« Pour faire gagner ses idées, il vaut mieux les faire relayer par le vote du groupe… »
C’est pourquoi, dans un premier temps, il serait sage d’en rester aux idées et de venir ultérieurement aux hommes après avoir examiné le programme précis de chacun. Les petites phrases commenceraient à fuser et il y a fort à parier que tout ceci risque, à mesure que les jours avancent, de faire désordre au plus haut niveau de l’Etat, quand bien même l’Elysée n’aurait, semble-t-il, pas « son candidat »…
Alors : Pour faire gagner ses idées, vaut-il mieux les faire relayer par le vote du Groupe ? Et la séance publique pourquoi est-elle interdite ? Nos amis de Union Centristes, du RDSE et des non inscrits seraient-ils des supplétifs ? Nous continuons avoir besoin de votre avis sur ces sujets car le Sénat n’appartient pas aux Sénateurs, mais à la République et à la France. Personnellement, je regrette que Le Figaro ne reprenne pas mes réponses sur le fait que je me retrouve dans les propositions de Philippe Marini puisqu’elles sont issues du nouvel élan que nous avons crée tous ensemble.
Vous n’aurez pas de débat public mais on vous dira que toutes les réponses à vos interrogations se trouvent dans les 180 pages de M. Raffarin. On se croirait chez les Soviets… Et, tant qu’on y est, pourquoi pas un discours de 6 heures, à la Castro ?
Le choix clair d’AL n’est pas bien expliqué dans l’article. Je me permets de le rappeler en espérant ne pas le travestir :
Les idées défendues par AL sont portées par le Sénateur Marini qui se présente à la primaire au sein du groupe UMP (AL ne s’y présentant pas). Si Marini sort vainqueur de ces primaires alors AL vote pour lui à la présidence du Sénat. Dans l’autre hypothèse, Marini battu au sein de l’UMP, AL se présente à la présidence du Sénat pour y défendre lui-même les idées du "nouvel élan pour le Sénat".
Pour connaître les pensées profondes de J.P. Raffarin il fallait le voir et l’entendre, hier soir vendredi, sur Canal + ânonner du Halliday : " moi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma"…
Pathétique !
Et si le ridicule ne tue pas, mène-t-il à la Présidence du Sénat ?
Dans cette élection à la présidence du sénat il est frappant de constater à quel point les programmes de Lambert et Marini se ressemblent. Ces deux-là semblent d’accord pour tout. Est-ce une stratégie? N’oublions pas qu’ils ont longtemps travaillé ensemble à la Commission des Finances. En se présentant à la primaire imposée par l’UMP Marini donne à ces idées une première chance de l’emporter. S’il gagne, Lambert, en s’effaçant et en votant pour lui, fait gagner les mêmes idées! S’il perd, c’est Lambert qui prend la relève pour les défendre à son tour! Stratégie à double détente. Bonne chance pour vos idées Messieurs!
Merci Hervé pour vos précisions, effectivement l’article n’est pas clair du tout .
Etant moi-même adhérente à l’UMP, je suis d’autant plus à l’aise pour dire que le Sénat loupe une belle occasion de moderniser son image en n’élargissant pas les primaires aux autres groupes de la majorité. Le Sénat , est une assemblée où il est possible de gommer les clivages politiques au bénéfice de majorités d’idées. Alain Lambert sait très bien faire celà. Les sénateurs , quels que soient leurs partis , doivent savoir s’affranchir de consignes de vote, d’où qu’elles viennent, et ne pas être une assemblée de godillots . Bonne chance Alain !
Haut les coeurs les Sages!
Votre agilité démontre que la sagesse n’est et ne doit pas être pas un état statique.
S’agissant de la candidature de Philippe Marini et d’Alain Lambert, elles ne sont en rien concurrentes mais au contraire totalement complementaires. Dès lors que P. Marini porte les couleurs du nouvel élan dans la primaire de l’UMP à laquelle Alain Lambert ne se présentera pas tant il conserve un mauvais souvenir d’il y a quatre ans. Il est évident que si Philippe Marini sort en tête de la primaire, ce qu’il faut lui souhaiter, Alain Lambert n’aura aucune raison d’être candidat en séance publique puisque ses idées de modernisation du Senat auront été choisies par le groupe UMP en la personne de Philippe Marini. Tout au long de cette primaire, Alain Lambert s’engagera sans ambiguïté pour Philippe Marini à travers les idées qu’ils partagent.
Mon Cher Alain ,
Bravo pour ton courage et ne lâches pas prise . Tu as parfaitement raison de vouloir un SENAT indépendant du pouvoir éxécutif et sans le doigt sur la couture du pantalon suivant sans discussion les directives de l’Elysée et autres .
Je connais tes qualités depuis longtemps et t’ai toujours apporté mon soutien connaissant les valeurs profondes que tu représentes .
La bataille sera dure c’est évident d’autant que les magouilles vont commencer dans le parti auquel tu appartiens .
Appartenant au même parti que toi je suis comme toi très souvent déçu de voir ce qui se passe et de constater que beaucoup de membres de celui-ci se comportent comme des moutons !…..Quant à ceux qui se sont donnés ils ont peu de reconnaissance …. mais n’est-ce pas hélas la dure loi de la politique !….
Tu as parfaitement rasion et je t’apporte mon entier soutien dans ta démarche .
A bientôt et avec mon amical et très fidèle souvenir .
François GIRARD
Monsieur Lambert, je comprends que vous preniez beaucoup de temps pour l’élection du Sénat, mais pourriez vous, éventuellement, dire ce que vous pensez du discours du Président de la République, sur le concept de "laicité"?
Monsieur Sarkozy est en effet reparti dans son désir d’imposer son concept de Laïcité positive. Cela impliquerait donc qu’il y ait eu auparavant une laïcité négative. Cependant la laïcité à la française, souvent montrée en exemple de par le monde, est faite d’une sorte d’équilibre, de respect, de tolérance, de dialogue, entre le spirituel et le politique. La loi de 1905 qui officialise la séparation de l’église et de l’état n’implique pas le rejet et l’abnégation des religions mais établie un distinguo entre ce qui ressort de la réflexion personnelle, c’est-à-dire la croyance et son corolaire religieux, et le fonctionnement des institutions dont on ne peut laisser la prépondérance à une quelconque obédience intellectuelle ou sacerdotale. Et c’est cela que l’on veut remettre en question ?
Avant d’aborder les allocutions de l’Elysée du 12 septembre 2008 il est bon de se souvenir des propos tenus par le chef de l’Etat français lors de son discours à la basilique du Latran : « Le fait spirituel, c’est la tendance de tous les hommes à rechercher une transcendance. Le fait religieux, c’est la réponse des religions à cette aspiration fondamentale… ». La suite nous éclaire singulièrement par quel chemin tortueux il a amené la réflexion sur la laïcité, dixit : « Or, longtemps la république laïque a sous-estimé l’importance de l’aspiration spirituelle. ». Comme cela ne suffisait pas il fait entre autres remarquer que « la pénurie de prêtres n’avait pas rendu les français plus heureux », formule d’ailleurs assez sibylline utilisant une négation pour faire une affirmation. Le pire c’est qu’il en remettait une couche quand il déterminait définitivement ce que devrait être selon lui l’esprit de la République : « …, s’il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu’il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuse ».
N’y allant pas par quatre chemins c’était alors auréolé de sa nouvelle condition de chanoine qu’il s’exprimait. Le ton était donné car sans équivoque il laissait présager qu’elle était sa conception de la Laïcité, proposant ainsi un avant goût des modifications futures qu’il envisageait sur les rapports de la République avec les religions.
Cette fois, Monsieur Sarkozy a utilisé des formules d’apparence moins radicales dans son allocution. Mais pas moins contestable. Le fond reste le même.
En effet, dans la continuité des propos précédant on n’est pas surpris de lui entendre dire : « Ainsi est-il légitime pour la démocratie et respectueux de la laïcité de dialoguer avec les religions. Celles-ci, et notamment la religion chrétienne avec laquelle nous partageons une longue histoire, sont des patrimoines vivants de réflexion et de pensée, pas seulement Dieu, mais aussi sur l’homme, sur la société, et même sur cette préoccupation d’aujourd’hui centrale qu’est la nature et la défense de l’environnement. Ce serait une folie de nous en priver, tout simplement une faute contre la culture et la pensée. C’est pourquoi j’en appelle une nouvelle fois à une laïcité positive : une laïcité qui rassemble, qui dialogue, et pas une laïcité qui exclut ou qui dénonce. ».
Déjà plusieurs réflexions s’imposent. D’abord on ose espérer que lorsqu’il parle de réflexion de pensée sur la nature et l’environnement une quelconque référence au « créativisme » n’effleure pas son raisonnement, voire à la Raison qui ainsi qu’il s’en gausse nous éclaire de sa lumière. Car s’il en est des théories négationnistes, celle-ci est l’un des meilleurs exemples.
D’ailleurs en s’appuyant sur de telles conceptions de notre univers se serait faire injure aux scientifiques qui au fur et à mesure de leurs découvertes remettent en cause la création engendrée par une divinité quelconque.
Il faudra aussi qu’il nous explique en quoi la laïcité telle qu’elle est pratiquée en France : exclue et dénonce. Car vu le tintouin médiatique orchestré autour de la venue du plus haut représentant de l’église chrétienne il faut être sourd et aveugle pour parler d’exclusion.
Comme selon lui la laïcité actuelle ne répond plus aux aspirations de nos démocraties il va finir de vendre sa nouvelle conception de notre avenir dans une homélie dithyrambique qu’il est inutile de commenter : « En cette époque où le doute, le repli sur soi mettent nos démocraties au défi de répondre aux problèmes de notre temps, la laïcité positive offre à nos consciences la possibilité d’échanger, par-delà les croyances et les rites, sur le sens que nous voulons donner à nos existences.(sic) ».
En passant, pour la suite de son discours, il est bon de signaler que se monsieur ne manque pas de culot. On l’entend tour à tour dénoncer l’immoralité du capital financier alors qu’il a offert un cadeau fiscal sans précédent aux capitalistes, s’en prendre à la croissance en tant que telle, etc.
Si comme il fallait s’y attendre le discours de Ratzinger, avec quelques nuances, fut dans la continuité de celui de Sarkozy en prônant aussi une laïcité différente, mais il n’est pas inutile de s’arrêter sur l’assertion qui veut que la culture de l’Europe soit en grande partie due à sa christianisation. Certes, si l’on ne peut pas nier que dans les deux derniers millénaires l’influence de la foi chrétienne ne fut pas prépondérante, celle-ci par contre s’est souvent inspirée du paganisme de nos lointains ancêtres. Donc nos racines sont plus anciennes et à fortiori plus diverses qu’il est prétendu. L’exemple qui vient tout de suite à l’esprit est celui de la Toussaint qui s’inscrit dans la continuité de la Samain des celtes. Dans le même ordre d’idées et de façon plus précise on peut relater le pèlerinage annuel ayant lieu dans une petite commune du département des Deux-Sèvres où l’on vénère la vierge Marie.
Comme souvent, ce lieu de pèlerinage avait eu pour racine une légende issue du paganisme celte. Dans l’une des versions de cette allégorie, on prétendait qu’il y aurait eu un bœuf à l’attitude pour le moins étrange. En effet, sa seule façon de se nourrir était de lécher sans cesse le tronc d’un chêne séculaire. Ce qui, à l’étonnement général, lui réussissait puisqu’il devint gros et gras en dépit de ce régime un peu particulier. Cette bizarrerie amena donc son pâtre à ausculter l’arbre. Quelle ne fut pas la surprise de celui-ci en découvrant qu’il était creux, et de surcroît d’y trouver nichée à l’intérieur, à l’abri des regards, une effigie antique aux pouvoirs à l’évidence : surnaturels.
Pour ne pas que se perpétuent des pratiques païennes autour de ses vieilles croyances, la religion chrétienne s’en empara et transforma le symbole en statue mariale. Ainsi naquit le pèlerinage de Notre-Dame de Beauchêne. Sans oublier la légende de Mélusine qui se perpétuera au cours des siècles et dont l’origine nous vient du syncrétisme des Scythes qui s’implantèrent dans l’ouest de la France et nous laissèrent le nom de Poitou. Ainsi de suite, nombre d’exemples ne manque pas et il est à l’évidence restrictif de vouloir accorder essentiellement à l’influence chrétienne l’origine de notre culture qui souvent va puiser sa construction sur des sources plus anciennes.
La question que l’on peut se poser : quel est le but d’une telle attaque envers une laïcité, ass
urément pas parfaite, mais dont les limites sont somme toute bien définie. En redonnant une part plus importante au mysticisme, ne va-t-on pas de nouveau alimenter les sectarismes ? Ou alors ne veut-on pas se servir de la réflexion spirituelle comme trompe l’œil afin d’annihilé un débat plus général et idéologique sur l’avenir de nos sociétés?
Je suis moi même chrétienne. Cela ne fait pas de moi quelqu’un désireuse de voir Monsieur Sarkozy utiliser l’image du Christ pour son propre commerce. Il n’a pas été élu pour s’occuper du "troupeau" français. Il a été élu pour redresser, en autre, les finances publiques, redonner du pouvoir d’achat, et pour redonner quelques lettres de noblesse au pays sur la scène internationale. Rien d’autre. Moderniser la France, oui. Lui faire un lavage de cerveau, non.
Par ailleurs, j’aime ma France. Elle n’est peut être pas parfaite, mais je l’aime, avec ses contradictions. La France est un pays chrétien mais une République laique. Pourquoi ne pas concilier les deux? Monsieur Sarkozy se veut plus royaliste que le roi. Saint Louis, dont personne ne contestera la Foi, savait faire la part des choses entre ses propres aspirations, et son devoir de roi. Tout roi chrétien qu’il ait été, il n’a jamais confondu la sphère spirituelle et la sphère temporelle, dans ses relations avec la Papauté.
Notre beau pays a subi les guerres de religion. Jusqu’à ce qu’un bon roi, Henri IV, ait un éclair de génie : l’édit de Nantes. Et puis Louis XIV qui devait sans doute être partiisan d’une "religion positive" a cassé cet édit. Et il a fallu attendre 1905 pour qu’une espèce de nouvel édit de Nantes apparaisse. Est il utile que Monsieur Sarkozy joue avec la France? Mette en péril le fragile équilibre trouvé par des parlementaires intelligents et sérieux?
La III République, c’est un fait, voyait dans la loi de 1905 une laicité très négative, dans le sens où c’est en effet la diabolisation du religieux qui prédominait.
Mais la IV République a remis à l’honneur les religions, en "apaisant" le débat autour de cette question.
Et le Général De Gaulle avait une opinion bien tranchée sur la question. Si la France était chrétienne, la République, elle, devait être laique. Le Général n’avait absolument rien contre les religions, pas plus que ses successeurs.
En espérant que vous voudrez bien donner votre opinion sur le sujet.
L’U.M.P. , parti auquel j’appartiens (j’appartenais ?) est décevant, il y a un tri à faire , ceux qui veulent sincérement avancer et ceux qui se conduisent en irresponsables, comme des petits moutons ….
Y a t’il tout simplement encore une place pour les gens "honnêtes" dans cette politique bien difficile à comprendre . Le souci du redressement des finances de la France semble bien loin derrière les ambitions personnelles , la recherche de la "gloire" et probablement des avantages , sont une priorité pour certains.
Les Français ne supportent plus cet Etat gaspilleur qui ne connait que les mots "impôt" et "taxe"
Tenez bon, M. Lambert, un peu d’espoir dans l’avenir ne pourra que redonner un peu d’oxygène et le moral aux troupes qui continuent malgré tout à travailler pour être encore et toujours davantage assommés.
@ Hervé : Les idées défendues par AL sont portées par le Sénateur Marini qui se présente à la primaire au sein du groupe UMP (AL ne s’y présentant pas). Si Ph. Marini sort vainqueur de ces primaires alors AL vote pour lui à la présidence du Sénat. Dans l’autre hypothèse, Ph. Marini battu au sein de l’UMP, AL se présente à la présidence du Sénat pour y défendre lui-même les idées du "nouvel élan pour le Sénat".
J’ai parlé avec Alain Lambert, il m’a exactement confirmé ce que vous expliquez parfaitement. Il m’a affirmé avoir répondu, en présence de ses assistantes, en ce sens au journaliste. Dès lors pourquoi cela ne figure pas dans l’article ? Mystère !
@ Ornais,
Merci pour cette confirmation, voici mon interprétation :
Je suppose que cette volonté d’AL de privilégier la fidélité aux idées plutôt que la fidélité au parti ne doit pas plaire, ou est supposée ne pas plaire en haut lieu.
Alors au lieu d’exposer cette stratégie en toute transparence à tous les lecteurs du Figaro pour qu’ils en jugent eux-mêmes, certains journalistes préfèrent la cacher. Cela permettra par hypothèse de mieux de la disqualifier après la primaire ou mieux de l’étouffer dans l’œuf.