Le sénateur UMP et président du conseil général de l’Orne, ancien ministre du Budget, était l’invité du Talk Orange-Le Figaro lundi soir. Cliquez sur lire la suite pour consulter l’article également disponible sur le site du Figaro !

Alain Lambert : «Le Sénat croupion, c’est fini !»

Samuel Potier (lefigaro.fr)
29/09/2008 | Mise à jour : 18:59 | .

Le sénateur UMP et président du conseil général de l’Orne, ancien ministre du Budget, était l’invité du Talk Orange-Le Figaro lundi soir.

Alain Lambert plus que jamais candidat à la présidence du Sénat. Mercredi, le sénateur de l’Orne se présentera contre un autre membre de l’UMP, Gérard Larcher, désigné mardi dernier lors d’une primaire contre l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin et le rapporteur général du budget Philippe Marini.

Pourquoi ne pas respecter pas le choix de sa formation ? «Je veux respecter les Français. Quand on a des idées, il est nécessaire de les proposer. Il n’y a pas d’exclusivité aux partis ou aux groupes parlementaires pour choisir le président», tranche Alain Lambert, invité lundi soir du Talk Orange-Le Figaro. «Il faut que le Sénat saisisse l’opportunité de la révision constitutionnelle» adoptée cet été. «Le Sénat croupion, c’est fini ! C’est un Sénat debout qui entend être l’égal de l’exécutif. Larcher prendra ses instructions à l’Elysée et à Matignon, moi je ne le ferai jamais !»

Pour s’imposer, l’ancien ministre du Budget compte sur un report des voix obtenues par Jean-Pierre Raffarin et Philippe Marini. «La somme des deux correspond quasiment aux voix de Larcher, à cinq près (73 contre 78, Ndlr)», rappelle-t-il en fin connaisseur des chiffres. Mais l’hypothèse de sa victoire semble très improbable, même avec les voix de la gauche. Après ce «coup» politique, pourrait-il rester au groupe UMP ? «Oui, sauf si ça les dérange», semble-t-il s’amuser.

Partisan d’une «présidence autoritaire» du Sénat

Dans le cas d’un succès, en revanche, il devra choisir un partenaire pour gouverner le Sénat, en étant soit contre l’UMP, soit contre le PS, puisque chacun devrait avoir son candidat. Alain Lambert s’agace : «Pourquoi dites-vous «contre» ? L’UMP n’est pas un régiment, l’UMP est une famille. Ma famille est peut-être plus autoritaire, celle de Larcher est peut-être plus douce. Je n’ai pas peur de revendiquer une présidence autoritaire. Aujourd’hui, il faudrait peut-être remettre l’église au milieu du village.»

Allusion ou pas à la polémique qui secoue le Sénat et son actuel président Christian Poncelet, qui a annoncé aujourd’hui qu’il n’occuperait pas un luxueux appartement de fonction «à vie», mais tout de même jusqu’à la fin de son mandat de sénateur des Vosges, en 2014. «Les choses sont assez transparentes. Il suffit d’aller sur le site du Sénat. Mais ce que l’on peut reprocher à Christian Poncelet, c’est de n’avoir pas fait de travaux dans son appartement au-dessus de son bureau». Il n’aurait ainsi pas eu besoin d’aller se loger ailleurs et «la polémique n’aurait alors jamais existé».

Ce sarkozyste de la première heure assure également que son affection pour le président de la République reste «intacte». Avec toutefois une pointe de regret : «J’aimerais qu’il réussisse, pour la France, mais ça n’en prend parfois pas le chemin. Il s’est organisé autour de lui une sorte de cour, qui n’ose pas lui dire les choses.»

Interrogé enfin sur le budget 2009, il estime que «Eric Woerth est un très bon ministre. Mais je le plains, il est entouré de grands dépensiers. Le budget 2009 a gagné en sincérité. Les vrais dangers sont dans le budget social. Il n’y a aucune raison que nos dépenses de santé n’augmentent pas l’année prochaine. Emprunter pour ça est immoral.»