En répondant à cette question, au moyen du présent sondeur automatique, vous répondez à la question que Corine a eu raison de poster son billet hier soir. Selon vous, quelle est la voie la plus démocratique pour choisir le candidat de la majorité sénatoriale à la Présidence de la Haute Assemblée ? Est-ce un collège électoral exclusivement composé de sénateurs membres du Groupe UMP ? Ou serait-ce un collège élargi aux autres sénateurs membres d’autres groupes et appartenant, de manière incontestable à la majorité sénatoriale ? Vous retrouverez dans le billet ci-après la brève analyse des avantages et des inconvénients dans les deux hypothèses. En tant que citoyens bloggeurs qu’en pensez-vous ? J’ai pensé qu’il serait plus ludique, en plus de vos commentaires nécessaires pour une analyse fouillée des arguments, de vous proposer ce petit compteur. Vous ne pourrez voter qu’une fois avec la même adresse IP.
Merci de participer, en effet, à ce débat de manière paisible et attentive aux arguments des uns et des autres. Une manière toute sénatoriale quoi. J’apprécierais de connaître vos avis sur cette question qui m’embarrasse, c’est vrai, d’un point de vue démocratique. En politique à qui doit-on être fidèle, à ses convictions à son groupe parlementaire ou son parti ?
Caroline
7 septembre 2008 à 16 h 59 min
C’est une question difficile.
En principe il est évident que les parlementaires ne sont pas des godillots et doivent voter selon leur conscience.
Parallèlement, et le débat s’est posé lors du vote sur les institutions, un député s’est fait élire sur un programme. C’est à dire que nous, électeurs, l’avons choisi par rapport au programme qui était présenté. En l’occurence celui de l’UMP dans le cas présent. Donc une fois que le débat a eu lieu, que des amendements ont été approuvés ou refusés, je n’ai pas compris que mon député vote contre la modification de la constitution, car quelque part il y avait une sorte de trahison par rapport à une parole donnée.
Maintenant, pour prendre un autre exemple : le financement sur le RSA. Un député n’a pris aucun engagement lors de la campagne puisque ce n’était pas dans le programme, donc il doit être libre de voter selon ses propres convictions.
Mais je reconnais que tout cela est compliqué.
Voyons les réponses des uns et des autres.
Monsieur Lambert
Il y a peut être un douloureux contentieux matrimonial entre vous et moi, si vous avez présidez certain mariage à Alençon.
Mais, quoi qu’il en soit et que je saurai sans doute jamais, je pense que vous seriez le meilleur Président du Sénat. Et certainement pas Raminagrobis-Raffarin (ne parlons pas même de Gaudin).
Voilà, c’est dit!
gabriel Fradet
latine
7 septembre 2008 à 17 h 33 min
Le parti est une machine à faire gagner son chef à l’echelle d’un référendum. Les primaires sont dans ce cas, tout à fait justifiées.
Quand le vote n’est pas de nature populaire, ça peut paraître plus scabreux (démocratiquement parlant )
Pour répondre à votre question, il serait idéal d’être fidèle à ses convictions. Elles représentent la meilleure jauge.
Dupref
7 septembre 2008 à 19 h 18 min
La question est en fait très simple et tient à l’évolution du système politique français. Etes-vous pour ou contre la bipolarisation ?
Elle constitue la caractéristique des démocraties modernes : républicains/démocrates, conservateurs/travaillistes, CDU/CSU, Peuple de la liberté/Partido democratido… 2 grandes familles qui comprennent des tendances, des courants, des chapelles… et qui désignent en leur sein leurs candidats pour les fonctions exécutives.
En France, la bipolarisation est en cours, le PS est en retard par rapport à l’UMP et celle-ci n’a pas réussi encore à faire "le plein". En refusant la primaire au sein de l’UMP, vous prendriez le risque de l’affaiblir et donner raison à tous ceux qui, souvent sous des motifs fallacieux, veulent conserver leur petite marmite (Nouveau centre, radicaux, Villiers etc…).
Tous ces gens ont leur place au sein de l’UMP, ils peuvent y adhérer. Mais ils n’y auraient pas le même poids du fait de leur manque de talent, de leur faiblesse numérique ou pour telle autre raison…
Refuser la primaire Ump, c’est encourager les tendances centrifuges et le retour vers la division et donc à terme l’échec. C’est l’Ump qui a permis la victoire de Sarkozy. Car l’existence d’une seule famille a permis de mettre l’accent sur le programme pendant les présidentielles au lieu des anciens affrontements de personnes.
Evidemment, l’acceptation des primaires peut amener à renoncer à des ambitions légitimes, à composer avec les autres… Cela peut sembler frustrant mais n’est-ce pas mieux que l’illusion de penser être un sauveur. Attention à la bayrouite aigüe ! Vous valez mieux que cela.
Respectueusement.
Aec
7 septembre 2008 à 20 h 01 min
Quelques points supplémentaires qui incitent, à mon avis, à ne pas privilégier une stricte logique de parti ou de groupe parlementaire:
Le vote de la réforme des institutions ne va pas à lui seul acter le
régime présidentiel. Il faut réussir à le faire vivre en s’appuyant sur
une majorité sénatoriale la plus large possible. Aux Etats-Unis, le bon
fonctionnement du régime présidentiel est plus le fait d’une bonne
pratique du consensus, de la capacité des parlementaires à dégager
des majorités d’idées plutôt que le résultat de la stricte séparation
des pouvoirs entre la maison blanche et le sénat/chambre des
représentants inscrite dans la constitution. Le mode de
fonctionnement du système américain est plus souple que le système
français dont les partis politiques sont très disciplinés. Contrairement
au parlement français, la logique de soutien systématique des
parlementaires américains à leur groupe politique n’existe pas.
Le mode de gouvernance de Sarkozy incite lui aussi à ne pas
s’enfermer dans la stricte logique du parti présidentiel. Les méthodes
du président vis-à-vis des parlementaires sont un peu celles de
l’artillerie (on tire d’abord, on discute après) et il semble avoir une
fâcheuse tendance à utiliser l’UMP comme le « bras armé » de
l’exécutif. On l’a vu récemment avec la question du financement du
RSA où la parole présidentielle a été portée avec beaucoup de zèle par l’UMP contre l’avis de parlementaires majoritairement hostiles à cette nouvelle taxation.
Machu Picchu
7 septembre 2008 à 20 h 30 min
Monsieur le Sénateur,
Ces pourparlers, ces arrangements entre sénateurs pour savoir qui va se présenter et quels sont les avantages que l’un ou l’autre pourra tirer de son vote, me font littéralement bondir de mon siège.
Monsieur le Sénateur Alain Lambert, je n’aime pas ses petits arrangements entre amis. Nos institutions ne sont pas des petits commerces où l’on marchande sa voie pour espérer quelque chose en retour.
J’ai l’intime conviction que le Sénat mérite bien autre chose, j’ai l’intime conviction que les citoyens attendent plus de noblesse du vote du Président de cette haute assemblée.
Pourquoi dans ces conditions, nos ancêtres se sont-ils sacrifiés pour voir apparaître une nouvelle forme de monarchie républicaine.
Qu’elles sont ces méthodes exécrables ? Comment les représentants du Sénat, réputés pour leur sagesse, acceptent-ils une telle hérésie démocratique ?
Ou alors, c’est sans doute moi qui me fais une idée trop idéaliste de la république et de la démocratie.
Enfin, tous ça pour vous écrire que je ne suis pas un adepte des primaires sénatoriales. Qu’elles soient le fruit de fidélités parlementaires ou de fidélités "Parti-sanes".
Le Sénat mérite un Président qui soit au-dessus de ses marchandages. Le Sénat mérite un Président parfaitement compétent (2ème personnage de l’Etat tout de même) et absolument indépendant.
C’est pour toutes ces raisons que je vous l’écris et réécris et franchement, uniquement par pragmatisme, vous êtes le candidat idéal pour présider cette haute assemblée car, si votre prochain mandat reflète aussi bien votre savoir-faire blogosphérique, c’est que vous êtes le "Phénix des hôtes parlementaires !"
Bonne chance Monsieur le Sénateur.
Hervé
7 septembre 2008 à 20 h 59 min
L’UMP, même si elle s’en défend, a pour vocation de rester un parti godillot. C’est-à-dire un parti qui soutient l’action du Président quelle qu’elle soit. On l’a vu la semaine dernière avec l’affaire Corse.
C’est la logique de la cinquième république. Un Sénat présidé par le candidat choisi par le parti dominant risque donc de n’être qu’une simple chambre d’enregistrement. Son Président devant alors manifester sa fidélité au Chef de l’Etat et à ses vassaux par une sorte de renvoi d’ascenseur infernal.
Par contre un Président du Sénat choisi par une large majorité sur un vrai programme pourrait légitimement revendiquer la fidélité à ce projet et toujours agir en conformité avec cette ligne.
J’ai reçu sur ma messagerie personnelle la remarque que cette question est mal posée et qu’on peut y répondre à l’envers, si l’on n’y prend garde. Je le reconnais volontiers. En fait, je l’ai posée ainsi pour donner toutes ses chances au "Oui" alors que chacun aura compris que, à titre personnel, j’ai une préférence pour le non ! Donc merci de bien lire la question.
Julie
7 septembre 2008 à 21 h 30 min
Le Sénat est l’assemblée qui représente au sommet de l’Etat les diverses collectivités locales. Or aujourd’hui, la majorité des grandes collectivités locales (Régions, Départements, grandes villes) est dirigée par la gauche.
Ce serait choquant qu’un parti minoritaire parmi ces grandes collectivités locales (l’UMP) ait le pouvoir de désigner seul le président du Sénat.
On dirait que vous êtes tous devenus fous ici. l’élection à venir vous aurait-elle fait surchauffer les neurones ?
Donc petit rappel pour tout le monde en 2004, il y eut une primaire au sein du parti majoritaire pour désigner le candidat ce choix se fit entre Alain Lambert et Christian Poncelet. AL l’a excellemment raconté comme chacun sait. Donc pourquoi est-ce que 4 ans plus tard tout d’un coup la primaire au sein du groupe UMP serait devenue une scandale ?
Etre désigné candidat par le parti qui détient la majorité n’a rien de scandaleux ou d’anti-démocratique. C’est juste logique que la majorité ait un champion comme l’opposition en aura un, le centre également etc.
Une primaire est pré campagne au sein de son propre parti, tous les partis le font et depuis quasiment toujours, je ne vois pas où est le scandale. Il n’y a que les candidats qui n’ont aucune chance de l’emporter qui tout d’un coup la remette en question.
Dernier commentaire @Machu Picchu de quoi parlez vous ? Le Sénat mérite un président blablabla, venez-vous réveillez d’un long coma ? Vous souvenez vous que c’est Christian Poncelet qui a présidé le Sénat pendant 10 ans ? Quand avez vous connu un Président du Sénat totalement indépendant ? Indépendant de son parti ? Mais qui l’est ? Cela n’aurait aucun sens.
AL a voté avec son parti pour la réforme des institutions ainsi que tous les projets de loi au Sénat est-il pourtant un vassal ou je ne sais quoi d’autre ?
Cessez donc de fantasmer le rôle du Président du Sénat. Lorsqu’il est dans la majorité, il travaille avec elle pas contre elle; lorsqu’il est dans l’opposition c’est pareil mais avec l’opposition. Bienvenue dans le monde réel.
nanouk
7 septembre 2008 à 23 h 39 min
J’ai voté NSP car je suis trop loin du Sénat pour savoir s’il y a un risque d’éparpillement des voix de la majorité tel qu’au final un sénateur de l’opposition pourrait obtenir la présidence. Si oui, je suis favorable à une primaire. Si non, je n’en vois pas l’utilité. De toute façon, je souhaite la victoire de Monsieur Lambert.
claude
8 septembre 2008 à 0 h 16 min
Cette histoire de primaire pour la présidence du Sénat inspire de moins en moins confiance.
D’abord, d’où sort-elle ? Elle n’est certainement pas dans la Constitution ni dans une loi organique ni dans le réglement du Sénat. Serait-elle dans le réglement intérieur démocratiquement approuvé du groupe UMP ?
Si c’est le cas, j’imagine que certains se seraient empressés de le faire savoir.
Si ce n’est pas le cas, la ficelle est un peu grosse (même si elle a déjà servi la dernière fois). Car un parti, cela possède normalement des chefs et des instances dirigeantes. C’est à ces chefs ou à ces instances que devrait revenir la responsabilité de désigner à leurs troupes le candidat qui a leurs préférences. Et si le parti fonctionne normalement, toutes les voix des membres du parti se porteront sur ce candidat (les membres mécontents auront la ressource de quitter le parti).
A qui fera-t-on croire que le parti des sénateurs UMP – qui n’est pas un parti avec des millions de personnes, mais un club de quelques centaines de "bons camarades" – ne peut pas fonctionner aussi simplement ? Sans primaire !
Ce qui se passe semble malheureusement montrer qu’aucun des chefs n’a ce courage de mettre sur la place publique le nom du candidat "officiel". Il est peut-être déjà connu. Le Président de la République a sûrement son idée.
Alors ! il faut d’urgence arrêter cette mascarade dégradante pour tout le monde et pour l’idée de démocratie dans notre pays.
Aec
8 septembre 2008 à 0 h 37 min
@ AP – Il ne manque que l’essentiel dans votre raisonnement: Le groupe UMP n’est pas majoritaire au sénat. Peut être confondez vous avec l’assemblée nationale ?
Machu Picchu
8 septembre 2008 à 1 h 04 min
@AP, parce que 4 ans plus tard, la donne a changé.
NS a largement été élu président. Parce que l’Assemblée Nationale est constituée majoritairement de membres UMPistes, parce que le Sénat est une caricature de démocratie avec une majorité de sénateurs UMP à la solde de NS.
Parce que quand l’exécutif et le législatif se voient totalement confondus dans un même parti, parti du président, il y a lieu de penser que nous vivons une démocratie proche de la dictature "Hugo Chavezienne".
Parce qu’il n’existe plus de contre-pouvoir. Le contre-pouvoir est la garantie d’un équilibre démocratique et républicain.
Parce que le PS, 2nd parti de France est entrain de partir en vrille, il préfère s’adonner à des luttes intestines plutôt que de surveiller les actions gouvernementales et législatives.
Parce que nous vivons un drôle de temps, ou tous les pouvoirs sont détenus par un seul et unique parti.
Parce que si Monsieur Lambert ne se prononçait pas aussi courageusement et sincèrement, parce que si Monsieur Lambert ne se prononçait pas à travers son blog ou ses interventions médiatiques, nous serions aujourd’hui, les otages du parti majoritaire, l’UMP, son président de la république, son président de l’Assemblée Nationale et son président du Sénat.
Je ne parle pas, bien entendu, de la main mise, par le parti majoritaire, de la chaîne télévisée la plus regardée de France (TF1), je ne parle pas des journaux qui ne relate que ce qui convient à NS, je ne parle pas de sa volonté de museler tout ce qui va à l’encontre de l’action gouvernementale ou élyséenne, je ne parle pas de la volonté élyséenne de museler l’Internet avec sa volonté de mettre en place son sacré spyware qui retrace les navigations et interventions sur le net, je ne parle pas du nombre hallucinant de caméra qui vous nous filmer pour garantir notre sécurité, je ne parle pas de la volonté de rendre l’homme malade, guéri parce qu’il coûte trop cher à la communauté, de rendre l’handicapé valide parce qu’il coûte trop cher à la communauté, de rendre le citoyen atone parce qu’il faut qu’il vote NS en 2012…
Alors dis voir @AP, qui de nous, est un être malade ?
Celui qui prend pour exemple les effets de l’histoire ou celui, qui, un jour, s’adonne à quelques réflexions censées, parce qu’il constate que quelque chose dans notre démocratie, ne tourne plus rond ?
claude
8 septembre 2008 à 8 h 43 min
Ce n’est pas parce que le groupe UMP n’est pas majoritaire que ses dirigeants doivent imposer à ses membres une obligation impossible.
Le but de l’élection du président du Sénat n’est pas d’élire le meilleur UMP du Sénat, mais le meilleur président de TOUT le Sénat.
Une primaire au sein d’un parti ne peut servir qu’à désigner le meilleur de ce parti. C’est-à-dire celui qui exprime le mieux l’essence de ce parti – fatalement, avec des bons et des mauvais côtés.
Dira-t-on que l’on tiendra compte aussi de la capacité à coopérer avec les autres partis ? Peut-être, mais ce n’est pas dans la nature d’un parti politique d’afficher ses liens avec d’autres partis – sauf alliance en bonne et due forme, sur un un programme dûment négocié et avec des représentants choisis en commun.
Or, que je sache, rien de tout cela n’existe au sein de la majorité présidentielle du Sénat.
Puisque les partisans de la primaire semblent engagés jusqu’au cou dans la logique partisane (que je ne partage pas), ils doivent aller jusqu’au bout. S’il faut en passer par des négociations d’appareil (que j’ai en horreur), tant pis.
Car rien ne sera pire que le salmigondis de fausse démocratie qui se cache actuellement sous cette procédure de primaire.
à Machu Picchu : oui
et la France ne fait plus rêver
Ld
8 septembre 2008 à 11 h 12 min
Je trouve l’exercice stimulant, merci de l’avoir proposé à vos lecteurs. Stimulant, mais également très frustrant : faire "comme si" chacun était sénateur de la majorité supposerait de connaître davantage d’éléments de contexte (rôle des groupes, rapports de force au sein et entre les groupes, notamment). Il a donc fallu poser quelques hypothèses, qui m’ont amené à voter "oui", à l’opposé de mon premier mouvement.
– Je suis sénateur de la majorité et j’appartiens au groupe UMP : dans la mesure où plusieurs candidats se déclarent au sein du groupe UMP, il me paraît prudent de ne présenter qu’un seul candidat à la présidence du Sénat (j’estime réel un risque d’accident politique en séance, par dispersion des voix – ce n’est peut-être pas le cas) ; d’où primaires au sein du groupe.
– Je suis sénateur de la majorité et je n’appartiens pas au groupe UMP : que mon groupe présente un candidat ou qu’il n’en présente pas, il me paraît plus clair que le groupe UMP détermine son candidat ; si celui-ci ne me plaît pas, je n’ai pas l’obligation de voter pour lui ; je pense toutefois que, sauf doute très sérieux sur les capacités du candidat à remplir ces fonctions, je vote pour lui en séance : déclarant appartenir à la majorité, je suis cohérent et assume les rapports de force au sein de cette majorité. Certes déçu ("comment ces … de l’UMP ont-ils pu choisir M. Tambouille au lieu de M. Biencommun qui avait ma préférence ?!"), je me rappelle que mon choix de ne pas appartenir à l’UMP tout en étant dans la majorité ne pouvait pas avoir que des avantages.
Dans tous les cas, j’accepte le principe de primaires au sein de l’UMP, en sachant qu’elles décideront – sauf accident – de la présidence du Sénat.
Je reconnais que ce raisonnement n’est pas neutre quant à l’idée de ce qu’est un groupe politique : en tant que sénateur, l’adhésion à un groupe n’est pas qu’un étiquetage. Elle me donne accès à des possibilités (choix de commission, intervention en séance, ressources humaines et matérielles…) qui accroissent considérablement mes moyens d’action. La discipline de vote, dans les limites de ma conscience, contribue à rationaliser le travail législatif (si on ne savait jamais à l’avance sur qui compter pour voter un texte…). Par ailleurs, un groupe est un collectif plus identifiable qu’une majorité : l’appartenance au groupe se fonde sur une appartenance ou un apparentement, c’est relativement peu discutable. Quel critère prendre pour la majorité ? Le vote du budget ? Les nouveaux sénateurs ne l’auront pas encore voté, comment savoir où ils se situent ? Leurs déclarations de campagne ? Les mandats ne sont pas impératifs. Le groupe reste donc la référence la moins discutable. Enfin, selon la Constitution, les partis politiques contribuent à la vie démocratique – donc les groupes parlementaires qui y sont liés. Reconnaissant l’intérêt des groupes parlementaires, bénéficiant de leurs avantages, j’en accepte les règles y compris lorsqu’elles représentent une contrainte.
Pour finir, je me permets de reformuler la question initiale : "Si vous étiez sénateur de la majorité, membre du groupe UMP, intéressé par la présidence du Sénat mais réalisant que nombre de vos soutiens sont dans les autres groupes de la majorité, préféreriez-vous une primaire au sein de la seule UMP ?" La réponse est plus facile : non, je ne la préférerais pas. Mais j’ignore le poids des préférences en politique.
Aec
8 septembre 2008 à 13 h 57 min
@ Ld – Vous pouvez peut être aussi ajouter à votre analyse le fait que l’élection du président du sénat qui aura lieu le 1er Octobre en présence de l’ensemble des sénateurs comporte 3 tours. Ceci peut permettre de répondre à la fois à une discipline de groupe demandée par les partisans d’une primaire (les candidats de la majorité les moins bien placés s’engagent à se retirer après le 1er ou le 2ème tour) et de favoriser la constitution d’une majorité sénatoriale la plus large et la plus solide possible en permettant aux sénateurs des groupes centristes et RDSE de participer pleinement au choix du projet du futur président.
Hervé
8 septembre 2008 à 16 h 05 min
Je trouve que la réponse est dans la question : « Si vous étiez sénateur de la majorité ?»
Ainsi AL se définit comme sénateur de la majorité plutôt que comme sénateur de l’UMP.
Le lui reprocher serait aussi bête que de reprocher à un normand de s’identifier d’abord comme Français.
L’UMP n’est pas majoritaire au Sénat, soit et alors ai-je envie de vous demander ?
Si l’envie prend les membres de la majorité sénatoriale (UC-UMP-NI et certains RDSE) de faire une primaire élargie non au sein de l’UMP mais au sein de la majorité sénatoriale, ils ne devraient pas s’en priver.
L’idée de la primaire part d’un calcul simple celui de contrôler l’élection et d’assurer une résultat positif pour la majorité. J’avoue que je ne comprends pas ce qu’il y a de scandaleux là-dedans car imaginons un instant qu’un candidat qui n’est pas celui de la majorité actuelle soit élu par une coalition de circonstance. Quel résultat aurait-on ? Une assemblée dirigée par un président dans lequel la majorité (même relative) ne se reconnaîtrait pas. Cela n’est pas imaginable.
A titre personnel, je suis favorable à la primaire élargie à tous les membres de la majorité sénatoriale (à eux d’en faire la demande), par contre je suis fermement contre l’idée de régler tout cela en séance publique le 1er octobre.
Pour ce qui est des procès verbaux des engagements des candidats, je crois savoir que les candidats sont en train de faire parvenir à tous les "électeurs" sa profession de foi et son programme, il restera donc une trace des engagements des uns et des autres.
Ce n’est pas à vous que j’apprendrai combien les campagnes électorales peuvent être douloureuses et laisser des traces entre les hommes, imaginez les explications de vote qui pourraient avoir lieu entre les lieutenants d’untel et untel au sein d’une même majorité et ce devant l’opposition qui s’en pourlècherait les babines.
J’essaie ici de vous exposer plus calmement mon propos que dans le premier message car effectivement j’avais adopté un ton un peu emporté mais je crois fermement qu’il est souhaitable pour la majorité sénatoriales (et non simplement UMP) de se choisir un champion avant le vote solennel.
Dominique M
9 septembre 2008 à 18 h 53 min
Selon le résultat de votre enquête auprès de vos collègues sénateurs actuels ( pensez à interroger les nouveaux après leur élection…), il pourra être utile de vérifier qu’il n’y a pas risque de trop plein de candidature à droite au risque de faire élir de fait un candidat de Gauche…Je ne me vois vraiment pas avec un Mélenchon en président du Sénat !!!
Merci de participer, en effet, à ce débat de manière paisible et attentive aux arguments des uns et des autres. Une manière toute sénatoriale quoi. J’apprécierais de connaître vos avis sur cette question qui m’embarrasse, c’est vrai, d’un point de vue démocratique. En politique à qui doit-on être fidèle, à ses convictions à son groupe parlementaire ou son parti ?
C’est une question difficile.
En principe il est évident que les parlementaires ne sont pas des godillots et doivent voter selon leur conscience.
Parallèlement, et le débat s’est posé lors du vote sur les institutions, un député s’est fait élire sur un programme. C’est à dire que nous, électeurs, l’avons choisi par rapport au programme qui était présenté. En l’occurence celui de l’UMP dans le cas présent. Donc une fois que le débat a eu lieu, que des amendements ont été approuvés ou refusés, je n’ai pas compris que mon député vote contre la modification de la constitution, car quelque part il y avait une sorte de trahison par rapport à une parole donnée.
Maintenant, pour prendre un autre exemple : le financement sur le RSA. Un député n’a pris aucun engagement lors de la campagne puisque ce n’était pas dans le programme, donc il doit être libre de voter selon ses propres convictions.
Mais je reconnais que tout cela est compliqué.
Voyons les réponses des uns et des autres.
Fidèle à ses convictions Monsieur le Sénateur.
Uniquement fidèle à ses convictions et ses idées…
Monsieur Lambert
Il y a peut être un douloureux contentieux matrimonial entre vous et moi, si vous avez présidez certain mariage à Alençon.
Mais, quoi qu’il en soit et que je saurai sans doute jamais, je pense que vous seriez le meilleur Président du Sénat. Et certainement pas Raminagrobis-Raffarin (ne parlons pas même de Gaudin).
Voilà, c’est dit!
gabriel Fradet
Le parti est une machine à faire gagner son chef à l’echelle d’un référendum. Les primaires sont dans ce cas, tout à fait justifiées.
Quand le vote n’est pas de nature populaire, ça peut paraître plus scabreux (démocratiquement parlant )
Pour répondre à votre question, il serait idéal d’être fidèle à ses convictions. Elles représentent la meilleure jauge.
La question est en fait très simple et tient à l’évolution du système politique français. Etes-vous pour ou contre la bipolarisation ?
Elle constitue la caractéristique des démocraties modernes : républicains/démocrates, conservateurs/travaillistes, CDU/CSU, Peuple de la liberté/Partido democratido… 2 grandes familles qui comprennent des tendances, des courants, des chapelles… et qui désignent en leur sein leurs candidats pour les fonctions exécutives.
En France, la bipolarisation est en cours, le PS est en retard par rapport à l’UMP et celle-ci n’a pas réussi encore à faire "le plein". En refusant la primaire au sein de l’UMP, vous prendriez le risque de l’affaiblir et donner raison à tous ceux qui, souvent sous des motifs fallacieux, veulent conserver leur petite marmite (Nouveau centre, radicaux, Villiers etc…).
Tous ces gens ont leur place au sein de l’UMP, ils peuvent y adhérer. Mais ils n’y auraient pas le même poids du fait de leur manque de talent, de leur faiblesse numérique ou pour telle autre raison…
Refuser la primaire Ump, c’est encourager les tendances centrifuges et le retour vers la division et donc à terme l’échec. C’est l’Ump qui a permis la victoire de Sarkozy. Car l’existence d’une seule famille a permis de mettre l’accent sur le programme pendant les présidentielles au lieu des anciens affrontements de personnes.
Evidemment, l’acceptation des primaires peut amener à renoncer à des ambitions légitimes, à composer avec les autres… Cela peut sembler frustrant mais n’est-ce pas mieux que l’illusion de penser être un sauveur. Attention à la bayrouite aigüe ! Vous valez mieux que cela.
Respectueusement.
Quelques points supplémentaires qui incitent, à mon avis, à ne pas privilégier une stricte logique de parti ou de groupe parlementaire:
Le vote de la réforme des institutions ne va pas à lui seul acter le
régime présidentiel. Il faut réussir à le faire vivre en s’appuyant sur
une majorité sénatoriale la plus large possible. Aux Etats-Unis, le bon
fonctionnement du régime présidentiel est plus le fait d’une bonne
pratique du consensus, de la capacité des parlementaires à dégager
des majorités d’idées plutôt que le résultat de la stricte séparation
des pouvoirs entre la maison blanche et le sénat/chambre des
représentants inscrite dans la constitution. Le mode de
fonctionnement du système américain est plus souple que le système
français dont les partis politiques sont très disciplinés. Contrairement
au parlement français, la logique de soutien systématique des
parlementaires américains à leur groupe politique n’existe pas.
Le mode de gouvernance de Sarkozy incite lui aussi à ne pas
s’enfermer dans la stricte logique du parti présidentiel. Les méthodes
du président vis-à-vis des parlementaires sont un peu celles de
l’artillerie (on tire d’abord, on discute après) et il semble avoir une
fâcheuse tendance à utiliser l’UMP comme le « bras armé » de
l’exécutif. On l’a vu récemment avec la question du financement du
RSA où la parole présidentielle a été portée avec beaucoup de zèle par l’UMP contre l’avis de parlementaires majoritairement hostiles à cette nouvelle taxation.
Monsieur le Sénateur,
Ces pourparlers, ces arrangements entre sénateurs pour savoir qui va se présenter et quels sont les avantages que l’un ou l’autre pourra tirer de son vote, me font littéralement bondir de mon siège.
Monsieur le Sénateur Alain Lambert, je n’aime pas ses petits arrangements entre amis. Nos institutions ne sont pas des petits commerces où l’on marchande sa voie pour espérer quelque chose en retour.
J’ai l’intime conviction que le Sénat mérite bien autre chose, j’ai l’intime conviction que les citoyens attendent plus de noblesse du vote du Président de cette haute assemblée.
Pourquoi dans ces conditions, nos ancêtres se sont-ils sacrifiés pour voir apparaître une nouvelle forme de monarchie républicaine.
Qu’elles sont ces méthodes exécrables ? Comment les représentants du Sénat, réputés pour leur sagesse, acceptent-ils une telle hérésie démocratique ?
Ou alors, c’est sans doute moi qui me fais une idée trop idéaliste de la république et de la démocratie.
Enfin, tous ça pour vous écrire que je ne suis pas un adepte des primaires sénatoriales. Qu’elles soient le fruit de fidélités parlementaires ou de fidélités "Parti-sanes".
Le Sénat mérite un Président qui soit au-dessus de ses marchandages. Le Sénat mérite un Président parfaitement compétent (2ème personnage de l’Etat tout de même) et absolument indépendant.
C’est pour toutes ces raisons que je vous l’écris et réécris et franchement, uniquement par pragmatisme, vous êtes le candidat idéal pour présider cette haute assemblée car, si votre prochain mandat reflète aussi bien votre savoir-faire blogosphérique, c’est que vous êtes le "Phénix des hôtes parlementaires !"
Bonne chance Monsieur le Sénateur.
L’UMP, même si elle s’en défend, a pour vocation de rester un parti godillot. C’est-à-dire un parti qui soutient l’action du Président quelle qu’elle soit. On l’a vu la semaine dernière avec l’affaire Corse.
C’est la logique de la cinquième république. Un Sénat présidé par le candidat choisi par le parti dominant risque donc de n’être qu’une simple chambre d’enregistrement. Son Président devant alors manifester sa fidélité au Chef de l’Etat et à ses vassaux par une sorte de renvoi d’ascenseur infernal.
Par contre un Président du Sénat choisi par une large majorité sur un vrai programme pourrait légitimement revendiquer la fidélité à ce projet et toujours agir en conformité avec cette ligne.
J’ai reçu sur ma messagerie personnelle la remarque que cette question est mal posée et qu’on peut y répondre à l’envers, si l’on n’y prend garde. Je le reconnais volontiers. En fait, je l’ai posée ainsi pour donner toutes ses chances au "Oui" alors que chacun aura compris que, à titre personnel, j’ai une préférence pour le non ! Donc merci de bien lire la question.
Le Sénat est l’assemblée qui représente au sommet de l’Etat les diverses collectivités locales. Or aujourd’hui, la majorité des grandes collectivités locales (Régions, Départements, grandes villes) est dirigée par la gauche.
Ce serait choquant qu’un parti minoritaire parmi ces grandes collectivités locales (l’UMP) ait le pouvoir de désigner seul le président du Sénat.
On dirait que vous êtes tous devenus fous ici. l’élection à venir vous aurait-elle fait surchauffer les neurones ?
Donc petit rappel pour tout le monde en 2004, il y eut une primaire au sein du parti majoritaire pour désigner le candidat ce choix se fit entre Alain Lambert et Christian Poncelet. AL l’a excellemment raconté comme chacun sait. Donc pourquoi est-ce que 4 ans plus tard tout d’un coup la primaire au sein du groupe UMP serait devenue une scandale ?
Etre désigné candidat par le parti qui détient la majorité n’a rien de scandaleux ou d’anti-démocratique. C’est juste logique que la majorité ait un champion comme l’opposition en aura un, le centre également etc.
Une primaire est pré campagne au sein de son propre parti, tous les partis le font et depuis quasiment toujours, je ne vois pas où est le scandale. Il n’y a que les candidats qui n’ont aucune chance de l’emporter qui tout d’un coup la remette en question.
Dernier commentaire @Machu Picchu de quoi parlez vous ? Le Sénat mérite un président blablabla, venez-vous réveillez d’un long coma ? Vous souvenez vous que c’est Christian Poncelet qui a présidé le Sénat pendant 10 ans ? Quand avez vous connu un Président du Sénat totalement indépendant ? Indépendant de son parti ? Mais qui l’est ? Cela n’aurait aucun sens.
AL a voté avec son parti pour la réforme des institutions ainsi que tous les projets de loi au Sénat est-il pourtant un vassal ou je ne sais quoi d’autre ?
Cessez donc de fantasmer le rôle du Président du Sénat. Lorsqu’il est dans la majorité, il travaille avec elle pas contre elle; lorsqu’il est dans l’opposition c’est pareil mais avec l’opposition. Bienvenue dans le monde réel.
J’ai voté NSP car je suis trop loin du Sénat pour savoir s’il y a un risque d’éparpillement des voix de la majorité tel qu’au final un sénateur de l’opposition pourrait obtenir la présidence. Si oui, je suis favorable à une primaire. Si non, je n’en vois pas l’utilité. De toute façon, je souhaite la victoire de Monsieur Lambert.
Cette histoire de primaire pour la présidence du Sénat inspire de moins en moins confiance.
D’abord, d’où sort-elle ? Elle n’est certainement pas dans la Constitution ni dans une loi organique ni dans le réglement du Sénat. Serait-elle dans le réglement intérieur démocratiquement approuvé du groupe UMP ?
Si c’est le cas, j’imagine que certains se seraient empressés de le faire savoir.
Si ce n’est pas le cas, la ficelle est un peu grosse (même si elle a déjà servi la dernière fois). Car un parti, cela possède normalement des chefs et des instances dirigeantes. C’est à ces chefs ou à ces instances que devrait revenir la responsabilité de désigner à leurs troupes le candidat qui a leurs préférences. Et si le parti fonctionne normalement, toutes les voix des membres du parti se porteront sur ce candidat (les membres mécontents auront la ressource de quitter le parti).
A qui fera-t-on croire que le parti des sénateurs UMP – qui n’est pas un parti avec des millions de personnes, mais un club de quelques centaines de "bons camarades" – ne peut pas fonctionner aussi simplement ? Sans primaire !
Ce qui se passe semble malheureusement montrer qu’aucun des chefs n’a ce courage de mettre sur la place publique le nom du candidat "officiel". Il est peut-être déjà connu. Le Président de la République a sûrement son idée.
Alors ! il faut d’urgence arrêter cette mascarade dégradante pour tout le monde et pour l’idée de démocratie dans notre pays.
@ AP – Il ne manque que l’essentiel dans votre raisonnement: Le groupe UMP n’est pas majoritaire au sénat. Peut être confondez vous avec l’assemblée nationale ?
@AP, parce que 4 ans plus tard, la donne a changé.
NS a largement été élu président. Parce que l’Assemblée Nationale est constituée majoritairement de membres UMPistes, parce que le Sénat est une caricature de démocratie avec une majorité de sénateurs UMP à la solde de NS.
Parce que quand l’exécutif et le législatif se voient totalement confondus dans un même parti, parti du président, il y a lieu de penser que nous vivons une démocratie proche de la dictature "Hugo Chavezienne".
Parce qu’il n’existe plus de contre-pouvoir. Le contre-pouvoir est la garantie d’un équilibre démocratique et républicain.
Parce que le PS, 2nd parti de France est entrain de partir en vrille, il préfère s’adonner à des luttes intestines plutôt que de surveiller les actions gouvernementales et législatives.
Parce que nous vivons un drôle de temps, ou tous les pouvoirs sont détenus par un seul et unique parti.
Parce que si Monsieur Lambert ne se prononçait pas aussi courageusement et sincèrement, parce que si Monsieur Lambert ne se prononçait pas à travers son blog ou ses interventions médiatiques, nous serions aujourd’hui, les otages du parti majoritaire, l’UMP, son président de la république, son président de l’Assemblée Nationale et son président du Sénat.
Je ne parle pas, bien entendu, de la main mise, par le parti majoritaire, de la chaîne télévisée la plus regardée de France (TF1), je ne parle pas des journaux qui ne relate que ce qui convient à NS, je ne parle pas de sa volonté de museler tout ce qui va à l’encontre de l’action gouvernementale ou élyséenne, je ne parle pas de la volonté élyséenne de museler l’Internet avec sa volonté de mettre en place son sacré spyware qui retrace les navigations et interventions sur le net, je ne parle pas du nombre hallucinant de caméra qui vous nous filmer pour garantir notre sécurité, je ne parle pas de la volonté de rendre l’homme malade, guéri parce qu’il coûte trop cher à la communauté, de rendre l’handicapé valide parce qu’il coûte trop cher à la communauté, de rendre le citoyen atone parce qu’il faut qu’il vote NS en 2012…
Alors dis voir @AP, qui de nous, est un être malade ?
Celui qui prend pour exemple les effets de l’histoire ou celui, qui, un jour, s’adonne à quelques réflexions censées, parce qu’il constate que quelque chose dans notre démocratie, ne tourne plus rond ?
Ce n’est pas parce que le groupe UMP n’est pas majoritaire que ses dirigeants doivent imposer à ses membres une obligation impossible.
Le but de l’élection du président du Sénat n’est pas d’élire le meilleur UMP du Sénat, mais le meilleur président de TOUT le Sénat.
Une primaire au sein d’un parti ne peut servir qu’à désigner le meilleur de ce parti. C’est-à-dire celui qui exprime le mieux l’essence de ce parti – fatalement, avec des bons et des mauvais côtés.
Dira-t-on que l’on tiendra compte aussi de la capacité à coopérer avec les autres partis ? Peut-être, mais ce n’est pas dans la nature d’un parti politique d’afficher ses liens avec d’autres partis – sauf alliance en bonne et due forme, sur un un programme dûment négocié et avec des représentants choisis en commun.
Or, que je sache, rien de tout cela n’existe au sein de la majorité présidentielle du Sénat.
Puisque les partisans de la primaire semblent engagés jusqu’au cou dans la logique partisane (que je ne partage pas), ils doivent aller jusqu’au bout. S’il faut en passer par des négociations d’appareil (que j’ai en horreur), tant pis.
Car rien ne sera pire que le salmigondis de fausse démocratie qui se cache actuellement sous cette procédure de primaire.
à Machu Picchu : oui
et la France ne fait plus rêver
Je trouve l’exercice stimulant, merci de l’avoir proposé à vos lecteurs. Stimulant, mais également très frustrant : faire "comme si" chacun était sénateur de la majorité supposerait de connaître davantage d’éléments de contexte (rôle des groupes, rapports de force au sein et entre les groupes, notamment). Il a donc fallu poser quelques hypothèses, qui m’ont amené à voter "oui", à l’opposé de mon premier mouvement.
– Je suis sénateur de la majorité et j’appartiens au groupe UMP : dans la mesure où plusieurs candidats se déclarent au sein du groupe UMP, il me paraît prudent de ne présenter qu’un seul candidat à la présidence du Sénat (j’estime réel un risque d’accident politique en séance, par dispersion des voix – ce n’est peut-être pas le cas) ; d’où primaires au sein du groupe.
– Je suis sénateur de la majorité et je n’appartiens pas au groupe UMP : que mon groupe présente un candidat ou qu’il n’en présente pas, il me paraît plus clair que le groupe UMP détermine son candidat ; si celui-ci ne me plaît pas, je n’ai pas l’obligation de voter pour lui ; je pense toutefois que, sauf doute très sérieux sur les capacités du candidat à remplir ces fonctions, je vote pour lui en séance : déclarant appartenir à la majorité, je suis cohérent et assume les rapports de force au sein de cette majorité. Certes déçu ("comment ces … de l’UMP ont-ils pu choisir M. Tambouille au lieu de M. Biencommun qui avait ma préférence ?!"), je me rappelle que mon choix de ne pas appartenir à l’UMP tout en étant dans la majorité ne pouvait pas avoir que des avantages.
Dans tous les cas, j’accepte le principe de primaires au sein de l’UMP, en sachant qu’elles décideront – sauf accident – de la présidence du Sénat.
Je reconnais que ce raisonnement n’est pas neutre quant à l’idée de ce qu’est un groupe politique : en tant que sénateur, l’adhésion à un groupe n’est pas qu’un étiquetage. Elle me donne accès à des possibilités (choix de commission, intervention en séance, ressources humaines et matérielles…) qui accroissent considérablement mes moyens d’action. La discipline de vote, dans les limites de ma conscience, contribue à rationaliser le travail législatif (si on ne savait jamais à l’avance sur qui compter pour voter un texte…). Par ailleurs, un groupe est un collectif plus identifiable qu’une majorité : l’appartenance au groupe se fonde sur une appartenance ou un apparentement, c’est relativement peu discutable. Quel critère prendre pour la majorité ? Le vote du budget ? Les nouveaux sénateurs ne l’auront pas encore voté, comment savoir où ils se situent ? Leurs déclarations de campagne ? Les mandats ne sont pas impératifs. Le groupe reste donc la référence la moins discutable. Enfin, selon la Constitution, les partis politiques contribuent à la vie démocratique – donc les groupes parlementaires qui y sont liés. Reconnaissant l’intérêt des groupes parlementaires, bénéficiant de leurs avantages, j’en accepte les règles y compris lorsqu’elles représentent une contrainte.
Pour finir, je me permets de reformuler la question initiale : "Si vous étiez sénateur de la majorité, membre du groupe UMP, intéressé par la présidence du Sénat mais réalisant que nombre de vos soutiens sont dans les autres groupes de la majorité, préféreriez-vous une primaire au sein de la seule UMP ?" La réponse est plus facile : non, je ne la préférerais pas. Mais j’ignore le poids des préférences en politique.
@ Ld – Vous pouvez peut être aussi ajouter à votre analyse le fait que l’élection du président du sénat qui aura lieu le 1er Octobre en présence de l’ensemble des sénateurs comporte 3 tours. Ceci peut permettre de répondre à la fois à une discipline de groupe demandée par les partisans d’une primaire (les candidats de la majorité les moins bien placés s’engagent à se retirer après le 1er ou le 2ème tour) et de favoriser la constitution d’une majorité sénatoriale la plus large et la plus solide possible en permettant aux sénateurs des groupes centristes et RDSE de participer pleinement au choix du projet du futur président.
Je trouve que la réponse est dans la question : « Si vous étiez sénateur de la majorité ?»
Ainsi AL se définit comme sénateur de la majorité plutôt que comme sénateur de l’UMP.
Le lui reprocher serait aussi bête que de reprocher à un normand de s’identifier d’abord comme Français.
L’UMP n’est pas majoritaire au Sénat, soit et alors ai-je envie de vous demander ?
Si l’envie prend les membres de la majorité sénatoriale (UC-UMP-NI et certains RDSE) de faire une primaire élargie non au sein de l’UMP mais au sein de la majorité sénatoriale, ils ne devraient pas s’en priver.
L’idée de la primaire part d’un calcul simple celui de contrôler l’élection et d’assurer une résultat positif pour la majorité. J’avoue que je ne comprends pas ce qu’il y a de scandaleux là-dedans car imaginons un instant qu’un candidat qui n’est pas celui de la majorité actuelle soit élu par une coalition de circonstance. Quel résultat aurait-on ? Une assemblée dirigée par un président dans lequel la majorité (même relative) ne se reconnaîtrait pas. Cela n’est pas imaginable.
A titre personnel, je suis favorable à la primaire élargie à tous les membres de la majorité sénatoriale (à eux d’en faire la demande), par contre je suis fermement contre l’idée de régler tout cela en séance publique le 1er octobre.
Pour ce qui est des procès verbaux des engagements des candidats, je crois savoir que les candidats sont en train de faire parvenir à tous les "électeurs" sa profession de foi et son programme, il restera donc une trace des engagements des uns et des autres.
Ce n’est pas à vous que j’apprendrai combien les campagnes électorales peuvent être douloureuses et laisser des traces entre les hommes, imaginez les explications de vote qui pourraient avoir lieu entre les lieutenants d’untel et untel au sein d’une même majorité et ce devant l’opposition qui s’en pourlècherait les babines.
J’essaie ici de vous exposer plus calmement mon propos que dans le premier message car effectivement j’avais adopté un ton un peu emporté mais je crois fermement qu’il est souhaitable pour la majorité sénatoriales (et non simplement UMP) de se choisir un champion avant le vote solennel.
Selon le résultat de votre enquête auprès de vos collègues sénateurs actuels ( pensez à interroger les nouveaux après leur élection…), il pourra être utile de vérifier qu’il n’y a pas risque de trop plein de candidature à droite au risque de faire élir de fait un candidat de Gauche…Je ne me vois vraiment pas avec un Mélenchon en président du Sénat !!!