La panique qui saisit la planète financière ce week-end place nos dirigeants politiques en position schizophréne : d’une part ils ne doivent surtout pas, à la panique des marchés, ajouter celle des épargnants ! D’autre part ils doivent sauver les apparences en laissant croire qu’ils peuvent résoudre la crise !

Le principal défi que nos dirigeants ont à relever consiste à prendre des décisions appropriées et raisonnables. Efficaces avant d’être spectaculaires. Dépourvues d’émotionnel. Que l’obsession de la communication ne vienne pas en rajouter. Que les gouvernements européens évitent surtout, malgré les difficultés pour trouver un accord entr’eux, toute action solitaire. Aucune solution nationale n’est à la hauteur d’une crise d’une telle ampleur. La reconstruction d’un système international de régulation est certes à inscrire d’urgence à l’agenda, mais la priorité est de faire barrage au risque systémique.

Je reste perplexe devant la facilité avec laquelle les gouvernements s’engagent dans la voie d’une garantie de l’Etat pour fluidifier le marché interbancaire. Le choix d’un véhicule législatif (comme un collectif budgétaire) pour l’autoriser ouvre la boite de pandore à des dépenses nouvelles dont la pertinence économique restera à démontrer.

Pour tout dire, je crains que ni le calme, ni l’écoute, ni le dialogue, ni l’expérience ne président à l’élaboration de la décision de l’Exécutif. Dieu merci, le Parlement, aux pouvoirs renforcés récemment à Versailles, aura tout le loisir de veiller à ce que le gouvernement n’oublie jamais qu’il ne paie, prête, garantit qu’avec l’argent des contribuables et qu’il serait bien inspiré de ne pas faire avec l’argent des autres, ce que ceux-ci se garderaient bien de faire avec leur propre argent !

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