18h36. L’UMP Alain Lambert à la rescousse.
Fidèle à son sens de l’humour, le sénateur Alain Lambert invite sur son blog les internautes à départager les deux camps. «On ne peut pas laisser Martine et Ségolène se crêper le chignon sans leur apporter notre aide en les dotant d’instruments pour aider à les départager !».
chf d’oeuvre en péril titre canular d’un article du Figaro)?
Encore fait-il que le PS et sesmilitants les plus huppés soient des chefs d’oeuvre. Or je ne le vois, ce parti et tous ses prébendés que comme une Eglise moribonde dont le déclin est inexorable car il a fait beaucoup fait de mal à ce pays. Il n’est qu’une survivance d’une Révolution qui a marqué le point de départ de notre déclin collectif. Un parti de mots et de prébendes, hypocrite, pervers. Notre part d’ombre en quelque sorte. Il faut donc pour notre bien collectif qu’il disparaisse. Car il ne peut pas muer. C’est trop tard. Il y a trop d’intérets de toute sorte locaux, nationaux, "artistiques", de conforts, de rentes en jeu, d’habitudes..tous les mots qui indiquent une immense corruption des esprits. Rappelons nous Vatican II. La corruption morale et financière de ces gens-là derrière le paravent transparent des discours nous a ruinés.
Sans doute derrière le combat Royal/Aubry y a -t-il fondamentalement une rupture abyssale historique: Présidentialisme contre Parlementarisme. Vision moderniste contre tradition Passéiste.Elephants contre jeunes turcs. Les vieilles combinaisons contre un parti de pouvoir national…
Mais il est clair aussi que Royal n’a rien présenté sinon des mots et une photogénie et un marketing de savonette.
Qu’il éclate ou qu’il meurt. Je préfère la seconde solution quitte effectivement à durcir une gauche radicale dont les excés même la garderont à l’écart du pays. Car alors si le PS disparaissait , NS n’aurait plus besoin même de sa femme pour y aller à coups de serpes dans cette jungle d’avidités historiques: télévision, syndicats, monde dit de la culture, et même pouvoirs locaux en réformant la structure administrative nationale etc.
Car ce sgens là n’ont pas, ils l’ont prouvé, de conscience nationale mais une grande conscience d’intéréts. Et d’ailleurs la plupart comme par hasard (dont les deux pugilistes) sont issus de l’administration donc d’une Eglise Statutaire
Or tout cela a été balyé par le vent de la technologire sans même qu’ils s’en soient rendu compte et ils ont contribué activement au désquilibre de la tripode nationale: Etat, Economie, Social. C’est là le coeur du mal français aujourd’hui.
La France doit impérativement se repenser mais pacifiquement et cependant d’autant plus vite qu’elle a un grand retard de pensée et même de morale , qu’il soit déjà trop tard ou pas.
Le paradoxe de ce pays est que il doit achever sa révolution qui s’est arrêtée en chemin à la Révolution (pases constituante, conventionnelle…) et reprendre dare dare le train qui fonce. Mais il luit faut trés vide perdre la mauvaise graisse, dérouiller les articulations etc.
Donc il faut impérativement que ce PS disparaisse avec fracas!
Telle a toujours été mon analyse et mon voeu!
pour la France
Pas drôle? non pas drôle du tout!
@ Gabriel Fradet,
Que le PS disparaisse ou non, il faut toujours se méfier de la part d’ombre qui est à l’intérieur de nous.
Le danger est de ne voir l’ombre que chez les autres.
Tous les humains ont une part d’ombre, toutes les organisations.
Il n’existe pas de système parfait. Et même s’il en existait un, les gens qui le gèrent s’arrangeraient pour le dénaturer et le pervertir parce que le pouvoir comporte des tentations d’abus de pouvoir et rares sont ceux qui y résistent. C’est ainsi que nous sommes faits.
C’est pourquoi, quelque soit le système, nous avons besoin d’une opposition.
C’est aussi pourquoi la démocratie est le système le plus juste, mais elle est toujours fragile.
Ce qui met la démocratie en danger, ce sont les abus de pouvoir de la part du pouvoir en place et aussi de la part de l’opposition. Notre intérêt supérieur au-delà de notre plaisir immédiat de domination serait de jouer le jeu, de ne pas nous approprier le pouvoir et les richesses qui appartiennent aux autres.
Si le pouvoir en place et l’opposition avaient pour seul but de construire une société meilleure, sans vouloir dévaloriser l’autre camp, si les idées pouvaient être complémentaires, dans le respect les uns des autres, nous perdrions moins d’énergie et d’argent dans des conflits stériles.
Mais je rêve, nous sommes humains et si faibles….
C’est un véritable combat de survie du parti socialiste complétement désorienté, d’ailleurs les discours de Mme AUBRY sont proches de ceux de M. Besancenot, pourquoi ne font-ils pas cause commune ?
Le spectacle actuel confirme bien que c’est un parti sans socle de réelles valeurs , ou alors tellement différentes, que ces personnes n’ont rien à faire ensemble , quand on ne parle pas le même language il faut mieux se séparer, le mieux serait que Ségolène ROYAL se rapproche du BAYROU et qu’ils créent un véritable Centre (le Centre, les déçus de la Gauche et de la droite), parti qui, d’ailleurs, serait très certainement un parti d’opposition davantage reconnu comme responsable et constructif.
Un parti d’opposition doit pouvoir proposer des solutions concrètes et crédibles pour être utile et en aucun cas être destructif.
Une gauche moderne ne devrait d’ailleurs plus diviser et stigmatiser la population comme elle le fait, cela ne peut, à terme, que développer de la haine et affaiblir encore plus notre pays ,revendiquer "oui" mais affaiblir notre pays "non" il ne faut pas oublier que malheureusement se sont les plus fragiles qui en subissent directement les effets.
Un système parfait est un système capable d’évoluer en permanence.
Le PS est coincé dans son évolution par ses gènes de base marxiste qu’il n’a pu extirper lors de son histoire.
Comme toute les espères pas très réussi, face à la pression évolutive, le PS est condamné à disparaître. Il est maintenant trop tard pour évoluer, le train de l’histoire est passé. Pourtant, les occasions n’avait pas manqué …
Place aux paléontologues maintenant, pour expliquer son histoire.
Mais comme la nature à horreur du vide, de nouvelles organisations se mettront bientôt en place. C’est tout le pari de Bayrou qui s’avérera peut être payant in fine.
La démocratie est plus robuste qu’elle n’en à l’air!
Ah si la droite pouvait choisir SA gauche !…
Ah si la gauche pouvait choisir SA droite !…
Ah si les socialistes étaient de gauche, mais pas trop tout de même !…
Ah si l’ UMP était de droite, mais juste un peu !
Ah comme la France serait harmonieuse, sereine, souriante…
Un vaste Disneyland pour le plaisir béat des petits et grands !…
Mais qu’est-ce qu’on s’ennuierait… pour rester poli !
Après le SMIC, le SMAC :
La gauche manquant d’idées, je lui en propose une. Maintenant si l’UMP est intéressée, je n’y vois aucun inconvénient.
Sur le marché du travail, les offres et les demandes se rencontrent définissant le niveau des salaires. Pourtant, le législateur a jugé utile de ne pas laisser complètement jouer la loi du marché en définissant un salaire minimum, le SMIC.
Il n’a pas pensé jusqu’à présent définir de salaire maximum. Il est temps d’intervenir en créant le SMAC : Salaire Maximum Accepté dans les Charges.
Au-delà de ce seuil, les salaires et charges associées ne pourraient-être déductibles du bénéfice des entreprises. Pour la part dépassant ce seuil, ils seraient donc taxés 2 fois, une fois au titre de l’IS (Impôt sur les sociétés) et une fois au titre de IRPP (Impôt sur les personnes physiques).
Sans le dire explicitement, cela reviendrait à dire qu’à partir de ce seuil, le CGI considère que les salaires sont anormaux.
Hervé,
Vous proposez des solutions à caractère soviétique, ce qui m’étonne.
Rappelez-vous, avant l’élection de 81, nous avions notre bolchevique Marchais, qui annonçait la couleur : « au-dessus de 4 millions, disait-il, je prends tout ! »
Que les socialos, se saisissent de votre idée, ce n’est pas impossible et ils ne vous ont pas attendu. Ca leur a déjà traversé l’esprit.
Hollande lui-même, à la dernière élection proposait de surtaxer au-dessus de 4000 Euros.
D’ailleurs, vous en conviendrez, le rapprochement entre les 4000 Euros et les 4 millions de Marchais est assez saisissant, compte tenu qu’un quart de siècle les séparent.
Pour ce qui est de l’UMP, je ne crois pas qu’ils adoptent votre proposition, mais il ne faut jurer de rien.
Je présume que dans votre proposition, vous visez particulièrement les dirigeants d’entreprises.
Il vous a probablement échappé, qu’en dehors de quelque uns du CAC40, que l’on pourrait qualifier de douteux, beaucoup d’autres sont méritants, et qu’ils ne sont pas obligatoirement tenus de se verser des revenus en France.
Ils ont même la possibilité, de monter des structures dans des contrées plus accueillantes, et se rémunérer sur place, plutôt que chez nous.
C’est du reste ce que je leur conseille, quand on voit l’usage qui est fait de l’argent des contribuables. Mais rassurez-vous, ils ne m’ont pas attendu pour avoir ce genre d’idée.
Ce que beaucoup n’ont pas intégré et particulièrement les socialistes, c’est que nous sommes dans un monde ouvert.
Qu’un monde ouvert est plus prospère qu’un monde fermé.
Qu’il n’est pas possible de se refermer sous peine d’éffondrement.
Que nous sommes d’ailleurs parmi les principaux bénéficiaires de cette économie ouverte, les bénéfices de l’ouverture surpassant largement les désagréments.
Et que par conséquent, toute solution de type dirigiste et coercitive est vouée à l’échec.
De plus, vu la complexité atteinte pas notre organisation sociétale quasi planétaire, il est totalement impossible de prédire l’impact et le sens d’une mesure de type dirigiste.
Le monde est devenu non linéaire et imprédictible à l’esprit humain. On ne peut procéder que par ajustements successifs et action/feed-back.
A l’image de la nature.
Gerfo,
Le SMAC n’est pas du tout révolutionnaire :
Il existe depuis très longtemps (bien avant Mitterrand) pour les voitures d’entreprise un plafond de déduction des amortissements. C’est à dire qu’au-delà d’une valeur plafond, l’entreprise ne peut pas compter dans ses charges (et donc en diminution de son bénéfice imposable) l’amortissement du véhicule.
Ce plafond est de 18 300 euros pour les voitures achetées avant 2006 et de 9900 euros pour les nouvelles si elles dépassent les 200 g CO2.
Evidement cela n’interdit pas aux entreprises d’acheter de grosses voitures, c’est juste une incitation fiscale à la modération.
Il pourrait en être de même avec le SMAC
A Gerfo,
Vos commentaires me posent question sur votre conception du sens de la citoyenneté et du sens des responsabilités. Je crois que quand on meurt, on part tout nu, quel que soit le volume des biens amassés. De ce point de vue, nous sommes tous égaux.
Notre conception du sens de la vie influence notre comportement. Que voulons nous faire de notre vie ? Est ce amasser ou est ce créer une société et un monde vivables pour nous, nos enfants, nos semblables. Préférons nous nous battre sans cesse contre les autres , ou créer les conditions d’un monde pacifié.
Je sais que certains préfèrent la guerre que la paix, parce qu’ils sont addicts à l’excitation et aux décharges d’adrénaline. Personnellement, je trouve que la paix est plus excitante que la guerre, ça me donne plus d’endorphines. Je pense aussi que la justice crée un monde plus jouissif que la multiplication des privilèges.
Hervé,
Tout à fait d’accord avec vous pour faire le constat du plafond de déduction des véhicules.
Ce qui ne veut pas dire pour autant, que ce soit la mesure la plus intelligente qui soit.
Particulièrement concernant la réduction du montant dont vous faites état.
Dans ce sens, nous avons mis en place le bonus/malus pour les véhicules.
Du coup les grosses voitures ne se vendent plus.
On se retrouve avec des stocks énormes sur les bras dont on ne sait que faire.
Conséquence immédiate, on arrête de produire et on met les salaries au chômage technique.
Ce qui ne résout pas le problème du stock pour autant.
Alors on imagine de brader les prix, de véhicules qui ont subit du malus, pour arriver à les vendre ! Dans le même esprit, des Anglais ont imaginé en donner une pour une achetée, comme pour les boites de petits pois.
Situation pour le moins comique, non ?
Quand l’Etat fait des conneries, il faut qu’il soit prêt à en assumer les conséquences.
Le problème, c’est que comme il vit sur l’argent des contribuables, c’est ceux-ci qui en assument les conséquences à sa place.
Pour le SMAC donc, le problème est de savoir si l’Etat, ou plutôt le contribuable, est prêt à assumer les conséquences de ses actes, qui immanquablement n’oublieraient pas d’arriver, si malencontreusement on envisageait ce type de solution.
De toute façon, de part la remarque que je vous ai faite précédemment, SMAC ou pas, rien ne peut empêcher celui qui en a envie de se créer des ressources ailleurs.
A Hervé
Votre idée se défend. Mais cela ne revient il pas à considerer les revenus élevés comme issu d’un "péché originel" qu’il faut expier ? Si quelqu’un gagne par exemple 5000 euros par mois, dans une économie de marché (c’est à dire hors monopole), cela signifie qu’il contribue fortement à la création de richesse. Si on lui prend 20 ou 30 ou X % … cela ne risque pas de le dissuader de s’investir davantage ? C’est l’une des causes de la pauvreté de l’URSS ; la Suède a fait marche arrière aussi pour cette raison.
Si quelqu’un a un faible revenu, cela veut dire "faible productivité" ou "qualification inadaptée". On comprend alors que François Hollande veuille prendre aux riches, car s’interesser aux causes de la pauvreté peut conduire à mettre en cause le fonctionnement du système éducatif (donc la clientèle du PS) ou l’inefficacité de l’Etat (donc de la clientèle du PS) …
@AB Galiani
Sur ce, la crise actuelle montre une chose: le système économique a besoin de plus de personnes solvables, plus de "riches" pour fonctionner.
C’est en créant des "faux riches" que le système s’est planté.
De l’autre côté, la redistribution par l’assistanat ne résoud pas non plus le problème car les richesses nécessaires ne sont pas produites et seul le travail rend digne la personne humaine.
L’éducation, même améliorée (et elle en a grand besoin !), ne conduira pas l’ensemble de la population des pays développés à un niveau de cadre supérieur.
Le développement des pays émergents rendra nettement plus solvable des milliards d’individus, alimentant ainsi la machine économique.
Mais se sont des solutions à long terme, le monde développée n’ayant pas fait grand chose sur le sujet et paye ainsi son manque de générosité et de clairvoyance.
Aussi, dans l’immédiat, il y a bien un problème d’échelle des revenus.
Un certain nombre d’organisations "oligarchiques", plutôt que de se défaire d’une partie de leur richesse, ont préféré la fuite en avant. Elles ont accordé des prêts plutôt que des augmentations de rémunération ce qui a conduit à l’implosion générale du système.
Le fond de l’affaire, c’est quand même une crise de la cupidité non ?
Très bon blog ! j’adore ! de bons articles avec un mélange d’humour et de sérieux !
bonne continuation
AB galiani
vous faites semblant de croire, car vous n’êtes pas naïf, qu’il y a un lien direct netre rémunération et création de "richesse" .Deux questions:
pour vous c’est quoi la richesse?
si vous me répondez le compte en banque, cela va être dur pour les médecins
quels sont les créations de richesse qui permettent aux notaires d’être parmi les meilleurs revenus, les footballeurs ou autres vedettes de télé d’être les mieux payés, les agriculteurs parmi les plus pauvres…
vous le savez bien: la rémunération n’est pas liée à larichesse mais au rapport de force créé et maintenu qui permet, ou non, de bénéficier d’un certaine forme de rente….
Je vais sans doute encore apparaître comme un " donneur de leçons " (ce que je ne suis vraiment pas, refusant moi-même que l’on m’en donne), ou pour un simple trublion, tant pis !
Mais quand je lis :
" Si quelqu’un a un faible revenu, cela veut dire "faible productivité" ou "qualification inadaptée"…
J’ai la nausée.
Si je comprends ces propos dois-je en déduire que la grande majorité des français au travail
( plus des 2/3 ) sont des inadaptés et des fainéants ?
Toutes celles et tous ceux qui n’ont pu décrocher, pour gagner leur vie, que des CDD ou des contrats à temps partiels, tous les smicards, toutes celles et tous ceux qui accumulent un nombre d’heure quotidiennes de travail faramineux, dans des activités de commerce ou d’artisanat, pour parvenir tout juste à boucler leur budget…
Ce sont toutes et tous des inadaptés et des fainéants ?
Si j’ai mal compris, merci de bien vouloir me rassurer Docteur !
Je suis complètement d’accord avec le message de Jean Louis
Soularue.
A Francis
Je reconnais là votre pertinence habituelle. Et bien sur, vous avez très largement raison : 1) je ne suis pas naif (encore que …) 2) les rapports de force existent. J’avias pris soin d’ajouter "dans une économie de marché". Vous avez raison : le grand patron, qui fixe sa rémunération, échappe à cette règle en l’absence d’actionnaires capables de lui tenir tête ; le monopole public fixe un prix de nature à couvrir la sous productivité des ses équipes. La rémunération de la fonction publique dépend du grade, de l’ancienneté et de la situation familiale, non de la qualité du travail accompli …
Maintenant, je n’ai jamais vu d’entreprises maintenir longtemps ses emplois en payant (salaires et charges) ses salariés plus chers qu’ils produisaient. Il faut se souvenir que c’est pour cette raison que le chomage a augmenté plus vite entre 81 et 84 qu’au cours de la période Giscard (ce qu’au PS, on semble avoir oublié)
Pourquoi donc envisager la création d’un SMAC ?
C’est-à-dire un niveau de salaire, non pas infranchissable, mais un niveau à partir duquel l’Etat considère que la cohésion sociale étant mise en danger, il est de son devoir d’alerter les entreprises qui le dépassent.
Jusqu’aux années 80, l’échelle des salaires avait une longueur raisonnable, dans le sens où la majorité de nos citoyens la considérait comme telle. Disons de 1 à 25. Point n’était besoin d’envisager de la plafonner.
Et puis petit à petit elle s’est allongée pour aller aujourd’hui de 1 à 300.
Parallèlement, les lois régissant la publication des comptes des entreprises cotées en bourse ont obligé ces entreprises à afficher les salaires des dirigeants, donnant de la publicité à ce phénomène.
Je ne suis pas partisan d’un Etat trop interventionniste dans l’économie, ni moralisateur, mais compte tenu de la crise, et des risques sociaux qu’elle porte en germe, il est des gestes symboliques qui deviennent nécessaires.
Dans ma liste des " inadaptés " et des fainéants " j’avais oublié quelques uns de nos compatriotes comme les Marins pêcheurs, une majorité de petits agriculteurs et d’éleveurs, les travailleurs indépendants, etc… ( on est priés de ne pas m’accuser de poujadisme ).
Merci à Monique pour son soutien.
Son précédent message, en réponse à Gerfo, était une vraie respiration d’air frais qui donnait un peu d’âme et d’humanité au milieu de ces échanges bien froids et d’un cynisme très technocratique.
A Jean Louis Soularue
Je vous laisse la responsabilité de votre interprétation et déformation de mon propos. Je vous rappelle néanmoins que 1) le coût du travail, c’est le salaire plus les charges 2 ) que les principaux freins au pouvoir d’achat sont venus des contraintes pesant sur le temps de travail et des hausses de charges. Les charges, autant que le salaire net : quand quelqu’un touche 1500 euros de salaire net, son entreprise paie 3000 euros ; et quand les charges croissent, c’est autant de moins pour le salaire net. L’absence de réforme de l’Etat, l’absence de réforme des retraites, c’est autant de pouvoir d’achatt en moins. Déduisez aussi les impôts : quand les effectifs de la fonction publique croissent 2 fois plus vite que la population active, ca a des implications sur le revenu de tous … Alors, on accroit les charges et les impôts … Accessoirement differents travaux (INSEE notamment) ont clairement montré la relation entre coût du travail et chomage des travailleurs les moins qualifiés.
Désolé de vous avoir choqué, mais je n’ai pas de discours "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"
A Hervé :
L’impôt est d’autant mieux accepté que les fonds sont utilisés au mieux des interets de la collectivité ; je tiens à rappeler pour la nième fois que les impôts en France sont parmi les plus elevés du monde et que les dépenses sociales sont aussi parmi les plus importantes. Aussi, une mesure de hausse des impôts – même forte de symbole – ne sert à rien si on ne s’attaque pas à la racine du mal : sous productivité publique, absence de résultats, école qui exclut, retraite précoces et régimes spéciaux qui sont autant de pris à la lutte contre la pauvreté ! D’autant que la marge pour accroître les impôts est trés faible. A cet égard, l’insuffisance de l’investissement en France trouve en partie son explication dans le poids de la fiscalité et l’inefficacité de la dépense publique.
A Monique,
Je ne crois pas m’être adressé à vous, mais je vais vous répondre.
Ma conception du sens de la citoyenneté vous pose problème ?
Je ne sais pas au nom de quoi, mais vous voudriez probablement me donner des leçons de citoyenneté ? Seriez-vous dans l’éducation nationale ?
La société est un groupe d’individus qui se divise en deux catégories. Il y a d’un coté ceux qui créent de la richesse, et donc qui permettent tout simplement à la société d’exister, et de l’autre ceux qui vivent sur la richesse ainsi crée par les premiers Ce constat, n’induit pas obligatoirement, que dans ces derniers, tous soient inutiles, mais seulement qu’ils n’existent que parce que les premiers, par leur action, le leur permettent.
De ce fait, ceux qui appartiennent à la première catégorie n’ont de leçons en citoyenneté et en responsabilité à recevoir de personne.
Vous avez raison, la citoyenneté (au sens communément admis), je ne sais pas très bien (je n’ai pas envi de savoir), ce que ça veut dire. Je n’ai pas les mêmes critères de référence.
C’est un concept extrêmement pratique que l’on retrouve presque uniquement dans la tête et dans le langage de ceux qui vivent sur l’agent des contribuables, et qui l’utilisent un peu comme un paravent pour masquer bien autre chose, au même titre d’ailleurs que ceux qui se drapent dans la toge de la république avec grandiloquence.
Interrogez-vous précisément sur les raisons de cet état de fait, et les réponses pourront peut-être vous paraître édifiantes.
Vous souhaitez un monde idyllique, ce qui est votre droit.
Soufrez qu’il est ce qu’il est, et que vous devrez faire avec.
La justice crée un monde plus jouissif, selon vous ? Vous avez parfaitement le droit de jouir de tout ce que vous voulez, du moment que ce n’est pas avec l’argent des autres.
Et pour la multiplication des privilèges, si vous faites allusion à ceux de la fonction publique, voilà un sujet sur lequel nous pourrons trouver des points d’accord.
Mais si c’est le passage ou je conseille aux dirigeants d’entreprises de se créer des ressources ailleurs qui vous chagrine, je peux vous fournir quelques éléments de réflexion.
Quand par exemple, l’état se permet de racketter sur la route, ceux qui le nourrissent, il faut qu’il soit prêt à assumer les conséquences de ses actes, en considérant que ceux-ci ne sont peut-être pas assez stupides pour continuer à le nourrir.
Je pourrais vous fournir d’autres éléments, mais la liste serait trop longue.
@ AB Galiani
Nous sommes bien d’accord : tout le monde il est pas beau, tout le monde il est pas gentil !
Et le montant des charges sur les salaires, j’ai bien, largement et très longtemps payé pour bien connaître le problème et en mesurer les conséquences désastreuses.
Mais cela n’a aucun rapport avec vos propos :
" Si quelqu’un a un faible revenu, cela veut dire "faible productivité" ou "qualification inadaptée"…
Oui, désolé mais ces propos m’ont bien choqué.
Très bon blog, les échanges sont effectivement intéressants.
Je fais partie de la catégorie des fainéants de l’éducation nationale qui ne créent aucune richesse. Je vis sur le dos des contribuables et je ne travaille que 18 heures par semaine. Je participe avec plaisir à l’exclusion des plus jeunes. Je découvre avec plaisir les réformes de notre ministre qui vont règler tous les problèmes, je suis content car je n’aurai plus besoin de travailler le samedi matin. Mais, je fais quand même grève pour cacher ma joie. Je lis, j’écoute , je regarde toutes ces personnes bien pensantes qui nous abreuvent de certitudes. Il suffit de … Il n’y a qu’à… Nous recevons des leçons tous les jours. Les gentils d’un côté, les méchants de l’autre. La vie paraît simple. Je n’ose plus donner mon avis car je suis un nanti, un privilégié. Il devient presque honteux d’avouer que l’on travaille à l’Education Nationale. Je ne comprends pas ce qu’il se passe. J’ai pourtant toujours suivi les directives de mon ministère, j’ai toujours appliqué les nouveaux programmes…
A Jean Louis Soularue
Bien sur ! Si il y a des pauvres, c’est que ya des méchants qui font rien que de les embeter. Bon ! On n’est pas sorti du sable.
Edgard Pisani, à l’occasion de la présentation de la 1ere loi d’orientation agricole (1960) avait fustigé ceux qui défendait la stabilité du monde agricole, en affirmant notamment que maintenir des trop petites structures qui ne pourraient pas nourrir la famille étaient les condamner à la pauvreté. Tant qu’on refusera d’admettre que pour être riche, il faut créer la richesse et qu’on pénalisera cette création, les discours seront vains (35 heures, structures publiques lourdes et inneficaces, retraite précoces, régimes spéciaux non payés par les bénéficiaires … Pourquoi le salaire horaire augmente-t-il 3 fois plus vite de le PIB/ habiatant ?
Et j’ajouterais que la morale n’est qu’un raccourci simpliste et commode pour les gamins et que continue d’utiliser ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas réfléchir à leur condition humaine.
La vie, depuis l’origine, est aussi un combat. C’est comme cela qu’elle progresse vers plus de complexité dont l’intelligence n’est qu’un sous-produit. Un monde où il n’y a pas de tension est un mode finissant.
@ AB Gallani & BS
OK vous savez tout, vous avez tout compris, vous.
Je n’aurais pa dû essayer de jouer dans la cour des grands, des sages, des savants.
Je lâche l’affaire et je vous laisse avec vos certitudes et votre vision de l’humanité, de l’économie et du monde qui n’a jamais été, qui n’est pas et ne sera jamais la mienne.
Bonne journée.
@ mamertin
Le système de l’Education National est critiqué car il n’est pas assez peformant. Peut mieux faire, pourrait-on dire.
La critique porte principalement sur le système et son organisation, non sur les personnes qui le composent. Il y a comme dans toute organisation humaine des bons et des mauvais. ce n’est pas cela qui est en cause.
Et l’un des problèmes majeurs de mon point de vue, est la corporatisation de l’institution qui s’occupe en priorité du bien être de ses membres plutôt que de son efficacité vis à vis des élèves.
Et plutôt que de faire grève à chaque fois que quelqu’un essaye d’améliorer les chose, il serait préférable qu’un dialogue constructif s’établisse, centré sur les besoins de l’élève.
D’admettre aussi que les moyens de l’état ne sont pas illimités et que vu la situation budgétaire, il va falloir faire mieux avec moins, ce qui est tout à fait possible en se réorganisant.
Les citoyens sont de plus en plus excédés de voir cette institution refuser à chaque fois de se réformer (à tord ou à raison d’ailleurs) alors qu’ils subissent de plein fouet les difficultés du monde économique.
Alors peut être qu’avec un effort du monde enseignant par des propositions constructives et réalistes pour améliorer le système éducatif, les dit citoyens retrouveront le chemin du respect.
@AB Galiani,
Je ne partage pas votre appréhension des problèmes. Si j’ai compris votre point de vue, l’essentiel de nos maux viendrait de l’emprise trop forte de la fonction publique dans notre économie. Et en donnant plus de place à l’économie de marché, tout irait beaucoup mieux.
Je crois que ce n’est qu’un aspect des problèmes et qu’il y en a d’autres plus graves. Pour preuve, les pays comme les USA beaucoup plus libéraux (au sens économique) connaissent aussi la crise et en pire.
Je ne crois pas non plus que les salaires soient versés principalement en fonction de la productivité des travailleurs. Beaucoup de corporations formelles ou informelles ont appris à défendre les intérêts de leurs membres, et pas seulement chez les fonctionnaires.
Parmi ces groupes, celui des hauts managers a su s’organiser très efficacement par un système de cooptation pour multiplier progressivement ses revenus. Autre exemple, celui des traders.
L’Etat doit-il fermer les yeux ? Je pense que non car quand un système ne se régule pas de lui-même et que cette dérégulation menace l’ensemble, il n’y a que lui à pouvoir intervenir.
continuons de debattre, tout le monde a ses idées, c’est ca aussi la richesse de la démocratie.
les echanges continuent…. merci
A bientot
A Gerfo,
Votre commentaire m’a amusée. Quand vous dites que vous ne vous adressiez pas à moi, ça m’a fait penser aux réflexions que nous nous faisions avec mon frère quand nous étions petits : « Quand je parle au charcutier, j’aime pas que l’andouille me réponde ». Et oui, j’ai la fâcheuse habitude de me mêler de tout même si on ne m’adresse pas la parole.
J’étais infirmière . Je ne sais pas si vous considérez ce métier comme un métier de privilégiés. Connaissez vous le milieu des hôpitaux ?
Ce qui m’a choquée dans vos propos, c’est de tout justifier au nom de l’argent , des profits et du rapport de force. Et comme le dit Nicolas Sarkosy : « Il n’y a pas que l’argent dans la vie ».
@ Hervé
Le problème c’est que l’Etat se transforme aussi en corporation et au lieu d’arbitrer, détourne une partie de la richesse au profit des corporations qui le compose.
La seule solution, à mon sens, est une répartition des rôles bien plus stricte. L’Etat ne doit être qu’un regulateur en plus des fonctions régaliennes et organiser au maximum ses services comme la santé et l’éducation en agences ou fondation indépendantes.
C’est l’opacité et le mélange des genres qui favorise le corporatisme, qu’il soit privé ou publique.
C’est pour cela qu’il faut simplifier les lois et règlements afin de rendre transparentes le fonctionnement des organisations.
Cher Hervé,
Je ne crois pas être en contradiction avec ce que vous affirmez. Ce n’est pas la fonction publique qui en soi me gène, mais l’absence de régulation du secteur publique. Je donne au terme "régulation" une acception différente de la votre. La régulation est l’aptitude à corriger ses dysfonctionnements. Or l’endettement de la sphère publique depuis 35 ans traduit cette absence de régulation, en vertu du principe qui veut que toute personne qui détient un pouvoir finisse par en abuser s’il n’y a pas de garde-fous. Or ces garde fous n’existent pas. La LOLF, en parlant "performance" tente d’y remedier. Mais il quand même interessant de voir qu’au final, l’Etat sert d’abord à financer les dysfonctionnements, et j’en reviens toujours aux plus importants d’entre eux, la sous productivité et les régimes spéciaux de retraite. C’est pour cela que j’insiste sur le respect de la séparation des pouvoirs : si l’Etat doit jouer un rôle de régulateur (ce que j’ai toujours affirmé) il ne peut être juge et partie, et donc ne peut jouer de rôle de producteur.
Vous avez parfaitement raison de souligner que des corporations ont appris à défendre leurs interets. Je ne crois pas avoir dit autre chose depuis presque 3 ans que j’écris sur ce blog. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’une entreprise ne pourra pas payer ses salariés plus qu’ils ne produisent en économie de marché. Ou alors, il faut qu’elle ait un moyen de contrainte. C’est le monopole public, par exemple : la SNCF fixe des prix élevés et touche des subventions ; EDF pratique la surfacturation ; d’ailleurs, l’ouverture à la concurrence l’a conduit a refilé son régime de retraite au régime général dans des conditions scandaleuses. Cela vaut pour la sous productivité et les retraites … Si on les accepte, il faut aussi accepter de lourd prélevements (les rentes des uns sont les prélèvements des autres), sachant par ailleurs qu’on pourrait faire mieux et à moins cher.
C’est d’ailleurs ce que j’ai du mal à comprendre chez vous, Hervé, c’est que vous idéalisez l’Etat. Or, il est une institution humaine et faillible à ce titre. Il est dangeureux de le confondre avec la Divine Providence, car il n’est pas omniscient et répond aussi aux interets des groupes de pression qui se le sont appropriés. Il a son rôle mais il lui faut être independant, ce qui certes pas le cas aujourd’hui !
Débattre oui volontiers, quand celles et ceux dont vous ne partagez pas les idées respectent votre point de vue sans juger utile de le commenter avec commisération.
A bientôt.
A JL Soularue et à Mamertin
Je pense, tant pis, que je dois prendre les derniers propos des uns et des autres pour moi. Dois je m’auto-censurer pour ne pas vous fâcher ? Désolé, mais dans ce cas, on n’avance pas.
Désolé, cher Mamertin, de mettre en cause le système éducatif. Mais vous auriez tort de le prendre pour vous. Mais les défauts de la machine "Education nationale" ne sont pas forcément imputables aux enseignants. D’ailleurs, mettre en cause le fonctionnement de l’Etat ou du public en général, n’est pas s’attaqué aux individus. Il y a l’aspect organisationnel. Mais regardons les résultats ! Un rapport récent du Sénat soulignait que l’Ecole ne joue pas son rôle d’integration au prés des plus pauvres. Ceci dit, puisqu’il paraît qu’il ne faut surtout pas associer "qualification", "productivité" et "rémunération", cela n’a plus aucune espèce d’importance.
@AB Galiani,
C’est vrai que j’emploie le terme de « régulation » par rapport à la crise financière et à la notion de marché. Un marché est dit « régulé » quand une autorité indépendante de nature nécessairement publique (ART, CSA, CRE) fixe des règles, arbitre les conflits, surveille qu’une vraie concurrence s’exerce entre les producteurs. En ce sens, le marché financier international n’est pas bien régulé.
Des corporations, il en existe dans beaucoup de secteurs, et pas seulement chez les fonctionnaires.
Pour illustrer mon propos, prenons l’exemple des professionnels de santé. Ils travaillent beaucoup et gagnent en général bien leur vie. Mais le service qu’ils rendent globalement est-il pour autant optimisé ? Ne pourrait-on pas faire aussi bien avec moins de moyens ?
Dans la plupart des cas, quand on consulte un généraliste, c’est à dire quelqu’un qui a été formé pendant 10 ans, on mobilise une «Rolls» alors qu’une « Golf » suffirait.
Imaginons des cadres de santé formés en 5 ans qui recevraient les patients en premier niveau, serait-on moins bien soignés ? Cela coûterait nettement moins cher.
Mais la corporation des médecins serait-elle prête à accepter une telle évolution qui verrait sa rente se réduire ?
@JL Soularue
En adoptant une posture moraliste en réponse à un dialogue essentiellement théorique, non seulement vous disqualifiez vos interlocuteurs mais vous tombez aussi complètement à côté de la plaque. D’autant plus que les mots tendancieux avaient été mis entre guillemet, forcément pas par hasard.
Alors, il ne faut pas vous étonnez de vous prendre un retour de flamme un peu sec, d’autant puis que les dits interlocuteurs conversaient sur un mode ouvert et constructif.
Par ailleurs, vous confondez certitudes et savoirs. Le savoir est la sommes des connaissances acquise scientifiquement par un groupe d’individus dont c’est généralement le métier et qui passe par le filtre de la validation, assuré par les pairs.
Le savoir est aussi par construction temporaire, les connaissances pouvant être à tout moment actualisée voire complètement remis en cause, après validation. C’est un préalable implicite quand on fait appel à la connaissance.
Aussi, quand un érudit économiste prend la peine d’expliciter avec pédagogie des connaissances plus qu’utiles pour comprendre la crise actuelle, il est plutôt de bon ton d’essayer de comprendre et de poser éventuellement des questions pertinentes plutôt que de balancer des anathèmes moralistes totalement déplacés.
Sachez aussi que la quête de la connaissance est une école d’humilité, où vos idées sont constamment sous le feu des remarques, remises en cause et critiques. C’est ainsi que le savoir progresse et chaque individu qui y participe connaît les règles du jeu et les acceptent.
Les certitudes ne sont pas du côté que vous croyez.
@ Hervé
Il y a un point à souligner sur la régulation. Ce n’est pas parce que la crise est spectaculaire que la régulation à opérer doit être de forte dimension.
Nos sommes dans un environnement non linéaire ou un effet minime à l’origine peut avoir des conséquences d’ampleur. (le fameux effet papillon !).
J’ai plutôt l’impression qu’il à manqué à la finance internationale un organisme indépendant de certification des produits financiers titrisés, les agences de notations ayant succombé aux conflits d’intérêts.
Mon cher Hervé, tout à fait d’accord avec vous. Un marché est régulé quand il existe des dispositifs de correction. Le premier d’entre eux est la concurrence, qui est complétée de règles formelles telles que vous les citez.
Il est par ailleurs très juste de dire que la recherche de rentes concerne tout le monde. EDF ou la SNCF sont des cas d’école. Il y a 50 ans, Alfred Sauvy mettait en cause le fonctionnement des taxis parisien. L’extreme reglementation d’un secteur peut aussi etre une forme de protection : ainsi le secteur bancaire, hyperrèglementé, n’admet pas aisement de nouveaux concurrents.
Je pense qu’il y a là sujet à un billet à rédiger et qui permettra de poursuivre ce débat que vous continuerez d’enrichir .
@ AB Galiani
Je vous rassure tout de suite, mes propos ne vous visez pas particulièrement. Ils soulignaient un contexte global dans lequel chacun dénigre son voisin. Je lis vos billets depuis le début et j’apprécie votre sens de la pédagogie. J’ai pris conscience de la nécessité de réformer pour éviter de faire payer à nos enfants des dettes abyssales.
A mon humble avis, notre pays a besoin d’un véritable projet de société. Il faut redéfinir les fonctions régaliennes de l’état et ensuite proposer de véritables réformes. Nos politiques actuels se contentent de réagir à l’actualité. Vous ne pouvez pas obtenir l’adhésion du peuple si vous n’expliquez pas où vous voulez l’emmener.
Nos ministres ont enlevé tout sens au mot réforme. Par exemple, supprimer les cours du samedi matin ne va pas résoudre le problème de l’échec scolaire. Au lieu de parler du Service Minimum d’Accueil qui semble inapplicable, concentrons nos efforts sur le dialogue social afin d’éviter les grèves. Les enseignants, contrairement à ce que vous pouvez croire, souhaitent réformer le système. C’est le bon moment car ils ne supportent plus l’abaissement du niveau scolaire de leurs élèves et l’image du métier auprès de nos concitoyens.
Arrêtons d’opposer chef d’entreprises et salariés, fonction publique et secteur privé, riches et pauvres… Tout le monde doit se sentir concerné par la nécessaire adaptation de notre société. Il ne faut exclure personne.
J’ai besoin de vos explications éclairées. Les médias n’ont pas commenté les chiffres du chômage de l’Allemagne et de la Belgique. Dans le même contexte international et avec la même monnaie, ces deux pays ont vu leur nombre de chômeurs diminuer depuis le mois d’août. J’aimerais en comprendre les raisons. Merci par avance.
@ Mamertin,
Heureux de lire les propos d’un enseignant sur ce blog, vous élargissez la palette des points de vue, des expériences, le débat en est enrichi.
Vu de l’extérieur, les réformes Darcos me semblent globalement positives. Individualiser le soutien, assouplir la carte scolaire, alléger les programmes, que de bonnes idées.
Comme vous, ma critique porte sur le samedi matin. Cela me semble une décision toute parisienne car elle permet à une minorité de privilégiés de partir en WE, alors que la majorité reste à la maison.
Le samedi matin, c’était le seul jour de la semaine où j’allais chercher mes enfants à l’école, l’occasion de rencontrer d’autres parents, un moment particulier aussi pour les professeurs des écoles, plus tranquille.
Pourquoi ne pas laisser à chaque académie la maîtrise de ce calendrier ?
A Monique,
Je ne voudrais pas vous paraître comme quelqu’un de désagréable, mais vous me tendez là une perche que je me sens obligé de prendre.
« Il n’y a pas que l’argent dans la vie » : surtout quand il s’agit de celui des autres.
C’est très précisément l’argument, qu’emploient ceux qui vivent sur l’argent des contribuables, quand en fin d’argumentation, il ne reste plus que celui-là.
Ce qui est bien compréhensible.
C’est justement à partir de ce genre d’argument, que l’Etat endette les contribuables de 1300 milliards, sans que ça ne gêne en rien ceux qui vivent dessus, puisqu’il en fait lui-même partie.
Mon cher Mamertin, vos propos sont marqués au coin du bon sens. Je pense qu’effectivement le fondement de la social démocratie, c’est le dialogue (vrai). J’ajoute que je fais un distingo fort entre les hommes et les organisation. Et tout en appelant une évolution du système scolaire, je ne crois pas m’être laissé aller à des diatribes à l’endroit des enseignants dont la tache n’est pas simple tous les jours (ceux qui en douteraient n’ont qu’à tenter l’expérience de 4 heures de cours d’affilé avec des adolescents et même des plus grands …).
Je réponds à votre autre question au cours du WE.
Débats très intéressants,quelques susceptibilités que je vous suggère d’apaiser en vous calant dans votre fauteuil préféré demain dimanche 30 novembre à partir de 16 heures 30 sur le CINQ. Le sujet ( faillite de la France…) promet d’etre très suivi….Cordialement à tous.
Je vais me risquer à une analyse certainement très simpliste de la baisse du chômage en Allemagne. Ce pays a une industrie automobile très puissante, son économie est donc très dépendante des ventes de voitures. Comment alors le taux de chômage en novembre peut-il atteindre un niveau historique, le plus bas depuis 16 ans ?
L’Allemagne, d’après mes différentes lectures, s’attend à être frappée elle aussi par la crise économique. Ce chiffre record montre donc que la très nette augmentation du chômage en France depuis le mois d’août a d’autres origines que la crise financière. Je pense que certaines mesures du fameux " paquet fiscal" n’ont pas eu l’efficacité escomptée. Les heures supplémentaires défiscalisées ne jouent-elles à contre-emploi ? Les fins de missions intérimaires ont nettement augmenté ce mois-ci, les entreprises préfèrent payer des heures supplémentaires aux salariés déjà à temps plein. Le nombre de chômeurs augmente donc mécaniquement.
Une évaluation des différentes mesures du "paquet fiscal" me paraît donc indispensable. Elle permettrait éventuellement de revenir sur certaines dispositions et ainsi retrouver quelques marges de manœuvre. Jean Arthuis a d’ailleurs écrit sur son blog un réquisitoire très intéressant contre le bouclier fiscal ( http://www.jeanarthuis-blog.fr/i...
@AB Galiani,
Cher AB, en économie il y a 2 thèses irréconciliables car reposant sur des croyances opposées :
La première est celle de la « main invisible », celle des libéraux, qui croit que sur un marché ouvert, une concurrence «pure et parfaite » s’installe naturellement, fixant les prix et les quantités échangées à un niveau optimum au bénéfice de l’ensemble des acteurs.
L’autre, considère que la « main invisible » a souvent la tremblote. Elle admet que si dans certaines conditions particulières, et sur une période donnée, la thèse 1 se vérifie, dans la plupart des cas, la concurrence pure et parfaite reste une illusion.
Des producteurs deviennent dominants, d’autres ne respectent pas normes de production, bref le marché profite plus à un groupe (cartel) qu’à l’ensemble des acteurs. D’où la nécessité d’une régulation, d’autant plus puissante que le marché considéré est mondialisé.
Selon cette thèse, la régulation doit-être beaucoup plus que « formelle ».
Dieu merci, les analyses des libéraux ont quelque peu dépassé la notion de "concurrence pure et parfaite", qui n’est d’ailleurs qu’une hypothèse de modèle pour comprendre le B-A BA du fonctionnement des marchés. La main invisible est une expression d’Adam Smith (fin XVIIIeme quand même), lequel Adam Smith n’excluait absolument pas l’intervention publique. Depuis 2 siècles, l’analyse a un chouïa évolué.
Nonobstant, je vous rejoins absolument sur les producteurs devenant dominant. Je n’ai rien à redire à votre analyse que je partage. C’est l’analyse de la "concurrence monopolistique" (première moitié du XXeme). Il y a également un argument que vous ne citez pas : le prix de marché représente-t-il tous les coûts ? Non, si les "externalités négatives" sont laissées à la charge de la collectivité (nuisances de tout poil). De là, découle d’ailleurs le principe du "pollueur = payeur".
En revanche, cher Hervé, il y a une notion à laquelle – mais peut être me trompe-je, vous semblez réfractaire : c’est celle de l’indépendance et de la compétence du régulateur.
A Mamertin,
J’ai juste pris le temps de vérifier qu’on ne comparait pas chiffres bruts et données corrigées des variations saisonnières.
La "crise financière" a bon dos … Et je connais des banques qui seraient ravies de preter. Certes, les conditions de crédits se sont durcies. Mais il ne faut pas oublier la hausse des matières premières et celle du pétrole qui ont réduit d’autant notre "productivité" (et tant pis pour ceux qui pensent que ça n’a rien à voir. En effet, si pour produire une voiture, il faut payer plus cher le métal et le pétrole, la voiture coute plus chère, ce qui réduit d’autant le pouvoir d’achat. Il faut savoir que la France est un pays où l’emploi est relativement fragile car le travail est cher. Les anticipations des uns et des autres sont fortement pessimistes (ce qui veut dire qu’il y a un quelque ) chose d’autoréalisant ). Vous avez bien perçu la fin des missions d’interim.
La Belgique et l’Allemagne n’ayant pas tout à fait le même fonctionnement du marché de l’emploi peuvent ressentir plus longtemps l’inertie des tendances favorables. On verra si c’est durable; pour être franc, j’en doute. Vous m’en reparlez ds quelques mois ?