de faire exploser l’équilibre financier mondial. C’est vrai à la BNP, mais aussi au Crédit Agricole et dans ces institutions qu’on dit mutualistes. Et ce n’est pas la grande colère de N. Sarkozy qui menace à son retour de congé qui les émeut! Tout est dans la communication: » Citoyens, continuez à baisser la tête docilement, le Président joue les gros bras! » De moins en moins de citoyens se contentent de croire à ça! On nous l’a déjà trop servi, avec la réforme bidon des régimes spéciaux par exemple! En continuant à laisser perdurer des rentes de situation dans tous les secteurs de l’Administration. » Je ne vous trahirai pas », « Je ne vous décevrai pas »: il est plus facile de préparer 2010 et 2012 par le jeu politicien que de regarder les choses en face et de faire effectivement les réformes promises, nécessaires, quitte à ne pas être réélu en 2012!
L’immoralité est aussi la règle chez ceux qui – comme le FMI – poussent à aider l’Afrique par des subventions et des dons. On sait tous que cet argent va pour une bonne part dans les poches des dirigeants corrompus et des réseaux ( africains ou occidentaux) qui favorisent cette approvisionnement de leurs comptes et touchent leurs commissions. Il suffit de totaliser les sommes apportées depuis 40 ans pour se rendre compte qu’il y a de quoi faire de l’Afrique entière un océan de prospérité! On en est très loin! Cette politique est bien immorale, et nos dirigeants le savent, de Gauche comme de Droite, jusqu’à DSK.
L’immoralité est aussi de donner généreusement l’argent public à des projets étrangers incertains, parfois somptuaires, alors qu’il y a des projets utiles et certains en France qui ne se feront pas faute de cet argent.
L’immoralité, c’est de préférer faire fabriquer en Chine des produits qui ne respectent pas les normes imposées aux produits fabriquées en Occident, ce qui permet de maximiser un profit immédiat et tue lentement nos économies.
L’immoralité, c’est aussi la dépense publique française que les élus et hauts fonctionnaires responsables se refusent à maîtriser en diminuant le gaspillage des administrations, les rentes de situation indues, le 1% du chiffre d’affaires de l’EDF qui va dans les poches des comités d’entreprises au profit d’abord des apparatchiks syndicaux et de leur train de vie, les milliers de commissions qui touchent des subventions publiques de fonctionnement en contre partie d’aucun travail utile et pour le seul bonheur du train de vie de leurs membres désignés,etc.
Cette immoralité là, les citoyens n’en veulent plus non plus!
Bonne journée, M. Lambert.
Et ajoutons que la crise n’est pas venu des traders et des « marchés financiers » mais des Etats qui ont poussé à s’endetter. Les régimes spéciaux coutent à la collectivité et aux générations à venir, pas les bonus !
Je voudrais apporter 2 précisions :
– concernant les aides financières que l’Etat a apportées aux banques : en France du moins, celles ci ont été limitées ; les quelques apports en capital (le plus souvent sous forme de titres subordonnés) sont assortis d’une exigence de rémunération consodérable (du 8 % par exemple … quand le marché des obligations est à 4 %) ; en fait, pour l’essentiel, les aides se sont ramenés à l’engagement de prêter via la SFEF – à un taux au dessus du marché – ; l’intervention de l’Etat n’a pas été financièrement désinteressée (mais alors pas du tout) – l’une des meilleures opérations financières que les banques peuvent faire en ce moment, c’est vite rembourser ces avances de l’Etat ; ce qui me paraît grave, c’est que ce dernier a joué et continue de jouer au pompier pyromane en poussant à l’endettement ;
– à Dominique M concernant nos importations qui asphyxierait l’économie française ; nous achetons à l’étranger à peu près autant que nous lui vendons ; si l’économie française souffre (alors que le monde a connu prés de 10 ans de croissance, jusqu’en 2007), il faut chercher les causes en interne, et pas « c’est la faute aux autres … ».
Oh, que j’aime cette petite phrase « La transparence est souvent le seul rempart contre les exces »:
¿Mais notre Etat est-il lui-meme transparent contre les exces ?
¿Nos hommes politiques, quel que soit le bord, sont-ils transparents dans leurs depenses, leurs cumuls, leurs accords electoraux a la barbe du contribuable ?
¿Les syndicats et leurs comptes, sont-ils transparents ?
¿Nos entreprises publiques et leurs CE, leurs avantages, leurs soit-disant retraites remanipulees, sont-elles transparentes ?
¿Les associations, payees par le contribuable, sont-elles tranparentes dans leurs agissements et depenses ?
¿Les medias manipulateurs d’opinion sont-ils transparents dans leur non.objectivite de l’information, dans leurs subventions ?
¿L Etat a-t-il ete transparent dans la liberation d’ I. Betancourt, de Reiss ….. non ?
¿L’Etat est-il transparent sur la faillite de la securite sociale et sur les fameuses directives europeennes ?
Que d’exemples je pourrais vous citer, et de toute nature.
Mais vous savez autant que nous tous que la transparence dans les agissements de l’Etat n’existe pas.
¿Pourquoi faudrait-il que les banques aient un fonctionnement different ? ¿Elles ne sont pas vraiment incitees, non ?
De plus, elles sont si peu nombreuses, que leur monopole est garanti. Je n’ai pas vu une seule tete tomber malgre leur incompetence.
Le probleme n’est pas la remuneration des traders, ni leurs primes. Le probleme est que l’Etat a injecte de l’argent PUBLIC dans les banques, et que ce meme Etat a omis d’expliquer au pauvre quidam de francais que c’etait son argent, et qu’avec la crise des subprimes, ce pauvre quidam aurait pu trouver guichet ferme, parce que leurs banques avaient mise sur de l’argent facile. Eh oui, la bourse, « tu joues, tu perds ou tu gagnes ».
Et que sans argent, le peuple etait dans la rue. Mais ce bon peuple doit etre trop niais, il ne pourrait comprendre.
On prefere continuer a l’infantiliser avec comme credo (Pour votre bien, ne faites pas ci, ne faites pas ca, l’Etat veille sur vous), des lois les petites gens, des lois encore et encore, des taxes vertes (merci aux nouveaux ayatollahs verts, au GIEC…).
Et on prefere aussi faire la chasse aux sorcieres, en pointant du doigt les patrons, proies tellement faciles. Normal, il y a tant de licenciements. On pourrait expliquer aux francais en toute transparence, que ce ne sont pas les licenciements qui sont nuisibles, mais que le plus grand drame est que nos industries disparaissent de notre pays.
Notre Etat ne peut se permettre de dire quoi que ce soit aux banques, trop d’interets communs, et puis dans les exces, ne detient-il pas la palme ….
¿¿¿Bis repetita Argentina…..??? je peux vous dire que ceux qui ont connu cette periode s’en rappelle comme si c’etait hier (le fameux TGV que l’on devait construire la-bas, d’ailleurs, on n’en parle plus, et pour cause). Personne ne souhaiterai cette situation catastrophique, mais en guise de rupture, cela serait terrible et peut-etre salutaire.
C’etait un petit complement au billet de Dominique M, dont je partage tout a fait la colere.
« Que notre monde transformé soudain en village planétaire n’a toujours pas d’organe de gouvernance mondial qui serait la seule réponse à ces sujets. »
Désolé, mais ce type d’idée ne peut conduire qu’a une dictature universelle, je suis assez déçu de vous voir propager de telles naïvetés.
Cessez la fuite en avant !
Restaurez la responsabilité bancaire (les capitaux propres) que les politiciens tels que vous et les banques centrales détruisez chaque jour depuis 40 ans (a minima) par l’impôt sur le capital, le crédit facile de BC et des règles de responsabilité limitée laissant le client du compte 100% responsable des pertes des actionnaires.
Restaurons le « Droit à la faillite ».
Comment ne pas être d’accord avec vous , DOMINIQUE M.?….Immoralité est un mot trop faible devant ce cynisme généralisé qui passait plutôt inaperçu quand la croissance mondiale couvrait tout cela. C’est pour cette raison qu’au lieu d’organiser la lutte contre les gaspillages nos élites pleurent après feue » la CROISSANCE » pour que tout revienne comme avant….
A AB GALIANI
Si vous avez raison par les chiffres, vous avez tort par les faits. La France s’est totalement désindustrialisée. Les salariés peu qualifiés ne trouvent plus d’emploi. Les classes moyennes s’appauvrissent et sont les seules à supporter l’impôt. Pendant ce temps là, l’Etat et ses dirigeants, élus ou non, augmentent les dépenses nettes.
B. A YFFIC
Avec ce refus de baisser de façon sérieuse la dépense publique par des décisions courageuse en matière de gaspillage, le Président et ses conseillers, La France est tout simplement encouragée au suicide collectif. Ne croyons pas que la Chine viendra nous tendre la main une fois qu’elle nous aura totalement rendu dépendant. Car elle, elle n’a que faire de nos règlements draconiens qu’on s’impose à nous mêmes, de notre taxe carbone et autre élucubration masochiste!
Donnez-vous la peine de lire les derniers papiers du Nobel Krugman sur les rémunerations excessives des traders et autres banquiers de Wall Street ,et, vous commencerez peut etre a réaliser que leur contribution réelle a l’economie est loin d’etre prouvée; l’inverse est meme le plus vraisemblable quand on détaille leurs sources de profits.
Alors la question politique qui se pose plus fondamentalement est de savoir par quels reseaux d’influence, par quels mecanismes pervers, les banquiers se sont emparés du pouvoir politique depuis quelques années (aux USA et en France dans une moindre mesure) .
La mise en place de contre-pouvoirs est devenue une urgence économique et sociétale .C’est un des enjeux essentiels des politiques économiques contemporaines .
La gouvernance mondiale est un idéal. En attendant, soyons pragmatiques et efficaces, contentons-nous de l’échelle européenne pour instaurer des règles de bonne conduite. Je pense qu’on focalise trop sur les bonus des traders alors que le véritable fléau demeure la spéculation. Une décision de bon sens serait à mon humble avis d’interdire les paris sur les évolutions de prix ou alors rendre obligatoire la livraison des actifs ( la spéculation sur les matières premières deviendraient très difficile).
Je suis très sceptique sur la bonne santé des banques françaises. Je trouve leur réserves de fonds propres insuffisantes. Prenons l’exemple de la BNP : total des dettes fin premier semestre 2009 : 2 233 milliards, fonds propres 56,7 milliards, le total des dettes représente plus de 39 fois le montant des capitaux propres. Est-ce bien raisonnable ?
Comment allons-nous sortir de cette impasse ? Au cours des dernières années, les ménages ont dû s’endetter de plus en plus à cause notamment de la bulle immobilière et de la stagnation des salaires. Les banques, pour limiter les risques sur les créances des familles les plus vulnérables, ont inventé un mécanisme financier très complexe la titrisation. Et quand elles se sont aperçues que le château de cartes s’écroulait, elles ont transféré leurs dettes aux états. Ont-elles changé de comportement depuis le début de l’année, bien sûr que non, elles ont profité des taux extrêmement faibles accordés par les banques centrales pour de nouveau spéculer et refaire très rapidement des bénéfices. C’est absolument scandaleux !!!!!!!!
A la rentrée, on va nous resservir le discours de l’endettement excessif des états et on va proposer de rogner sur la sécu, la retraite, d’instaurer de nouvelles taxes. Arrêtons de mépriser les citoyens, il faut tenir un discours de vérité, on ne peut sortir de cette situation que par la hausse des impôts ou par l’hyperinflation, quelle sera la voie choisie par l’Europe ? Quelle société voulons-nous construire demain ?
A Dominique M et à le Mamertin
Je persiste … Les difficultés françaises sont inhérentes à ses choix depuis 30 ans. On ne peut vouloir à la fois faire le choix du malthusianisme, d’un secteur public qui préfère les moyens aux résultats et un niveau de vie que l’on veut élevé. Le résultat – et je l’ai souvent écrit -, c’est l’élimination des plus fragiles, c’est à dire ceux dont la productivité ne peut couvrir le ticket minimum pour entrer dans la société.
Quand aux banques, elles jouent aujourd’hui largement le rôle d’exutoire pour dissimuler ses causes … Combien de temps va-t-on continuer à se mentir ?
A Le mamertin
Juste une précision. Vous écrivez : »Une décision de bon sens serait à mon humble avis d’interdire les paris sur les évolutions de prix ou alors rendre obligatoire la livraison des actifs ».
Une telle mesure aurait pour conséquence des fluctuations des cours totalement erratiques et des expositions considérables aux risques de taux, de cours etc …
Je pense que votre affirmation illustre bien la méconnaissance quasi générale du rôle des « marchés ».
« La gouvernance mondiale est un idéal. »
C’est insensée d’écrire une chose pareille !
Bien sur, ce gouvernement serai doux, modeste, faiseur de paix et de liberté universelle.
Vous vous rendez comte de la naïveté abyssale dont vous faites preuve ?
En matière de pouvoir, Small Is Beautiful, le reste on sais à quoi ça mène.
Dans les grandes lignes, je partage l’avis d’AL , sur les bords il pourrait pousser son raisonnement.
Pourquoi les dirigeants des banques françaises sont-ils pour un statu quo ?
Si les bonus sont réglementés en France, les bons traders partiront. Je partage et j’ajoute, les profits des banques diminueront et la rémunération de ces dirigeants, « indexée » sur les bénéfices sera revue à la baisse.
Par ailleurs, ces bonus extravagants sont un paravent qui permet de nous faire penser que la rémunération de ces dirigeants est normale puisqu’elle est plus faible que celle de leurs employés.
Conclusion, les intérêts privés des traders et des dirigeants sont complètement liés.
Côté solution, je ne vois qu’une piste : réglementer les stocks options des dirigeants. Par exemple, permettre la levée des options seulement 5 ans après qu’is aient quitté leur poste, cela les aiderait à penser à long terme.
(A écouter : « Every body knows » , Léonard Cohen aborde ce thème , c’est très beau et triste à la fois)
Autre avancée à explorer : la taxe Tobin :
Le trading rapporte beaucoup parce que dans notre monde ouvert, les flux financiers non adossés à des échanges de biens se sont multipliés.
Ces flux le plus souvent apportent un intérêt macroéconomique, ils ne sont pas purement spéculatifs au sens péjoratif du terme.
Mais ils introduisent des risques dans l’économie. Il convient donc de limiter le nombre de ces flux au même titre que la vitesse est limitée sur les routes alors qu’elle ralentit la circulation.
Une petite taxe (quelques millièmes sur chaque échange financier) rendrait non rentables bon nombre de transactions purement financières sans pénaliser le commerce des marchandises.
Les banques se recentreraient alors sur leur métier d’origine.
Qu’en pense notre expert ABG ? Faut-il que la France la propose au G20 ?
A Hervé
Mon cher Hervé, je suis dubitatif … James Tobin avait proposé cette taxe pour éviter les mouvements spéculatifs – au sens premier du terme et non pas au sens qu’on lui donne aujourd’hui : « est spéculative toute opération financière que je ne comprends pas » – à l’encontre d’une monnaie dans un système de change fixe. Cette idée a été reprise par les mouvements altermondialistes dans un esprit protectionniste afin de pénaliser le commerce international.
Je pense qu’en l’occurence, ça ne servirait pas à grand chose. Outre que le trading financier a son utilité, comme vous le dites vous même, je vois mal comment déterminer l’assiette (souvent pas de flux mais des compensations). Quand au taux et au percepteur …
Mais surtout, c’est pourquoi vouloir taper sur le trading financier ? Je tiens à rappeler que ce n’est pas le trading financier qui a provoqué la crise. Ce sont les Etats qui ont poussé à l’endettement, et des crédits insolvables se sont retrouvés ensuite dans des titres diffusés dans le secteur bancaire (les banques ont été un vecteur mais pas la cause de la crise). Ca n’a rien à voir avec le trading financier. Et le trés lourd en dettement de tous les acteurs économiques en présence de forts taux de pression fiscale sont aujourd’hui la vraie menace !