L’histoire du financement du RSA illustre, jusqu’à l’excellence, la couardise idéologique de la droite française. En vertu d’une croyance ancienne dans les vertus de l’économie administrée, celle-ci a adopté, voici un an, un texte célèbre (TEPA) supposé créer un choc de croissance. On sait ce qu’il en est advenu : la décroissance ! Pourtant, qui ne sait désormais qu’en économie ouverte, la croissance est certes nationale, mais elle est surtout européenne et plus encore mondiale.
Mieux, pour montrer que nous étions les champions de l’investissement dans la croissance nous avons chiffré le coût fiscal de cette loi à des montants exorbitants qui, bien entendu, ne se vérifieront pas lors de l’évaluation des effets de ce texte. La gauche, dans un jeu politique et dialectique classique, a crié au scandale au motif que cette loi TEPA serait supposée favoriser outrancièrement les riches. Que croyez-vous qu’il arriva ?

La droite, évanescente dans ses convictions, s’est mal défendue, et pire, a semblé curieusement accuser le coup, face à cette attaque idéologique. Pourtant nul riche étranger ne s’est précipité en France au motif que nous serions devenus, tout à coup, un paradis fiscal. Bien au contraire, l’exil se poursuit tranquillement, avec un peu moins d’intensité peut-être, encore que ? Je constate que les jeunes biens formés partent. Et nos rmistes restent ne connaissant dans aucun pays au monde une protection meilleure. Conséquence de cette mauvaise conscience idéologique ? La droite tente une bonne action (donc de gauche…) en sanctionnant le capital, par l’annonce d’un impôt supplémentaire.

Quelle tristesse. Il ne s’agit pas de surcroît d’un impôt sur le capital, mais d’un impôt sur l’épargne. Vont donc y être soumis, ceux qui épargnent à partir d’un salaire parfois faible au regard de tâches rudes, au bénéfice de personnes sans emploi, certes fort respectables, mais dont la difficulté justifie difficilement que l’on appelle à contribution tous les pauvres gens qui vivent chichement de leur modeste travail. Tout cela uniquement parce que l’Exécutif, sur les 1.000 milliards qu’il dépense chaque année n’a pas le courage de faire le ménage dans ses comptes pour trouver le milliard et demi nécessaire au bouclage du RSA.

Pour ma part, je crois très sincèrement que la droite n’a jamais cherché avec sa loi TEPA à favoriser les riches. Elle a tout simplement cru naïvement, une fois encore, que la croissance pouvait s’acheter. Alors qu’elle se mérite. Aujourd’hui elle se laisse diaboliser par la gauche et s’en prend au petit capital comme pour expier un péché qu’elle aurait commis mais dont elle impose la pénitence à ceux qui n’y sont pour rien.

Décidément, tant que la droite n’aura pas fait son aggiornamento idéologique et qu’elle se réfugiera dans sa couardise désespérante, le pays stagnera.

Maggy Thatcher : come over !