Les puissances privées dans le monde sont infiniment plus grandes que les puissances publiques. Le paradoxe est de voir ces dernières, déjà endettées jusqu’au cou, voler au secours des premières. Avec quel argent ? Avec celui des contribuables déjà beaucoup sollicités. Certes, ce n’est pas sans raison car les établissements financiers, après plusieurs années d’acrobaties, sont au bord de l’apocalypse. Sans eux on imagine mal comment s’organiserait le financement de nos économies. Est-ce cependant une raison pour leur délivrer, les yeux fermés, cautions et garanties en tous genres afin de poursuivre leur activité ?

Injecter des liquidités dans le système financier relève des banques centrales, c’est fait. Quant au blocage du crédit interbancaire, il résulte tout simplement de l’absence totale de confiance des banques entre elles. Est-ce aux Etats de se porter garants pour rétablir cette confiance ? Dès lors, comment concilier le risque de garantir sans prendre la parcelle de pouvoir qui assure qu’il n’en sera pas fait un mauvais usage ? Décidément, je préfère la méthode anglaise. Quand l’Etat paie, il commande. Il est vrai qu’en France on ne sait plus très bien s’il existe encore la moindre frontière entre les dirigeants de banque et ceux du Trésor, tellement ils sont interchangeables. M. Poutine n’a décidément plus rien à nous envier. Contribuables, restez vigilants à vos postes, vous ne manquerez pas d’être prochainement sollicités. Pour votre bien, évidemment.