La crise qui a bon dos ! Elle semble justifier des dérives inédites de déficits publics, l’accumulation de montagnes de dettes inconnues, même aux lendemains des pires conflits mondiaux. Et pourtant certains sujets de dépenses exponentielles restent tabous puisque le corps politique, toutes sensibilités confondues, n’a pas le courage de les aborder de face, avec un esprit de consensus qui soit à la hauteur de l’histoire et des défis qu’ils nous lancent !
Au train où vont les choses, l’endettement insensé, et les déficits non maitrisés, vont générer une dette dont les simples taux d’intérêts consommeront les seules richesses distribuables aux Français pour survivre. La compétitivité de nos entreprises sera anéantie et le pouvoir d’achat des ménages s’effondrera. L’évidence crève les yeux, mais le doux rêve de l’Expert qui sait tout, il est vrai, atténue les angoisses. Quatre principaux scénarios sont pourtant envisageables : l’inflation ! Moyen de ruiner les épargnants français. De faire fuir les prêteurs étrangers. Machine infernale impossible à arrêter lorsqu’elle est lancée. Et probablement exclusion de l’Euro, notre monnaie unique.
Outre l’inflation, il y a l’augmentation des impôts. Un bruit de fond l’annonce déjà ! Sauf que c’est exactement le contraire de la politique annoncée visant à activer la compétitivité de nos entreprises et l’accroissement du pouvoir d’achat des ménages. Il y a bien sûr la maitrise des dépenses. Sauf que le seul organe visé est l’Etat qui devient le lilliputien des comptes publics puisqu’il ne compte plus que pour 35 % de l’ensemble contre 45 % à la Sécu et 20 % aux collectivités locales. Il est de surcroît l’assureur en dernier ressort des difficultés des deux autres. Sur la Sécu ou protection sociale, personne n’ose parler du sujet tabou de l’âge du départ à la retraite, personne n’admet qu’il faudra bien introduire un plafond annuel de dépenses de santé et un système responsable pour la dépendance.
Enfin, il existe le dernier scénario possible : celui du « défaut », c’est-à-dire de la banqueroute, celui de l’Argentine. Personne n’y croit évidemment, puisque cela ne s’est jamais produit vraiment, les crises de régime venaient toujours, avant l’orage, changer tout le logiciel de la société. Je n’envisage pas le défaut de la dette souveraine vis-à-vis des créanciers étrangers, car ce serait la fin de l’économie du Pays et sans doute la misère avant l’éclatement politique de nos institutions. En revanche, je pense volontiers que le droits théoriques que l’Etat a ouverts pendant tant d’années à ses salariés, à ses bénéficiaires de transferts sociaux, à ses opérateurs, ne seront pas servis ! Je pense donc à tous ceux qui calculent tranquillement leurs pensions et qui ne les percevront jamais. Que les droits inventés tout au long des 20 ans qui viennent de s’écouler tariront d’eux-mêmes. Tout simplement parce que le Pays qui devra assurer l’avenir des générations montantes, devra leur réserver un niveau de vie décent dont personne n’envisage qu’il soit supérieur aux pensions payées actuellement par l’emprunt. J’en viens donc à la chanson :
Comprenne qui voudra, mais mon remords ce fut les victimes raisonnables, celles au regard d’enfants perdus, celles qui ont cru vraiment à ce que disent les grands … des enfants à qui l’on ment !
Qui a le droit, qui a le droit,
Qui a le droit d’ faire ça
A des enfants qui croient vraiment
C’ que disent les grands ?
On passe sa vie à dire merci,
Merci à qui, à quoi ?
A faire la pluie et le beau temps
Pour des enfants à qui l’on ment.
A toi aussi, j’ suis sûr qu’on t’en a dit,
De belles histoires, tu parles… que des conneries !
Alors maintenant, on s’ retrouve sur la route,
Avec nos peurs, nos angoisses et nos doutes.
Qui a le droit, qui a le droit
Qui a le droit d’ faire ça
A des enfants qui croient vraiment
C’ que disent les grands ?
On passe sa vie à dire merci,
Merci à qui, à quoi ?
A faire la pluie et le beau temps
Pour des enfants à qui l’on ment.
En écoutant cet extrait, je ne doute pas aussi que vous vous ferez un devoir de faire un don aux restos. Je préfère, au fond, lancer cette invitation en été, cela fait moins récup ! Voir l’extrait vidéo. Achetez les DVD ! Les restos du coeur le site officiel
Alors là, du Bruel (et une chanson assez niaise, d’ailleurs) pour parler de l’endettement des générations futures…
Au moins ça permet d’en rire (jaune) un instant.
Notre hôte écrivait en avril dernier : « je persiste à penser que les générations montantes n’accepteront pas d’acquitter une dette qui n’aura servi qu’à garantir un niveau de vie à la génération actuelle totalement disproportionné par rapport à la richesse produite ». Maintenant c’est avec une chanson … 😉
On va avoir les mêmes rengaines:
– Certains vont dire « nos papy boomer ne sont aucunement responsables de la situation , ce n’est pas eux qui ont volontairement causé ce dysfonctionnement ; c’est plutôt à nos Gouvernements d’anticiper les situations »
– Si si, ils sont responsables : nos « chers » ainés ont votés en 1981 pour un candidat qui promettait la retraite à 60 ans. Et maintenant, cette retraite, c’est la Bérézina 😉 C’est trop facile ! On a les politiciens qu’on mérite. Maintenant que nos ainés sont a la retraite, ils voudraient pressurer les jeunes générations pour assurer leurs vieux jours.
– le rapport de la commission Pébereau, en ligne sur Internet: l’engagement lié aux retraites des fonctionnaires de l’État peut être évalué entre 380 et 490 milliards d’euros, auquel s’ajoutent les engagements liés aux autres acteurs publics, qui s’élèvent au minimum à 20 milliards d’euros.
– Et certains vont dénigrer ce rapport.
– On va avoir « Le Dieu de l’argent n’est pas le centre des préoccupations », « soyons solidaire » et ca c’est du CYNISME.
– Le cynisme: c’est ce mot de « solidarité » qui cache des montages immoraux. Aller à la banque, se servir en créant un découvert sur le compte du voisin sous prétexte qu’il est plus jeune, n’est pas une conception de la solidarité entre les générations.
@breizh 06 :
Oseriez-vous, les yeux dans les yeux, affirmer sur un ton aussi péremptoire » qu’être solidaire c’est du cynisme « … à des bénévoles du Secours populaire, d’Emmaüs, des Restos du cœur, des Petits frères des pauvres,etc…?
Et si je suis votre raisonnement devrions-nous faire aujourd’hui le » tri sélectif » parmi les » papy boomer » pour distinguer ceux qui ont voté à gauche en 1981 ( les responsables de tous nos maux ) et les autres ( il y en a eu quand même un certain nombre…), afin de désigner les coupables et les livrer à la vindicte publique ?
Enfin est-il vraiment tout à fait impossible de penser que » le Dieu de l’argent n’est pas le centre de ses préoccupations » sans être pour autant cynique ou immoral ?
Au nom de la solidarité on donne , on donne …
Donne un poisson a un homme ,il sera nourrit un jour
Apprends lui a pêcher , il sera nourrit pour la vie .
L’état fait il les bons dons ? Mes impôts sont ils utilement dépensés ?
Le RSA , le RMI sont de belles actions .. mais aider le cariste de la pub a vivre , lui impose de rester cariste .
L’école est un désastre de formations inutiles comme pour celles dites « artistiques » : un réservoir d’intermittents . Et a coté de cela nous manquons d’infirmières
@Jean-Louis
« les yeux dans les yeux » (sur l’écran) je vous redis l’imposture morale qui consiste à être « solidaire » en prenant l’argent des autres pour servir ses intérêts. Ce qui n’est justement pas le cas des actions des associations de bénévoles.
« Toujours Plus ! » : plus de la moitié de la richesse nationale est géré par notre Etat-maman, vous voulez passer à 100%, ou simplement 95% ?
Il est où votre modèle social ?
Celui d’un libéral-conservateur, qui souhaite voir l’Etat cantonné à ses fonctions régaliennes (ce serait déjà pas mal de voir la justice fonctionner correctement !) et facilitateur pour le reste. Un Etat qui gère la misère par l’impôt , pour les plus malheureux d’entre nous.
Ou celui d’un collectiviste qui s’ignore : principe de précaution, droit au logement, nationalisation de l’énergie, monopole de l’assurance maladie obligatoire, localisation forcé des infirmières et des médecins, …
Eh bien M. le Sénateur, ça c’est du blogage authentique ! Ça m’encourage – on peut devenir grand et rester blog.
endettement insensé, déficits non maitrisés…
mais que font nos parlementaires, qui votent les lois de finance?
il vont à versailles, écouter, moyennant quelques centaines de milliers d’euros, le président parler du lancement d’un nouvel emprunt…
@breizh06 :
De grâce, pitié ! Ne me collez aucune étiquette.
Je ne suis pas plus un » libéral-conservateur » que ce que vous nommez un » collectiviste « .
Je n’appartiens à aucun clan, parti, club ou chapelle.
je suis un citoyen libre.
Libre et responsable de ses pensées comme de ses actes.
J’ai juste 3 principes de base pour guider mes choix de vie :
Honnêteté
Travail
Humanisme
Et dans l’humanisme j’accorde bien évidemment une place importante à la solidarité.
C’est pourquoi vos propos sur la solidarité m’étaient apparus excessifs et m’avaient fait réagir.
Mais vos arguments sur certaines » dérives de solidarité » sont tout à fait recevables.
Gardons-nous peut être simplement de trop de jugements à l’emporte-pièce, de trop de propos accusateurs, de la recherche systématique de boucs émissaires.
L’autre ( celui qui ne pense pas comme nous ) n’est pas obligatoirement et toujours cynique.
@Jean-Louis,
Je travaille au développement de ces trois mêmes principes, et loin de moi toute pensée anarchiste.
Personne n’a intérêt à voir le système s’effondrer comme en Argentine. C’est pour cela que je prend un style un peu provocateur, en mettant le doigt sur les contradictions, sur les travers de la pensée. Bien cordialement.
En URSS,les emplois étaient garantis ( la plupart sans utilité) , chacun avaient un toit ( a partager entre plusieurs familles) .
Si la France perdait tous ces emplois , pourrions nous tous avoir un RMI/RSA , une CMU et autres aides d’état ? Il y a forcement une limite , comme pour les retraites ..
L’autre truc c’est reporter les dettes dans 4 ou 5 générations… pas sur que les préteurs aux états apprécient
@CATON:Savez vous que c’est dans ces formations artistiques que les enfants apprennent justement la solidarité, le partage, l’écoute de l’autre, la générosité et plein de jolies choses positives?
N’avez vous pas remarqué que l’expression artistique permet d’envoyer des messages forts et permet le rêve aussi…..Et tout cela n’existerait pas sans les artistes qui sont dans les « réservoirs d’intermittents ».
Les » restos du coeur » ont été créés par qui déjà ? Et grâce à qui cette jolie idée perdure t’elle?
Savez aussi qu’un artiste peut accompagner psychologiquement les malades à l’hôpital et leur apporter des instants de bonheur,ce qui aident le personnel soignant ; demandez l’avis des médecins et infirmières!
La liste est longue des bienfaits de l’art, à l’école ou ailleurs!
Tous les artistes ne sont peut être pas généreux mais ce ne sont pas eux qui ruinent le pays!loin de là!Je crois que vous vous trompez de cible.
Cordialement.
Pour Caton: les communistes soviétiques, en contrepartie de l’emploi (pénible) et du logement (insalubre) garantis, pratiquaient la RELIGION DU TRAVAIL. Ceux qui prétendaient échapper à l’usine, les vagabonds, les mendiants, subissaient le mépris et les persécutions officiels.
Sommes-nous plus communiste que les communistes : avec un droit opposable au surendettement, un droit au logement et sur l’alimentation (par le maire UMP de Beauvais Caroline Cayeux), des tribunaux transformés en assistantes sociales et en machines à entériner les revendications d’assistanat à l’encontre de l’Etat, même les Soviétiques n’y avaient pas pensé…
Autre info: dans challenges (19 juin) John Paulson fait une prediction (autorealisatrice pour le cours de l’or!) qu’aux USA l’inflation depassera 10% en 2012. C’est la mort du rentier et des porteurs d’assurance-vies …
@ MCM :
Votre commentaire me réjouit.
Depuis toujours, par nature, par goût puis par expérience je suis persuadé que l’intérêt humain, psychologique, socialisant, épanouissant, thérapeutique, ludique… de l’enseignement des disciplines artistiques est évident.
Malheureusement cette évidence est trop souvent incomprise, sous évaluée, voir dénigrée dans notre pays où l’esprit cartésien et matérialiste domine, en imposant des règles de logique, de rentabilité, d’efficacité, de compétition souvent incompatibles avec la création artistique.
Et pourtant on se réjouit quand l’exception culturelle française » produit » grâce à ses artistes, de grandes œuvres qui participent au rayonnement et au prestige de la France à travers le monde.
Vos exemples tant pour les restos du cœur que pour l’accompagnement psychologique des malades, illustrent parfaitement le rôle essentiel et positif des artistes, dans un monde civilisé.
Merci à vous.
@Jean Louis Soularue :merci beaucoup, je suis très touchée par votre compliment.
J’avais envie de développer un peu plus mon commentaire d’hier mais ce n’était pas nécessaire puisque vous l’avez fait pour moi! et mieux que moi!
Ce serait tellement rassurant si tout le monde pouvait réagir comme vous.
Développer la sensibilité artistique de certains est déjà tout un art et pas toujours réalisable dans ce monde que vous décrivez si bien….mais restons optimistes…et positifs!
Merci encore.
Deux sorties possibles : la guerre ou la révolution ! La révolution, ça ne marche plus vraiment. La guerre, il suffit de voir les provocations moyen-orientales pour savoir qu’elle pourrait arriver vite. Et, devant de telles turbulences, dix ans, cela pourrait être long !
Ah Monsieur Lambert, vous avez raison de prendre l’exemple de l’Argentine (pays en crise perpétuelle de mensonges).
Un peu de lecture :
http://www.inflacionverdadera.com/w…
Cela pourrait bien arriver à notre si beau pays. Notre industrialisation s’enfuit (comme Eux), les investisseurs filent où l’herbe est plus verte (comme Eux), la santé régresse (comme Eux), l’éducation publique est en pleine déchéance (comme Eux), l’insécurité grandit au jour le jour (comme Eux)………
Je m’arrêterai là, la liste est trop longue !
Mais il faut savoir que l’Etat Argentin chante haut et fort que malgré la crise, ils s’en sortent aussi bien que le seul pays européen sain en Europe : l’Allemagne.
Ben voyons !
Allez donc trainer dans les rues de Lima ou de Santiago de Chile . Point n’est besoin d’école d’artistes , les étudiants sont dans les rues a faire ici des acrobaties , et la de la jonglerie , et bien sur un peu la manche a proposer un bonbon vendu a l’unité directement du sac … faut qu’ils se payent leurs études seuls.
La bas , les gens savent que sans travail sans action , il n’y a rien , alors ils se donnent du mal et trouve des solutions .
Bien sur , je ne puis dire que ce système qui fait la part belle au Darwinisme social est une panacée . Mais l’opposé qui consiste a appauvrir ceux qui travaillent ceux qui font des sacrifices pour économiser , le tout au profit de quelques insouciants n’est pas non plus une réussite . Pourquoi dois je me restreindre , alors qu’au final l’état pourvoie au défaut des autres . Moi aussi je pourrais m’acheter des trucs inutiles pour épater le voisin et me donner l’illusion d’être riche et heureux comme a la TV
Petit , j’ai étudié , j’ai été sérieux , j’ai préféré l’école au foot et la paresse . Et aujourd’hui parce que j’ai été prévoyant il faut que je pourvoie au soit disant besoin des cigales …. Personne ne meure de faim en France , les enfants sont scolarisé gratis ..
Nous avons une armée pour faire la guerre , nous faisons des économies pour les coups durs ….
Marre de nourrir des cigales dans l’hiver …. Les artistes , les imprévoyants doivent apprendre a être responsables d’eux même .
La France est un paradis , mais point trop n’en faut .
Que l’état songe a ceux qui se donnent du mal ,fixe les limites et impose des règles claires sans exceptions. L’art est un luxe , se nourrir est un besoin .
Avant d’être solidaire , il faut être sur de pas se mettre en danger soit même , c’est la règle élémentaire d’un sauvetage réussi
Si l’on vous comprend bien, vous expliquez que le régime politique actuel (démocratique, avec omniprésident médiatique et nombreux parlementaires) est inapte à traiter les vrais problèmes.
Donc, fort de votre expérience, quel régime préconiseriez-vous ?
Ou bien quelle chanson ?
» L’homme fait à tous les instants des déclarations définitives sur la vie, l’homme et l’art, et ne sait pas plus que le champignon ce qu’est la vie, l’homme et l’art. «
– Jean ARP –
En Iran , la précédente législature a doublé les retraites
Au Chili , les comptes de l’état sont davantage équilibrés qu’en France .
En Chine , il n’y a pas de déficit .
La politique , comme les arts sont affaires de gens qui ont l’estomac rempli . Quand il est vide , on change les chefs