Après une semaine qui a vu les Bourses européennes s’effondrer sous les coups de boutoir de la crise financière venue des Etats-Unis, nos compatriotes se sont pris à rêver d’une proposition de fonds européen de sauvetage des banques, plus ou moins proposée par la France.
S’il est souhaitable qu’une coordination totale des actions des pays européens s’ordonne face à la crise, il serait naïf de croire que soudain l’Europe s’est transformée en Etats-Unis.
Plus les jours passent, moins la confiance semble revenir, plus l’idée d’un plan Paulson a l’européenne peut apparaître comme du doux rêve pour naïfs mal informés.

Ma crainte intime est que la crise financière internationale dont les effets seront dévastateurs, y compris en Europe, ne précipite les pays impécunieux dans une crise gravissime de leurs finances publiques. Comment la France, qui n’a pas réussi à exécuter un seul budget en équilibre depuis 30 ans, et qui emprunte sur un marché si malade, pourra-t-elle longtemps laisser croire au monde qu’elle est crédible pour juguler une crise financière qui met en jeu des besoins de financements mille fois supérieurs à ses moyens ?

L’imposture risque d’éclater au grand jour à tout moment ! Non seulement les esprits les plus échauffés promettent la garantie de tous les dépôts jusqu’au dernier euro, mais ils promettent au surplus un plan de relance d’une ampleur sans précédent. Mais avec quel argent ? S’agit-il d’accroitre encore la dette au risque de faire exploser les dépenses d’intérêts au point de ne plus pouvoir financer toute autre action publique ?