Gestion budgétaire de l’Etat, gouvernance, maîtrise des finances publiques de l’Etat et des collectivités locales : Le quotidien marocain Le Matin salue la qualité des échanges et des intervenants du colloque organisé à Rabat ce week-end. « Le gotha de ministres de Finances, anciens ou en exercice, français et marocains, les représentants des Cours de compte des deux pays, les spécialistes des budgets, des experts comptables, des chefs d’entreprises, des professeurs et des chercheurs se sont retrouvés trois jours durant pour débattre de cette problématique au travers de trois axiomes : quels sont les instruments pour mener à bien le projet de réforme de la gestion budgétaire de l’Etat ? Quels sont à la fois le rôle et le poids du système de fiscalité locale, comment mobiliser les ressources ? Enfin, comment est perçu l’impact de la réforme des finances publiques sur la gouvernance ? »
Des nombreuses interventions d’Alain Lambert, Le Matin a notamment retenu ce propos : « il n’est pas de comptes publics sérieusement tenus si le principe d’universalité n’est pas respecté dans la culture du pays ».
Il a dit aussi à propos des comptes publics dégradés comme en France « Certes, les Etats sont immortels, mais les démocraties, elles, sont mortelles !
Nous sommes fiers que notre élu sache faire briller nos couleurs ornaises si loin et si haut ! Qui fait mieux en Normandie ?
Cliquez ici pour accéder à l’article du Matin. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, avis et connaissances en matière de finances publiques ! Pensez-vous qu’Alain Lambert représente dignement la France à l’extérieur sur ses matières d’excellence ?
FAIRE DES ECONOMIES :
1. Supprimer l’ENA !
Le concept d’une école destinée à former des fonctionnaires est a priori absurde. En effet, en quoi y aurait-il une science ou même un art de la fonction publique ? Il paraîtrait normal qu’entrent au Conseil d’État des juges ayant fait leurs preuves dans les tribunaux administratifs et à l’Inspection des Finances des personnalités ayant fait carrière dans le privé ou le public et ayant fait la preuve de leurs compétences. La sélection doit se faire en fonction de compétences avérées plutôt que sur la réussite à un concours.
Cette "école" nous coute 130000 euros par élève ! Or, 50% au moins, des "élèves" qui sont formés pour être des "serviteurs de l’Etat" filent dans le privé à la première occasion ! Alors que leurs études sont financés par le contribuable ! Mieux ! Si l’énarque ne trouve pas de postes dans le privé, ou est viré…Il a "droit" à un poste’ à haute responsabilité dans les affaires de la France !
L’ENA…Jusqu’à quand?
2. Réformer le système de santé !
L’hospitalisation dans son ensemble représente 50 % des dépenses de santé soit plus de 60 milliards dans le PLFSS 2006. Sur ces 60 milliards d’euros, 50 sont consommés par l’hôpital public et 10 environ par l’hospitalisation privée alors que les cliniques font aujourd’hui 50 % des actes hospitaliers pour des tarifs 40 % moins chers que l’hôpital.
En Suède, en Allemagne, les chaînes de cliniques ou les cliniques sont amenées sur appels d’offre à participer à la réforme des hôpitaux publics et même des CHU. Chez tous nos voisins européens, les hôpitaux privés se révèlent moins chers et plus efficaces que les hôpitaux publics. Il serait suicidaire pour les comptes de la sécurité sociale de vouloir réduire le nombre de patients soignés dans les cliniques et le nombre de cliniques dans l’espoir de remplir les hôpitaux qui se vident de leurs patients.
Pourquoi ne pas expérimenter, avec une délégation de service public et une charte de déontologie stricte, les hôpitaux publics d’une région soit à une chaîne d’hôpitaux mutualistes soit à une chaîne de cliniques comme cela se fait en ce moment au Royaume-Uni, Allemagne et comme cela s’est fait dès 2000 à Stockholm. La mission des gestionnaires serait de restructurer l’offre de soins publics avec des plateaux techniques performants et de reconvertir les hôpitaux qui n’opèrent plus et sont devenus dangereux comme cela s’est fait depuis 1999 dans les cliniques privées dont 300 ont été fermées.
On pourrait aussi penser à externaliser des fonctions de support : restauration, blanchisserie, nettoyage, bâtiment, gardiennage, informatique, télécommunications…
Une publication sur un site dédié des indicateurs de qualité (plus complets et plus officiels que ne le font Le Point et L’Express) et un classement officiel des hôpitaux publics et privés par pathologie, pourrait aussi etre proposé. En rendant les hôpitaux publics performants et en rassurant les hôpitaux privés sur le fait qu’ils ne sont pas indésirables en France, la qualité des soins suivra, la maîtrise des dépenses aussi.
Si on commençait déjà par là, cela serait bien.
"Les Etats sont immortels, mais les démocraties sont mortelles"
Un Etat peut faire faillite. Autrement dit ne jamais payer ce qu’il doit.
Bien entendu il ne s’agit pas d’une faillite au sens du droit commercial , mais c’est une faillite.
et est-ce bien vrai que les Etats sont immortels ? posez la question aux belges, et à tous ces Etats qui ont disparu, même les nations sont mortelles, toutes les choses humaines le sont
Peut on poser le problème autrement ?
La France peut elle faire faillite?
la France qui n’est née dans sa forme actuelle que depuis quelques siècles peut elle disparaitre ?
Ne pas payer ce qu’elle doit… le marché ne le croit pas, ce serait un processus assez dramatique, sortie de l’euro, puis de l’Union, etc.
Il est certain qu’il aurait des conséquences sur la gouvernance du pays.
La France comme Etat peut elle disparaitre ? la oui. C’est même souhaitable, du moins comme culture de la chose publique centralisée, élitiste, hiérarchique, maffieuse, fermée, ruineuse.
est-ce qu’on peut dire autrement ?
La démocratie est toujours possible dans un Etat riche, et toujours impossible dans un Etat pauvre.
@ SEB
Je n ai jamais compris la tendance récurrente à "jeter le bébé avec l’eau du bain".
Ce n est pas parce qu’un système est à améliorer qu’il faut le jeter.
La finalité d’une entreprise privée est de faire des bénéfices, normales, et de les distribuer à ceux qui en ont la charge (salariés), à ceux qui ont pris des risques (investisseurs, créateurs).
Un hôpital public qui fonctionnerait bien, pourrait donc faire faire des économies à l’Etat. Pourquoi un hôpital privé en soit "coûterait moins cher qu’ un hôpital public alors qu’il a en plus l’obligation de faire des bénéfices (finalité même de sa structure).
Alors arrêtons la DSP à tout va, il suffit de regarder même le secteur privé qui dans les années 90 a externalisé de nombreux services (compta, informatique, communication et même GRH) et qui a pratiquement tout réintégré ! On ne parle pas là d’idéologie, si le privé a reculé sur cette idée saugrenue (qui est « qu’en le faisant par d’autres ce sera moins chère et plus efficace) c’est qu’il y avait de nombreux inconvénients et une rentabilité plus que limitée.
Ne demandons pas à la fonction publique de faire ce qu’a fait le privé 20 ans après sans se servir au minimum de l’expérience et des limites de tels choix.
En revanche, un gros chantier de modernisation de la fonction publique est en cours et il faut l’accompagner avec vigueur, nous aurons tous à y gagner !
Bonne journée amis bloggeurs
A seb, vous avez raison, supprimons l’ENA et mieux encore le statut de la fonction publique !
Je suis d’accord qu’il faut mieux gérér les hopitaux publics.
mais on ne peut pas comparer leur activité à celle des cliniques privées.
Les hopitaux récupèrent les gens en mauvais état et qui coûtent cher. les cliniques privées font des actes rentables, en chirurgie particulièrement et s’arrangent pour faire beaucoup au moindre coût. Les hopitaux se doivent d’accueillir tout le monde. Il y a plus de médecine dans les hopitaux publics.
Si on veut faire des économies sur la santé, il faut aussi revoir le système des labos et de la pharmacie, les surtaxations des actes médicaux privés même en hopital etc.
Dans la fonction publique, il faut aussi s’attaquer comme vous l’avez dit plus haut à certains postes de la haute administration inefficace et qui coûte cher, aux régimes spéciaux de retraite des hauts fonctionnaires et des élus, députés, sénateurs, qui ont tous oublié de remettre leur propre système en cause.
A propos d’économies dans les hopitaux, j’ai entendu aujourd’hui que N Sarkosy voulait donner comme critères d’évaluation le nombre de décès dans les hopitaux. C’est oublier que presque tout le monde vient mourir à l’hopital. L’accompagnement des mourants est une des missions de l’hopital.
Par contre, on ferait des économies à faire le diagnostic de fin de vie . Quelqu’un en fin de vie, quand il n’y a plus d’espoir, a besoin, d’écoute, d’antalgiques, d’un peu d’hydratation. Il n’a surtout pas besoin de réanimation qui coûte très cher et qui n’entraine que de la souffrance. La société française et le corps médical sont encore souvent dans la négation de la fin de vie, ce qui la rend douloureuse et chère.