Depuis des lustres, l’homme se demande comment ses sens lui permettent d’appréhender la réalité. Platon avait forgé l’allégorie de la caverne, où des prisonniers enchainés tentaient de comprendre les événements à partir de sons et d’ombres sur les murs. Depuis, les scientifiques ont élaboré des modèles pour décrire les phénomènes étudiés. La comptabilité participe de la même recherche : rendre compte de l’activité des entreprises, même si, pour reprendre une citation du club de réflexion « En Temps Réel » (et que notre hôte me pardonne), elle est « le domaine d’experts effacés qui, par comparaison, feraient presque des notaires une profession flamboyante ». Cette discipline a défini des normes certes strictes mais dont les principes sous jacents peuvent modifier sensiblement notre perception de la vie économique. C’est aujourd’hui le reproche que d’aucuns adressent aux « International Financial Reporting Standards », plus connues sous le nom d’IFRS, ces normes comptables progressivement appliquées depuis 2005 aux entreprises cotées publiant des comptes consolidés.
La comptabilité constitue un système d’informations relatives à l’entreprise. Elle enregistre son activité ainsi que son patrimoine sous forme de données chiffrées en unité monétaire. A ce titre, elle constitue une importante source de connaissances pour le pilotage de l’entreprise. Importante, mais surtout pas exclusive ! En effet, la gestion s’appuie également sur des informations « extra-comptables » comme les quantités produites, les durées des différentes phases du cycle de production (de la commande à la fabrication puis la livraison et le paiement) …
Afin que les informations comptables soient compréhensibles par tous, il faut des règles de conception, des « normes ». Par les choix de présentation de l’activité et du patrimoine qu’elles impliquent, ces normes modèlent, façonnent la vision restituée de la réalité économique.
Prenons un exemple très simple. Pour une raison quelconque, M. Blog s’engage le 31 décembre de l’année N à verser 100 € à une contrepartie et s’exécute le 1er janvier de l’année N+1. Imaginons d’abord que cette contrepartie soit une administration publique (commune, département, Etat ….) qui, jusqu’à il y a encore peu de temps, n’enregistrait que les seuls flux. Ainsi, les recettes étaient comptabilisées lorsqu’elles étaient encaissées. Cette règle aurait conduit cette administration à afficher un résultat de 0 le 31 décembre N avec un « effet report » sur N+1. En revanche, une entreprise doit enregistrer l’opération dès la « naissance » de cette dernière. Au 31 décembre N, elle affichera un bénéfice de 100 €, tout en notant que M. Blog doit les lui verser. En N+1, cette opération n’aura aucun impact sur le résultat. On voit ainsi l’importance de la règle retenue sur le résultat au 31 décembre : rien dans un cas, un bénéfice dans l’autre.
La comptabilité française repose ainsi sur des principes développés dans le code du commerce. Pour simplifier, dans ce billet qui se veut bref, n’en retenons que 2.
Tout d’abord, le principe de prudence (que j’appelle souvent le principe du « pessimisme comptable »). Il stipule qu’une perte potentielle doit être immédiatement constatée en comptabilité, mais un bénéfice potentiel doit être ignoré tant qu’il n’y a pas de certitude sur sa perception. Prenons l’exemple d’une valeur mobilière achetée 100 par une entreprise. Cette valeur est cotée 80 : il faut constater la perte potentielle de 20 (par une « provision »). En revanche, si elle est cotée 120, il ne se passe rien tant qu’il n’y a pas eu vente ferme à ce prix. Autre principe : celui du coût historique. La comptabilité française enregistre les opérations pour la valeur convenue qui devient intangible. Ainsi, une entreprise achète en 1960 un terrain pour 10 000 francs (et à l’époque c’est une très belle somme). Ce terrain est ainsi comptabilisé pour 10 000 francs. Seul changement : en 2002, il apparait pour 1 500 €. En 2009, l’entreprise achète un terrain identique en tout point, immédiatement voisin du premier, pour un prix de 20 000 €. En comptabilité, les terrains figurent pour 1 500 € + 20 000 € = 21 500 €.
La comptabilité française a d’abord une vocation fiscale, c’est à dire qu’elle doit servir à déterminer un résultat imposable.
C’est ce que veulent améliorer les normes IFRS. Elles ont vocation à mieux informer les investisseurs de ce que vaut réellement l’entreprise. C’est ainsi qu’elles prévoient que l’entreprise doit concevoir des documents permettant aux lecteurs de disposer de toutes informations nécessaires – sans parti pris – ayant un impact significatif. Retenons 2 principes essentiels qui les caractérisent : la primauté de la réalité économique sur l’aspect juridique et la « juste valeur ».
La primauté de l’économique sur le juridique inverse la règle française. Ainsi, le crédit-bail ne figure pas au bilan des entreprises selon les règles françaises, car c’est d’abord un contrat de location, l’utilisateur n’étant pas propriétaire. En revanche, les normes IFRS le font apparaître, constatant que celui qui y recourt accroît son potentiel de production, avec, de surcroît, la possibilité prévue dès l’origine d’acquérir les biens loués. Ces derniers apparaissent à l’actif du bilan, la contrepartie étant un financement inscrit au passif.
La « juste valeur » est celle à laquelle s’échangerait un actif ou un passif sur un marché fonctionnant dans des conditions de concurrence normale. L’application de la « juste valeur » remet en cause le principe de coût historique et celui de prudence. Reprenons l’exemple cité quelques lignes plus haut : la valeur mobilière achetée 100 est comptabilisée pour 80 si son prix baisse (en cela, pas de changement) et l’est pour 120 si son prix augmente ; le bénéfice, bien que potentiel, est quand même constaté comptablement.
C’est l’application du principe de la « juste valeur » qui a fait découvrir les IFRS au grand public. En effet, les banques possèdent des portefeuilles financiers, qui sont aussi des moyens de financements de l’économie. La crise des « subprimes » a éclaté en 2007 lorsque ces mêmes banques se sont retrouvées en manque de liquidité. En effet, personne ne voulait acheter les titres mis en vente, lesquels étaient suspects de « contenir » des crédits bancaires qui ne seraient jamais remboursés. La valeur de ces titres devenus incessibles a alors fortement chuté conduisant les banques à constater de lourdes pertes. « Dura lex sed lex » ! la loi est dure mais c’est la loi. Ceci dit, la notion de juste valeur était elle applicable ? Cette juste valeur parle de valeur déterminée par un marché. Et que se passe-t-il quand le marché a disparu ? Des titres aujourd’hui très faiblement valorisés sont malgré tout de qualité, donc avec un potentiel de « rebond » : doit on les comptabiliser pour zéro ?
En tout état de cause, si le principe de « juste valeur » se défend, il convient de bien évaluer le contexte dans lequel il s’applique, car il est fortement pro-cyclique : en période de croissance, les banques dégagent des bénéfices en partie grâce à des titres s’appréciant ; en période plus difficile, c’est l’inverse et les dépréciations ont une action « boule de neige ». N’oublions pas que l’on demande à la comptabilité de rendre compte de la réalité, pas de la créer.
N’hésitez pas à poster vos commentaires !
ça fait toujours plaisir de lire A.B. GALIANI même quand le sujet est aussi pointu que celui des normes comptables….Si j’ai bien compris, l’inscription en temps quasi réel des valeurs de l’Entreprise a été un facteur de déstabilisation du système financier lorsqu’il s’est agi de retracer les mésaventures des » subprimes » dans les situations comptables diffusées au public.Notre expert nous rappelle la tradition française orientée vers le juridique et le fiscal afin de déterminer les assiettes annuelles imposables. Ce que laisse entendre A.B. c’est la sustitution généralisée de l’économique au juridique dans les présentations à vocation boursière. Souci de vérité peut être mais surtout , à mon humble avis , maximalisation du profit en raccourcissant les périodes d’analyses et donc des spéculations….Je crois avoir lu ou entendu qu’il ne serait plus question de gratifier les managers sur ces bilans boursiers mais au contraire d’attendre les résultats réels constatés sur une longue période. De la sagesse , du bon sens en voie de retour ?
Bravo, voilà un sujet complexe bien expliqué, le tout «emballé» dans un style élégant.
Qu’est-ce donc que la « juste valeur » ? La norme la définit comme le prix de marché, c’est à dire le dernier cours pour les titres, ce qui semblait jusqu’alors peu contestable.
On pourrait changer cette règle en considérant que cette approche trop courtermiste et vu les fluctuations des marchés afficher une valeur moyenne du cours sur les derniers mois.
Le problème de fond, caché derrière ces fluctuations, me semble être la masse des capitaux spéculatifs qui circulent sur les marchés financiers et qui rendent volatiles le cours des titres. La lutte contre les paradis fiscaux, la transparence bancaire peuvent réduire à terme ces mouvements erratiques et faire en sorte que le dernier cours reflète vraiment une juste valeur.
A Yffic et Hervé : Vous pointez du doigt des inconvénients de la méthode IFRS. Je ne partage pas totalement l’explication de la spéculation pour expliquer les mouvements boursiers. Il y a des élèments plus profonds. Cependant, je vous rejoins l’un et l’autre pour les conséquences « pro cycliques » et la volatilité accrue des bilans. Pro cyclique : car une période faste économiquement s’auto-entretient dans les bilans bancaires. Forte volatilité : car les mouvements boursiers impactent immédiatement la valeur des entreprises (au risque de cacher d’autres mouvements plus fondamentaux comme l’évolution de l’activité de l’entreprise).
En tant que comptable, la remise en cause de la comptabilisation en coût historique ne me gêne pas. Mais ce qui me gêne le plus dans les normes IFRS, c’est la remise en cause du principe de prudence.
Reprenons l’exemple du terrain acquis en 1960 pour 10 000 francs. Il semble iréel qu’il ne vaille que 1500 € en 2002. La réévaluation du montant est de bon sens.
Par contre, comptabiliser en produit (dans les comptes 7) des ventes non certaines est une forme de mensonge, ce qui remet en cause la sincérité des comptes.
Le calcul de la juste valeur n’est pas quelque chose de simple, et les normes IFRS pousse les directions financières au principe « d’optimisme comptable ».
Si les normes Française en coût historique avec principe de prudence ont tendance à sous-valoriser économiquement les comptes, les IFRS poussent à la survalorisation.
A Fabrice : Survaloriser ??? Pas forcément … Amplifier les cycles, oui ! Aujourd’hui, nombre de titres détenus dans les portefeuilles bancaires sont certainement sous valorisés.
a Mr A.B c est vrai que les ifrs ont apporté des améliorations à la perception de la réalité écque. mais il faut tenir comtes des information exrtracomptable qui influence beaucoup plus l’évaluation des entreprise et du coût la prise de décision d’investissement surtout dans une économie commme la notre.que pensez vous de l’impact sur le risque de crédit?
A chercheur ifrs-banque : « que pensez vous de l’impact sur le risque de crédit? ». Voilà une question fort technique, tout à fait en phase avec le sujet. Pour un banquier, évaluer son « risque de crédit », c’est évaluer la probabilité de défaillance de sa « contrepartie », c’est à dire de son client, en analysant les points forts et les faiblesses d’icelui. A mon sens, les IFRS exigent – et vous le soulignez vous même – la fourniture d’une abondante information extra-comptable, selon le principe de la « neutralité ». Prenons l’exemple d’un litige : l’entreprise doit fournir des informations qui ne reflètent pas son seul point de vue mais qui doivent être factuelles pour que l’investisseur potentiel se fasse sa propre analyse.
Ce qui me gène plus, c’est la forte volatilité des bilans, où l’on peine à distinguer les évolutions dues aux fluctuations des marchés des évolutions dues à des élèments propres à l’entreprise et à sa propre activité. L’appréciation du « risque de crédit » peut ainsi être rendue plus délicate.
ABG : cela voudrait il dire que la centrale des bilans de la BdF devrait s’enrichir à nouveau de ratios plus explicites pour y voir plus clair ? Je retarde sans doute car j’ai appris tout cela à l’IAE…..il y a longtemps !!!
A Yffic : Cher Yffic, vous êtes irremplaçable … Je ne m’étais pas posé cette question de la Centrale des Bilans. Je pense que dans l’immédiat, la question ne se pose pas (ou « pas encore »). En effet, l’obligation d’IFRS ne porte que sur les documents consolidés. C’est à dire des groupes, ce qui limite le nombre. Par ailleurs, la Centrale collecte également les données de chaque société d’un même groupe. Concernant les ratios, je reste toujours prudent sur leur signification. A vrai dire, je me contente de quelques uns que je calcule moi même ; ainsi, je sais ce qu’il y a dans les chiffres.
le vendredi 19/06/2009 c’est la soutenance de ma mémoire de master « impacts des IFRS sur la gouvernance des entreprises » et j’ai une difficulté à bien comprendre la procyclicité de la juste valeur (tout une partie dans ma mémoire), veuillez m’expliquer « Pro cyclique : car une période faste économiquement s’auto-entretient dans les bilans bancaires » c’est très urgent pour la préparation de ma présentation power point. merci.
En effet, demander la définition de la « procyclité » à 4 jours de la soutenance du Master relève du cas d’urgence.
Procyclique = ce qui renforce le cycle économique (croissance ou récession)
L’antonyme est le « contracyclique », ce qui freine le cycle.
La « juste valeur », c’est en fait l’évaluation à la valeur de marché. Revenons à l’exemple des banques. Toutes détiennent des portefeuilles de titres.
Lorsque l’activité économique est forte, les entreprises sont plutôt solides et affichent de belles perspectives : la Bourse monte, les titres s’apprécient. Les portefeuilles titres des banques s’apprécient également à due concurrence et, prenant de la valeur, permettent aux banques d’afficher de meilleurs résultats donc de disposer de plus de fonds propres. Et une banque qui a plus de fonds propres prête plus facilement. Les entreprises disposant plus facilement d’argent investissent davantage. L’activité économique est entretenue et le cycle est amplifié à la hausse.
A l’inverse, lorsque l’économie est en récession, la Bourse affiche une moindre performance ; les défaillances d’entreprise augmentent et donc les primes de risque sur le marché obligataire s’accroissent ( taux d’intérêts plus fort = baisse du prix des obligations sur le marché secondaire) ; les portefeuilles détenus par les banques perdent de la valeur, ce qui réduit leurs fonds propres et devenant plus méfiantes, les banques prêtent moins facilement. Donc contribuent au ralentissement de l’activité économique : le cycle est amplifié à la baisse.
Est ce clair ? (et bonne soutenance)
très claire définition et très bonne explication, merci beaucoup.
puisque vous avez un très bon style d’explication, veuillez m’expliquer le rôle des normes IFRS et précisément la juste valeur dans la crise financière actuelle, et c’est encore pour vendredi.
merci.
La réponse est simple … La dégringolade des résultats des banques a été auto- entretenue. En effet, de nombreux titres (OPCVM) suspects à tort ou à raison de contenir des prêts « subprimes » (= des actifs « toxiques ») dans leur actif (via la titrisation) n’ont plus trouvé de preneurs. Ils ont perdu de leur valeur, contraignant les banques à passer en perte cette dimminution de valeur. Pour certains titres, la perte totale de liquidité a conduit à devoir considérer leur valeur comme « nulle ».
L’impact considérable -et négatif – sur les résultats a conduit les banques à se méfier les unes des autres : les banques disposant de liquidités n’ont pas voulu preter sur le marché monétaire à leurs consoeurs, de crainte d’une défaillance d’icelles … C’est pour cette raison que les Banques Centrales sont intervenues pour jouer leur rôle de preteur en dernier ressort.
On s’est ainsi trouvé dans cette mécanique :
défaillance d’emprunteurs → perte de valeurs des titres contenant ces actifs → défaillance de tous les titres similaires (personne ne sachant où étaient les actifs toxiques) → valeurs ramenées à zero→ valeur en IFRS ramenée à 0 → amplification des pertes bancaires → méfiance généralisée sur le marché monétaire et réduction des fonds propres des banques
Bref :
perte de liquidité des banques = faillite de banqueréduction de fonds propres = moins de prets
Bonjour,
J’ai bien lu votre article qui m’aide dans ma recherche pour mon mémoire.
Mon seul probleme est que je suis bloquée sur la partie des solutions à apporter pour ameliorer les normes IFRS.
Faut il les supprimer car elles ont aggravé la crise ou simplement les modifier,si oui comment?
C’est très difficile de trouver ces réponses dans les livres!!!
Merci d’avance pour votre aide.
Bonjour Stéphanie,
Puisque vous lancez un appel, pourquoi ne pas demander à tous les spécialistes de la compta de donner leur avis.
En ce qui me concerne, je pense que la comptabilité « d’intention » à du bon. Cela consiste à adopter des règles comptables, clairement définies dès l’origine, selon la destination de l’opération.
Aisi, si j’achète une obligation avec l’intention de la revendre très vite, c’est très logique de la comptabiliser « mark to market », c’est à dire selon sa valeur de marché. En revanche, si j’ai l’intention de la conserver jusqu’à son échéance, quel est l’interet de cette méthode : autant alors la comptabiliser pour sa valeur nominale.
Par ailleurs, la juste valeur repose sur l’existence d’un marché. Or, ce qui s’est passé, ça a été la disparition du marché pour certains titres. L’application du principe de « juste valeur » n’était donc plus possible. Dans ce cas, il reste une règle à définir pour la valorisation.
Elle a bien de la chance , STEPHANIE , d’avoir un prof , gratos , sur le net…..Merci , cher A.B. , de lui avoir répondu !
A Yffic,
Que voulez vous … Professeur un jour, professeur toujours !
Bonnes vacances à vous , cher Yffic
Crise des subrimes : une explication simple pour ceux qui essaient encore de comprendre.
(inspiré d’un blog)
Alors voilà,
Me Ginette a une buvette à Bertancourt, dans le Nord (ch’ti).
Pour augmenter ses ventes, elle décide de faire crédit à ses très fidèles clients, tous « alcoolo », et tous au chômage de longue durée.
Vu qu’elle vend à crédit, Me Ginette voit augmenter sa fréquentation et,
en plus, elle peut même augmenter un peu les prix de base du « calva »
et du ballon de rouge.
Ses créances deviennent assez importantes, mais elle tient (toujours/encore)
Max, jeune et dynamique directeur de l’agence bancaire locale, quant à lui,
pense que les « créances » du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à Me Ginette
(il ignore ou pas qu’il a des dettes d’ivrognes comme garantie).
Au siège de la Banque, des « Traders » avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n’est capable de comprendre, non sans expliquer que ces « actifs »
ont en réalité, 10 fois leur valeur annoncée : c’est sans danger..
La Banque récolte ainsi (n) fois la créance de Me. Ginette.
Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, au Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous, mais sur-côtées à chaque transaction (les ardoises des « alcoolo » de Me Ginette).
Ces « dérivés » sont alors négociés pendant des années comme s’il s’agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de plus de 80 pays.
Jusqu’au jour où quelqu’un se rend compte que les « alcoolo » du troquet de Bertancourt n’ont pas un rond pour payer leurs dettes ..
La buvette de Me Ginette fait faillite,
Max a été viré, les « traders » ne sont pas inquiétés,
pas plus que le grands « pontes » de la Banque.
Maintenant je lance le jeu de piste :
OU EST PASSE LE POGNON ?
le premier qui trouve a gagné !
bonjour, mon sujet de memoire s’articule sur la pertinence de l’évaluation des etats financiers en juste valeur, je souhaoterai savoir si c’est pertinant de faire une etude comparative avec l’évaluation au cout historique. si oui comment faire et qu’est ce que vous me proposer.
merci par avance
BONJOUR MONSIEUR,
je prepare galement un memoire sur la juste valeur et ses implications dans les etats financiers? mon sujet tente de repondre à la problématisque de savoir si la juste valeur represente bien la juste valeur de l’entreprise? faut il pas revenir a cout historique?
je cherche une methode empirique pour le demontrer. merci de me donner des pistes de reflexion.
A abdelou
Décidement … Je pense que je vais ouvrir une officine de cours particuliers. Cela montre au moins que le sujet interesse et reste loin d’être résolu.
Je serais tenté de répondre qu’il n’y a pas UNE méthode d’évaluation mais que cela dépend de l’objectif recherché. Ainsi une entreprise évaluée dans une optique de poursuite de l’activité n’a pas la même valeur que l’entreprise évaluée dans une optique liquidative (où on arrête les compteurs et on règle les dettes).
La juste valeur, c’est l’entreprise vue par l’investisseur. Vous aurez qq élèments de critique si vous lisez mes notes précèdentes.
Le coût historique a un énorme défaut : l’étalon de valeur, l’unité monétaire, n’est pas stable dans le temps. Un peu comme si on mesurait des distances avec un mètre qui rapetisse au fil du temps.
En outre, pensez vous qu’un siège situé sur les Champs Elysées vaille vraiment 0 au bout de 50 ans d’amortissement ?
merci pour les explications, derniere chose pouvez vous me pister pour retrouver les nouvelles amendements de ias sur les instruments financiers;
A Abdelou
Essayez cela … Et tentez une recherche sur internet
http://www.focusifrs.com/menu_gauch…
bonjour monsieur,
je vais plus vous embeter s’il vous plait donner moi les raisons qui permettent de justifier que la juste valeur apporte:
une vision économique
une information plus transparente
une information plus riche
merci.
Cher Abdelou, je me demande si tout doucement vous n’essayez pas de me faire faire votre mémoire. LOL
Je ne répondrais pas directement, il va donc falloir que vous bossiez – re LOL –. Quelques éléments
1) Vision économique : est ce qu’aujourd’hui en compta française tous les actifs productifs d’une entreprise apparaissent dans son bilan – réfléchissez au cas du crédit bail –
2) plus de transparence : principe de la « juste valeur » … Ca vaut aussi pour la neutralité de l’information : les annexes doivent être rédigées de sorte que le lecteur se fasse son opinion (exemple d’un litige)
3) information plus riche : la réponse aux 1) et au 2) me semble illustrer ce 3)
A mon sens, un travail intéressant consisterait à indiquer l’intérêt et les limites de l’approche IFRS
Bonjour,
Je travaille sur la juste valeur des normes IFRS et l’incidence sur les entreprises du CAC 40. Votre blog m’interpelle.
Ma revue de littérature a souligné les aspects suivant : procyclicité de la juste valeur, illiquidité des marchés financiers, lacune dans sa mise en œuvre, manque d’informations et de transparence financière, son rôle inductif ou encore contributif.
Sachant que la juste valeur est « le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre des parties bien informées et consentantes, pour une transaction conclue dans des conditions de concurrence normales ». En clair la valeur de mon actif ou passif si je souhaite le vendre demain.
Pour continuer mon étude, je souhaiterai déduire si la comptabilité en juste valeur est responsable de la crise financière de 2008. Pour cela je veux corréler la valeur d’une entreprise et son cours de l’action entre les années 2005 et 2008. Cependant j’ai du mal à choisir un modèle d’évaluation pertinent. Je sais qu’il existe le modèle de l’Actif Net Comptable Corrigé (ANCC) ou encore l’Actif net réévalué. Mais d’après mes recherches ces modèles d’évaluation sont des approches patrimoniales et je ne sais pas si elles sont pertinentes avec la juste valeur utilisées dans les entreprises publiant des comptes consolidées.
Il y a aussi la valeur intrinsèque de l’entreprise si certains connaissent :
Voici la formule : [Cash Flow de l’année N* (1+G)] / (WACC – g)
Où g est le taux de croissance et WACC, le coût moyen pondéré du capital.
Je voudrais savoir pour ceux qui connaissent un peu le sujet : quelle méthode d’évaluation je pourrai retenir pour calculer la valeur de l’entreprise (il y en a peut-être d’autres) et pensez-vous que mon étude est pertinente pour voir si la corrélation de l’entreprise en juste valeur au cours de l’action est pertinente et viable ?
Merci par avance de vos retours.
Yannick B.
Sujet des plus intéressants.
Vous exposez : « ma revue de littérature a souligné les aspects suivant : procyclicité de la juste valeur, illiquidité des marchés financiers, lacune dans sa mise en œuvre, manque d’informations et de transparence financière, son rôle inductif ou encore contributif ».
Je pense que si vous reprenez quelques uns de mes billets depuis aout 2007, vous aurez de quoi illustrer la plupart de ces points. A mon sens néanmoins, la « crise financière » trouve son origine dans le comportement des Etats qui ont voulu soutenir la demande plutot que s’attaquer aux tendances « paupérisantes ». L’IFRS et le secteur bancaire ont été des causes aggravantes. Il reste qu’aujourd’hui, la fuite en avant des Etats – que la France illustre par une dette accélérée de tous les acteurs, seule façon de satisfaire les corporatismes de toute nature en évitant (temporairement) les conséquences sociales – prépare une prochaine crise financière : en raison de l’endettement massif, chaque ralentissement économique risque de mettre en difficulté le secteur bancaire, par augmentation des agents devenant insolvables.
Ce travail que vous envisagez me semble tout à fait d’actualité. Mais pourquoi, diable, voulez vous un seul modèle d’évaluation ? Chaque modèle a ses points forts et ses points faibles. Pourquoi ne pas faire plusieurs comparaisons entre la capitalisation boursière, des valorisations fondées sur le patrimoine ( avec prise en compte du goodwill ?) et des valorisations fondées sur le cash-flow (intégrant les flux de financement des investissements).
A mon sens, les écarts qui pourraient apparaître entre plusieurs méthodes seront de nature à alimenter votre analyse.
ABG
Bonjour ,
Vous avez l’air de maîtriser parfaitement le sujet alors je me permets de vous poser une question afin de clarifier un point dans mon esprit. La juste valeur est une philosophie comptable, on doit utiliser la méthode de juste valeur dès qu’un actif ou un passif subit une dépréciation ou une sur-valeur? Donc cette juste valeur concerne autant les immos corporelles ou financières, les créances clients, les stocks, les emprunts auprès des établissements bancaires… Si votre réponse est oui, ne croyez vous pas que cela est ingérable au quotidien dans les entreprises ?
merci pour vos avis !!
A bientôt,
AAY