Un « bloggeur » s’est adressé récemment à notre hôte en expliquant qu’une vidéo qui circule sur la « toile » l’avait plongé dans un abîme de perplexité. En effet, le mécanisme de la création monétaire, puisque c’est de ce sujet qu’il s’agit, peut sembler parfois abscons. Je vais donc le présenter en quelques lignes. Il y a surtout que des conclusions sont parfois tirées hâtivement. Ainsi, l’une d’entre elle prétend qu’il serait dangereux que l’Etat réduise son endettement car cela impacterait la quantité de monnaie en circulation. Il est intéressant de voir comment aujourd’hui se banalise l’idée que « la dette, c’est pas si mal », à tel point qu’on en viendrait à se demander pourquoi les prélèvements obligatoires sont aussi élevées en France. Rappelons pourtant que celui qui s’endette aliène sa liberté. Et soyons clair : la réduction de la dette de l’Etat n’aurait que des conséquences limitées sur la masse monétaire.
A l’origine, était le troc. Les différentes communautés humaines échangeaient leurs surplus contre d’autres marchandises indispensables. Les limites de ce système furent rapidement atteintes avec la complexification des échanges et de la production. Imagine-t-on le troc aujourd’hui ? Si je cherche à remplacer la portière de mon véhicule, il faut que je trouve une contrepartie qui est prête à céder la pièce et qui recherche exactement ce que je suis prêt à donner. C’est quasiment « mission impossible ». Rapidement, il fallut donc trouver une marchandise intermédiaire à tous les échanges : la monnaie, qui devait présenter plusieurs qualités : rare, inaltérable, divisible et pérenne. Les métaux présentent ces facultés, et tout particulièrement l’or et l’argent. Mais voilà ! Il faut pouvoir stocker ces métaux. D’où l’idée de les confier à un spécialiste : orfèvre, agent de change ou banquier. La remise d’une quantité d’or se fait contre un reçu qui devient rapidement un billet de banque. Détenir un tel billet donne l’assurance de pouvoir le convertir à tout instant en métal précieux. Et le XIXeme siècle sera ponctuée de faillites bancaires en raison de paniques, les clients lorsqu’ils perdaient confiance se précipitant pour transformer leur papier en or … qui n’était pas toujours en stock. Mais progressivement, la monnaie papier va s’imposer à tel point que la convertibilité cessera. L’étape suivante va être une dématérialisation totale de la monnaie, qui se ramène à une écriture dans les livres comptables de la banque. C’est la monnaie dite « scripturale ».
Cette monnaie scripturale, qui représente plus de 90% de la masse monétaire, est créée par les banques et ce de façon extrêmement simple. Imaginons que Monsieur Blog veuille profiter des dispositions gouvernementales pour acheter un véhicule neuf. Il va demander un prêt de 15 000 € à sa banque, la banque A. L’opération est simple : la banque A note que M.Blog lui doit 15 000 € et elle crédite (elle lui verse) 15 000 € sur son compte. M. Blog se retrouve ainsi avec plus d’argent, sans que du pouvoir d’achat ait été retiré à quiconque : il y a donc bien eu création monétaire, à l’occasion du prêt : c’est pour cela que l’on parle « d’argent – dette ». Ceci dit, la monnaie scripturale a-t-elle vraiment changé de nature ? L’or ou l’argent monétaires n’ont pas d’intérêt intrinsèque, ils n’ont d’autre valeur que la promesse de pouvoir acheter des biens et services. Ils constituent donc eux même une créance sur la collectivité.
La masse monétaire peut elle gonfler indéfiniment ? Oui et non. Oui, si les banques accordent des prêts à tout va … Et non, car la monnaie en elle-même n’est rien d’autre qu’une potentialité, celle de pouvoir acquérir des biens et des services, comme évoquée si dessus. Une masse monétaire qui croit durablement plus vite que l’activité économique conduit à de l’inflation, c’est-à-dire à la hausse continue et généralisée des prix. C’est un mécanisme de régulation qui permet l’adéquation de la quantité de monnaie aux quantités de biens et de services disponibles. En outre, c’est un moyen de rembourser ses emprunts. En effet, le montant nominal d’une dette ne changeant pas, si l’unité monétaire perd de sa valeur, alors la dette perd aussi de la valeur. Ainsi, un capital soumis à une inflation de 10 % perd les 2/3 de sa valeur réelle en 10 ans. Pour exemple, il n’est que de citer le cas des ménages qui ont acheté leur maison en 1970 en empruntant sur 25 ou 30 ans, et dont les mensualités, invariantes en nominal, sont apparues dérisoires sur la fin. C’est également par l’inflation que la Révolution Française a remboursé les dettes de l’Ancien Régime, lequel frôlait constamment la banqueroute. Bref : l’inflation est un moyen d’épargne forcée !
Est-ce qu’une éventuelle réduction de la dette de l’Etat réduirait la masse monétaire, rendant la monnaie plus rare ? Assez peu au final. Car si la monnaie est créée à l’occasion d’un emprunt, tous les emprunts ne conduisent pas à créer de la monnaie ! En effet, l’Etat ne s’adresse pas aux banques mais directement aux épargnants, sous forme de « financements de marché ». Lorsque sa dette s’accroît, cela signifie que des agents économiques ont renoncé (volontairement et provisoirement) à du pouvoir d’achat. La dette de l’Etat ne crée donc pas de monnaie. A cela 3 raisons principales : 1) ce mode de financement n’est pas inflationniste 2) il est moins onéreux que les financements bancaires, puisqu’il n’y a pas d’intermédiaires 3) l’Etat peut emprunter plus facilement à l’étranger : seulement un peu plus d’un tiers de la dette de l’Etat est financé par des agents économiques français. Au final, l’Etat est en France le premier opérateur – et de très loin – sur les marchés financiers : sur un encours de 1300 milliards empruntés sous cette forme (donc hors financements bancaires), l’Etat en représente 1000 !!!!!
J’espère avoir répondu à quelques interrogations de notre bloggeur. Je ne doute pas que le débat va faire émerger de nouvelles questions et de nouvelles remarques.
Et bonne année 2009 à tous.
La monnaie a toujours existé.
Sans monnaie pas de prix, sans prix pas d’échange.
La vraie difficulté est que la monnaie est l’instrument mesure tout un tas de choses, dont le prix du temps qui s’exprime en taux, qui déterminent la vitesse de croissance de la masse de monnaie.
La question intéressante est : pourquoi les régulateurs de la masse monétaire (les banques centrales) sont ils si mauvais ?
Je ‘explique pourquoi se servent ils d’indices des prix à la consommation pour régler les taux alors que les prix à la consommation ne représente qu’un part de l’ensemble des valeurs que la monnaie mesure.
Autrement dit alors que nous avons tous vu les bulles, car nous avons vu les prix de l’immobilier devenir débiles, les prix à la pompe devenir fous, les prix de nos portefeuilles d’actions grimper comme à la belle époque etc, pourquoi Trichet qui le voyait aussi n’a rien fait ?
La seconde variable utilisée par les banques centrales pour régler la progression de la masse monétaire est encore plus stupide : c’est la croissance interne de la zone où la monnaie a cours légal. Or ces zones n’ont rien à voir avec les zones économiques ou la même monnaie sert aux échanges et à mesurer la valeur. Je veux dire, le bilan de Saint Gobain est en euro mais l’eurozone y est minoritaire et les actionnaires de Saint Gobain sont nombreux en dehors de l’eurozone.
Voila pourquoi les banques centrales pilotent les monnaies un bandeau sur les yeux et sans les mains.
La crise économique actuelle pose la question non de la quantité de monnaie qui circule mais du mode de régulation de sa dynamique par des taux résultant par un indice hyper borgnes
(il ne voit pas non plus l’effet qualité car les marchandises chinoises sont sans doute de moins en moins chères, mais objectivement vont très rapidement à la poubelle, que les prix de la nourriture baissent tendantiellement mais nous empoisonne de plus en plus, etc.)
Or la régulation de la dynamique de la masse monétaire par les taux sur une théorie double borgne delta mm f = (indice prix conso + croissance interne) a des conséquences sur les décisions des acteurs de la zone, en premier lieu sur les endettés non régulés.
Quand Trichet baisse les taux de 2 points, il donne une souplesse budgétaire de 30 milliards à l’Etat (au sens global coll loc et social compris) ce qui fait qu’il lui ouvre une autoroute pour s’endetter davantage. En sens inverse, l’Etat surendetté va être complètement paralysé quand les taux remonteront.
Et à chaque tour l’effet cliquet fonctionne.
Sur longue période, l’endettement maladif de tous les Etats du monde (alors que par le passé un Etat n’avait jamais de dette hors temps de guerre) résulte de la théorie débile sur le long terme de Keynes combinée à une régulation aveugle de la masse monétaire.
La question est donc double : la régulation par les taux et la régulation des Etats.
– Comment faire pour que les banques centrales sortent de leur cécité ?
(par exemple élargir leur objet à la stabilité économique, est la bonne question actuelle, il faudra y venir vite et aussi les couper du pouvoir politique comme c’est le cas en Europe de l’euro)
– Comment faire pour que la commission européenne ou les élus adoptent des ratios bilanciels pour les comptes publics, assortis de sanction naturellement, comme pour les autres acteurs économiques
(et celle là personne ne la pose encore) : comment faire pour que les Etats n’échappent pas à une régulation externe indépendante ?
Et là c’est autre chose.
A JP : Je ne partage pas votre avis sur la « cécité des banques centrales ». Au contraire, les banques centrales ont été efficaces, puisque l’inflation a été maitrisée et ce, durablement. Peut être même, ont elle été trop efficace ? En effet, la crise financière (et ce, d’ailleurs vous le constatez) c’est une crise de surendettement : une période de croissance, peu d’inflation, chacun s’endette et surtout les Etats, qui y ont vu l’occasion de différer ou d’éluder d’importantes réformes.
Je ne sais qui est le rédacteur du billet ci-dessus, mais cet angélisme naïf relève plus du conte de Noël que de la réalité intrinsèque !
Le monde de la finance et des banques n’est pas cette compendieuse explication qui n’explique rien.
Je pense que si vous abordez ce sujet, il faut le faire avec honnêteté et entièreté.
Soit vous informez le public (vos lecteurs pour le moins) soit vous passez à côté (comme c’est le cas ici) et vous faites, dans le pire des cas, de la désinformation si ce n’est de la propagande.
Il faut parler de l’abandon des garanties bancaires , du désengagement de la Banque de France, du jeu de monopoly des bourses, il faut tout dire ….. ou rien !
Mais parler d’un prêt pour une bagnole, c’est se foutre du citoyen.
@ jp
Unes des réponses à vos intérrogations est l’indépendance d’une Banque centrale inter-étatique et totalement indépendante.
Et il n’y a qu’un seul modèle pour le moment: la BCE.
La contrainte budgétaire sur les Etats est in fine assure par le pacte de stabilité, conséquence de la création de la monnaie unique.
Très globalement, face à la mondialisation de l’éconiomie, la régulation globale ne pourra se faire que par des groupement inter-étatique. Et pour l’instant le seul modèle est l’EU.
Cela prendra un peu de temps pour ce mettre en place car c’est un saut qualitatif majeure vers une gouvernance globale.
Mais la crise actuelle a balayée bien des réticenses.
Je noterais au passage, que la dégringolade des bourses et la crise de confiance finiancières ont pris fin quand les gouvernements européens et la BCE sont intervenus massivement, non quand les USA sont intervenus lors du plan Paulson.
Un signe surement.
A Yfig : soyez gentil … Plutot que de vous complaire dans l’anathème, expliquez en quoi il y a erreur. Peut être avez vous une autre vision de la création monétaire. Ca m’interesse, rien que pour voir. Vous évoquez le désengagement de la Banque de France ! Ca m’interesse aussi … Du jeu de monopoly des bourses ??? J’évoque la création monétaire, c’est un autre sujet. A moins que pour vous, l’honnêteté que vous évoquez consiste à conforter vos certitudes ????
Cher AB,
Ton papier mérite des compléments :
« L’opération est simple : la banque A note que M.Blog lui doit 15 000 € et elle crédite (elle lui verse) 15 000 € sur son compte. M. Blog se retrouve ainsi avec plus d’argent, sans que du pouvoir d’achat ait été retiré à quiconque : il y a donc bien eu création monétaire »
Explique-nous comment ce pouvoir de création est contrôlé et par qui. J’ai de vagues souvenirs comme quoi la banque A doit détenir une certaine quantité de monnaie « centrale » qui garantit ses prêts et limite ainsi la création monétaire.
Suite aux événements, on a bien parlé d’une crise de liquidités, ce qui signifie bien que les banques ne peuvent créer à volonté du cash … Sinon tout le monde voudrait-être banquier !
@ AB
l’inflation a été maitrisée … vous y allez fort AB, l’inflation IPC c’est possible mais pas la vraie, personne ne peut plus se loger, on est obligé de refaire tout le parc immobilier et de transport à cause de la volatilité du pétrole qui a atteint des prix stratosheriques,
pas l’inflation pour les entreprises qui vont toutes produire en Asie,
rien du tout n’est maitrisé,
l’économie fabrique de bulle de marché partout, énormes
absolument non régulées
ça ne fonctionne pas
(sur le court terme les banques centrales ont fait un bon bouleau, Paulson aussi, mais sur le long terme la Fed est nulle, criminellement nulle)
La crise de l’endettement, c’est quoi si ce n’est un dysfonctionnement de la régulation par les taux ?
Si Greenspan n’avait pas laissé les taux courts si bas si longtemps (pour financer la guerre en Irak) jamais personne n’aurait eu l’idée de financer l’immobilier avec des emprunts indexés taux court ce qui est suicidaire.
Ce qui est important n’est pas que ce soit une crise d’endettement
je veux dire l’aspect quantitatif de la masse des crédits,
c’est de savoir pourquoi la contrepartie de la masse des crédits et leurs taux ont divergé à un tel point
Pourquoi les bilans des banques sont devenus a tel point irréels
regardez bien AB
j’ai raison
@ Hervé
c’est fini la régulation par les réserves, on régule par les taux
Cette crise est une déflation des passifs des banques comme jamais, enfin si comme au Japon il y a 20 ans.
Les contreparties de leur prêts ont fondu comme du beurre sur le feu
car nous sommes – contrairement à ce que croit AB et ce que ne montre pas l’IPC – dans une terrible déflation : on perd de milliards de valeur chaque jour
(prix des matières premières, des actifs financiers, de l’énergie, de l’immobilier – et tout le monde attend maintenant l’implosion de l’immobilier commercial, tout ça s’effondre)
Et toutes cette valeur perdue est en partie dans le bilan des banques
Dans la déflation cash is king
pour les banques comme pour toi
il y a bien une série de problèmes de régulation
et en premier lieu la régulation bancaire
comme les banques centrales ont elles pu être complètement aveugles sur les bulles que tout le monde voyait ?
notamment dans le bilan des banques ?
Merci M Galiani pour cet article, bien entendu plusieurs questions me viennent à l’esprit : les banques privées ont donc le pouvoir de création monétaire avec une obligation de détenir un certain pourcentage de réserve (8 – 9 %, je crois) cela signifie qu’elles prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas. Pourquoi alors un emprunt immobilier me coûte si cher, le service rendu n’est pas immense ? Ensuite, pourquoi l’Etat est-il obligé d’emprunter sur les marchés financiers (à ce propos, est que les banques peuvent acheter des bons du trésor). En effet, la part des intérêts dans la dette publique est très importante, pourquoi les banques centrales ne prêtent pas aux États l’argent nécessaire pour financer les investissements. Il ne me parait pas nécessaire dans ce cas là de réclamer des intérêts. Mon propos va vous paraître certainement très simpliste mais j’essaie juste de comprendre. Je vais essayer de réfléchir à la question.
une question et quelques remarques
Peux t on encore raisonner sur le modèle Fisher M*V=P*T
remis au goût du jour par Milton FRIEDMAN dans les années 70 et employé par les "reaganomics" ?(pour AB GALIANI)
quelques remarques
le pouvoir monétaire des banques commerciales a toujours exité les curiosités
On disait que les prêts créaient la monnaie et que leur zone d’influence était fonction de leur multiplicateur bancaire.
Or, aujourd’hui il faut plus raisonner en diviseur bancaire(réserves obligatoires, réforme bale 1 et 2)
Les aides à la liquidité bancaire de la BDF/Etat français ne sont pas uniquement consituée de création monétaire mais comportent une partie garantie (SFEF) pour refluidifier le marché interbancaire.(open market)
par contre les prêts consentis aux banques commerciales par la banque centrale sont de la monnaie ex nihilo (jeux d’écriture)qui toutes choses égales par ailleurs engendrent un afflux de monnaie malgré une stagnation des transaction
c’est une survivance d’avant l’open market où la banque centrale refinancait la banque privée moyennant untaux allant du prime à l’enfer ou super enfer( sic)
@AB : « La masse monétaire peut elle gonfler indéfiniment ? Oui et non. Oui, si les banques accordent des prêts à tout va … »
Vous évoquez la manière de pousser à une moindre ou plus grande quantité de monnaie dans un système avec Banque centrale.
Mais nul besoin de Banque centrale.
Dans un système sans banque central (monnaie marchandise + concurrence libre entre banque) c’est le besoin de liquidité en monnaie marchandise qui limite la création de crédit. Chaque crédit supplémentaire accordé peut impliquer une demande supplémentaire de monnaie marchandise à la quelle l’établissement et tenu de répondre (selon les règles contractuelles prévue avec le client).
Visiblement Monsieur Trichet ne s’est jamais posé la question puis qu’il expliquait au grand jury RTL le monde que « si la monnaie était produite par des banquiers privés, l’on aurait une inflation extraordinaire ».
http://www.rtl.fr/fiche/2206537/...
@AB : « En outre, c’est un moyen de rembourser ses emprunts. En effet, le montant nominal d’une dette ne changeant pas, si l’unité monétaire perd de sa valeur, alors la dette perd aussi de la valeur. Ainsi, un capital soumis à une inflation de 10 % perd les 2/3 de sa valeur réelle en 10 ans. Pour exemple, il n’est que de citer le cas des ménages qui ont acheté leur maison en 1970 en empruntant sur 25 ou 30 ans, et dont les mensualités, invariantes en nominal, sont apparues dérisoires sur la fin. »
Allons, pas de langue de bois !
Evoquez l’autre face, celle des épargnants dont les économies fondent, celle des salariés dont les salaires diminuent s’ils ne les renégocient pas constamment ou s’ils ne démissionnent pas.
Disons les choses simplement, c’est un impôt de ceux qui prêtent de l’argent vers ceux qui s’endettent, des vieux vers les jeunes (généralement), des salariés vers les commerçants (qui ajustent leur prix régulièrement), de TOUS vers l’Etat.
@AB : « C’est également par l’inflation que la Révolution Française a remboursé les dettes de l’Ancien Régime, lequel frôlait constamment la banqueroute. »
Excusez du peux mais, expropriations de masse et exécutions sommaires à la chaine, je n’appel pas cela « rembourser ses dettes ». http://www.nithart.com/assignat….
« A la révolution, pour palier au manque de liquidité, on créa en décembre 1789 la "caisse de l’extraordinaire" qui devait être alimentée par les différentes spoliations (clergé en priorité, les émigrés et de simples citoyens) On décida d’émettre des bons appelés assignats, simples avances sur la vente des biens nationaux et qui ont porté intérêts jusqu’en septembre 1790 (5% au début, puis 3%).
De 1790 à 1796,les émissions atteignirent près de 46 milliards de livres, sommes disproportionnées par rapport aux rentrées sur la vente des biens nationaux (1,8 milliard de livres saisies).
Le résultat ne se fit pas attendre: la dépréciation finit par atteindre jusqu’à 97% de la valeur faciale! Pourtant le Directoire avait tout fait pour éviter et surtout cacher cette situation: cours forcé avec interdiction de refuser un paiement en assignat sous peine de mort. Peine de mort également en cas de double prix: en métal précieux et en assignat, fermeture de la bourse, interdiction de publier les cours des changes des places étrangères qui cotaient la dépréciation de l’assignat etc… En septembre 1773, les prix et salaires sont bloqués… En août 1792 les métaux précieux sont confisqués!
Devant cette faillite, le gouvernement décida en 1795 de créer un assignat en francs. En 1796, arrêt brutal des assignats: toutes les planches à assignats sont brûlées place des Piches. La suite est plus connue….. »
@AB : « Je ne partage pas votre avis sur la "cécité des banques centrales". Au contraire, les banques centrales ont été efficaces, puisque l’inflation a été maitrisée et ce, durablement. »
Personnellement et humblement, je ne sais PAS ce qu’est l’inflation, parce que je ne sais PAS ce qu’est précisément ce qu’est une monnaie. Au plus si le terme existait, je pourrais parler de « monétarité » (moneyness disent les anglophones) d’un bien.
Vous savez parfaitement que les agrégats utilisés pour mesurer l’ « inflation » sont parfaitement arbitraires, et que certains comprennent tellement mal cette notion élémentaire qu’ils vont qualifier d’inflationniste une taxe ou l’augmentation du pétrole (variation du prix relatif d’un bien non considéré comme une monnaie).
@JP : « Comment faire pour que les banques centrales sortent de leur cécité ?
Comment faire pour que la commission européenne ou les élus adoptent des ratios bilanciels pour les comptes publics, assortis de sanction naturellement, comme pour les autres acteurs économiques »
Vous avez parfaitement raison mais j’irais plus loin que vous.
Même si les « banquiers » centraux disposaient d’agrégats de bonne qualité, ils seraient toujours moins capables qu’un banquier d’estimer le taux d’intérêt (prix du crédit) qu’il peut pratiquer avec un client particulier pour un projet précis.
De même un organisme qui encadrerait le prix de la patate gênerait très probablement les vendeurs de frites qui ne pourraient pas librement fixer leurs prix en fonction des chalands présents.
Les organismes soviétiformes centralisateurs sont toujours moins biens placés que les millions de contractants pour connaître les prix à pratiquer.
Ce sont des armes de destruction massive de l’économie, les crises monstrueuses qui leurs sont contemporaines en témoignent.
@JP : « comment faire pour que les Etats n’échappent pas à une régulation externe indépendante ? »
Il faut leur appliquer la seule régulation externe indépendante qui marche universellement :La concurrence et la faillite.
On pourrait commencer par rendre aux collectivités locales la liberté de taxation, de dépense, d’action et la responsabilité qui va avec. A l’image des cantons Suisses, la discipline se ferait d’elle-même.
Bonjour à toutes et à tous,
Je vous adresse mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
Votre blog me permet de réfléchir "tout haut" et j’en suis ravi.
Je commence à m’intéresser très sérieusement à cette histoire de création monétaire et j’avoue que l’approche n’est pas simple, c’est vraiment un sujet réservé aux initiés. Plusieurs points me posent problème :
Je ne comprends pas bien pourquoi les banques commerciales privées ont le pouvoir de création monétaire alors que les États de l’Union Européenne ne l’ont pas ou plus précisément ne l’ont plus. Mes recherches sur Internet me renvoient à 1973 pour la France et à l’article 104 du traité de Maastricht pour l’Union Européenne. Si je ne fais pas d’erreur d’interprétation, cet article stipule que les États ne peuvent plus créer leur monnaie mais doivent désormais toujours l’emprunter auprès d’acteurs privés. Cela me semble incompréhensible. Je dois faire une erreur d’interprétation ou de raisonnement mais cela revient à dire que la collectivité est obligée de payer de ruineux intérêts à des agents privés (banques centrales étrangères, épargnants…). Quel serait le montant de la dette si l’État Français n’avait pas eu besoin de rembourser ces intérêts ? Pourquoi la BCE ne serait-elle pas la seule à détenir ce pouvoir de création monétaire (je prends l’exemple de l’Union Européenne) ? Les banques commerciales emprunteraient à la BCE et proposeraient des prêts aux particuliers à des taux plus élevés. La collectivité récupérerait des intérêts. De plus, la BCE pourrait financer les besoins d’investissement des États sans intérêts. Attention, je ne dis pas qu’il faut créer plus de monnaie, il faut en créer autant, mais il faut que ce soit la banque centrale indépendante qui la crée. Je ne dis pas non plus qu’il faut que les gouvernements ou les parlements puissent créer la monnaie : c’est un organe indépendant n’ayant rien à espérer d’une élection qui doit avoir ce pouvoir, pour qu’il ne soit pas tenté d’abuser de la création monétaire par clientélisme démagogique. Il n’y a donc aucun risque d’inflation supplémentaire dans cette réappropriation publique de la monnaie. Mon raisonnement va cous paraître très naïf, je m’excuse par avance de jouer le candide. Je me doute bien que si c’était si simple, la solution aurait été adoptée depuis longtemps. Mais, j’aimerais tout de même connaître la faille de ma réflexion.
@AB : “C’est également par l’inflation que la Révolution Française a remboursé les dettes de l’Ancien Régime, lequel frôlait constamment la banqueroute. Bref : l’inflation est un moyen d’épargne forcée !“
Là ça me choque !
La convention n’a pas “remboursé” les dettes de l’ancien régime. Elle a spolié en masse les biens de l’Eglise et des opposants politiques, elle guillotinait pour refus d’utiliser des assignats qui ne valaient plus rien.
http://www.nithart.com/assignat….
@Le mamertin : "Les banques privées ont donc le pouvoir de création monétaire avec une obligation de détenir un certain pourcentage de réserve (8 – 9 %, je crois)"
Dans un système hiérarchique ("banques" centrales + banques de second rang) les taux au jour le jour et le taux de réserve obligatoire sont les moyens utiliser pour pousser à la hausse ou à la baisse la masse monétaire.
Dans un système de banque libre (ni BC ni contrôle politique) avec de la monnaie marchandise (historiquement les métaux et notamment l’or) les premières banques étaient limitées dans leur possibilité de création monétaire par leur réserve de monnaie marchandise.
Les clients pouvant retirer contractuellement leur or contre des billets, chaque acceptation d’un crédit ou émission de billets supplémentaires impliquait un retrait d’or supplémentaire et pouvait causer la banqueroute (événement très désagréable pour le banquier).
Les taux sont librement négociés entre banquier et client projet par projet. Les seuls régulateurs étaient la concurrence et la faillite (rare).
Par comparaison en Écosse au 18eme, les taux de réserves de ces banques libres étaient de 2% mais avec le plus souvent environ 60% de fonds propres (Théorie de la banque libre:Georges Selgin).
Au 18eme siècle, les taux d’interest étaient en France de 8% à 10% mais déjà fortement réglementés avec pour conséquence un marché clandestin développé (Mémoire sur les prêts d’argent 1770:Turgot).
@JP : "- Comment faire pour que les banques centrales sortent de leur cécité ?…
– Comment faire pour que la commission européenne ou les élus adoptent des ratios bilanciels pour les comptes publics, assortis de sanction naturellement, comme pour les autres acteurs économiques…
comment faire pour que les Etats n’échappent pas à une régulation externe indépendante ?"
J’irais plus loin que vous, même si les banques centrales avaient des agrégats meilleurs, elles seraient toujours sur des choix de taux arbitraires.
Banquiers et entrepreneurs sont les mieux placés pour discuter du prix du crédit client par client, cas par cas. La planification centralisée du prix est toujours destructrice d’informations et d’opportunités.
Par leurs monopoles sur des millions de personnes, ce sont des armes de destruction massive de l’économie comme en témoignent les crises gigantesques qui leur sont contemporaines et qui étaient inimaginables avant.
A Hervé
Comme toujours, remarque pertinente ! La banque centrale exerce un contrôle sur la création monétaire. Il y a eu plusieurs méthodes. Jusqu’en 86, c’était l’encadrement du crédit : chaque établissement bancaire connaissait un contingentement des crédits qu’il octroyait, ce qui au final encourageait les pratiques anticoncurrentielles, confortait les positions et conduisait à différentes tricheries. On est donc ensuite passé à la régulation par les taux, ce que rappelle JP.
Je n’ai pas évoqué ce sujet ici, car c’eût été rallonger ce billet. Imaginons que le chèque de paiement du véhicule acheté par M.Blog soit déposé dans une autre banque, qui du coup dispose d’une créance de 15000 € sur la banque de M.Blog. Imaginons que le garagiste retire en numéraire 2000 €. Voyons ce que cela donne :
La banque de M.Blog doit régler 15 000 € à la banque du garagiste ;
La banque du garagiste doit se faire régler ces 15 000 € mais en a versé 2000 à son client, le garagiste ; elle ne dispose donc que d’un excèdent de 13 000 €.
La banque Blog va emprunter ces 13000 euros à la banque garagiste – cela c’est le rôle du marché monétaire -. Il lui en manque 2000, qu’elle emprunte à la banque centrale.
En clair, en raison de « fuite » dans le circuit interbancaire, les banques sont dépendantes de la banque centrale : elle dispose ainsi d’une arme, qui est le taux d’intérêt auquel elle prête aux banques et qui détermine, par voie de conséquence, le taux d’intérêt du marché interbancaire donc en partie celui des crédits.
Il existe toujours des réserves obligatoires, dont l’assiette est assise sur les dépôts des banques. Ce sont des prêts obligatoires consentis par les banques à la banque centrale. Elles visent notamment à jouer sur l’importance des fuites du système monétaire et donc à renforcer l’action par les taux. JP et toi avez raison tous les 2.
Ce qui s’est passé avec les « subprimes », c’est que le marché monétaire s’est bloqué : Dans mon exemple ci-dessus, les banques se prêtent sans barguigner ; Or, à plusieurs reprises depuis l’été 2007, des banques ayant des excédents de trésorerie ont préféré les conserver plutôt que de les prêter aux banques ayant des besoins de trésorerie. Ces dernières se sont tournées vers la banque centrale, dont l’une des fonctions est d’être le « préteur en dernier ressort ».
Il reste que pour être banquier, il faut être agréé par le « comité des établissements de crédit », dépendant de la banque de France … Eh eh eh ! Pas si facile (lol)
A JP
« C’est quoi, la crise de l’endettement » demandez vous ?
Et si c’était la volonté de maintenir une illusion ? Pour les USA, illusion de se croire incontesté alors que montent des puissances asiatiques ,
En France, illusion de croire en un monde intangible, qui assurerait que ce qui était vrai hier et avant-hier le sera toujours demain, illusion de penser que le service public est naturellement efficace et irréprochable, illusion de vouloir être riche en méprisant le capital et le travail qui créent cette richesse …
A Angy Squirrel
La loi de Fisher reste largement exacte sur le long terme : une croissance forte de la masse monétaire génère de l’inflation si il n’y a pas de croissance de la production. Un débat, dans lequel je ne rentre pas, traite de la stabilité de la vitesse de la monnaie (en clair l’importance des dépôts des ménages). Pour Friedman, elle serait stable, ce qui signifierait que la masse monétaire serait l’unique déterminant de l’inflation. Ceci dit, l’approche keynésienne reste exact sur le court terme : un peu plus de monnaie en cas de déprime peut relancer … pourvu qu’il y ait des capacités de production disponibles. C’est d’ailleurs ce que cherche à faire les banques centrales en abaissant leur taux !
« Multiplicateur ou diviseur de monnaie » ?????? Il y a longtemps que je ne me pose plus la question. Elles prêtent à leurs clients et se refinancent ensuite. C’est donc le principe du diviseur : un prêt accordé à un client conduit ensuite la banque à rechercher une fraction sous forme d’un refinancement « banque centrale » ; le multiplicateur, c’eût été de dire : la banque dispose a priori de monnaie « banque centrale » : elle peut donc accorder un montant de prêts à la clientèle, multiple de cette disponibilité. Mais ce n’est pas ainsi que ça fonctionne maintenant.
Un dernier point : la création monétaire se produit quand une banque accorde un prêt à un client NON BANCAIRE. La banque doit ensuite se refinancer, mais la monnaie est créé : elle se refinance auprès d’autres banques (marché monétaire) , auprès de la banque centrale ou auprès de la SFEF (faible activité à ce jour …) ; il peut y avoir des garanties (pension) ou non. Mais il n’y a pas de création monétaire alors, puisque ce sont des prêts entre banques. Par définition, la monnaie est le « signe » détenu par les agents NON FINANCIERS ; la monnaie détenue par les banques est soustraite de la masse monétaire. Quant à la SFEF, elle n’a pas de fonction de prêt mais seulement de garantie.
@AB, (tous mes vœux, à vous aussi qui êtes un acteur de premier plan et passionné de ce blog)
Ce débat en est un autre, les USA ont la première monnaie du monde, c’est la première économie du monde, avec la meilleure productivité du monde. Personne aux USA (et croyez moi c’est très lisible dans les préparations de Davos) ni ailleurs ne doute que l’économie occidentale va passer de 65% de l’économie mondiale à sans doute moins de 50% dans les 10 ans qui viennent, un coréen disait à une amie, l’Europe devra s’habituer à avoir des pauvres.
En France, je ne sais pas, je connais la France de loin, mais je vois bien que le sentiment d’être seul au monde n’a pas encore vraiment évolué dans la classe politique.
Je vois bien aussi que tous les projets chez tous les investisseurs sont très très rarement en Europe.
Mon propos n’est pas là.
Ce qui me fascine et c’est l’énorme défaillance de la régulation par les taux Les banques centrales regardent l’indice des prix à la consommation.
Or la monnaie dont les taux règlent la dynamique d’une masse monétaire qui mesure bien autre chose
Nous avons tous vu les bulles énormes et mondiales se former: immobilier regardez en France les prix sont intenables, matières premières, choc pétrolier, etc… enfin c’était archi évident il suffisait d’aller faire le plein.
c’est bien de l’hyper inflation, sinon c’est quoi ?
et pendant ce temps les pompiers banques centrales envoyaient de l’essence sur le feu avec des taux ridiculement bas.
Bien entendu le prix des friteuses, des montres, des tennis, ou des décorations de Noel baissait pendant ce temps la.
Donc pour résumer Trichet voyait les gens se loger dans des caravanes ou s’endetter pour leur vie entière de travail à acheter des maisons en rase campagne, qu’il faudra refaire dans 5 ans pour baisser la consommation – ou même quitter leurs pays comme les anglais car ils ne pouvaient plus se loger – mais Trichet voyait des caravanes pleines de télé chinoises,
et Trichet disait tout va bien, aucune raison de baisser les taux.
C’est complètement ridicule de nier cette folie qui fait que les banques centrales n’ont pas vu les bulles
Le seul marché qui n’a pas fait de bulle est celui des actions,
il y en a encore un en pleine bulle : celui des emprunts d’Etat, et il explosera comme les autres, mais plus tard.
Alors maintenant on peut dire oui mais c’est pas leur métier, les banques centrales régulent les prix à la conso dans la zone de cours légale de la monnaie qu’elle gèrent, le reste c’est pas leur compétence.
OK mais ça n’a pas de sens pour la FED et la BCE puisque cette même monnaies sert à mille autres choses partout dans le monde.
Donc il faut changer l’objet des banques centrales et inclure la lutte anticyclique dans leur mission, au sens le plus large, en premier lieu la régulation conjoncturelle mondiale par leur politique de taux.
Et ça c’est pas les chinois, c’est nous, les occidentaux.
c’est tout ce que je veux dire.
c’est aberrant que Ben Bernanke règle les taux du dollar uniquement en regardant l’IPC américain alors que sa monnaie sert à faire les 2/3 des investissements dans le monde,
pareil pour la BCE
Avec une économie mondialisée il faut un régulateur coordonné des taux sur les deux monnaies mondiales (usd et euro) qui règle les taux en fonction de l’ensemble de la conjoncture mondiale avec mission de combattre toutes les bulles des prix.
Avez vous entendu les vœux de Merkel ? la lutte contre la récession ne doit pas compromettre l’avenir, pas d’endettement massif de l’Etat.
Heureusement que l’Europe a l’Allemagne et sa mémoire.
A Mamertin,
Les Etats Européens ont-ils eu par le passé le pouvoir de créer de la monnaie ? Assez peu, je pense. Il fallait disposer de métaux précieux pour « battre monnaie ». Lorsque l’Espagne s’approprie les mines d’or et d’argent d’Amérique du Sud à compter du XVeme siècle, l’or est d’abord privé et se transforme ensuite en signes monétaires.
De façon plus récente, lorsque qu’un Etat voulait se financer par création monétaire, il demandait un prêt à la Banque Centrale. C’est ce qu’on appelle la « planche à billets ».
Raisonnons ab absurdo – par l’absurde -. Si la création monétaire ne provoquait pas d’inconvénient, on pourrait supprimer tous les impôts, puisqu’il suffirait de faire tourner la planche à billet : vous rendez compte … le salaire net doublé !
Oui, mais il y a un problème … Ce serait très inflationniste !
C’est pour cette raison que l’Etat français préfère emprunter sur les marchés financiers, c’est-à-dire sans création monétaire. Et rappelez vous mes précédents billets : l’Etat investit très peu … en regard de ce qu’il emprunte !
Pour illustrer ce propos, la masse monétaire qui circule en France est de l’ordre de 1800 milliards d’euros (M3, pour les techniciens). La dette de l’Etat en France est de 1000 milliards d’euros. Si elle avait été financée par création monétaire, nous disposerions de moitié plus de monnaie, mais nous ne serions pas plus riches pour autant …
A AB Galiani,
Tout d’abord, mes meilleurs voeux pour 2009 et puisse la monnaie devenir une denrée fiable au lieu de ce qu’elle est : un produit servant d’arme pour contenir les citoyens dans l’obésissance via la pauvreté !
Je reprends vos questions (et j’ajoute des points d’interrogation):
"A Yfig : soyez gentil … Plutot que de vous complaire dans l’anathème, expliquez en quoi il y a erreur ?"
Je n’ai pas, à proprement parler, évoquer une erreur, mais plus exactement une explication partielle donc partiale.
" Peut être avez vous une autre vision de la création monétaire. Ca m’interesse, rien que pour voir ?"
Je dis, moi, qu’il n’y a plus de "création monétaire" au sens stricto sensu !
On préfère parler de ‘couverture’ ou de ‘conversion’.
Votre exemple est exsangue parce qu’il ne concerne qu’u prêt aux ménages très léger.
Or la monétisation ne se fait pas sur les revenus des ménages, contrairement aux idées développées !
La monétisation se fait sur la capacité des sociétés commerciales à générer du CA et des bénéfices leur permettant de s’endetter sur des critères de fiabilité de remboursement de la dette contractée.
Si vous n’acceptez pas cette définition de la création de monnaie, ne vous fatiguez pas à lire la suite.
Donc, pour résumer, la monnaie, aujourd’hui, devrait être la contrepartie des emprunts des industriels qui assurent une production et une distribution de produits permettant d’élaborer des lignes de crédits fiables pour l’avenir.
Le problème (pour ce qui concerne la monnaie, exclusivement) c’est que les banques ont obtenu une déréglementation totale basée sur le principe « philosophique » de la libre concurrence qui prend pour précepte que le « bon sens et l’honnêteté économique et financier » stipule que personne ne jouera au dessus de ses moyens au risque de tout perdre !
Malheureusement, la philosophie et l’honnêteté ne sont pas les points forts des banquiers qui visent plutôt le rapport maximum à tout prix.
« Vous évoquez le désengagement de la Banque de France ! Ca m’interesse aussi … Du jeu de monopoly des bourses ??? J’évoque la création monétaire, c’est un autre sujet. A moins que pour vous, l’honnêteté que vous évoquez consiste à conforter vos certitudes ???? »
Cette histoire des emprunts immobiliers et des subprimes est un conte à faire dormir de rire tous les économistes dignes de ce nom !
Ca, vous le savez ou pas, vous êtes initié ou pas !
En fait, l’arnaque vient du grand casino : la bourse !
Et si vous souhaitez avoir l’explication complète et détaillée des mécanismes nous ayant entraînés dans cette faillite mondiale, vous pouvez lire cette belle histoire sur mon blog :
yfigexnihilo.hautetfort.c…
et ça commence au 19 septembre 2008, ensuite, il faut remonter vers le 20, le 21 ……
bonne lecture et information !
et bonne année !!!!!
Je suis assez déçu que vous n’ayez pas passé au moins mon second post, pourtant modéré, vraiment déçu.
NDLR : Je vais immédiatement voir dans l’antispam car nous n’avons censuré aucun post.
@ AB Galiani, tout d’abord, je tiens à vous remercier de prendre le temps d’apporter vos précieux éclairages.
Je rebondis sur la réponse que vous m’avait apportée :
– Je pense que "l’Etat investit très peu par rapport à qu’il emprunte " car la part du remboursement des intérêts est très importante (plus de 40 milliards par an);
– La "planche à billets " fonctionne déjà car la masse monétaire augmente chaque année de près de 10 %;
– dans mon esprit, il ne s’agit pas de créer indéfiniment de la monnaie, mais de maintenir le même rythme quactuellement. De plus, qu’il soit le fait de causes naturelles ou artificielles, tout déséquilibre pouvant exister entre l’offre et la demande est la seule cause d’inflation des prix par l’inflation monétaire. Par déséquilibre entre l’offre et la demande, il faut entendre déséquilibre entre les moyens de production de l’offre et les moyens financiers de la demande. En fait, la masse monétaire n’a aucune incidence sur les prix dès lors que l’offre et la demande sont équilibrées, c’est-à-dire quand l’offre fournit la demande. Ce qui est le cas dans nos pays industrialisés où la structure et l’outil de production sont généralement bien adaptés à la demande courante. (du moins, c’est mon avis).
Ce que je veux savoir avant tout, c’est si ma proposition est absurde ou pas. Je la rappelle :
-la Banque Centrale Européenne (BCE) doit pouvoir être contrainte à une émission monétaire centrale (sans intérêt) au bénéfice des États;
– suppression du droit de création monétaire des banques de second rang (elle emprunterait à la BCE et proposerait des prêts à leurs clients à un taux plus élevé, la collectivité publique récupèrerait des intérêts );
– les budgets des Etats devraient être équilibrés en "fonctionnement" + "amortissements". Nul Etat de la zone euro ne peut déroger à cette régle.
Ps : Attention, je ne dis pas qu’il faut créer plus de monnaie, il faut en créer autant, mais il faut que ce soit la banque centrale indépendante qui la crée. Je ne dis pas non plus qu’il faut que les gouvernements ou les parlements puissent créer la monnaie : c’est un organe indépendant n’ayant rien à espérer d’une élection qui doit avoir ce pouvoir, pour qu’il ne soit pas tenté d’abuser de la création monétaire par clientélisme démagogique. Il n’y a donc aucun risque d’inflation supplémentaire dans cette réappropriation publique de la monnaie.
A Yfig : La dérèglementation bancaire ? Quelle dérèglementation bancaire ?????
A l’ami du laissez faire : Je n’ai pas connaissance d’un second « post » … Notre hote vous a répondu. Quant à la Révolution Française, que voulez vous ? Il y a eu une « nationasation » de biens qui ont servi de garanties aux assignats, au moins au début. La création monétaire massive a retiré toute valeur à la monnaie et donc aux dettes. Ce que j’ai écrit n’est pas en contradiction avec l’information que vous nous avez donnée.
Bonne année à tous
@ Yfig
Les problèmes de monaies sont loint d’être simple et forcément, en matière d’enrichissement, la créativité humaine est sans limite, qu’elle soit constructive ou frauduleuse d’ailleurs.
Se sont les données du problèmes, il ne sert à rien de changer l’homme et par conséquent d’introduire de la morale dans cette histoire.
Il y a donc un équilibre à trouver en la régulation et la liberté d’entreprendre, distribuer suffisamant de liquidité pour assurer les échanges sans générer trop d’inflation et en évitant au maximum les bulles.
Mais cet équilibre est instable car le monde est en perpétuelle évolution.
La globalisation de l’économie a évidement changé la donne. Et effectivement, des monnaies géré selon les intérêt particulier d’un pays servent plus que jamais aux échanges globaux.
Les américains, disposant de cet immense avantage en ont profité pour s’enrichir artificiellement aux dépends des autres.
L’europe à répliqué en créant l’€, premiere monnaie d’envergure, inter-étatique, géré sur des principes simples et connus à l’avance, hors des intérêts particuliers des nations.
C’est à mon sens un premier pas dans la bonne direction.
Mais il ne faut pas s’attendre avec la vitesse d’évolution de nos sociétés humaines que les solutions soient trouvées instantanément.
Les processus évolutifs sont toujours partiellement chaotique. Cela fait partie des lois de la nature qu’il serait absurde de rejeter. Nous devons faire avec et passer par des périodes de crises pour avancer.
@ Le marmertin
C’est bien français de supposer que l’Etat est parfait et ne fait que des actions intelligentes et uniquement dans le sens de l’intérêt commun.
On est vraiment dans une figure paternaliste idéalisé.
La réalité est tout autre.
L’Etat est constitué en groupes humains qui comme tout humains défend ses intérêts propres. L’Etat s’organise en partie en corporations (surtout quand l’Etat se mêle de produire biens et services) qui détournent à leur profit une richesse qu’il n’ont généralement créé que partiellement.
En donnant à l’Etat la possibilité d’obtenir des prêts à taux zéro, vous aller alimenter derechef ces corporations, sans création de la richesse correspondante, générant aisni l’hyper inflation et les bulles dont on connait les résultats catastrophiques.
C’est d’ailleurs ce qu’on fait les USA en maintenant des taux artificiellements très bas par volonté politique et en alimentant leur complexe militaro-industriel.
C’est pour cela qu’à mon sens, la solution est de type BCE, une entité indépendante des états, ayant pour seul objectif de maintenir la valeur de la monnaie et assis sur une zone économique suffisant forte pour être crédible.
Et quand les états s’endette trop, c’est au citoyen de s’en alarmer et de voter en conséquence.
Payer des intérêts et une chose normale car cela représente in fine la dépréciation naturelle de la monnaie avec le temps, y compris pour l’Etat.
Car l’intérêt commun, c’est aussi celui des générations futures. Matérialiser la dette par une lourde charge d’intérêt nous aide à en prendre conscience et nous force à la vertu.
Globalement, la monnaie doit refléter la création de richesse.
??? vous les avez affichés ! les 2 ! 🙂
ils sont proches par leur contenu.
Sur les assignats
C’est pas un remboursement, c’est une escroquerie avec violence ayant entrainé la mort par des putschistes "fascistes" venus au pouvoir par des élections truquées ou les opposants n’ont pas eu le droit de voter.
(encore qu’un vrais vote n’aurais pas rendu ces horreurs plus légitimes).
Ca n’est pas qu’une question de vocabulaire, c’est une question d’éthique.
Cher AB,
Merci pour tes explications très pédagogiques et accessibles sur un domaine si ardu.
Petite question délicate pour faire travailler tes méninges : Comment interprètes-tu la forte chute de la livre sterling ? Est-ce un choix de politique économique, est-ce un ajustement réalisé par le marché ? Si c’est un choix, pourquoi la BCE fait-elle un choix différent ?
à AB
Je n’ai pas connaissance d’une réponse
A JP : Je pense que vous faites allusion à une réponse apportée à un autre bloggeur que je renvoie à vos propres remarques (car si je ne réagis pas toujours, cela ne veut pas dire que je ne m’y interesse pas) … Mais vous me pardonnerez … Je perds parfois le décompte dans les réactions des intervenants
A Mamertin
Reprenons :
« Je pense que "l’Etat investit très peu par rapport à qu’il emprunte " car la part du remboursement des intérêts est très importante (plus de 40 milliards par an) »
Je ne pense pas que ce soit là le fond du problème. L’Etat s’endette car cela lui permet de ne pas remettre en cause le fonctionnement de la sphère publique – donc d’acheter la paix sociale – en évitant les effets déflationnistes d’impôts finançant des dépenses publiques inefficientes. Les interets sont une conséquences, pas une cause. En fait, l’investissement public est largement aujourd’hui le fait des collectivités locales.
« En fait, la masse monétaire n’a aucune incidence sur les prix dès lors que l’offre et la demande sont équilibrées, c’est-à-dire quand l’offre fournit la demande. »
Ah ? Pensez vous que si la monnaie est abondante, il n’y aura pas d’impact sur les prix. Imaginons que les taux des prêts soient proches de zero, et que tout le monde en profite pour continuer à s’endetter ; imaginons que l’Etat paie ses fonctionnaires avec de la création monétaire. Finalement, chacun se retrouverait avec une masse de monnaie considérable. Certes, ce pourrait avoir un effet stimulant au début. mais si la monnaie croit beaucoup plus vite que la production, celle ci ne peut suivre et ce mécanisme nourrit des anticipations inflationnistes 1) soit il y a pénurie (cas de l’ex URSS) : les prix sont fixes, on garde l’argent qu’on ne peut dépenser 2) soit il y a ajustement par les prix. ; c’est l’inflation. 3) soit les encours de dépôt s’accumulent (ralentissement de la vitesse de circulation) … En fait, la croissance trop rapide de la masse monétaire crée les conditions d’un déséquilibre
« Ce que je veux savoir avant tout, c’est si ma proposition est absurde ou pas. Je la rappelle
-la Banque Centrale Européenne (BCE) doit pouvoir être contrainte à une émission monétaire centrale (sans intérêt) au bénéfice des États :
C’est ce qu’on appelle la planche à billet. Les Etats se financeraient par création monétaire. Si c’était aussi simple, pourquoi alors ne pas supprimer les impôts ???? En fait parce qu’on aurait un impôt pernicieux qui s’appelerait l’inflation. Et vue l’importance des dépenses publiques et des dettes publiques, on ne donnerait pas dans la dentelle.
« suppression du droit de création monétaire des banques de second rang (elle emprunterait à la BCE et proposerait des prêts à leurs clients à un taux plus élevé, la collectivité publique récupèrerait des intérêts ) » :
La création monétaire des banques commerciales est consubstantielle à la monnaie scripturale. Je ne vois qu’une possibilité pour donner le monopole de la création monétaire à la Banque Centrale, c’est d’interdire les dépôts dans les banques – c’est à dire interdire la monnaie scripturale -, tous les règlements se faisant alors par billet. A mon sens, ca deviendrait rapidement ingérable.
« les budgets des Etats devraient être équilibrés en "fonctionnement" + "amortissements". Nul Etat de la zone euro ne peut déroger à cette régle. »
Difficile d’imposer une règle aussi stricte ! Un déficit public, ce n’est pas forcément une mauvaise chose, cela permet de jouer sur la conjoncture. Ce qui est mauvais, c’est une série (vraisemblablement inachevée à ce jour) de 35 déficits … L’idée est alors de limiter la dette publique, mais certains Etats préfèrent contrevenir à la règle plutôt que d’entamer les réformes nécessaires. Il est d’ailleurs amusant (sic !) de constater que ceux qui contreviennent sont ceux qui réclament très fort « plus de réglementation ».
« Ps : Attention, je ne dis pas qu’il faut créer plus de monnaie, il faut en créer autant, mais il faut que ce soit la banque centrale indépendante qui la crée. Je ne dis pas non plus qu’il faut que les gouvernements ou les parlements puissent créer la monnaie : c’est un organe indépendant n’ayant rien à espérer d’une élection qui doit avoir ce pouvoir, pour qu’il ne soit pas tenté d’abuser de la création monétaire par clientélisme démagogique. »
Voir ci-dessus
« Il n’y a donc aucun risque d’inflation supplémentaire dans cette réappropriation publique de la monnaie. »
Si la dette de l’Etat était financée de la façon que vous proposez (planche à billet de la BCE), la masse monétaire en France serait augmentée de 50 % … Sans conséquence ? Vous pensez ?
A Hervé
Je suis toujours prudent sur les évolutions du court terme. Ceci dit, à ce jour, la Banque d’Angleterre envisage un assouplissement de sa politique monétaire, pas la BCE. Donc cela signifie une incertitude sur la valeur de la £ par rapport à l’€ . En effet, si les taux anglais baissent, les placements seront plus intéressants en €, avec donc vente de £ et achat d’€, donc perte de valeur de la £ et appréciation de l’€. Les investisseurs qui détiennent des £ s’en défont donc, pour réduire leur risque de change …
Sur la pound
On peut imaginer que la livre étant une monnaie locale, les alés économiques à court terme jouent un rôle promordial, alors que pour les monnaies globales, le $ et l’€, des considérations géostratégiques à plus long terme entrent en ligne de compte, lissant ainsi les véléités de fluctuations.
Je précise mon raisonnement :
En relisant mes derniers messages, je m’aperçois que certains mots étaient mal choisis.
– Dans mon esprit, le droit de création monétaire doit revenir uniquement à la BCE dont la mission principale serait comme aujourd’hui de maîtriser l’inflation. Sur demande des députés européens ou du conseil européen , elle doit pouvoir financer par émission monétaire les projets collectifs des États membres. Je le répète, il ne s’agit pas là de payer les salaires des fonctionnaires mais de financer la construction d’hôpitaux, de voies ferrées …Pour limiter cette création monétaire, on pourrait imaginer un montant maximum qui tienne compte du nombre d’habitants . Bref, quand on voit toute l’imagination des agents économiques pour développer des outils financiers très complexes, on doit bien trouver des solutions pour limiter l’inflation. Je fais confiance à la BCE pour cela.
– sur le système bancaire, on pourrait s’inspirer de Maurice Allais :
1 – La Banque Centrale Européenne détermine et fait appliquer les règles de bonne conduite bancaire aux banques et établissements financiers, tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts au moins de même terme. Aucun emprunt à long terme ne peut être financé par des emprunts à court terme. Interdire la spéculation aux banques sur les changes, les actions, obligations et produits dérivés.
2 – dissociation totale des activités bancaires des banques privées:
a – Banques de dépôts: encaissements, paiements, garde de dépôts de leurs clients.
b – Banques de prêts: le montant global des prêts ne peut excéder le montant global des fonds empruntés (épargne préalable ou émission monétaire de la BCE via la banque centrale du pays membre à un certain taux, la collectivité récupère donc des intérêts)
c – Banques d’affaires: investissent dans les entreprises les fonds empruntés au public ou aux banques de prêts.
Je n’ai pas les connaissances nécessaires pour rentrer dans le détail, je laisse cela aux spécialistes mais je trouve le principe assez intéressant.
Je pense qu’il faut changer les choses en profondeur, et dans mon raisonnement, je ne parle pas d’État providence. Il s’agit juste de donner le droit de création monétaire à la BCE et d’éviter toute nouvelle bulle spéculative. Pour moi, la chute du mur de Berlin a marqué la fin du communisme et l’actuelle crise financière marquera la fin du libéralisme. Les règles du jeu sont faussées, plus aucune banque privée, plus aucune assurance privée, plus aucun grand groupe industriel ne pourra faire faillite. Des pays comme les Etats-Unis sont en faillite, que va-t-il se passer lorsque la valeur du dollar va chuter, quelle va être la réaction des pays émergents ( Comment vont-ils se débarrasser de tous ces dollars mis en réserve). Quelle va être la réaction des américains lorsqu’ils vont s’apercevoir au printemps que leurs retraites se sont complètement volatilisées ( combien de temps a mis la Bourse dans les années trente pour retrouver les cotations d’avant crise ).
Il ne faut tout attendre de l’État mais celui-ci doit jouer un rôle important. D’ailleurs, la France s’en sort mieux que la Grande-Bretagne où pourtant toutes les grandes réformes ont été réalisées pour deux raisons principales : fonction publique importante et endettement des ménages beaucoup plus faible (cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien réformer en France). Sortons de l’impasse idéologique gauche-droite, les français en ont marre d’écouter les commentaires sans intérêt des LEFEVRE, DRAY, ROYAL, MORANO….
A Mamertin : Une banque ne spécule pas … contrairement à la légende qui en arrange bien certain. Spéculer, c’est prendre une position, dans l’espoirunique d’une évolution favorable des cours. Certes, je ne dis pas qu’à la marge, de temps en temps, un portefeuille titres ne va pas être constitué dans cette optique, mais les montants en sont infinitésimales en regard des bilans bancaires. De plus, la règlementation encadre fortement cette nature d’activité. Il y a aussi que la notion de spéculation est difficile à mesurer : s’il été averé que dans X années, l’Etat soit incapable d’honorer sa dette (aujourd’hui, il est dans une course en avant, empruntant pour payer ses échéances), que se passera-t-il pour les banques qui posséderont des titres d’Etat ???? Speculation ? Je sais par ailleurs que la thèorie de Maurice Allais ressort de temps à autre. Au final, ca ne devrait pas changer grand chose, le marché monétaire permettant aux banques de dépôts de preter aux banque de prets. Ce devrait être d’ailleurs la principale source de financement des banque de dépots. Si la France s’en sort aujourd’hui, c’est qu’elle a profondemment réformé son système bancaire (j’ai écrit un billet là dessus) : ses banques au début des années 80, quasiment toute publiques ou sous administration publique, ne vivent que par subvention massive, les bonifications. Les faillittes au cours des années 90; ce sont des banques publiques … Aujourd’hui, il y a les banques privées, avec une régulation concurrentielle, et des autorités de tutellequi édictent une règlementation applicable à tous !!! Bref, une stricte separation des pouvoirs, qui est une des caractéristique du libéralisme ! Concernant la GB, il y a dans ce pays une tradition de panique bancaire, dont a été notamment victime la Northern Rock (que l’Etat pourra revendre avec benef : est ce de la spéculation ?) Et ne vous gaussez pas trop vite des retraites américaines : l’actuel système de répartition pourrait être remis en cause lorsque les générations à venir jugeront les ponctions insupportables ! De meme, les règimes spéciaux pourraient connaître la fatigue du contribuable … Croire en la pérennité de nos systèmes de retraite sans réforme, ça, c’est de la spéculation !
Et sur le fond de la crise financière, je suis de plus en plus convaincu que les dysfonctionnements sont minimes mais que la non-linéarité du système financier en à rendu les conséquences extrèmement graves.
Il n’y a donc à mons avis que peu d’ajustements à faire, grosso-modo une certification indépendante du rating des agences de notation.
Ce n’est donc pas pour moi la fin du libéralisme mais son adaptation permanente au nouveau contexte mondial.
Par contre, que notre civilisation soit en plein chambardement est une réalité que la crise financière n’a fait que souligner.
@Le mamertin
D’une manière générale il est très dangereux de changer brusquement les règles d’institutions aussi vastes.
Pour discipliner la banque centrale il n’est absolument pas besoin de faire table rase, il suffit de donner une alternative monétaire aux entreprises et aux particuliers pour se couvrir contre d’éventuelles dérives de la politique monétaire telles que celles dont la F.E.D est responsable et qui est en grande part responsable de la crise actuelle.
Étape 1.
Supprimer la législation empêchant l’usage de l’or (argent ou platine)… comme monnaie dans les transactions ainsi que les taxes qui sont liées à un tel usage, en particulier les articles L533-2121 et L342-132 du code monétaire et financier.
Ces textes sont expressément là pour protéger le monopole des banques centrales.
Étape 2.
Autoriser l’ouverture d’un compte en or, l’affichage des prix en or pour les commerçants qui le souhaitent, la tenue d’une comptabilité en or, le payement des impôts et des amandes en or, les appels d’offres de marchés publics en or, etc…
Étape 3.
Laisser les banques émettre leur propre monnaie libellée en or (en milligrammes par exemple) sous réserve qu’elle soit (sauf clauses contractuelles explicites) tenue de rendre immédiatement à un client qui en fait la demande la totalité de ses avoirs en or.
Vous aurez alors une monnaie mondiale, dont la gestion est complètement décentralisée et qui gagnera des parts de marché dans tout pays qui ne l’interdira pas à chaque foi que sa banque centrale fera une politique jugée dangereuse.
Les billets seront largement normalisés par des conventions entre banques (au logo de l’émetteur près) pour répondre aux besoins d’efficacité des chambres de compensations, d’identification par les usagers et de lutte contre les faux monnayeurs.
La quantité de billets et de prêts émis sera limitée par les besoins de réserve des établissements en or à fin de pouvoir réponde aux retraits.
A l’ami du L.F. et à Mamertin … Au fait, Mamertin, vous ai je souhaité une excellente année 09. Si tel n’est pas le cas, l’intention y était, comme à tous les bloggeurs … Pour en revenir, à cette discussion, il y a une citation de Keynes qui dit que « l’or est une relique barbare » … Les aventures de l’or (et du double marché or monétaire / or commercial) me laissent dubitatif sur l’or monétaire. J’aurai tendance à craindre un risque sérieux d’asphyxie monétaire …
Avec mes meilleurs vœux pour 2009, cher A.B. Galiani, je salue vos efforts de vulgarisation de la chose économique.
A votre réflexion sur : « Il est intéressant de voir comment aujourd’hui se banalise l’idée que « la dette, c’est pas si mal », à tel point qu’on en viendrait à se demander pourquoi les prélèvements obligatoires sont aussi élevés en France. »
La réponse est immédiate : Ceux qui véhiculent cette idée, sont ceux qui y ont un intérêt évident, justement parce qu’ils vivent sur l’argent des contribuables et donc sur la dette (ce n’est donc pas eux qui la paie). Mettre en question la dette, c’est mettre en question leur source de revenu, position bien compréhensible, quand c’est les autres qui paient.
Par contre, juste une remarque sur l’affirmation que les banques ne spéculent pas, cher A.B..
Et Kerviel, à la Générale, il faisait quoi ? du tricot ? Je ne savais pas qu’on pouvait faire autant d’argent avec du tricot. Promis, des demain je me mets au tricot. Bon, c’est vrai que quelque part il a du manquer une maille, parce qu’au final ça ne s’est pas passé comme il devait l’imaginer.
A Gerfo : merci de vos remarques, cher Gerfo …. Kerviel n’est la Générale ; je fais une différence entre entre un tricheur qui a enfreint les règles fixées par sa banque en vue d’un objectif personnel et les objectifs de la banque. Il y a 20 ans, un medecin, haut fonctionnaire, le Docteur G. a distribué des stocks de sang qu’il savait contaminés par le virus du sida. Cela n’autorise en rien de qualifier l’ensemble des hopitaux publics d’empoisonneurs ! Concernant la crise financière, si le rôle d’une partie du système bancaire et non bancaire américain a été incriminée, la crise financière est d’abord une crise de surendettement généralisé, dont les Etats portent la lourde responsabilité. Attendons que le doute s’instaure sur la solvabilité de certains d’entre eux … La dette a cela de bien qu’elle permet de croire en la pérennité du passé. Comment conserver des structures publiques archaiques et inefficaces ? comment refuser le travail, en continuant à bien vivre ???? La dette bien sur !
@ A.B.G.
Pour ce qui concerne le dénommé KERVIEL, la chose serait-elle donc jugée ?
Serait-il clairement établi, démontré, prouvé que cette personne est " un tricheur qui a enfreint les règles fixées par sa banque en vue d’un objectif personnel et les objectifs de la banque " ?
N’allez-vous pas un peu vite en besogne en affirmant que seul ce Monsieur est coupable et que la Générale n’aurait donc aucune responsabilité dans l’affaire ?
Je me demande bien si moi aussi je ne vais pas me mettre au tricot en 2009…
Bonne année à vous aussi, tous mes vœux.
@AB: "J’aurai tendance à craindre un risque sérieux d’asphyxie monétaire …"
Vous raisonnez en terme de monopole, par réflex sans doute. Dans un cadre monétaire libre (et aussi pour ma proposition) ce n’est qu’une monnaie de PLUS que l’on est libre d’utiliser ou non, en France ou ailleurs, sans cours légal ni forcé.
Vous raisonnez en terme de valeur fixe de l’or. Si l’or est ardemment désiré comme monnaie, son prix montera on peut donc fort bien imaginer des billets de 10 milligrammes ou moins allant de pair avec des taux de couverture très faibles (2% dans l’Écosse du 18e => 50 fois plus de billets que de stock).
Vous raisonnez en terme de stagnation technique. Les billets couverts par l’or étaient l’état de l’art de la technique monétaire au 17-18-19e siècles pour répondre, entre autres, au problème de rareté du métal, on ne sait pas encore ce qui succédera si besoin à cette innovation.
Au lieu de prendre le temps de voir ce que la jurisprudence et les bonnes pratiques donnent en terme de respect des droits de propriété des partis impliqués dans un litige.
Les États imposent en permanence de nouvelles règles A PRIORI, au grès des majorités et des idéologies.
Ils bloquent l’innovation monétaire et juridique par leurs monopoles. En droit comme ailleurs on n’a pas de progrès sans concurrence et des règles de conduite inadaptées aux pratiques réelles, conduisent au désastre.
Pourquoi l’I.A.S.B est-elle un monopole ? Dans de nombreux métiers, le producteur est libre de choisir son organisme de normalisation. Pourquoi n’est-ce pas possible dans la finance dans la mesure où les règles sont publiques ?
Quand les réglementations internationales et les organismes présomptueux qui les imposent se révèlent faillibles (qui en doute ?), ils détruisent la vie de millions de personnes et peut-être bientôt de la planète entière à mesure que leur pouvoir grandit.
Sur la dette, sans développer, les théoriciens du public choice donnent une bonne explication de la croissance de la dette. En particulier la fausse « préférence » pour le présent induite par le système électoral.
Aucun homme politique ne fait sa campagne sur des actions qui couteront à court ou moyen terme pour rapporter dans 10 ou 20 ans et l’électorat « veux » des services (écoles, hôpitaux) tout de suite (alors que l’électeur, surtout français à une forte préférence pour l’épargne). Ça explique aussi que la dette soit liée fortement aux dépenses de fonctionnement et non à l’investissement.
A mon avis la réponse est bien plus institutionnelle que budgétaire.
biensur AB les banques spéculent tout le temps, elle ne font que ça, puisque c’est leur métier : faire une crédit c’est prendre un risque, c’est donc spéculer sur l’avenir et le savoir faire des banques est gérer des risques.
la plupart du temps cette gestion est beaucoup plus rationnelle qu’on ne croit, elle est statistique
le problème de la gestion statistique du risque est sa cohérence dans le temps car à certains moments du temps (qu’on peut plus ou moins prévoir) l’univers statistique change de lois
j’aurai bien aimé que vous me répondiez sur la régulation des banques centrales par les taux généralisée à la prévention des bulles spéculatives autrement dit de fixer le modèle de croissance de la masse monétaire en fonction de l’évolution globale du prix de tout ce que la monnaie mesure y compris l’essentiel qui n’est pas dans l’indice des prix à la consommation
car avec la mondialisation de la régulation par les taux c’est la seule porte de sortie pour demain
la régulation de la création monétaire par les taux sera pérennisée, votre débat est terriblement dépassé, le métier de banquier est en train de se mondialiser à très grand pas, car les banques ont un pied dans l’univers de la finance et un dans l’industrie des échanges – deux domaines mondialisés. Cette crise va considérablement réduire le nombre de banques, voyez aux USA.
Dans un futur proche les banques ressembleront aux entreprises pétrolières, mondiales par natures.
@ AB
« la crise financière est d’abord une crise de surendettement généralisé, dont les Etats portent la lourde responsabilité… »
Pas du tout démontrable ce type d’affirmation :
La récession actuelle est née du maintient de taux court trop bas trop longtemps. Ça n’est pas la quantité de dette qui est en question mais l’adéquation entre les dettes et ce qu’elles financent.
Par exemple une masse énorme de dette finance de l’immobilier dont le prix est idiot rapporté au pouvoir d’achat moyen du travail. Donc cette dette sans contrepartie durable doit s’annuler, ce que fait la récession – qui est avant tout une déflation.
Pour la dette d’Etat, le marché en veut encore, il ne croit pas pour beaucoup d’Etat que la quantité de dette a atteint un seuil tel qu’on puisse les dégrader agressivement. Il dégrade sagement. La France c’est -50pb.
Paulson disait hier dans le FT que ce qui est l’origine de cette récession est l’accumulation d’énormes réserves dans les pays d’Asie en développement et dans les pays pétroliers, ces réserves n’ont pas été affectées sur des critères de productivité à long terme. C’est exactement pareil pour les Landesbanks il y a une recherche idiote du rendement sans risque autant dire des moutons à 5 pattes.
Le niveau absolu de la dette n’est pas important ce qui compte c’est ce le rendement de ce qu’elle finance.
Paulson se trompe sur un point, ce ne sont pas les énormes réserves chino-gloffiennes qui ont entraîné des taux bas, mais bien les banquier centraux aveugles et autant biaisés que les agences de notation au moins pour ce qui concerne les USA.
Le bonne affirmation est
« la crise financière est d’abord une crise de la régulation par les taux et les biais d’appréciation du risque, dont les Etats-Unis portent la lourde responsabilité… »
A Jean-Louis Soularue : Et pan, sur le bec ! Rappel de la présomption d’innocence. Vous avez raison … Donc, JK est soupçonné de ! Quant à la responsabilité de la Générale, je vous renvoie aux 2 billets que j’ai écrit à ce sujet. De par la défaillance de ses systèmes de contrôle, connues semble-t-il, elle a contribué à l’ampleur des faits. Et je considère comme scandaleux que Daniel Bouton soit encore à son poste ! Aux Caisses d’Epargne, Charles Milhaud a sorti en 48 heures chrono !
A jp : je suis assez d’accord sur quelques uns de vos arguments. Assez d’accord, sur le niveau trop bas des taux d’interet ! Assez d’accord sur le fait que la dette est déconnectée du pouvoir d’achat ! Mais je mets en cause les Etats. Les USA refusent d’admettre que leur grandeur et leur gloire s’effritent ! La France cherche à maintenir un modèle colbertiste, c’est à dire un Etat omniprésent, nautrellement bon et naturellement parfait, qui hélas avance à reculons. Plus soucieux de l’interets de groupes de pression que de l’interet général, il coute de plus en plus cher tout en étant profondement inefficace et il consuit au mépris de ceux qui créent la richesse et le font vivre. Rajoutez à cela un solide fond malthusien (accessoirement, rappelons que c’est martine Aubry qui est la patronne du PS lequel devient de plus en plus conservateur). Comment alors maintenir notre niveau de vie ????? Je partage votre avis sur la responsabilité US ! Mais la France ne fait rien de vraiment différent, en s’endettant pour financer du vent !
Cher AB,
Le modèle colbertiste a surement des défauts, mais force est de constater que si les USA étaient dotés des organes et procédures de contrôle que nous connaissons en France la crise des subprimes n’aurait pas eu lieu et nous ne serions pas dans la m… .
Il me semble vain d’opposer les deux modèles, chacun répond à une histoire particulière et s’adapte à des peuples différents. Je ne crois pas à la panacée universelle.
Cher Hervé : le fait que je réfute le modèle colbertiste ne veut pas dire pour autant que j’admire le modèle US. Je pense d’ailleurs que vous avez constaté où je vais souvent chercher mes référnces. Je ne crois pas, depuis 3 ans que j’écris sur ce blog, avoir une seule fois cité les USA en exemple. Il est tout à fait exact que chaque pays s’est construit selon une histoire particulière. Il me semble d’ailleurs que j’ai analysé en octobre ou novembre 2006 les raisons pour lesquelles la France n’était pas devenue une sociale-démocratie. Il suffirait peut être de peu de choses, un moindre culte de l’Etat et de l’égoisme que celui ci favorise, un soupçon d’efficacité et admettre que pour recevoir des richesses, il faut aussi les produire … Maintenant, la crise des subprimes est une crise de surendettement et celui de notre Etat pourrait bien un jour s’averer douloureux !
@herve
Ce sont des lois "sociales" votés aux US pour "faciliter" l’accès à la propriété des pauvres (maintenant SDF) et la politique monétaire correspondante qui sont les causes des bulles et de la crise.
Quand vous faites en sortent que les pauvres puissent rouler à 300km/h vous n’allez pas demander aux flic de les en empêcher. Il ne faut pas s’étonner que beaucoup soient aujourd’hui dans le décor.
Ces loi n’ont simplement pas été votées en France (on fait assez de bêtises comme cela) !
D’un extrême (Les USA) à l’autre (la France), il y a un panel d’expériences tout à fait intéressantes.
Les pays nordiques me paraissent particulièrement avancer dans la bonne direction, associant filet social efficace, rôle de l’Etat strictement limité mais fort, promotion de l’esprit entrepreneurial et investissement massif dans l’éducation.
Et surtout, leur pragmatisme et le sens des responsabilité des syndicats et plus généralement de l’ensemble de la population les fait converger rapidement vers un consensus intelligent.
A des années lumière de la France !