Attention danger!! la Cour des comptes qui a présenté, hier, son rapport annuel tire la sonnette d’alarme sur les finances publiques. Elle craint un dérapage de la dette, bien au-delà des prévisions du Gouvernement et pointe du doigt les dépenses excessives, dans tous les domaines, de l’Etat et des collectivités locales.
La Cour des comptes veille! Son Premier président, Philippe Seguin estime que « la France aborde la récession dans une situation plus dégradée qu’au début des récessions précédentes ». la dette qui n’était que de 40% du PIB fin 1992 devrait atteindre les 67% fin 2008. « Nous craignons, en outre que l’effet du plan de relance et du soutien aux banques soit massif et durable sur la dette ». Les magistrats de la rue Cambon ne sont pas non plus convaincus du caractère réversible des mesures du plan de relance, condition pourtant nécessaire pour que le déficit revienne à 1.5% du PIB en 2012. Ils doutent enfin que que les dépenses publiques, hors relance, puissent croître de 1% seulement…Il faudrait, pour atteindre cet objectif, réaliser 50milliards d’€ d’économies d’ici à 2012. or, la révision générale des politiques publiques ne permet de n’en générer que 6 Milliards.
D’où l’appel urgent à la réforme lancé par Philippe Seguin, « sans attendre le retour de la croissance ». ce dernier souligne d’ailleurs le rôle d’aiguillon de la Cour en la matière « nos 475 recommandations identifiées en 2006 et en 2007 ont abouti à près de 300 lancements de réforme ».
Qu’en pensez-vous ?
"dépenses excessives dans tous les domaines de l’Etat et des collectivités locales" cela veut tout simplement dire que l’on se moque de la dette alors que l’on nous rappelle sans cesse que des économies doivent être faites ? pourquoi continuons nous à fonctionner ainsi et surtout à faire le contraire de ce qui est recommandé ? quand est-ce que tout ce petit monde va enfin comprendre qu’il est indispensable et vital d’être un peu plus responsable pour être crédible ?
Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». La définition, ainsi écrite dans le rapport Notre avenir à tous (Commission Brundtland), valait en 1987 pour l’environnement. Elle s’applique aujourd’hui en matière d’investissement, de recherche et d‘innovation, alors que le gouvernement lance un nouveau Grenelle, consacré cette fois-ci à l‘innovation. Elle s’applique aussi à la question de la dette publique. Comment sera financé in fine le sauvetage des banques ? Première édition et bientôt Deuxième édition. De quel principe de précaution s’entoure-t-on ? En matière environnementale, le principe de précaution a été inscrit dans la Constitution en 2005, en y adossant la Charte de l‘environnement. Pour ou contre l’inscription du principe de précaution dans la Constitution ? Le débat anima de nouveau la communauté scientifique, les juristes et les politiques en 2007 lorsque la Commission Attali proposa de revenir sur ce point. Ne peut-on admettre que la tentation de réduire (voire le fantasme d’abolir) le risque, au nom de ce principe de précaution, pèse sur la dynamique de l’innovation et de la recherche? Ne faut-il pas relire l’histoire et mieux considérer une vision du progrès qui a fait ses preuves, où l’inconnu et le risque étaient partie intégrante de la recherche? Ne faut-il pas tout simplement faire confiance aux chercheurs et admettre que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme »?
Pour les défenseurs de l‘environnement, le principe de précaution est l’un des piliers du développement durable. Dont acte. Revenons donc aux générations futures et à la dette publique, en opposant à la finance ce qui l’a été la science en matière de risque. De quel principe de précaution ne s’est-on pas entouré, même finalement, en tirant les leçons de l’affaire Enron ? En 2009, le total des emprunts des Etats va franchir la barre des 3000 milliards de dollars. 3000 milliards de dollars! De quel principe de précaution s’entourent les Etats en s’endettant à des hauteurs si considérables ?